J’ai
fini de fumer la dernière tête d’herbe hier soir et le bilan de cette expérience est
plutôt positif. J’ai voulu suivre l’élan du désir, celui qui vient
spontanément, parce que je sais que c’est de cette façon que je suis
authentique et que je peux libérer ce qui est encore enfoui dans l’inconscient
et s’active en mode automatique.
Je sais que tout a sa raison d’être et qu’au-delà
du geste compulsif, il y a un besoin non
nourris ou qui n’est pas pris en compte.
Je connais l’effet du produit
et sachant qu’il amènerait de la culpabilité, je me suis dit que ce serait l’occasion
de libérer cette charge énergétique bien plus toxique que n’importe quelle
drogue. Non seulement ça fausse la vision mais en plus on ne devient jamais
responsable en se sentant coupable.
Le système éducatif est basé sur la notion de punition et de récompense puis sur l’idée que
la culpabilité peut rendre une personne respectueuse des lois, des autres. On
pense qu’en accusant et en punissant un enfant il ne fera pas de bêtise, qu’il
deviendra sage, responsable, en craignant la punition mais ça ne fait que nourrir
l’injustice, l’idée d’impuissance et de soumission qui peuvent mener à la rébellion,
la destruction.
Tout comme la peine de mort n’empêche pas les gens de tuer.
On
ne change pas quelque chose en luttant contre la manifestation finale, dans la
matière, en l’occurrence le geste.
Tout commence dans la psyché et les aspects
internes qui poussent au geste compulsif ont des messages important à délivrer.
C’est dans cet état d’esprit que j’ai envisagé d'honorer l’envie de fumer
de l’herbe.
J’en connais les effets depuis pas mal de temps et j’ai pu
constater la différence entre les moments où je fumais, selon l’état d’esprit
de l’époque et je constate qu’à chaque fois que c’était agréable et même
initiatique parfois, c’était toujours quand je me sentais légitime, quand je n’avais
aucune culpabilité.
Adolescente, je voyais les injustices sociales, le peu de
choix pour un enfant né dans une famille sans fortune, les manipulations de la
hiérarchie, les magouilles de ce système patriarcal basé sur la loi du plus
fort, où les plus intelligents pensent devoir diriger les masses à leur profit.
Je me sentais étrangère à ce monde et l’hypocrisie ambiante, les fausses
croyances, les droits de l’homme, de la femme et de l’enfant, totalement bafoués,
me donnaient envie de le quitter.
Les drogues m’ont empêché de passer à l’acte
et m’ont permises de voir le monde d’une façon plus légère et de créer une
bulle protectrice dans laquelle je nourrissais ma vision de la vie, de l’humain
et du monde.
C’était une façon de me rebeller contre l’autorité, de suivre mes
propres lois, celle de l’amour et de la paix. Même si à l’époque je n’avais pas
la foi en un dieu quelconque, les drogues m’ont aidée à m’affirmer, à suivre ma
voie sans me laisser influencer par la folie de ce monde.
J’ai retrouvé cette
sensation d’être dans une bulle ces derniers jours et j’ai compris à quel point
ça m’avait aidée à ne pas être formatée. Comment ça m’a permis de focaliser mes
énergies, de ne pas m’éparpiller et de me faire passer en premier.
J’ai eu la
sensation que ça me coupait du monde et si j’ai eu besoin de cela pour oser
suivre ma propre voie c’est que l’idée de s’aimer en premier n’était pas du
tout naturelle.
Mon corps physique était un poids que je ne voulais pas porter
sauf en anesthésiant le corps émotionnel parce qu’il était si chamboulé que je
n’avais pas d’autres solutions à l’époque.
Maintenant que j’aime ce corps, que
j’apprends à apprivoiser le corps émotionnel, à accueillir ce qui se manifeste
sans juger, je n’ai plus besoin de fuir la réalité puisque ma vision de
moi-même et de la vie a complètement changé.
De plus la réalité est subjective
et on peut choisir le monde dans lequel on veut vivre en prenant soin de
focaliser son intention et son attention sur le désir d’amour, de paix et d’unité.
Malgré tout, comme je tiens à honorer l’élan de l’instant, j’ai joué le jeu en
me disant que je pourrais contacter l’ado et mettre à jour certaines données.
Quand on cesse de juger, de se critiquer, d’agir dans la peur et la culpabilité,
on peut voir ce qui est de façon objective et j’ai pu déterminer plusieurs
choses importantes.
Les besoins derrière le geste, sont ceux de l’enfant en soi
que je prends encore un peu trop à la légère. Par moments, j’ai eu l’envie de dessiner,
de créer, de me divertir mais j’étais tellement focalisée sur le travail
interne que je n’ai pas suivi ces élans.
L’âme a besoin d’exprimer sa créativité,
de faire passer des messages au-delà des mots et l’art est essentiel. Nous
sommes tellement obnubilés par l’idée d’être productif, qu’on a bien du mal à
agir de façon désintéressée, sans chercher à obtenir un résultat ou même à ne
rien faire sans culpabiliser.
La façon dont l’âme s’exprime ne ressemble pas du
tout au mode mental, elle est vraiment dans un autre monde et l’idéal, c’est de
pouvoir unifier ces dimensions de l’être.
L’âme s’exprime dans la spontanéité,
la vérité de l’instant et l’enfant en soi est son porte parole. On est
tellement habitué à agir de façon calculée même si c’est devenu automatique, inconscient,
qu’il n’est pas si simple d’être spontané et authentique.
L’herbe aide en
cela, ça enlève les filtres du mental; ce qui se manifeste est juste dans l’instant.
Ce qui ne veut pas dire que c’est bon ou mauvais mais c’est la vérité du
moment.
Il est clair qu’il faut savoir doser aussi parce qu’en petites
quantités, ça rend plus sensible à ce qui se vit en soi, mais si on surdose, on
perd le sens de la réalité, de l’instant.
J’ai
donc abordé cette consommation de façon totalement neutre afin de percevoir
cela avec de nouveaux yeux, objectivement, au-delà des croyances du monde à ce
sujet et des miennes, de celles du passé.
J’ai senti au premier joint comme si
mon corps devenait plus lourd, plus dense, comme si je percevais plus facilement
ce qui se manifestait à l’intérieur. La sensation d’être plus incarnée, plus
sensible mais en même temps, l’impression d’être limitée, un peu comme enfermée
dans une bulle énergétique.
Comme je sais que ça calme le mental, que c’est une
forme de lâcher prise des questionnements, j’étais consciente et plus attentive
à ce que je ressentais.
J’ai toujours eu ce réflexe d’être très présente à moi-même
quand je prenais des drogues par peur de tomber dans l’inconscience, d’être
manipulée.
Mais cette fois-ci, j’ai voulu juste observer les pensées et les
offrir à la source.
L’idée de régression, d’échec, la peur d’être à nouveau
dépendante de cette substance, la sensation de reproduire éternellement les
mêmes erreurs, tout cela, je l’ai offert gracieusement à la source.
La
sensation d’être aimée au-delà de la forme, des actes, des pensées injustes même,
a amplifiée dans ce lâcher prise. J’ai pu vérifier que tout vient de soi, du
regard qu’on porte sur ces actes et on se condamne soi-même.
Comme
le fait de suivre l’élan de l’instant m’aide à comprendre comment je suis
guidée en permanence, comme en plus je peux constater que la vie devient facile
et fluide, je continue en ce sens en sachant que tout ce qui émerge a besoin d’être
vu, aimé, offert à la source et par le fait sera transmuté, harmonisé.
La
bible parle du jour du jugement dernier et on focalise sur l’idée qu’on sera
rétribué, puni même pour nos pêchés, au lieu de comprendre que c’est la fin du
jugement.
Lorsqu’on cesse de juger, d’accuser et de condamner, on entre dans un
monde de paix, d’amour où on devient responsable de ses mondes intérieurs.
Sans
avoir besoin de craindre la punition pour marcher droit parce que c’est un
choix conscient de suivre le cœur, l’âme, plutôt que la peur.
Il est clair que
si on continue de croire qu’il y a quelque chose de mauvais en soi, non
seulement on est en guerre contre soi mais en plus, on laisse les mécanismes inconscients
gérer notre vie.
Quand on sait intuitivement et concrètement que l’essence de
toute vie, c’est l’amour et la lumière, on apprend à faire confiance à cette
vibration.
On comprend que tout ce à quoi on a cru auparavant était voilé d’ignorance,
de peur et de culpabilité.
On constate qu’on ne sait rien de la vérité et qu’il
va falloir lâcher les peurs et croyances construites sur l’idée de séparation.
On
distingue la vérité du personnage et celle de l’amour/lumière, de la source, et
la nouvelle loi devient celle de l’amour inconditionnel envers soi.
Même encore
aujourd’hui il y a des aspects internes qui pensent que s'aimer, se faire passer en premier, c’est égoïste.
J’ai
senti un peu de culpabilité à faire les choses dans l’élan spontané, en me
faisant passer en premier. Je n’arrivais pas à commencer la journée en allant
au jardin puisque c’est tout de même ce qui va me permettre de me nourrir, je
restais scotchée sur l’ordi pour écrire. Comme si le fait de publier quelque
chose sur le blog avait plus d’importance que le reste.
C’est sûr que ça m’aide
à structurer la pensée, à élever ma fréquence vibratoire en me remémorant l’essentiel
chaque jour mais c’était encore trop porté par le stress, le besoin et au final
je me collais beaucoup de pression inutile.
Le fait d’ignorer les appels de l’âme
à s’ouvrir sur l’imaginaire, à dessiner, à prendre du temps pour se détendre,
ne pas penser, juste être, a créé comme un manque, un besoin non nourri qui a été comblé de façon automatique.
Sachant
cela, je sais que si j’honore ces appels de l’âme il n’y aura pas de sensation
de manque et donc de besoin de le combler.
J’ai pu noter aussi que je me
coupais de la joie véritable en fumant. Elle a même été absorbée parce qu’un premier joint en appelle un autre et j’ai vite fait de surconsommer.
C’est quelque chose qui tue le désir dans l’œuf en fait puisque toute stratégie
est une forme de contrôle qui inhibe la vie. C’est une façon de vouloir
contrôler la vie qui ne fait que la restreindre. Dès qu’on agit en mode réflexe
conditionné, il ne peut pas y avoir de joie véritable.
Elle nait dans la
spontanéité de l’enfant en soi qui sait vivre de façon simple et se réjouir de
petites choses.
La quête de plaisir avec des produits, des objets, des
personnes, ne peut pas satisfaire notre nature véritable parce que c’est une
forme de négation de l’âme, de ce que nous sommes en essence.
C’est une quête
sans fin parce que les besoins qui sont derrière cela ne sont pas reconnus et
ne peuvent donc pas être comblés.
Il est clair que si on pense être victime de
la vie, du système, des autres et si on considère que le bonheur consiste à
accumuler des objets, des biens, des conquêtes, des plaisirs, on ne sera jamais
satisfait parce que les besoins réel ne sont pas reconnus.
Le manque dont tout le monde
souffre, c’est celui de l’amour.
On pense devoir le chercher au dehors mais en
fait, il suffit de nous l’accorder cet amour pour que la vie nous comble.
En
lâchant prise, en cessant de se juger, de s’invalider, et en cherchant l’harmonie,
l’amour en soi grandit, prend de plus en plus de place et il est évident que le
besoin et le manque ne sont que des invitations à se tourner vers la source.
La
source de cet amour en notre cœur qui n’attend qu’une chose, qu’on lui ouvre la
porte et qu’on le laisse gérer notre vie.
Je m’épate de constater qu’en
agissant de cette façon, le ciel me guide dans le jardinage. Chaque fois que j’y
vais, j’ai le temps de finir ce que j’ai commencé avant que la pluie ne tombe à
nouveau. Et plutôt que de râler parce qu’il pleut, je m’organise en
conséquence. Je fais ce que la pluie rend facile et efficace ; le
désherbage, le repiquage.
Quand il pleut, je m’occupe à l’intérieur et en me
laissant guider par le désir, la fréquence de la joie, de ce qui me fait envie
dans l’instant, les journées se passent à merveille.
C’est très agréable de se sentir
en alignement avec son âme, le ciel, la terre, avec la vie, qui lorsqu’on la
considère comme un cadeau devient épanouissante.
Plus je me laisse guider par l’élan
du moment, sans jugement, sans à priori en sachant que je suis toujours
inspirée et plus j’intègre la liberté d’être, la proximité avec l’âme devient
naturelle, évidente, perceptible.
Et
surtout, cette sensation d’être aimée sans conditions qui amplifie à mesure que
j’abandonne tout à la source, est un baume pour l’enfant intérieur.
J’ai
pu constater aussi que je ne suis plus dépendante du produit puisque lorsque j’ai
raccroché le téléphone après avoir appelé ma mère, je ne me suis pas jetée dessus,
j’ai carrément oublié qu’il m’en restait.
Puisque l’usage de ce produit était
une façon d’aller contre l’autorité, contre la vision de la vie de ma mère, le
fait que le geste compulsif ne se soit pas manifesté me montre combien l’ado
intérieure est apaisée.
Je n'ai plus rien à prouver à celle qui jusqu'à peu encore, représentait l'autorité. Là aussi, c'est un net progrès parce que ça montre que l'enfant en moi n'attend plus sa reconnaissance, qu'il ne cherche plus non plus à se rebeller puisqu'il est entendu et aimé.
Le fait de ne pas avoir rejeté l’envie de fumer puis d’observer
au-delà de tout jugement ce qui avait
initié l’envie, m'a permis d’entendre les revendications de l’enfant, de l’ado en
moi, de reconnaitre ses besoins et de savoir maintenant comment les nourrir.
Cette écoute favorise l'unité intérieure qui donne la sensation d'être complet, entier et intègre. L'idée de manque se dissout peu à peu.
Déjà en tenant compte de ses élans créatifs qui nourrissent la joie, en
apprenant à être à l’écoute de ses besoins et à y répondre sans chercher à
savoir si c’est utile.
Ça l’est pour l’équilibre interne même si le mental
pense que ça n’est pas productif.
Ce dialogue interne ou cette écoute, est aussi nécessaire lorsque les besoins ne peuvent pas être nourris dans l'instant.
Quand on sait que toute manifestation excessive ou compulsive cache un besoin, le fait de s'intérioriser, d'être en mode réceptif, change l'objet de focalisation. Le mental se calme et le réflexe compulsif est cassé. On peut alors être à l'écoute de son âme, être inspiré à agir de façon plus sage, responsable.
Apprendre à vivre en étant conscient d’être
multidimensionnel et en laissant le cœur harmoniser les corps subtils, rend
libre et heureux.
Notre
âme sait exactement quels sont nos besoins véritables et avant tout celui de
paix, d’unité, d’harmonie, d’amour et de joie. On trouve cette joie dans la
connexion à l’âme, à l’enfant en soi et l’assurance d’être entendu, aimé et
guidé.
Tant
qu’on reste enfermé dans la culpabilité, on rejette son âme, on ne peut pas
sentir sa présence, simplement parce qu’on se l’interdit, on s’en croit
indigne.
Et ce sentiment d’indignité se restaure dans l’acceptation totale de
qui nous sommes.
Si
vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure
et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain
divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr