Je n’ai pas envie de bouger aujourd’hui et pourtant, je dois
m’occuper de la paperasse. Il n’y a pas vraiment urgence mais j’aime mieux
régler les choses au plus vite de façon à être tranquille, à ne pas risquer d’oublier.
J’ai beaucoup progressé à ce niveau là ! Je ne pouvais m’identifier à un
numéro, un genre, à mon nom de famille, mon lieu de naissance et tout ce qui s’y
attachait. C’était pour moi totalement réducteur et à côté de la réalité, celle
de mon ressenti, et cela avant même que je m’intéresse à la spiritualité, du
moins telle que vécue sur terre, que je ne m'y retrouvais pas.
Maintenant que j’ai fait la paix avec mon passé, ma
famille, et que je sais sans aucun doute qui je suis réellement, même si je ne
peux le définir précisément sans me heurter aux limites crées par le fait de
nommer, d’étiqueter, ce volet administratif, la façon dont la société m’a rangé
dans une case, ne me dérange plus puisque ça n’est qu’une facette de ce que je
suis en réalité, en totalité. Ce ne sont plus l'extérieur ni mes choix de vie qui me définissent
A la question qui suis-je, se succèdent une série de
réponses qui en s’ajoutant forment un ensemble qui me caractérise. S’identifier
à un seul de ces aspects revient à s’amputer, à se renier, à limiter son
potentiel et ça créé une sensation de petitesse, de manque/besoin, de confusion,
d’impuissance et de division qui amène à croire que l’autre, l'inconnu, est un ennemi
potentiel.
Quand je vois comment les gens se déchirent pour défendre
leur point de vue, s’accrochent à leur identité qu’ils définissent selon leur
lieu de naissance, leur religion, leur rôle en tant que parent, citoyen, leur apparence…je
ne m’étonne pas qu’il y ait encore des guerres.
Même quand on est marginal, on se situe contre la majorité
en adoptant des codes vestimentaires, en défendant nos convictions, en s’accrochant
à nos croyances avec zèle et finalement on joue aussi un rôle. On se définit
selon nos croyances, on s’identifie à ce que l’on croit être juste, valable et on
rejette tout ce qu’on juge inadapté.
Et c’est encore pire lorsqu’on s’identifie
au divin tel qu’on se l’imagine, tel que l'enseignent les églises ou le mouvement New-âge.
Chaque croyance nous relie à un égrégore spécifique qui va
amplifier notre identification à un aspect choisi de l’être, au mépris de notre
individualité. On s’identifie à nos préférences et on va aller vers ceux qui
nous ressemblent pour se sentir intégré. Mais le seul fait de s’identifier à un
aspect séparé de soi, nous coupe de la réalité, de notre multidimensionnalité
et nous formate.
Pourtant quand on vient en son cœur, quand on écoute ses
envies, quand on suis ses élans, sans chercher à lutter contre ceux qu’on
pourrait juger négatif ou destructeur, on commence à goûter à la liberté d’être
et à la détente intérieure, la paix.
Chaque facette de soi reconnue, réintégrée, nous amène à l’unité, la complétude de l’être.
Et quand on cesse de lutter intérieurement, tout s’équilibre
naturellement, sans que le mental ait à sous-peser, évaluer et choisir.
Car c’est
là le problème, le mode de fonctionnement du mental qui évince, élimine,
choisit. Or quand on choisit, on se focalise sur un aspect d’une chose, on
rejette son opposé et le déséquilibre s’installe.
Le cœur ne procède pas de cette façon, il ne rejette rien,
il harmonise les contraires qui apparaissent alors comme complémentaires. On
comprend que le bien et le mal sont deux points de vue opposés d’une même
chose, les pôles négatifs et positifs. Si on trace une ligne et qu’on y met à
chaque extrémité une vertu et un défaut, on voit qu’en se situant au centre, les
deux pôles s’équilibrent mutuellement.
L’empathie dans son pôle négatif est l’oubli
de soi et dans son aspect positif, l’ouverture. Depuis le cœur, le centre de
soi-même, on se situe dans le juste milieu, on est capable de communier avec l’autre
sans se perdre. Mais ça n’est pas le mental qui peut réaliser cet équilibre
puisque son point de vue est trop limité et donc incomplet. Sa façon de
compartimenter enferme la personnalité dans la dualité.
Choisir selon le raisonnement du mental nous limite dans
son cadre et ne laisse aucune place à la vie finalement, à l’inattendu, l’incroyable,
le merveilleux. Le mental est un outil de perception relatif au cinq sens et sa
fonction se limite à la définition et à la sélection.
Il est en sécurité dans un
monde aseptisé, contrôlé et si possible immobile. Il voudrait que rien ne
change, que tout soit durable, immuable, que rien ne dépasse de son cadre, de
sa compréhension, de ses convictions, que rien ne vienne bousculer ses
certitudes…
Or la vie c’est exactement le contraire, ça change sans arrêt, ça
évolue, ça bouge, ça innove, ça bouscule, c’est éphémère et fragile. Pour le
mental, c’est insupportable et ça l’oblige à créer des limites, des règles, des
repères, qui sont autant sécurisant qu’emprisonnant.
Le cœur perçoit l’invisible et sa vision élargie ajoutée à
sa capacité de communier qui ouvre les portes sur d’autres dimensions, en font
un révélateur.
Il n’a pas besoin de comprendre, de nommer, puisqu’il sait, il
ne cherche pas à diviser mais à unir, à absorber, recycler, équilibrer.
Il fait
avec ce qui est, et ne tente pas de changer mais simplement d’aimer.
Il montre
les choses telles qu’elles sont, sans juger, sans évaluer ni rejeter.
Pour le
mental, c’est affolant mais comme il goûte les énergies que le cœur déverse sur
lui et que ce dernier l’accepte tel qu’il est, il commence à lâcher la peur et
le besoin de diviser, de contrôler. Il retrouve peu à peu sa fonction originelle et sa place.
Hier, j’ai téléphoné à ma mère pour lui souhaiter un bel
anniversaire en compagnie de ma sœur qui passe la semaine chez elle. L’adulte que
je suis, a choisi de passer cette période seule, enfin je devrais dire avec
moi-même mais connaissant les blessures de l’enfant intérieur, je lui ai
demandé ce qu’il pensait de la situation et comment il réagissait aux propos de
ma mère, je cite : « Tu vas nous manquer, ben oui, on ne sait pas
quoi faire comme dessert ! » Je suis la plus gourmande enfin celle
qui aimait le plus, le sucre, la pâtisserie, dans la famille et cette étiquette
collée depuis l’enfance continue de me définir à leurs yeux.
L’adulte entend une expression maladroite de l’amour
maternel mais l’enfant, comment le perçoit-il ? Je lui ai donc posé la
question et j’ai accueillie tout ce qu’il exprimait.
Au niveau mental, pas grand-chose
et au niveau émotionnel, ça n’a pas été violent.
Il y a eu de la tristesse mais
pas de sentiment d’injustice. Je lui ai dit mon point de vue et des larmes de
gratitude sont montées.
« On aurait pu y aller aussi mais j’ai choisi d’être
avec toi, de passer cette période en famille, avec celle que nous sommes intérieurement
et celle que je, que nous nous sommes choisie, la chienne et les deux chats.
Je
suis là pour toi, tu es précieux à mes yeux et mon objectif, c’est que tu te
sentes en sécurité, aimé, choyé et libre de t’exprimer. Notre mère, la terre,
est là, bienveillante, aimante, elle nous porte, nous donne la possibilité d’exister
dans la chair, de faire l’expérience des retrouvailles, de l’unité, elle nous
couvre de cadeaux, soutien notre existence à chaque instant, vibre son amour,
son énergie, sa lumière, afin que nous puissions créer dans la matière. Notre
âme nous guide, nous éclaire et nous relie au passé, à nos nombreuses vies et
tous leurs acquis. Elle est un pont entre l’humain et le divin, elle nous relie à la conscience
Une, à notre présence divine, à la source.
Nous formons une famille
universelle, unie par l’amour inconditionnel et soutenue par nos parents
invisibles, divins et cosmiques.
Je suis heureuse de te connaitre, de te reconnaitre
et de constater que tu es intact malgré les blessures et traumas. Que l’attention
et la tendresse que je t’offre effacent le passé et te permette d’exprimer la
joie de vivre. Merci d’amener tes énergies si spéciales et précieuses dans la
co-création du quotidien ».
Notre plus grand pouvoir est celui d’aimer sans conditions
mais pour le reconnaitre, il faut le manifester vis-à-vis de soi-même, en faire
l’expérience à l’intérieur, en ouvrant son cœur afin qu’il réunifie tous les
aspects éparpillés, rejetés ou inconnus. Restaurer l’amour en soi par l’acceptation
de tout ce qui se manifeste intérieurement, permet de ressentir son mouvement,
sa présence.
L’enfant intérieur est l’aspect le plus libre de soi, celui
qui n’hésite pas à exprimer ce qu’il pense et ressent mais on a tendance à le
faire taire.
Pourtant il possède les clefs de notre cage, de notre prison
mentale.
Un enfant qu’on bâillonne va se débattre, crier, bousculer de l’intérieur,
émotionnellement, les énergies contenues vont exploser à force d’être bridées et l’adulte que
nous sommes sera submergé, balloté au gré des humeurs.
En toute logique, il se rebellera jusqu’à ce qu’on
se tourne vers lui. Il faudra faire preuve de patience, d’ouverture, d’écoute,
pour l'apprivoiser. Accueillir toutes les émotions qu’il
exprime afin de rétablir l’équilibre, la santé dans
tous les corps.
Quand on nettoie le corps émotionnel quand on libère les
blocages énergétiques que le refoulement, le déni ont créé, on se rend compte
que l’enfant intérieur est un messager, qu’il exprime ce qu’on a occulté mais
que ça ne l’affecte pas, au contraire, ça lui permet de faire entendre aussi les désirs de l'âme, du cœur. C’est le fait de croire qu’il est blessé, soufrant, incontrôlable, inquiétant, qui nous
empêche d’oser le regarder en face. Son caractère spontané nous effraie parce
qu’on a besoin de contrôler les choses.
On veut s’identifier uniquement à ce qu’on pense être beau,
bon et valeureux et pour cette raison, on pense qu’on est incomplet, qu’il nous
manque quelque chose. On croit manquer parce qu'on ne regarde pas tout ce que l'on est et qu'on rejette des aspects de soi. Ce point de vue de l’ego nous maintient dans l’ignorance
de notre vraie nature tant humaine que divine.
Le besoin d’identification est absorbé dans l’amour inconditionnel
de soi, dans le cœur qui nous permet de communier avec le divin. Accepter tous
les personnages intérieurs restitue leur énergie équilibrée. Chaque émotion accueillie
est libérée de sa charge énergétique, elle s’équilibre, s’harmonise avec son
contraire. La tristesse ne se transforme pas en joie, elle est absorbée dans l’amour
et sa libération procure un sentiment de bien-être dû au fait de ne plus la subir.
Elle est perçue autrement lorsqu’elle est passée dans le cœur. Elle n’apparait
plus comme un poids mais un comme un indicateur, un appel à revenir au cœur
afin de se reconnecter à l’être, de retrouver le sens de notre véritable
identité.
Une fois que l’on retrouve la sensation de l’énergie divine, la
tristesse n’a plus lieu d’être mais on n’a pas cherché à la faire disparaitre,
l’amour divin l’absorbe sans qu’on ait à le vouloir.
Notre attention a tout
simplement changé de direction, la focalisation au centre de soi, dans cet
espace neutre et libre, nous rappelle qui nous sommes intimement et ça suffit à
calmer le jeu des questions, la quête existentielle. C’est un détachement de la
réalité visible qui n’est pas une fuite mais un ajustement, un alignement à la
fréquence de l’être, qui remet tout à sa juste place.
On sait que notre véritable nature est au-delà de tout et
en même temps qu’elle est ce tout. La réalité visible devient complémentaire, s’ajoute
à la vérité éternelle de l’être, de l’étincelle divine qui est reconnue comme
originelle.
Cette connaissance intime permet de relativiser considérablement
tout ce qui est vécu dans cette dimension sans pour autant nous en extraire.
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci