Les parents ne sont pas seuls en cause ! Manquer
d’audace ou se dévaloriser, c’est aussi une histoire entre notre moi et notre
surmoi…
Les petites phrases insidieuses, les comportements et
les désirs étouffants des parents n’ont d’effet que lorsqu’une part de nous –
que, naturellement, nous ne maîtrisons pas – leur donne son assentiment.
Trompeur, notre moi est loin d’être fiable
" Une patiente, se souvient Gérard Louvain, ne
cessait d’évoquer son manque de confiance en elle. Alors j’ai clos la séance
ainsi : “Vous avez parfaitement raison de douter de la fiabilité de votre moi.”
Ma patiente est restée sans voix. Je voulais lui signifier que le moi n’est
qu’une façade trompeuse, le siège de croyances qui mentent sur nos désirs réels
et nous égarent. " En effet, le moi est une construction, fabriquée à
partir des différents modèles – papa, maman, l’institutrice, le héros du
feuilleton télé… – adoptés au cours de notre vie. Nous avons besoin d’eux pour
bâtir notre personnalité, mais, simultanément, ils nous empêchent de savoir qui
nous sommes et ce que nous voulons réellement. C’est notre moi qui, par
exemple, nous incite à être, tel papa, un grand séducteur. D’où, comme par
hasard, une forte inhibition au moment du passage à l’acte amoureux : l’imiter,
n’est-ce pas en quelque sorte prendre sa place ? Pour protéger notre idole, une
seule solution : échouer là où il réussit.