31 03 Je suis encore inspirée à
écrire ce qui suit parce que je trouve intéressant de parler de l’importance de
l’idée qu’on se fait des choses et la façon dont ça modifie notre vision du
monde, de nous-même et notre état d’être.
Au
début, je considérais la peur comme le contraire de l’amour.
Alors j’ai tout
fait pour m’accrocher à l’amour, j’ai cherché à le comprendre et j’ai fini par
savoir/sentir qu’il est à l’intérieur, que c’est notre essence primordiale et qu’il a
un grand pouvoir.
Puis
comme le fait de cultiver l’amour m’a amenée à relativiser la notion de bien et
de mal, j’ai commencé à chercher à comprendre la peur.
A
ce stade, elle n’était déjà plus perçue comme une ennemie mais devenait une
révélatrice par effet contraste. Il y avait encore de l’appréhension et je
commençais à comprendre les mécanismes de survie, à voir et sentir l’effet de
la peur de la peur, du fait d’y résister.
J’ai
donc constaté comment elle me paralysait, comment cela me troublait la vue, comment je me faisais des films, comment je ne pouvais plus raisonner et
comment l’inconscient avait développé des réflexes pour l’éviter, la rejeter,
la fuir ou la nier.
J’y ai vu les stratégies qui en découlaient et la façon
dont le personnage de victime s’était formé.
J’ai appris à ressentir les
effets extérieurs, les sensations physiques, les réactions psychiques à cette émotion, à en mesurer l’intensité, à m’en
approcher peu à peu et à percevoir sa puissance énergétique de transformation.
L’envie
de méditer juste pour observer les pensées a aussi favorisé la compréhension
des schémas de pensées et à travers eux, la force du point d’observation, le focus, tout
comme la relativité du temps parce que je passais des heures à observer sans
m’en rendre compte.
Cela m’a aidé à comprendre comment le positionnement
intérieur change l’image qu’on se fait de soi, des choses et des mondes
subtils, énergétiques, pensées, émotions.
Comment le fait de ne pas juger ouvre
la perspective et cela m’a aidé à reconnaitre en la dualité, un principe
dynamique.
Puis la valeur de l’ouverture, de l’abandon des croyances, la force
de celles-ci, l’impact direct sur le corps physique. Puisque je somatise très
facilement.
Là encore au début, je me disais que la peur, le stress était
dangereux pour mon état de santé ce qui m’a amenée à la fuir davantage. Mais la
méditation l’observation neutre, le détachement des pensées positives et
négatives, m’a montré le principe de non dualité, sa force, son pouvoir ou
potentiel m’amenant à relativiser considérablement ma vision au sujet de la
peur.
J’ai
commencé à oser l’observer physiquement sans la stigmatiser, juste pour sentir
ce que ça faisait. Peu à peu j’ai été étonnée de constater comment cela
ressemblait au désir, comment ça n’était pas si désagréable autant dans sa
manifestation spontanée qu’en laissant passer cette sensation.
Là j’ai compris
le pouvoir de la vision, de la représentation qu’on se fait de ce qui est. Comment
la perspective change tout.
Et cela s’est fait progressivement, en douceur,
sans me sentir obligée, poussée à le faire.
De toute façon depuis toujours, la
moindre pression ou contrainte me ferme littéralement. Là aussi, c’est un outil
de connaissance et c’est alors de cette façon que je perçois la dualité, les
mouvements internes, et la peur. Comment ils montrent l'ouverture ou la fermeture, à travers les crispations mentales et physiques.
Cette
peur qui me faisait si peur serait finalement l’expression de l’amour
contrarié ?
Dans le sens où quand on a peur, c’est un réflexe stratégique de
survie, des mécanismes se mettent en place et contractent le corps, l’esprit, le
centre émotionnel.
En
la considérant comme un révélateur, déjà ma vision au sujet de la peur avait
changé, elle devenait messagère, m’invitait à observer, à ressentir.Mais la perception et la sensation ont changé à son sujet et peu à peu, je constate que les sensations entre peur et désir sont très proches. L'idée qu'elles viennent de la même source prend forme. et ça devient peu à peu une certitude. Déjà parce que la peur qui est accueillie vient amplifier l'amour, la confiance en soi. Elle est perçue comme une dynamique et un carburant.
Je
n’en suis pas encore à être capable de la laisser m’envahir mais je peux la
remercier d’avoir élargit ma vision des choses, contribué à l’épanouissement du
corps physique, à l’ouverture du mental. Je dis ça mais en fait ça m’est arrivé
quelques fois de juste sentir l’effet physiquement, de la tête aux pieds ou l'inverse mais elle ne m'a pas engloutie.
En l'observant avec moins d'appréhensions, sans m’attacher aux pensées, je constate que c’est la résistance qui est douloureuse.
On y résiste déjà
mentalement par le fait de lui coller une étiquette négative ce qui amplifie la
sensation qu’on percevra de la même façon, on aura l’impression qu’elle est
désagréable juste parce qu’on y résiste.
C’est un peu comme lorsqu’on veut
nager à contre courant, plus on résiste, plus on doit déployer de l’énergie et
plus on souffre.
Savoir
que le changement de positionnement impacte directement sur le mental,
l’émotionnel et le corps physique est primordial parce que ça décrit le
potentiel que nous avons.
Non seulement de ne pas se laisser manipuler par
l’extérieur mais surtout de comprendre que tout est en soi, qu’il suffit de
lâcher prise, de ne plus croire les pensées issues des conditionnements et des
croyances pour connaitre vraiment, savoir.
Savoir que les émotions dites négatives découlent toutes de la peur et comme
celle-ci est l’expression du désir contrarié, remet les pendules à l’heure.
Envisager les émotions comme des indicateurs de l’état du flux énergétique
intérieur facilite drôlement l’approche de celles qu’on qualifie de négatives.
Dans
cette confiance qui s’installe, les sensations ne sont plus connotées,
l’attitude devient automatique, il s’agit juste de revenir à la détente
physique.
Comme je l’écrivais hier, observer le ventre et les épaules qui
tombent et constater l’effet de ces deux simples gestes sur les pensées, les
émotions, l’ensemble des corps suffit.
Non
seulement les vagues émotionnelles ne sont plus si violentes mais comme je les
laisse passer, comme je ne m’affole plus non plus quand je sens que je n’arrive
pas à me détendre, ça va déjà beaucoup mieux.
Les notions de lâcher prise,
d’acceptation de ce qui est, d’accueil, deviennent plus claires, simples,
concrètes.
C’est
tout un processus qui ne peut pas être vécu pour quelqu’un d’autre parce qu’il
y a à chaque « étape », une prise de conscience à réaliser, quelque
chose à comprendre non seulement intellectuellement mais aussi viscéralement.
On
peut se faire aider théoriquement et même énergétiquement mais tant qu’on ne le
vit pas, on sera toujours dépendant de l’extérieur, des autres et en position
de victime, d’attente d’un sauveur.
J'opte plutôt pour l'exploration intime parce qu'après tout, on est là pour vivre des expériences et à travers elle reconnaitre Tout ce que nous sommes...
J'ai choisi à dessein l'ordre de publication des photos que j'aie prises en 2018 en sentant la portée symbolique de ces vues à l'époque et dont je découvre aujourd'hui pourquoi elles m'ont tant parlé.
Cette dernière qui reflète le soleil m'ouvre à explorer le soleil intérieur. Thème qui revient de plus en plus en ce moment, dans son aspect chaleur. Là encore, c'est le fait qu'il n'apparaisse pas au dehors et parce que je n'ai plus rien pour chauffer qui motivent cette exploration. Mais je laisse venir et j'ai comme l'impression que l'accueil sensoriel de la peur jouera un rôle là dedans...
Je
viens de tomber su la dernière vidéo de Nassrine Reza qui est tout à fait en
résonance avec ce que je vis, écris. Mais là encore, cette vision des choses demande
des prises de conscience individuelle, un désir de transparence, de lâcher les
vieux schémas. Ce qui demande juste de les reconnaitre, les lâcher et à chaque fois de s’ouvrir
un peu plus sur le mystère de tout ce qui nous compose. Mystère qui dévoile peu
à peu ces "secrets" qui apparaissent comme des évidences aussi simples que
complexes.
Et ça vient nourrir un peu plus la motivation à ressentir la peur.
LE
VIRUS DE L'HUMANITÉ" Nassrine Reza
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l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog :
« Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr Photos privées