samedi 4 octobre 2014

« Exprimer ses émotions » par Agnieszka Rouyer





Le manque de liberté d’expression des émotions ressenties force les gens à mettre des masques qui occultent ce dont ils ont peur de montrer à l’extérieur. 
Les émotions rejetées ont l’habitude, par contre, de revenir comme un boomerang, avec une intensité amplifiée et se terminent par un constat d’impuissance : « je ne sais plus quoi faire face à mes émotions ».

Refouler ses émotions peu générer beaucoup de – souvent très subtiles- pathologies psychiques qui se manifestent par la suite dans notre vie quotidienne. 
Heureusement, il existe une alternative, dans laquelle les émotions deviennent comme des nuages dans un ciel bleu : elles apparaissent et disparaissent, pleinement acceptées.

Le rejet des émotions est une conséquence d’une croyance, ou d’une conviction sociale, que les émotions sont une mauvaise chose. 
Que nous ne devrions pas éprouver d’émotions négatives. 
Qu’il FAUT contrôler les émotions !


Quel est son effet ? Certaines personnes renient tellement leurs émotions qu’elles ne savent pas quel genre d’émotions elles éprouvent. Elles ne sont même pas conscientes de la façon dont elles se sentent. Elles sont tellement déchirées parmi des pensées de l’avenir ou du passée qu’elles ne se demandent même pas : « quelles émotions sont présentes en moi, en ce moment ? Qu’est ce que je ressens en ce moment ? ».

En refoulant nos émotions, nous accumulons à l’intérieur de nous un excès d’énergie qui n’est pas profitable, ni pour notre corps ni pour notre esprit.
Quelqu’un qui a une faible conscience de son état émotionnel, peut parfois avoir des idées telles que « Qu’est ce que je suis en colère ! » ou bien « Je stresse terriblement avant l’examen de demain ». Mais ce n’est rien de plus qu’un bref regard par le trou de la serrure sur une pièce, dans laquelle se trouve toute la richesse de la connaissance de soi.

Un aperçu fugace ne suffit pas. Nous avons besoin d’une prise de conscience, d’une connaissance plus profonde, via l’examen complet de cette pièce. 
Cela nous permettra de libérer des émotions qui apparaissent, et accepter pleinement leur présence temporaire.
Rappelle-toi le dernier moment dans lequel tu as ressenti de la joie.
Quel était ce sentiment ? La plupart des personnes diront simplement « c’était sympa », et avec ça leur introspection sera terminée. Ce regard superficiel ne leur permettra ni de comprendre cette émotion, ni de se l’approprier entièrement.

Cela vaut donc la peine de se concentrer sur cette émotion un peu plus longtemps. À réfléchir quelques instants sur la raison qui nous a fait nous sentir ainsi. Quand as-tu commencé à ressentir de la joie ? Où, dans ton corps, cette émotion s’est-elle manifestée ? De quelle façon ? Permets-toi d’analyser ce sentiment très soigneusement.

Eckhart Tolle, par exemple,  nous explique comment observer nos propres émotions.
Il estime qu’il ne suffit pas d’exprimer les émotions destructrices
Hurler que tu es en colère ou pleurer comme une madeleine, donne libre cours à l’énergie qui est en toi, mais ne guérit pas la source du problème. 
Bien sûr, il est libérateur de pleurer et cela permet de décristalliser les énergies bloquées à ce niveau-là, mais tu peux le faire de différentes manières, par exemple, en faisant un jogging ou en travaillant dans le jardin. Après t’être reposé, l’émotion peut réapparaitre. L’énergie nourrie par la pensée destructrice prendra la forme d’une émotion destructrice.
Par conséquent, Eckhart Tolle suggère autre chose : « Exprime tes émotions et, en même temps, observe ce processus ».

C’est cette phrase qui est la clé. Car, si tes émotions sont uniquement exprimées, tu risques de ne pas obtenir le résultat désiré. Les émotions qui ne sont pas observées seront simplement « renouvelées ». 
Le fait que tu « observes » tes émotions te donne l’idée sur la manière dont tes pensées génèrent les émotions que tu ressens dans ton corps.

Dit autrement, le processus d’observation mène à la dépersonnalisation, ce qui signifie que tu arrêtes de t’identifier à tes émotions. Tu arrêtes de considérer qu’elles font partie intégrante de ton existence, qu’elles font partie de toi, et tu commences à les voir comme un nuage qui se balade dans le ciel, séparées de ton Je SUIS.
C’est précisément ça la différence entre « Je suis en colère! » et « Je ressens la colère monter en moi. »
Je remarque que le fait d’observer mes propres émotions pendant que je les exprime, donne une incroyable prise de conscience des processus dont j’ignorais totalement l’existence auparavant. J’observe plus, je comprends davantage,  et surtout mieux, quelles sont les conséquences.
Il suffit que tu fermes tes yeux un instant et diriges toute ton attention vers l’intérieur. Concentre-toi sur les ressentis qui apparaissent à l’intérieur de toi. 
Observe et « écoute » en silence.
Permets à l’émotion d’être, sans perdre d’énergie sur le refoulement
Même si elle n’est pas agréable, accepte sa présence. 
Grâce à cela ses visites dans ton corps seront bien plus courtes et de moins en moins visibles. Puis, comme n’importe quel nuage, elle disparaitra silencieusement après un certain temps…

En observant tes émotions, souviens-toi de le faire sans les juger. Mets de côté tes croyances et convictions sur la colère, la jalousie, la peur ou le stress. Au lieu de cela, je t’invite vivement à imaginer que tu veux connaître la vraie nature de ces états émotionnels. Il s’agit d’une observation pure, ce qui te donne l’image la plus valorisante et nette. Celle-ci n’est pas polluée par tes divers filtres mentaux.
Tu peux noter tes observations sur une feuille. Les conclusions qui vont y apparaître, deviennent souvent des découvertes très importantes.

Source: http://potentiel-infini.be
Article trouvé sur: http://lapressegalactique.net