2 05 Aujourd’hui, plus que
jamais, le positionnement au centre, dans l’observation objective de ce qui est,
apparait comme la seule façon de ne pas être emportée par les nombreuses vagues
extérieures.
Déjà, à l’intérieur, je n’ai plus autant d’appréhension face aux
remontées émotionnelles parce que j’ai décidé de cesser toute forme de lutte
interne. Le fait d’avoir entendu la petite Lydia s’exprimer, dire ce qu’elle
pensait de certaines phrases entendues dans la conversation avec mon père, m’a
permis de mieux comprendre sur quoi se fondaient les croyances passées.
Ces
phrases qui semblent anodines mais qui sont celles de la manipulation.
Je ne
vais pas accabler mon père d’autant plus que je ne suis pas certaine qu’il soit
conscient de cette habitude de projeter ce qu’on ressent en soi, vers
l’extérieur.
Puis ce qui importe, c’est comment je fais pour être en paix avec
moi-même.
J’avais eu une impression partagée après ce coup de fil mais je n’ai
pas voulu chercher à comprendre. Je sais que l’évidence apparait d’elle-même
lorsqu’on est juste ouvert. Puis le lendemain matin, j’ai eue l’envie spontanée
d’écrire à mon père sans me demander si j’allais lui envoyer cette lettre. Deux
jours plus tard, je ne saurais dire ce que contient cette lettre mais ça n’a
pas d’importance ce qui compte c’est de cultiver l’écoute et l’unité intérieures.
Depuis deux jours, la douleur au pied me ramène à l’écoute du corps physique.
J’avais pris l’habitude de parler aux corps en considérant que ce sont les amis
les plus sûrs, mais j’ai vite fait de tomber dans le rituel ou les phrases
répétées sans trop y penser.
Puis "écouter le corps" n’est pas un processus
mental, ça consiste juste à être ouvert, à porter un regard neuf et à le
soutenir si on peut dire, en revenant à la détente physique. C’est valable
évidemment pour le mental et l’émotionnel puisqu’ils sont inséparables.
Des
larmes ont coulé comme un flot de tendresse, une rivière fluide et comme c’est
très rare que je pleure, ça m’a fait le plus grand bien.