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Autumn Skye, "Art of the feminine" |
J’ai
toujours cru en l’auto-guérison. La première fois que j’ai eu cette conviction,
ce fût lors de mon premier sevrage de la codéine. Avant d’être tombée malade,
je n’avais pas compris que j’étais dépendante de ce produit. Aucun pharmacien à
qui je l’achetais, ne m’avait prévenu du risque d’accoutumance qu’entrainait la
prise de ce sirop. Je l’achetais pourtant quotidiennement depuis au moins un an.
Il a fallu que je fasse une crise d’hépatite "b" où j’ai cru mourir,
pour me rendre compte que j’étais dépendante de ce dérivé d’opium vendu sans
prescription médicale. Je n’accuse pas non plus le système de santé puisque je
considère que seule la liberté permet l’apprentissage, la compréhension et
finalement la maîtrise.
J’étais
allongée dans le lit de ma mère chez qui j’étais revenue me soigner et je
devais avoir 18 ans. Alors que je me
tordais de douleur et que je touchais le fond, j’ai pris conscience que je
pouvais me laisser mourir simplement en le décidant. Il m’aurait suffit de
nourrir des pensées morbides, le déni de soi, la haine pour cette vie...pour
finalement me laisser happer par la mort. En même temps, je me suis dit qu’il
devait y avoir en moi, l’exact opposé de ce ressenti.