Comme
à chaque fois que je vois ma sœur, je suis chamboulée à l’intérieur. De
vieilles émotions remontent à la surface, les mécanismes de survie, les comportements impulsifs se manifestent mais cette fois-ci, j’ai pu calmer le mental, accueillir l'émotion et m’adresser à l’enfant intérieur,
communiquer, communier avec cet aspect de moi-même qui réagit au contact de ma
famille.
Tant que je ne savais pas comment fonctionne le mental, tant que je ne
connaissais pas le système de survie, les jeux de rôle…, je réagissais de façon
automatique et souvent je projetais les émotions vers ma sœur, ma mère, vers
tous ceux qui éveillaient les blessures internes. Puis quand j’ai compris comment
l’enfant refoule l’émotion dans l’inconscient, j’ai dû apprendre à lâcher les
étiquettes, à me défaire de la notion de bien et de mal, en revenant au centre,
à la neutralité mentale pour que ces émotions refoulées puisse s’exprimer sans
que je m’y identifie. Et comprendre surtout que la compréhension mentale des mécanismes
de survie ne libère pas en profondeur, ne libère pas la mémoire émotionnelle, seule
la libre expression de l’émotion, dans le détachement, permet cela graduellement.
Selon
chaque membre de la famille, des scénarii spécifiques se rejouent
continuellement et cela correspond au rôle de victime la plupart du temps.
Alors le meilleur moyen de libérer ces comportements instinctifs, c’est déjà de
rassurer l’enfant en moi, de lui parler, de lui témoigner du soutien sans
conditions de l’adulte que je suis aujourd’hui.
Un soutien qui se manifeste concrètement par le fait de ne pas s'identifier aux pensées ni aux émotions qui émergent automatiquement. J'ai dû la rassurer mentalement,
lui dire qu’elle ne court aucun danger en posant les circonstances actuelles, de
façon objective.