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09 Avec un peu de recul sur ce qui s’est
passé ces derniers jours, je constate que j’ai pas mal progressé dans la
gestion de mes mondes intérieurs.
C’est le coup de fil hebdomadaire avec ma
mère qui a révélé cela parce qu’on a pu s’entendre, parler le même langage, sans
tomber dans les jeux de rôle habituels.
La façon dont les épandages aériens
perturbent la nature est pour moi une évidence et tout ce que ça soulève
intérieurement l’est aussi. J’ai toujours été la victime et ma mère le sauveur,
mais à mesure que j’offre à la source toutes les pensées émotions d’indignité, le
sentiment d’injustice, d’impuissance, peu à peu, on sort de ces schémas.
Quand
on se téléphonait, je lui racontais toutes mes difficultés et elle me rassurait
ou me guidait selon son point de vue, sa façon d’être et d’agir. Je comptais
sur les cachets pour taire les émotions et sur ma mère pour me donner la
direction, pour m’aider à vivre dans ce monde, pour savoir comment prendre soin
de moi.
Par
moments, je me rebellais mais son authenticité et sa lucidité et puis surtout
le fait qu’elle me connaisse intimement, que je sois sortie de son ventre, me
ramenait dans la position de victime où je pouvais avoir son attention, son
approbation et sa compassion.
L’amour filial est plus fort que tout parce que c’est
une relation d’âme et cet amour se situe à plusieurs niveaux de l’être. Ma foi s'opposait à sa vision et très souvent je me disais que je délirais que c’est
elle qui avait raison, que son point de vue était plus sûr que le mien. Mais
comme les liens d’amour étaient plus forts que tout, en me focalisant sur le cœur,
en me laissant guider par la source père mère, je me suis affirmée sans plus éprouver
le besoin de m’opposer à son point de vue.