Ce
matin, je me sens toute bizarre, j’ai dormi longtemps comme hier et je n’arrive
pas à être présente. Il y a tant de bouleversements physiques et émotionnels
que je ne sais plus trop où j’habite mais ça ne m’angoisse pas.
Le mental
continue de cogiter à propos de tout et de rien et je me dis qu’il est temps de
le questionner, de remplir les feuilles téléchargées hier sur le site de Byron
Katie.
Mon intérêt accru pour son travail fait ressortir des peurs et des
questions à propos du sens même de la vie.
Comme si tout ceci était une immense
farce et que je m’accroche à mon passé pour exister, comme si sans lui tout allait s'écrouler.
La peur
de n’être rien m’empêche de franchir le pas.
La peur d’oser tout lâcher, les
préjugés, les croyances.
Une part de moi n’en peut plus de vivre à moitié et
l’autre s’accroche à ce qui ressemble de plus en plus au film, "un jour sans fin".
Je l’ai regardé hier soir, pour une fois, je ne suis autorisée à être
‘passive’, enfin si on peut dire parce que ça soulève aussi des questions. Je
me rends compte que cette façon de cogiter semble donner un sens à ma vie, une
façon de passer le temps, enfin de le rendre ‘intéressant’. Le hic, c’est que
je ne vis pas dans la réalité, je ne fais pas grand-chose, je vis une vie entre
deux états d’être. Deux identités, voire trois. Il y a Lydia du passé, Lydia du
présent et Lydia du futur qui sont toutes aussi immatérielles les unes que les
autres. Comme si je n’arrivais toujours
pas à m’incarner complètement, comme si je flottais sans arrêt entre ses lignes
du temps. Les nuits depuis deux jours, sont longues et je me réveille plus
fatiguée que lorsque je dors moins.