Le mot Amour, par exemple.
C’est même sans doute le plus magique d’entre les magiques. On a l’impression en effet qu’il renferme en lui les arcanes de ce qui guérit tout et qu’il est donc le baume ultime à toutes les dissensions humaines et à toutes les plaies de l’âme. Son aura est si universelle que même les personnes qui, à nos yeux, sont parmi les plus sombres de notre espèce n’hésitent pas à l’utiliser.
En réfléchissant à cela aujourd’hui, j’en suis venu à me demander le pourquoi réel de cette magie. La réponse n’est pas si évidente qu’on le croit. Il me semble en fait qu’elle peut considérablement varier d’une personne à l’autre, en fonction du niveau de conscience de celle-ci, autrement dit de sa perception de la vie… puis d’elle-même au cœur de cette vie.
Oui, plus j’y songe, plus il me paraît certain que l’Amour ne signifie pas la même chose pour tout le monde. Selon certains dictionnaires, il serait une disposition affective à l’égard de ce qui paraît être bon…
C’est justement là que commence le flou ! Au sein exact de l’idée du "bon".
Qu’est-ce qui est bon, au juste ? Le « juste » ? Sûrement pas…
Toutes les guerres résultent d’une mésentente sur ce qu’on décrète juste ou injuste. Les Croisés n’ont-ils pas trouvé bon de massacrer au nom du Christ ? Certaines civilisations précolombiennes ne croyaient-elles pas en la justesse des sacrifices humains pour obtenir les faveurs célestes et prouver ainsi leur amour envers la Divinité ? Chacun sait que la liste de ce genre d’aberrations pourrait s’étirer à l’infini.