Ce
matin, tout va de travers ! Je me dis que c’est normal puisque je libère
la violence de l’énergie masculine distorsionnée en même temps que la
dépendance aux cachets. Je n’en peux plus de vivre derrière ce masque de « tout
va bien », « tout est parfait » quand à l’intérieur, c’est le
chaos. Les énergies bloquées, incomprises et ma façon puérile de croire que je
les canalise par la prise de ces médocs est devenu insupportable. Comme je me
suis habituée à exprimer peu à peu mes émotions sans les falsifier, comme je m’autorise
à être parfois de mauvais poil et que mon entourage est aussi habitué à ces
sautes d’humeur, je me dis que je peux me permettre de lâcher ce qui me fait
paraître cool de 8h à 12h.
Le matin, sous l’effet de ces médocs, un semblant de
paix intérieure m’habite et je suis dans mon monde, protégée par l’apport d’endorphines
chimiques. Puis, quand l’effet des cachets disparaît, je me retrouve à être à
peu près moi-même et bien souvent très irritable. Je ne m’enferme plus chez moi
comme je ne crains plus le regard extérieur. Le fait de s’aimer sans
conditions, de se donner l’amour, autrefois recherché par la reconnaissance extérieure, me permet
de ne plus me soucier de l’approbation des autres. Evidemment je ne suis pas
non plus à éclabousser l’entourage avec mes colères mais au moins, je ne me les
cache plus et ne culpabilise plus si je n’ai pas envie de sourire. Je les accueille
quitte à exploser le temps de la montée puis une fois calmée, je scanne mon
corps physique pour trouver où ça coince.