Le
fait d’apprendre à ne pas fuir ce qui émerge, du moins à observer, à accueillir
sans juger, commence à porter ses fruits. C’est comme si je réincarnais mon
corps physique. Déjà le contact avec la terre mère à travers le jardin et le
fait de recommencer à faire des ballades, même si elles sont courtes,
m’ancre plus dans la réalité tangible.
Je suis tellement habituée à vivre dans
ma tête, j’ai tellement pris l’habitude de vouloir tout gérer mentalement, que
je n’ai jamais vraiment habité mon corps. Encore moins avec l’utilisation de
drogues ou d’anesthésiant.
Depuis
l’adolescence, j’ai tout fait pour ressentir du plaisir mais comme tout est
polarisé en cette incarnation, lorsque j’avais des moments de joie intense,
provoqués par les produits, la redescente était à la mesure de la montée.
Je
passais mon temps à courir après le bien-être et toutes mes actions visaient à
nourrir ce besoin d’intensité. Je m’identifiais tellement à mon mental que je
lui ai confié la gestion de mes mondes intérieurs, de ma vie.
Enfin
quand je dis "mental", je pourrais aussi dire l’esprit parce que la conscience
est infinie et elle s’exprime dans des dimensions subtiles variées.
Le pire
c’est que le fait de savoir intuitivement que je ne suis pas seulement un corps
de chair, m’amenait encore plus à rester confinée dans le monde de la pensée.
Même si elle était aussi intuitive, je restais limitée par mes croyances.
Tout
le travail de compréhension de l’humain, de sa constitution, a été important
notamment au sujet de mécanismes de l’ego, des stratégies de survie mais là
encore ça n’est pas par l’intellect que je pouvais mieux comprendre la source
en moi.
Les
expériences de connexion au divin, d’expansion du cœur, la sensation d’être
issu d’une conscience commune à l’humanité, n’ont pas été intellectuelles.
Le
mental a cherché à donner un sens à
cela, à le saisir, à en conserver la mémoire mais en vain parce que même si
l’intuition passe parfois par la pensée, c’est plutôt au niveau du ressenti et des symboles,
qu’elle s’exprime.
D’un autre côté, c’est justement le fait de savoir comment
fonctionne l’aspect humain, la personnalité, qui m'a donné le courage d’aborder
enfin le monde émotionnel.
Tant que je n’avais pas le mode d’emploi, je ne
faisais que les fuir, c’est mon inconscient qui les gérait, enfin qui les contenait tant bien que mal.
Le
fait de savoir que l’émotion est un mode d’expression de l’âme, de l’enfant intérieur, de
la vie en soi, m’a réconcilié avec le corps physique que je n’ai plus considéré
comme un ennemi ou un poids.
Je sais maintenant, qu’il est conscient, qu’il me
parle, que mes émotions me montrent les conditionnements mais aussi les besoins
non nourris et que derrière elles, c’est la vie même qui tente de se frayer un
chemin.
Une
étape essentielle, décisive et extrêmement importante, c’est le choix de cesser
de diviser ce que je suis, de compartimenter dans des cases, d’étiqueter ce qui
est, depuis des croyances basées sur les conclusions de mon mental ou de ma
psyché durant l’enfance.
Comment peut-on décemment fonder sa vie sur des
croyances elles mêmes fondées sur les conclusions et la compréhension d’un
enfant ?
Et pourtant c’est ce que nous faisons tous, nous construisons
notre personnalité à partir de ces données qui n’ont même pas été traitées par
un cerveau mature puisque l’ego s’est contenté de refouler ce qui était ingérable
dans les profondeurs de l’inconscient.
Ceci dit, ça n’est pas un reproche
puisque s’il n’y avait pas eu ses stratégies de survie, je ne serais pas ici en
train d’en parler. Je n’incrimine pas non plus mon intellect qui m’a tout de
même servi à trouver de la cohérence et qui continue de le faire.
J’ai compris
que mes souffrances venaient de ces stratégies et surtout que l’identification
aux pensées et aux émotions me maintenaient dans l’illusion, à l’écart de la
vie même.
Tant que je croyais qu’il y avait un ennemi en moi, que ce soit
l’ombre, les émotions, les pensées et même l’ego, je continuais de vivre en
surface, loin de mon corps physique, refusant de m’incarner dans ce foutoir.
J’avais besoin d’inonder d’amour et de lumière, tout ce qui me compose afin que
la source me montre la beauté de la création, de l’humain, de ce que je suis en
totalité.
Il fallait juste mettre de l’ordre à l’intérieur, lâcher les
croyances de l’enfance et pacifier, changer ma vision de
l’émotionnel de l’ego, du mental et faire confiance à l’amour lumière.
Porter
un regard bienveillant, voir ce que je suis avec les yeux du cœur, en cessant
de juger, de continuer à nourrir les croyances inconscientes et d’agir en mode
stratégique.
La période d’observation des pensées et des projections mentales,
du fait d’interpréter le monde, la vie, selon ces croyances basées sur la peur
et l’idée de séparation m’a permis de détecter les stratégies, de voir quand
j’agissais selon un conditionnement, une croyance erronée.
Le fait de lire
aussi des infos qui confirmaient mon ressenti m’a aidé à faire la part des
choses et à percer le mystère de la constitution des corps.
La science
quantique et les messages des êtres de lumière, toutes ces infos recoupées qui
résonnent en moi au niveau du cœur, de la sagesse innée, m’ont aidée à remettre
de l’ordre dans mes pensées, à faire le tri. Enfin je devrais dire que c’est
l’amour, l’âme qui ont effectué ce grand ménage interne. Le fait de passer du
mode réactionnaire à celui d’observatrice neutre.
En
fait il est question d’agir à l’inverse de nos habitudes et plutôt que de réagir, de tourner son regard vers l'intérieur puis d’observer.
C’est une phase difficile pour le
mental qui a l’habitude de contrôler, de gérer tout ce qui émerge de façon
automatique. Encore plus quand les réponses aux situations sont gravées,
incrustées autant dans la mémoire que dans le cerveau, la chair, les émotions.
C’est
la phase de déconstruction des croyances qui peut en décourager plus d’un parce
que l’ego continue de fonctionner en mode survie. Et c’est naturel puisque
c’est sa fonction.
Maintenant
que je le sais, je n’ai plus de colère à son égard. Je sais que c’est un
programme essentiel, important et que le seul problème c’est de le laisser
gérer tous les aspects de sa vie. De croire que ces programmes,
conditionnements sont obligatoires, qu’on n’a pas d’autre choix.
Quand
on sait que nous ne sommes pas nos pensées, nos émotions mais que ce sont tout
de même des parts viables de l’être, on commence à installer la paix en soi.
Le
fait de se tourner vers le cœur, de chercher la neutralité et la paix, révèle
l’essence de l’être à laquelle on commence à s’identifier même si ça reste un
mystère pour le mental parce que ses définitions de l’amour et de la lumière
sont limitées.
L’idée
qu’on se fait de l’amour s'élabore à partir du cœur blessé par les expériences vécues,
les relations de couple ou les traumas de l’enfance, sur l’idée de manque, de
besoin de chercher à l’extérieur cette énergie.
Et
tant qu’on cherche en dehors de soi, on ne peut pas connaitre véritablement cet
amour. C’est en le vivant en soi, en s’autorisant à s’aimer véritablement et
sans conditions qu’on va commencer à savoir ce qu’est cette énergie. En portant
son attention sur le cœur, en apprenant à percevoir ce qui se vit en soi, sans
émettre de jugement, sans que le mental ne casse la perception en la rangeant
dans une catégorie, en lui donnant une définition arbitraire, automatique, selon ses références passées ou même les nouvelles croyances, qu’on va commencer à sentir la
vibration.
Même
les définitions données par les êtres de lumière ne peuvent pas remplacer ce
ressenti profond et très souvent ça peut nous éloigner encore plus de la
réalité vécue.
Tant qu’on essaie d’intellectualiser, de nommer ou d’étiqueter
cette vibration spécifique, on passe à côté de la vérité qui ne peut qu’être
ressentie ou perçue.
Pour
savoir qui nous sommes en vérité, il faut nous immerger dans le présent, être
attentif à ce qui se vit en soi, sans rien retenir, contraindre ou masquer.
Mais
là encore, il y a tellement de sensations, d’énergies qui ont été contenues,
refoulées, tellement de murs autour du cœur, qu’il va nous falloir beaucoup
d’amour, de patience et de foi, pour que le ménage se réalise à l’intérieur.
Et ce n’est
pas notre mental qui peut réaliser cela puisque bien évidemment il est formaté,
puisqu’il est géré partiellement par l’inconscient.
Dès
l’enfance, la psyché est compartimentée par notre constitution humaine et le
fait d’être dépendant de l’extérieur pour vivre. Nous sommes d’emblée en mode
survie tant parce que nous dépendons de nos parents que par le fait que notre
conscience ne soit pas encore individualisée, mature, affirmée.
Nous savons
intuitivement ce qui est juste mais nous devons nous conformer aux règles
familiales et sociétales. Et c’est précisément ce qui nous fait douter de notre
ressenti, de notre propre vérité à moins que les règles de notre entourage
soient totalement injustes.
Très
souvent je me suis dit que mon enfance difficile m’avait ouvert les portes de
la liberté et qu’elle avait initié ma quête de vérité, qu’en fait c’était une opportunité puisque je ne pouvais pas accepter la réalité qu’on m’imposait. Et là
aussi, je peux remercier mon ego, mon entêtement, ma détermination à ne pas
croire systématiquement les apparences ou les idées des autres.
Être capable de
douter de l’extérieur amène à s’écouter, à se fier à soi-même, à son ressenti,
son intuition. Dès l’enfance, j’ai appris à discerner le vrai du faux, à savoir
quand celui ou celle qui était face à moi, était en décalage, quand il exprimait l’inverse de ce qu’il ressentait
ou pensait. Je savais quand quelqu’un n’était pas aligné, juste ou vrai.
C’est
quelque chose qui m’a aussi appris à me fier à mon propre ressenti, à ma propre
vision de la vie, des choses, mais ça me poussait aussi à me méfier des autres.
Même
si j’étais divisée intérieurement puisque je me coupais de mes émotions,
j’ai appris à affirmer ma pensée, à forger ma personnalité selon mes propres
convictions, ma foi et mon intuition, selon le sens innée de ce qui est juste
et vrai.
L’erreur
d’interprétation au sujet du sens des émotions a fait que je les tenais à
l’écart, je laissais l’inconscient les gérer. Mais on ne peut pas contenir
indéfiniment ce que l’on porte.
Le déséquilibre interne les cristallisations
énergétiques et le corps émotionnel confiné dans une camisole de force finit par
créer des maladies. Et ces maladies tentent de nous avertir de cela, de nous
dire qu’il est temps de mettre de l’amour et de la lumière en soi, de tourner
sa conscience vers l’intérieur, de prendre en charge nos corps subtils. Enfin
de laisser l’amour agir et la lumière éclairer notre inconscience, notre
inconscient.
Cette vibration de la source va nous montrer que nos corps subtils
et physique sont nos amis, qu’ils peuvent fonctionner dans la paix, l’unité,
l’harmonie et que pour ce faire, il nous suffit de revenir au centre, au point
de neutralité, de maintenir cette intention.
Le
mode de l’ego étant de réagir en refoulant, en fuyant ce qui émerge en soi
lorsque ça ne correspond pas à ce qui a été identifié comme bon ou bien, c’est
justement en cassant le réflexe, en ne réagissant pas, en laissant l’émotion ou
la pensée dite négative, s’exprimer, que l’ordre intérieur se rétablit peu à
peu.
Il
s’agit de ne pas refouler et de ne pas croire ce qui émerge puisque ça n’est
qu’un message et non une vérité immuable. Quand je dis "message", je pourrais
aussi dire un ajustement nécessaire.
Quand on fait confiance à ce processus et
surtout quand on constate que ça n’est pas le mental qui peut remettre de
l’ordre à l’intérieur, quand on fait confiance à la puissance de l’amour, de la
paix en fait, on n’a plus besoin de s’interroger, le mental n’intervient plus.
Il est juste là pour rappeler de ne rien bloquer et de focaliser l’attention
sur le cœur, le point zéro.
Accepter
ce qui se vit en soi permet de libérer les charges émotionnelles, d’harmoniser
les pensées, les émotions et c’est un processus naturel qu’on accompagne en
n’intervenant pas mentalement. La conscience observe simplement sans juger ni
qualifier ce qui émerge.
Le positionnement redevient celui de l’enfant qui est
là pour apprendre, explorer, être enseigné par la source intérieure et se réjouir d'être vivant, ici et maintenant. De pouvoir cocréer, agir dans la matière, interagir avec l'environnement...
De pouvoir être l’observateur
neutre, la conscience qui s’élève à hauteur de l’âme, de l’esprit, au-delà
de la dualité. C’est la conscience neutre qui observe et le mental va essayer
de comprendre le phénomène, d’interpréter le ressenti, l’intuition, mais il
complique plus souvent les choses qu’il n’amène de clarté.
L’esprit
et l’âme s’incarnent dans un corps de chair pour connaitre, pour se reconnaitre
et apprendre à aimer, à retrouver la vibration source, l’unité, l’harmonie et à
le manifester dans la chair. Ce n’est pas un processus mental même si
l’intellect peut comprendre le fonctionnement de la psyché, des corps subtils
qui forment la personnalité humaine, ses compétences s’arrêtent là.
C’est la
vie elle-même qui va émerger peu à peu et le fait de ne plus avoir peur de
vivre ou de mourir, d’être vrai, d’être soi-même, de ne plus être conditionné
par la peur, agit par l’inconscient, qui va nous permettre d’exprimer notre
nature véritable.
La volonté se situe seulement dans ce choix de passer du mode
de survie à l’attention neutre portée sur la vérité de ce qui se manifeste dans
l’instant. Je précise vérité de l’instant parce que les pensées, les émotions
sont fluctuantes, changeantes et leur rôle premier étant d’attirer notre
attention vers l’intérieur, c’est une vérité qui permet de nous habituer à retrouver la
spontanéité.
Ce n’est que dans cet élan de vie que la vérité de ce qui est
enfouie en nous peut émerger. C’est la vérité de ce que nous avons enfoui dans
l’inconscient qui émerge simultanément avec celle de qui nous sommes en
profondeur ou au-delà de ces mouvements internes.
L’invitation première c’est
de changer de perspective, d’élargir sa vision, de sortir des à priori, des
jugements arbitraires. Le jugement l’est toujours parce qu’il est construit sur
des interprétations subjectives basées sur des croyances elles-mêmes
construites dans l’ignorance de qui nous sommes essentiellement.
La
sagesse innée s’exprime rarement par la pensée seulement, elle est un fondement
sûr mais c’est dans l’élan, la spontanéité qu’elle se manifeste. La spontanéité
révèle autant ce qui est enfouit dans l’inconscient que ce qui est au-delà de
la personnalité.
Le
souci, c’est qu’on tente d’interpréter mentalement ces élans intuitifs ou ces
élans de l’âme. Mais déjà quand on sait que nous ne sommes pas nos
croyances, nos conditionnements et qu'elles se déconstruisent dans l'accueil de l’émotion qui
surgit et qui est autorisée à s’exprimer, on perd l’habitude de vouloir
contrôler ou de donner un sens immédiat à ce qui émerge. Puis on sait que ce qui émerge est l’énergie qui a été refoulée et
qu’ainsi elle est décristallisé, recyclée, harmonisée dans le cœur, alors de ce
fait, on ne s’y identifie pas.
Cette
phase de déconstruction demande une grande confiance en soi, en la vie, en la
vibration de la source parce que les repères anciens s’écroulent, ils ne font
plus sens et on peut se sentir perdu.
Même les nouvelles croyances, celles qu'on a adoptées sur le chemin spirituel apparaissent comme des projections mentales, des repères qui ont aidé à sortir de l’ignorance, de l’inconscience, mais qui au fur et à mesure ne font plus sens. A mesure qu'on s'ancre et qu'on centre son attention à l'intérieur, on prend confiance en la vie, en soi et si on nourrit cette confiance, si on s’abandonne à l’amour, si on
cesse de juger, on découvre à quel point notre corps physique, nos émotions et
notre intuition sont des alliés, des partenaires de vie dont le but est celui
de réaliser la paix, l’harmonie et l’unité intérieures.
On voit qu’ils ont
toujours été cohérents répondant fidèlement à notre degré de conscience.
Quand
on laisse les conditionnements, l’inconscient, gérer notre vie, on a
logiquement la sensation de subir sa vie.
Pour
me défaire de l’addiction aux médicaments, ou des gestes compulsifs,
inconscients, je me contente d’agir en conscience, en sachant que ce qui émerge
vient des profondeurs afin de se libérer. Et comme la charge énergétique
s’allège, la peur ne régit plus tous les domaines de ma vie, j’ose être
moi-même et comme je sais que les pensées émotions sont les couches
superficielles de l’être en voie d’harmonisation, je ne m’y attache pas.
Pour
le moment j’agis puis je lâche le jugement, l’interprétation des faits et
laisse venir l’inspiration.
Les
émotions nous révèlent les blessures et les besoins non nourris mais même là,
je ne creuse pas, je ne cherche pas à comprendre mentalement, j’apprends à
voir, à percevoir au-delà des faits, des apparences et surtout à maintenir la
paix en moi.
Enfin
quand je dis maintenir la paix, il s’agit juste de ne pas croire le mental
lorsque des pensées de jugement, de division ou de peur émergent.
J’utilise le
pouvoir d’intention et celui du verbe pour ramener l’attention du mental dans cet espace
de neutralité, de paix.
Une de mes phrases favorites en ce moment, c’est :
« fais comme tu le sens...on verra après ». Ce qui veut dire: « vis au lieu de penser ta vie, de te poser tant de questions ».
Le fait de savoir que tout
commence en soi, que l’extérieur me renvoie un reflet de ce que je suis et
surtout que je suis uniquement responsable de ce que je suis, nourris et fais, est
d’une grande aide pour cesser de juger arbitrairement. Je ne me perds plus dans les reflets ou les projections puisque le "but" c'est de revenir en soi, de rassembler ses énergies.
Ce qui ne veut pas dire
non plus de s’isoler, mais de savoir revenir au centre en toute circonstance
plutôt que d’accuser l’extérieur de mon mal-être éventuel.
Je dis éventuel
parce que lorsqu’on accueille une pensée émotion, qu’on cesse de lutter, d’y
résister, lorsqu’on l’offre à l’amour en soi, à la paix, la neutralité elle
passe, la sensation désagréable ne dure que le temps de l’expression non
contenue de la pensée et de l’émotion. Et comme je constate que mon état
intérieur est fluctuant, je me désidentifie de ces mouvements et ne les crains
plus.
En
ce moment, je sens que beaucoup de choses bougent en moi, qu’une transformation
intérieure s’opère mais plutôt que de donner un sens à ce ressenti et retomber
une fois de plus dans le contrôle en essayant de définir cela, je me contente
d’observer ce changement.
Il se manifeste dans le concret, dans la façon d’être
et l’attraction qui n’est plus la même. Le fait que j’ai de moins en moins
envie ou même que je n’éprouve plus le besoin d’écrire, que je sois plus à
l’aise dans mon corps physique, en paix avec les énergies, les pensées, les
émotions, que je sois plus dans l’action, tout ceci en témoigne.
Et ça suffit à
me donner confiance en la vibration de la source, en ce choix d’être dans l’unité, l’harmonie
et d’agir de façon spontanée.
Une autre phrase qui émerge ; « je m’en
fous ! » Ce qui ne veut pas dire que je méprise la vie ou que je sois
insensible à ce qui se passe à l’extérieur mais ça exprime plutôt la conscience
que je ne peux pas contrôler la vie et je l’accepte.
Je sais que c’est
seulement depuis l’espace de paix, dans la neutralité, la non réaction, que le
meilleur émerge alors je focalise mon attention sur le désir de paix intérieure
J’ai
compris que mes souffrances et mes frustrations, mes manques et même mes
besoins venaient de cette volonté de contrôler la vie en moi, de la manipuler.
Je me contente donc de faire confiance à la vie, à ma nature profonde, tant à mon
ressenti qu’en la capacité d’harmonisation du cœur, des corps, lorsqu’on choisit
de confier la gestion de ses mondes internes à la source.
Je sais que le
changement ne vient pas du mental puisqu’il agit selon des références passées
alors je me laisse guider par l’élan du moment, par cette envie de proximité
avec la nature, d’être au jardin.
La plupart de mes besoins fondamentaux y sont
comblés naturellement, le besoin de communion, de cocréation, de spontanéité,
de simplicité, d’authenticité, de beauté, d’harmonie, d’explorer, de découvrir,
de ressentir, de jouir des cadeaux de la terre.
Je constate que la nature m’apporte
ce que j’aime, que les plaisirs de la bouche sont nourris par la récolte
généreuse de fraises et les framboises qui commencent à mûrir alors que les
fraisiers finissent de produire leurs fruits.
Ça n’a l’air de rien mais c’est
significatif, c’est l’expression de l’amour que je m’autorise à me donner, le
fait d’accepter et de reconnaitre les plaisirs simples de la vie, c’est l’expression
de l’abondance de la terre, de la générosité, du donner/recevoir, de cette
communion respectueuse avec la terre et ses créatures.
Je me réjouis de voir
pousser les plantes qui ont donné leur fruit ou leur fleur l’année dernière et
qui donnent à nouveau le meilleur d’eux-mêmes. C’est comme si je retrouvais des
amis, des compagnons de route.
Les fleurs ont la capacité de me relier à l’âme
par leur beauté et leurs enseignements puisque c’est dans le cœur de la fleur
qu’émerge la vie, la graine qui fera renaitre de nouvelles fleurs,
éternellement !
C’est une magnifique allégorie de ce que nous sommes
puisque la vie éternelle est aussi au centre de l’être, en ce cœur qui bat, qui
nous donne la vie ici et maintenant, puis en notre sacré cœur qui nous guide et porte aussi la vie
éternelle. Ceci dit tout comme dans la fleur, les principes du masculin et
du féminin associés sont nécessaires ainsi que l’énergie de vie qui fait s’élever
la graine hors de terre en direction du soleil.
La nature nous montre
continuellement ce que nous sommes en vérité et quand on l’observe, on peut en
apprendre beaucoup plus sur la vie et sur l’être qu’en lisant des livres.
Bon,
j’y retourne parce que le soleil chauffe déjà pas mal ! Et bien, j’ai eu
juste le temps de finir de désherber les framboises avant que la pluie ne
tombe. Ces deux heures passées au jardin m’ont fait le plus grand bien, c’est
vraiment une façon de s’aligner à la source en soi sans avoir à faire aucun
effort, en étant juste soi-même.
Si
vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure
et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain
divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr