mercredi 1 avril 2020

« La peur, qu’est-ce que c’est ? » & vidéo Nassrine Reza




31 03 Je suis encore inspirée à écrire ce qui suit parce que je trouve intéressant de parler de l’importance de l’idée qu’on se fait des choses et la façon dont ça modifie notre vision du monde, de nous-même et notre état d’être.

Au début, je considérais la peur comme le contraire de l’amour. 
Alors j’ai tout fait pour m’accrocher à l’amour, j’ai cherché à le comprendre et j’ai fini par savoir/sentir qu’il est à l’intérieur, que c’est notre essence primordiale et qu’il a un grand pouvoir.
Puis comme le fait de cultiver l’amour m’a amenée à relativiser la notion de bien et de mal, j’ai commencé à chercher à comprendre la peur.

A ce stade, elle n’était déjà plus perçue comme une ennemie mais devenait une révélatrice par effet contraste. Il y avait encore de l’appréhension et je commençais à comprendre les mécanismes de survie, à voir et sentir l’effet de la peur de la peur, du fait d’y résister.

J’ai donc constaté comment elle me paralysait, comment cela me troublait la vue, comment je me faisais des films, comment je ne pouvais plus raisonner et comment l’inconscient avait développé des réflexes pour l’éviter, la rejeter, la fuir ou la nier. 
J’y ai vu les stratégies qui en découlaient et la façon dont le personnage de victime s’était formé. 
J’ai appris à ressentir les effets extérieurs, les sensations physiques, les réactions psychiques à cette émotion, à en mesurer l’intensité, à m’en approcher peu à peu et à percevoir sa puissance énergétique de transformation.

L’envie de méditer juste pour observer les pensées a aussi favorisé la compréhension des schémas de pensées et à travers eux, la force du point d’observation, le focus, tout comme la relativité du temps parce que je passais des heures à observer sans m’en rendre compte. 




Cela m’a aidé à comprendre comment le positionnement intérieur change l’image qu’on se fait de soi, des choses et des mondes subtils, énergétiques, pensées, émotions. 
Comment le fait de ne pas juger ouvre la perspective et cela m’a aidé à reconnaitre en la dualité, un principe dynamique. 
Puis la valeur de l’ouverture, de l’abandon des croyances, la force de celles-ci, l’impact direct sur le corps physique. Puisque je somatise très facilement. 

Là encore au début, je me disais que la peur, le stress était dangereux pour mon état de santé ce qui m’a amenée à la fuir davantage. Mais la méditation l’observation neutre, le détachement des pensées positives et négatives, m’a montré le principe de non dualité, sa force, son pouvoir ou potentiel m’amenant à relativiser considérablement ma vision au sujet de la peur.

J’ai commencé à oser l’observer physiquement sans la stigmatiser, juste pour sentir ce que ça faisait. Peu à peu j’ai été étonnée de constater comment cela ressemblait au désir, comment ça n’était pas si désagréable autant dans sa manifestation spontanée qu’en laissant passer cette sensation. 
Là j’ai compris le pouvoir de la vision, de la représentation qu’on se fait de ce qui est. Comment la perspective change tout. 
Et cela s’est fait progressivement, en douceur, sans me sentir obligée, poussée à le faire. 

De toute façon depuis toujours, la moindre pression ou contrainte me ferme littéralement. Là aussi, c’est un outil de connaissance et c’est alors de cette façon que je perçois la dualité, les mouvements internes, et la peur. Comment ils montrent l'ouverture ou la fermeture, à travers les crispations mentales et physiques.

Cette peur qui me faisait si peur serait finalement l’expression de l’amour contrarié ?
Dans le sens où quand on a peur, c’est un réflexe stratégique de survie, des mécanismes se mettent en place et contractent le corps, l’esprit, le centre émotionnel.

En la considérant comme un révélateur, déjà ma vision au sujet de la peur avait changé, elle devenait messagère, m’invitait à observer, à ressentir.Mais la perception et la sensation ont changé à son sujet et peu à peu, je constate que les sensations entre peur et désir sont très proches. L'idée qu'elles viennent de la même source prend forme. et ça devient peu à peu une certitude. Déjà parce que la peur qui est accueillie vient amplifier l'amour, la confiance en soi. Elle est perçue comme une dynamique et un carburant.
                         
Je n’en suis pas encore à être capable de la laisser m’envahir mais je peux la remercier d’avoir élargit ma vision des choses, contribué à l’épanouissement du corps physique, à l’ouverture du mental. Je dis ça mais en fait ça m’est arrivé quelques fois de juste sentir l’effet physiquement, de la tête aux pieds ou l'inverse mais elle ne m'a pas engloutie. 

En l'observant avec moins d'appréhensions, sans m’attacher aux pensées, je constate que c’est la résistance qui est douloureuse



On y résiste déjà mentalement par le fait de lui coller une étiquette négative ce qui amplifie la sensation qu’on percevra de la même façon, on aura l’impression qu’elle est désagréable juste parce qu’on y résiste. 
C’est un peu comme lorsqu’on veut nager à contre courant, plus on résiste, plus on doit déployer de l’énergie et plus on souffre.

Savoir que le changement de positionnement impacte directement sur le mental, l’émotionnel et le corps physique est primordial parce que ça décrit le potentiel que nous avons. 
Non seulement de ne pas se laisser manipuler par l’extérieur mais surtout de comprendre que tout est en soi, qu’il suffit de lâcher prise, de ne plus croire les pensées issues des conditionnements et des croyances pour connaitre vraiment, savoir.

Savoir que les émotions dites négatives découlent toutes de la peur et comme celle-ci est l’expression du désir contrarié, remet les pendules à l’heure. 
Envisager les émotions comme des indicateurs de l’état du flux énergétique intérieur facilite drôlement l’approche de celles qu’on qualifie de négatives.

Dans cette confiance qui s’installe, les sensations ne sont plus connotées, l’attitude devient automatique, il s’agit juste de revenir à la détente physique. 
Comme je l’écrivais hier, observer le ventre et les épaules qui tombent et constater l’effet de ces deux simples gestes sur les pensées, les émotions, l’ensemble des corps suffit.

Non seulement les vagues émotionnelles ne sont plus si violentes mais comme je les laisse passer, comme je ne m’affole plus non plus quand je sens que je n’arrive pas à me détendre, ça va déjà beaucoup mieux. 
Les notions de lâcher prise, d’acceptation de ce qui est, d’accueil, deviennent plus claires, simples, concrètes.

C’est tout un processus qui ne peut pas être vécu pour quelqu’un d’autre parce qu’il y a à chaque « étape », une prise de conscience à réaliser, quelque chose à comprendre non seulement intellectuellement mais aussi viscéralement.

On peut se faire aider théoriquement et même énergétiquement mais tant qu’on ne le vit pas, on sera toujours dépendant de l’extérieur, des autres et en position de victime, d’attente d’un sauveur. 
J'opte plutôt pour l'exploration intime parce qu'après tout, on est là pour vivre des expériences et à travers elle reconnaitre Tout ce que nous sommes...
J'ai choisi à dessein l'ordre de publication des photos que j'aie prises en 2018 en sentant la portée symbolique de ces vues à l'époque et dont je découvre aujourd'hui pourquoi elles m'ont tant parlé. 
Cette dernière qui reflète le soleil m'ouvre à explorer le soleil intérieur. Thème qui revient de plus en plus en ce moment, dans son aspect chaleur. Là encore, c'est le fait qu'il n'apparaisse pas au dehors et parce que je n'ai plus rien pour chauffer qui motivent cette exploration. Mais je laisse venir et j'ai comme l'impression que l'accueil sensoriel de la peur jouera un rôle là dedans...



Je viens de tomber su la dernière vidéo de Nassrine Reza qui est tout à fait en résonance avec ce que je vis, écris. Mais là encore, cette vision des choses demande des prises de conscience individuelle, un désir de transparence, de lâcher les vieux schémas. Ce qui demande juste de les reconnaitre, les lâcher et à chaque fois de s’ouvrir un peu plus sur le mystère de tout ce qui nous compose. Mystère qui dévoile peu à peu ces "secrets" qui apparaissent comme des évidences aussi simples que complexes. 
Et ça vient nourrir un peu plus la motivation à ressentir la peur.

LE VIRUS DE L'HUMANITÉ" Nassrine Reza


Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr  Photos privées