Je
peux mesurer ma capacité à lâcher prise, en constatant que c’est seulement au
bout de quelques minutes que j'ai laissé émerger les émotions, sans retenue, sans chercher à
les bloquer par des raisonnements et des questions.
Le fait d'avoir participer à l'atelier clown m'a lessivée et pendant près de 24h, j'étais ailleurs, comme si le mental avait décollé. Il est tellement habitué à bloquer l'émotion parce que ce processus de survie s'enclenche lors d'un trauma, à un moment où il est impossible d'exprimer les émotions, que la peur d'affronter ce monde l'a déconnecté.
Pas étonnant qu'il se sente perdu puisqu'il a toujours associé l'expression d'une émotion à la mort. Il fallait garder le silence, le secret et c'est imprimé en profondeur. C'est donc logique presque mécanique même, qu'il y ait encore de la résistance.
Pendant un bon moment hier,
je me suis demandée ce qui clochait en moi, pourquoi je revivais encore le même
scénario, la même promesse non tenue, le mécano qui donne un rendez-vous mais qui ne vient pas. C'est une autre personne mais le scénario se répète.
Je suis passée par toutes les hypothèses
possibles, je me suis remise en question puis j’ai lâche les pourquoi et
comment en me contentant de renouveler mon désir de changement. Changement d’attitude
qui consiste à accueillir tout ce qui émerge. Enfin plutôt à laisser sortir ce qui veut sortir.
C’est souvent "l’erreur" que je fais,
de bloquer au niveau de la tête, quelque chose qui ne demande qu’à s’exprimer
dans la matière, dans l’émotion. Ce n’est pas faute d’avoir rabâché toute la
semaine l’importance de l’accueil !
Mais là encore, c’est un rappel, un
conditionnement mental qui est sensé me préparer à lâcher prise et si la
tendance est encore à chercher un sens, une explication quand je suis face à une situation incompréhensible, ça me ramène à l'évidence que ce réflexe est "normal", inconscient, que c'est l'expression de la peur, du besoin de contrôle
Le savoir, c'est déjà s'en détacher et ça permet de comprendre qu'on ne surmonte pas une peur en trouvant des réponses mais en la reconnaissant et en la laissant s'exprimer émotionnellement. Elle va se transformer en colère quand le mental se sent dépassé, contrarié, en pleurs quand on lâche la résistance et finalement la paix revient toujours.