Les premières gelées sont arrivées annonçant l’hiver. Un
temps de repos pour la terre, la nature qui appelle l’humain à se poser, se centrer,
se dorloter, se calmer, se blottir en son cœur sacré. Un temps pour faire le
bilan, pour tirer le meilleur des expériences passées, pour intégrer l’acceptation
de ce qui est et en apprécier les effets bénéfiques.
Quand on cultive un
jardin, on comprend l’importance de ce temps de repos qui prépare la terre à
recevoir la semence. Les basses températures éliminent les parasites et le
végétal sommeille. Chaque plante se laisse dépouiller de ses apparats pour
faire place à la nouveauté. La planète nous appelle à faire confiance à la source
pour s’abandonner en son sein et tout comme elle, laisser aller nos créations
de l’année passée.
L’invitation à faire silence n’a pas été entendue et j’ai
essayé de monter mon taux vibratoire en écoutant de la musique pour trouver l’élan
mais ça n’a pas fonctionné. J’ai tapoté sur les touches du clavier synthétiseur
sans réussir à entrer dans le flot. J’ai l’impression que plus grand-chose ne
me fait envie en ce moment.
Le fait de lâcher les croyances, me transforme et
les repères sont brouillés, ce que j’aimais faire avant, ne semble plus trop m’attirer.
Je me sens paumée, ou plutôt comme dans une pièce vide que je devrais meubler
sans avoir aucune idée de ce que je vais y mettre. Après tout pourquoi ne pas profiter de cet espace libre et appeler la source à le remplir.