S’aimer soi-même ne va pas forcément de soi. Notre
image est pourtant fondamentale pour structurer notre comportement. Et, à
travers lui, notre rapport aux autres.
Isabelle Yuhel
Si Dieu devait dicter ses commandements à Moïse
aujourd’hui, il ajouterait certainement aux dix existants : « Tu t’aimeras
toi-même, autant sinon plus que ton prochain, tu prendras soin de toi, tu
veilleras à ton bien-être, etc. » !
A l’ère de l’individualisme triomphant, de la
valorisation tous azimuts du "moi" et de ses formidables
potentialités, l’amour de soi prend figure de devoir. Il apparaît même, pour 69
% des Français, comme la condition sine qua non de l’amour d’autrui (in
“Francoscopie”, G. Mermet, Larousse 1999).
L'importance de s'aimer
A première vue pourtant, l’idée de s’aimer soi-même
paraît futile, ridicule comme s’il n’y avait rien de plus important dans
l’existence ! – ou très prétentieuse.
Traditionnellement et
culturellement, c’est sur la capacité d’aimer autrui qu’est mis l’accent.