Depuis trois
jours, je n’ai pas envie d’écrire, ça ne vient pas. Il faut dire que je vais
directement au jardin pour arroser et que je savoure le bien-être qui résulte
du fait de savoir comment laisser les émotions s’exprimer. Le bien-être est
quelque chose de naturel qui devrait être continuel. Nous avons fabriqué tant
de masques, de rôles que nous ne savons plus vraiment vivre. Nous analysons
tout, dès qu’une envie, un désir arrive, nous le censurons, le jugeons, le
rangeons dans des cases bien ou mal, correct, pas correct et du coup, nous nous
contentons de vivre à moitié. Nous passons notre temps à nous frustrer et à
nous censurer. Les enfants, les adolescents ne se posent pas tant de
questions ! Ils vivent tout simplement, répondant à chaque appel de leurs
corps.
Nous
croyons qu’être adultes, c’est être raisonnable. Mais en fait, ça revient à
faire uniquement ce que les autres nous autorisent à faire. Ce que la
télévision nous dicte, ce que nos parents nous ont inculqués comme étant
« moral ». Des règles soit disant de bienséance qui finalement nous
formatent tous. Il faut être poli, ne pas dire ce que l’on pense, sourire et
saluer tout le monde. A quoi bon si ça n’est pas sincère ? C’est comme si
paraître bon et juste allait nous rendre meilleur. Ce n’est qu’en s’aimant
d’abord sans jugement, sans rejeter des parts de soi que l’on peut avoir un
regard neutre puis finalement aimant sur l’entourage.
En ce
moment, comme j’ai découvert que le fait d’accueillir une émotion ne me bouleversait
pas, je vais à la découverte de celles-ci privilégiant le ressenti. C’est un
exercice qui demande de l‘attention et du silence. Ce n’est pas évident de
pouvoir ressentir ce qui vibre en soi, sans commenter, chercher à interpréter,
comprendre, mais c’est pourtant ce qui s’avère être efficace. C’est tellement
intime que ça ne peut pas non plus être vraiment exprimé. Il faut le
vivre.
J’ai un
peu hésité à parler de ce qui s’est passé ces derniers jours. J’écrivais le 31
juillet que je voulais sortir, aller vers les autres...Le soir même, après
m’être autorisée plus tôt dans la journée, à aimer et à être aimée, j’ai reçu un coup de fil de la
personne avec qui j’ai eu une histoire « d’amour ». Il cherchait un
hébergement pour la nuit parce qu’il loue une maison qui doit être libérée
pendant les vacances pour la location saisonnière. Le truc pratique !
Bref, comme la personne chez qui il devait aller n’était pas là, il m’a demandé
s’il pouvait passer. J’accueille volontiers des amis bien que l’appart soit
petit. Il ne s’est rien passé de spécial mais j’ai pu constater à quel point
j’étais en paix. Je ne me suis pas fait de film, je n’ai pas été hyper émotive.
J’ai senti tout de même un genre de panique monter, je suis allée aux toilettes
et mon âme m’a suggérée d’être moi-même. La paix qui accompagnait cette
phrase m’a confortée et la soirée s’est passée calmement, entre amis. Je
n’ai pas eu les blocages habituels et nous avons regardé la vidéo du Dr Eber
Alexander. Je n’ai pas eu de désir ni de gêne malgré que je sente des sentiments
particuliers. Après, savoir si c’est de l’amour, ça ressemble plus à de
l’amitié.
Avec un peu de recul, je me rends compte que je ne suis pas prête à
aimer enfin disons à vivre en couple. Je suis encore trop focalisée sur
moi-même, à vouloir me mettre en avant, à parler sans arrêt...
Le rôle de la
femme dans un couple est si réducteur que je ne m’y retrouve pas. Je ne veux
pas servir un homme, avoir le comportement des femmes de ma génération ou de
celle de ma mère. J’avoue que je ne vois pas trop comment vivre ça. De toute
façon, tant que je ne suis pas totalement en paix avec tout ce que je suis, je
risque de mal le vivre. A moins d’être chacun chez soi et encore, ça demande
une grande confiance en l’autre, donc en soi...
Bien que
l’envie de partager de l’amour, du plaisir avec quelqu’un se manifeste, je suis
trop dans le mental pour envisager quoi que ce soit. Continuer de guérir et de
gérer mon monde intérieur est de toute façon ma priorité. Le téléphone sonne !
Bon, il
semble que je ne sois pas au bout de mes questionnements. C’est Jérôme, la
personne dont je parle plus haut, qui veut les références de la vidéo d’Eber
Alexender. Son père est atteint d’un cancer et il va aller le visiter puis
essayer de lui faire passer quelques messages. Je lui ai « conseillé »
d’ouvrir son cœur, d’être dans l’intimité, la sincérité et la gratitude. Ce qui
est bien dans la vidéo interview de Lilou Macé de ce neurochirurgien c’est le
point de vue scientifique. Même s’il parle de dieu, il commence par poser le
décor avant l’expérience de mort imminente, de façon très "médicale".
La meilleure façon de toucher
quelqu’un, c’est d’être soi-même, de laisser parler son âme, son cœur, dans la
pureté. Cette notion de pureté est totalement détournée de son véritable sens. Il ne s’agit
pas d’être propre en dehors mais en dedans, honnête avec soi-même et avec l’autre.
C'est-à-dire d’être responsable des mouvements intérieurs, pensées, émotions,
ressentis et de les regarder avec suffisamment de recul pour y voir ce qu’il y a
à comprendre, libérer, aimer, en soi-même.
Une
chose me dérange dans sa façon d’être, c’est son manque de transparence. Il fait
beaucoup de mystère, ne dis pas ce qu’il pense vraiment, enfin c’est peut-être
une impression. D’autant qu’elle est amplifiée par ce qui s’est passé entre
nous en 2008.
En bonne élève, j’ai contacté mes émotions du moment. La peur d’être
abusée, trahie. Je dois dire que ça n’a pas été facile ni très concluant mais j’ai
pu calmer un peu le mental. La tristesse a laissé la place à la peur. Peut-être
les souvenirs du passé proche avec lui ou lointain avec d’autres. Je sens que j’entame
une nouvelle phase de nettoyage. Ce qui est bien, c’est que j’ai eu le réflex
de chercher en dedans, de prendre la responsabilité de mon état général. Bien sûr,
il y a le souvenir de l’expérience passée où j’ai beaucoup souffert mais j’ai
beaucoup appris aussi et libéré une grosse charge émotionnelle de victime d’inceste.
C’est surtout quand j’ai mis fin à la relation que j’ai guéri une bonne part de
mon enfance.
Comme la
dépendance au produit est un choix conscient pour m’éviter l’attachement
affectif excessif et les douleurs émotionnelles que je vivais dans les
relations avec les hommes, guérir ma vision du couple, les souvenirs
douloureux, peut constituer une grande délivrance.
Je viens de m’adresser à
cette tristesse puis à l’enfant intérieur. Je lui ai expliqué que j’étais là
pour lui, pour m’occuper de ses souffrances et faire circuler l’amour
inconditionnel entre nous, entre tous nos corps de façon à trouver l’autonomie
affective. La prise en charge de toute charge émotionnelle « négative »
est un magnifique cadeau à se faire qui ouvre le cœur et permet à l’amour,
cette énergie divine, de circuler en soi, de restaurer, restructurer,
guérir...
Merci mon âme pour cette nouvelle opportunité de libération. Déjà, je
me sens beaucoup moins triste, la joie de pouvoir libérer ce qui me maintient
dans la peine, m’empêche de vivre pleinement, d’aimer et d’être aimée sans
peur, sans attentes, sans tabou, représente une magnifique occasion de
guérison. L’étape qui ouvre le cœur à l’amour pur et amène l’autonomie
affective, la souveraineté et la liberté totale. Enfin, pas vraiment complète
mais déjà bien élargie !
Ce
matin, le ciel est mitigé, la fraîcheur remplit l’appart. Je crois que c’est
aujourd’hui que je vais libérer le pigeon. Il n’a plus de duvet jaune sur la tête
et vole de mieux en mieux. Je vais aller au jardin puis je lui ouvrirai la fenêtre
en grand. Je commence à m’attacher à sa présence et il est temps que je lui
rende sa liberté. Là encore, je peux voir que l’idée que je me fais de l’amour,
reste très limitée, dans l’attachement, le besoin d’avoir près de soi, de
retenir, d’enfermer, de s’approprier...
Tiens,
aujourd’hui, 3 août, est le jour anniversaire de mon baptême. Même si je
croyais en Jésus Christ sauveur, le seul engagement pris dans ma vie, m’a
bouleversé et préparé à rencontrer le Christ intérieur.
Alors, 17 ans après, j’appelle le Christ intérieur à fusionner avec ma personnalité humaine. Présence divine, je t’offre mon cœur, ma chair, mes corps, afin que tu y insuffles le souffle de vie éternelle. J’ouvre mon cœur en grand à l’amour inconditionnel afin qu’il circule sans cesse. Je libère la peur de la trahison, la peur du rejet, la peur de l’abandon et me rempli de cette énergie afin qu’elle recréé l’unité intérieure et puisse rayonner partout autour.
J’ai
ouvert la fenêtre en grand mais le pigeon n’en a pas profité. Je ferais une
nouvelle tentative demain. J’hésite à le laisser partir le soir. Je veux
pouvoir l’aider s’il se plante à nouveau. De toute façon, je laisserais des
graines et de l’eau sur la fenêtre. Peut-être même la caisse à chat. Il prend
un peu plus ses aises dans l’appart et c’est encore gérable au niveau du guano !
J’ai
passé deux bonnes heures au jardin profitant de beaux nuages gris et blancs. J’ai
enfin chargé de la musique sur mon téléphone portable. J’ai arrosé en chantant
et en dansant, c’était bien agréable !
C’est l’heure
de siester, de relaxer dans la fraîcheur de la chambre aux volets fermés. Je
vais essayer de sentir mon chakra du cœur et de l’ouvrir.
Photos de ma confection que vous pouvez utiliser à condition d'en citer la source: http://lydiouze.blogspot.fr