Tout
va très, très vite et les synchronicités se succèdent offrant l'occasion de
revisiter le passé. Je viens de m’adresser à la jeune fille que j’étais au
moment où j’ai fait ma première tentative de suicide qui m’a amenée à choisir d'être libre, indépendante affectivement et de suivre mon cœur.
Je venais de vivre mon premier drame amoureux
et bien que je ne me souvienne plus trop de la conversation qui avait déclenché
mon désespoir et m’avait fait prendre des cachets et boire du whisky jusqu’à
m’évanouir, enfin jusqu’à me réveiller dans un hôpital aux urgences, je n'étais pas si affectée que ça.
Je fini par me demander si la consolation que j’émets maintenant n'est pas ce que je ressentais à l'époque, ce sentiment que tout est "correct", un genre de sérénité intérieure, une assurance que tout va s'arranger...?
J’avais
déjà absorbé des temesta ou du valium (qu’on avait trouvé dans des boites, dans
les poubelles de l’immeuble avec une gamine qui devait avoir 10 ans, et qu’on avait gobé avec une pomme, en se disant que c’était des bonbons !) vers
l’âge de trois ans et fini aussi à l’hosto mais je l’ai fait sans trop savoir
que je prenais des risques, bien que je soupçonne que ce geste ait été guidé par
une profonde désillusion générale et un évènement dont j’ai quelques vagues
souvenirs. Les problèmes avec mon père me semble remonter à cette époque (j’ai mémorisé des images d’un ami à lui, il faudra que je l’interroge à ce sujet) et
ma grande déception au niveau de l’école aussi puisque j’ai une image très
nette de moi, assise dans la classe de maternelle et une phrase qui m’a marquée ; « c’est ça qu’on nous
enseigne ? »
Le sentiment de déception était très fort, comme si j'espérais apprendre autre chose. Déjà à l'époque, des questions existentielles se posaient et elles ont constitué le fil rouge de mon chemin, ce qui m'a permis de m'accrocher à la vie malgré tout.