Les parents ne sont pas seuls en cause ! Manquer
d’audace ou se dévaloriser, c’est aussi une histoire entre notre moi et notre
surmoi…
Les petites phrases insidieuses, les comportements et
les désirs étouffants des parents n’ont d’effet que lorsqu’une part de nous –
que, naturellement, nous ne maîtrisons pas – leur donne son assentiment.
Trompeur, notre moi est loin d’être fiable
" Une patiente, se souvient Gérard Louvain, ne
cessait d’évoquer son manque de confiance en elle. Alors j’ai clos la séance
ainsi : “Vous avez parfaitement raison de douter de la fiabilité de votre moi.”
Ma patiente est restée sans voix. Je voulais lui signifier que le moi n’est
qu’une façade trompeuse, le siège de croyances qui mentent sur nos désirs réels
et nous égarent. " En effet, le moi est une construction, fabriquée à
partir des différents modèles – papa, maman, l’institutrice, le héros du
feuilleton télé… – adoptés au cours de notre vie. Nous avons besoin d’eux pour
bâtir notre personnalité, mais, simultanément, ils nous empêchent de savoir qui
nous sommes et ce que nous voulons réellement. C’est notre moi qui, par
exemple, nous incite à être, tel papa, un grand séducteur. D’où, comme par
hasard, une forte inhibition au moment du passage à l’acte amoureux : l’imiter,
n’est-ce pas en quelque sorte prendre sa place ? Pour protéger notre idole, une
seule solution : échouer là où il réussit.
Tyrannique, notre surmoi exige sans cesse plus de nous
Autre ennemi intérieur, et de taille : le surmoi,
cette force psychique qui exige sans cesse plus de nous. " Tu dois obtenir
de meilleurs résultats, sinon tu es nul ", " Tu dois séduire cet
homme, cette femme, sans cela tu ne vaux rien "… Plus il est sévère, plus il
nous entraîne vers l’inhibition. " La plupart des individus qui se
plaignent d’un manque de confiance en eux sont en guerre avec un surmoi
tyrannique, déclare Elisabeth Martin. Il s’agit de le rendre plus accommodant,
en les incitant, soit à cesser de se donner des objectifs irréalisables, soit à
ne plus se comparer à Pierre, Paul ou Jacques qui, lui, a réussi tel projet.
"
Mais attention, ne pas oser, ne pas s’affirmer, cela
peut être aussi une mesure de protection : ne rien tenter, c’est éliminer le
risque d’échouer et de se faire rappeler à l’ordre par le surmoi. Quoi de
mieux, pour continuer à se voir en génie méconnu ? " Effectivement, bien
des personnes qui ne cessent de déplorer leur incapacité d’agir sont
inconsciemment captives d’une image surdimensionnée d’elles-mêmes, qu’elles
refusent de ternir par d’éventuels échecs. Elles seront plus actives dès lors
qu’elles apprendront à s’aimer avec leurs failles. "
Nous abritons tous un
secret désir d’échouer
"Il
existe, chez tout être humain, un désir voluptueux et cruel de s’abaisser, de
devenir de plus en plus petit, ténu, bref de tenir le moins de place possible
", écrit Serge Tisseron dans son livre, Du bon
usage de la honte (Ed. Ramsay). Et cette tension vers le bas est associée à
un désir d’aliénation, de dépendance, qui nous rend tributaire du regard et du
jugement d’autrui. Cela parce que l’être humain, en venant au monde, dépend
entièrement du bon vouloir des autres pour sa survie.
C’est dire que la
confiance en soi se conquiert. Elle est le produit d’une victoire sur les
obstacles, internes et externes (angoisses et maladresses parentales), que
chacun rencontre inévitablement sur sa route. Victoire qui ne sera jamais
totale : toute personne a ses failles, ses peurs et ses complexes.
"Manquer
de confiance en soi, douter de soi est inhérent à la condition humaine, conclut
Gérard Louvain, psychothérapeute. Lorsqu’on en souffre au point d’avoir
l’impression de passer à côté de la vie, il ne faut pas hésiter à consulter.
Mais, il faut en être conscient, les héros qui osent et réussissent sans
trembler n’existent que dans la fiction."
Lu sur psychologie.com
Tant
qu’on se voit de cette façon, qu’on s’identifie à un seul aspect de soi, par un
choix sélectif, et qu'on rejette les autres aspects, peu importe finalement qu’on décide d’aller vers l’ombre ou la
lumière, on créée une division imaginaire qui se traduit littéralement par une
sensation d’être son propre ennemi.
Et il est vrai que lorsqu’on porte un
regard bienveillant sur soi, on se rend compte que c’était un cinéma, une
croyance bâtie sur nos peurs et l’ignorance de notre vraie nature. Elle ne peut
se révéler sans montrer notre ombre puisque celle-ci contient des qualités
insoupçonnées et nécessaires à notre épanouissement, notre réalisation. C’est
juste une question d’harmonie intérieure, ce qui amène la paix et la communion
avec le divin, au de-là de toute projection, dans la sensation entière.
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci