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05 Très souvent la spiritualité rime avec recherche de pouvoir.
On voudrait
contrôler la vie, nos émotions, nos pensées, notre futur, être capable de
prévoir l’avenir, de lire dans les pensées des autres, de savoir la vérité sur
toutes choses, parce que finalement lorsqu’on parle de dons spirituels, il y a
ce besoin de sécurité, d’assurance, qui amène ces espérances.
On
s’imagine qu’en développant nos dons extrasensoriels, on n’aura plus de peurs,
de contraintes, de doute et de confusion, qu’on avancera avec certitude
faisant toujours "le bon choix".
Dans
un sens, c’est légitime et c’est en plus réalisable mais pas comme on le croit
et c’est une vision qui vient de la peur et de l’ignorance.
Ce
n’est pas en contrôlant nos pensées qu’on aura que des belles pensées ni en
contrôlant nos émotions qu’on sentira la joie et la plénitude, éternellement.
Ce n’est pas non plus en étant capable de prévoir l’avenir qu’on se sentira en
sécurité, qu’on pourra faire les bons choix. Ni en étant dans la tête de
l’autre qu’on pourra prévenir les risques de l’engagement amoureux.
On
se plaint de vivre dans un monde injuste, barbare, insensé mais il est la
création de nos attitudes conjointes, de ce besoin incessant de contrôle.
Ceci dit, il ne s'agit pas non plus de s'attacher à la culpabilité que cette idée fait naitre puisque nous comprenons à peine comment fonctionnent les lois universelles et nourrir la peur comme la culpabilité nous maintient dans l'inconscience, amplifie la division, le rejet de soi, la souffrance.
La culpabilité est le fruit de l'ignorance des mécanismes internes et de notre nature véritable. C'est encore une réaction à la peur et une vaine stratégie inconsciente basée sur les notions de mérite, de récompense, de punition.