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03 Avec le recul du temps, je constate avec joie et même émerveillement comment
la vie, mon corps physique, l’âme, la source, m’ont préparé à vivre cette
ouverture de conscience croissante, exponentielle.
Pouvoir observer ce qui se
passe en soi et suivre l’élan du moment, celui qui suscite l’envie irrésistible
de se lever et de passer à l’action, c’est cultiver les qualités de la
conscience et de l’amour en même temps. C’est pouvoir rester ferme dans ces
choix, voir au-delà des vagues de peur, c’est apprendre à faire confiance à
tous les corps, c’est voir l’intelligence qui orchestre l’ensemble, c’est
sentir la Vie reprendre sa juste place à l’intérieur et constater que rien
n’est jeté dans tout ce qui au départ semble être un enchevêtrement de liens,
de pensées qui défilent à l’infini, de sensations prêtes à vous engloutir.
Quand
on apprend à observer ce qui est sans juger, sans même s’attacher aux questions
qu’on ne nie pas mais dont on n’attend pas de réponses parce qu’on sait par
expérience qu’elle viendra en son temps, on comprend que chaque choix, chaque
élan, chaque idée fait partie d’un ensemble bien plus vaste qu’on pourrait
l’imaginer. C’est après qu’on peut rassembler les pièces du puzzle, faire le
lien entre ces petites choses apparemment anodines qui s’inscrivent dans un
plan génial.
Je
vais reprendre l’exemple de l’élan à aller chercher du bois que j’aie eu chaque
jour depuis janvier. Il y a derrière cela beaucoup de choses que je vais tenter
d’énumérer.
La première c’est que cet élan a soulevé des réactions qui sont
issues de l’instinct de survie, des programmes basés sur le besoin d’être
accepté, aimé, reconnu, validé, valorisé par son comportement et par les autres.
On sait que cette peur était
fondée à la préhistoire puisqu’être exclu du groupe, de la tribu, revenait à mourir.
A cette époque, être seul face aux bêtes sauvages signifiait une mort quasi
immédiate et horrible. C’est resté ancré dans la mémoire génétique, dans le
tronc cérébral et les mêmes réactions s’activent face à cette peur d’être isolé
exclu.
Cela entraine un comportement qui vise à plaire et donc à répondre aux
attentes des autres plutôt qu’à s’écouter. Au fil de l’enfance, on croit
davantage ce qu’on nous dit que ce qu’on ressent et même si c’est complètement
contraire à ce qu’on perçoit.
En ce sens, avoir des parents dont
le discours et le comportement sont paradoxaux peut être une chance.