Ce
matin (mardi), la pluie remet en question l’idée d’aller faire des courses puisque la
voiture est en panne et je n’ai pas de parapluie. Je n’ai jamais pensé à
acheter cet engin qui dans la région n’a pas de raison d’être tant les pluies
sont rares. J’ai pris l’habitude d’adapter mon emploi du temps à la météo comme
je n’ai pas d’obligations sociales, de contraintes horaires.
Je
mesure combien j’ai été attachée à la lutte, la résistance, à l’intensité des
sensations.
En relisant ce que j’ai écris hier et que je n’ai pas publié de
suite parce que j’ai préféré agir plutôt que de rester dans le mental, j’ai
pris conscience que j’ai tellement été habituée à vivre la peur au ventre étant
enfant, que j’y ai pris goût. Pas à la peur mais à son intensité. Puis comme c’était
douloureux et handicapant, j’ai cherché l’inverse, les plaisirs intenses, la
joie provoquée par des substances sans jamais me demander si cette quête
n’était pas la cause de mon mal-être.
Malgré
tout, il fallait passer par là pour connaitre la palette des émotions et
décider enfin de vivre dans la paix. Cette paix qui devient vitale au point que
le désir de l’obtenir amène à s’attacher à toutes sortes de croyances qui même
si elles ne permettent pas de trouver la quiétude, aident à sortir la tête de l’eau.
Mais cet équilibre est précaire puisqu’il demande une attention soutenue à
ces pensées, un contrôle permanent qui finit par créer encore plus de trouble,
d’anxiété.
Je viens encore de vérifier la puissance libératrice de l’abandon de
la lutte.
On
est tellement habitué à résister à ce qui se manifeste en soi qu’on vit dans un
stress permanent qui génère des crises, des explosions émotionnelles, de la
confusion mentale et un sentiment de dévalorisation croissant.
Plus
on s’accroche aux raisonnements du mental, plus on tente de contrôler et plus
l’énergie peine à circuler.