Depuis trois
jours, je n’ai pas envie d’écrire, ça ne vient pas. Il faut dire que je vais
directement au jardin pour arroser et que je savoure le bien-être qui résulte
du fait de savoir comment laisser les émotions s’exprimer. Le bien-être est
quelque chose de naturel qui devrait être continuel. Nous avons fabriqué tant
de masques, de rôles que nous ne savons plus vraiment vivre. Nous analysons
tout, dès qu’une envie, un désir arrive, nous le censurons, le jugeons, le
rangeons dans des cases bien ou mal, correct, pas correct et du coup, nous nous
contentons de vivre à moitié. Nous passons notre temps à nous frustrer et à
nous censurer. Les enfants, les adolescents ne se posent pas tant de
questions ! Ils vivent tout simplement, répondant à chaque appel de leurs
corps.
Nous
croyons qu’être adultes, c’est être raisonnable. Mais en fait, ça revient à
faire uniquement ce que les autres nous autorisent à faire. Ce que la
télévision nous dicte, ce que nos parents nous ont inculqués comme étant
« moral ». Des règles soit disant de bienséance qui finalement nous
formatent tous. Il faut être poli, ne pas dire ce que l’on pense, sourire et
saluer tout le monde. A quoi bon si ça n’est pas sincère ? C’est comme si
paraître bon et juste allait nous rendre meilleur. Ce n’est qu’en s’aimant
d’abord sans jugement, sans rejeter des parts de soi que l’on peut avoir un
regard neutre puis finalement aimant sur l’entourage.
En ce
moment, comme j’ai découvert que le fait d’accueillir une émotion ne me bouleversait
pas, je vais à la découverte de celles-ci privilégiant le ressenti. C’est un
exercice qui demande de l‘attention et du silence. Ce n’est pas évident de
pouvoir ressentir ce qui vibre en soi, sans commenter, chercher à interpréter,
comprendre, mais c’est pourtant ce qui s’avère être efficace. C’est tellement
intime que ça ne peut pas non plus être vraiment exprimé. Il faut le
vivre.