Le
fait d’apprendre à ne pas fuir ce qui émerge, du moins à observer, à accueillir
sans juger, commence à porter ses fruits. C’est comme si je réincarnais mon
corps physique. Déjà le contact avec la terre mère à travers le jardin et le
fait de recommencer à faire des ballades, même si elles sont courtes,
m’ancre plus dans la réalité tangible.
Je suis tellement habituée à vivre dans
ma tête, j’ai tellement pris l’habitude de vouloir tout gérer mentalement, que
je n’ai jamais vraiment habité mon corps. Encore moins avec l’utilisation de
drogues ou d’anesthésiant.
Depuis
l’adolescence, j’ai tout fait pour ressentir du plaisir mais comme tout est
polarisé en cette incarnation, lorsque j’avais des moments de joie intense,
provoqués par les produits, la redescente était à la mesure de la montée.
Je
passais mon temps à courir après le bien-être et toutes mes actions visaient à
nourrir ce besoin d’intensité. Je m’identifiais tellement à mon mental que je
lui ai confié la gestion de mes mondes intérieurs, de ma vie.
Enfin
quand je dis "mental", je pourrais aussi dire l’esprit parce que la conscience
est infinie et elle s’exprime dans des dimensions subtiles variées.
Le pire
c’est que le fait de savoir intuitivement que je ne suis pas seulement un corps
de chair, m’amenait encore plus à rester confinée dans le monde de la pensée.
Même si elle était aussi intuitive, je restais limitée par mes croyances.
Tout
le travail de compréhension de l’humain, de sa constitution, a été important
notamment au sujet de mécanismes de l’ego, des stratégies de survie mais là
encore ça n’est pas par l’intellect que je pouvais mieux comprendre la source
en moi.