Lisa J. Holloway |
Je suis toute molle ce matin ! C’est ce qui arrive
quand je dors plus de six heures, au lieu de me revigorer, ça me plombe !
Le piège, c’est de commencer la journée en buvant café sur café pour se
réveiller ! Je commence à sentir doucement mais sûrement, comme un vide qui heureusement, n’est pas effrayant. Certainement mon propre vide intérieur,
comme si quelque chose manquait, comme si je n’étais pas complète !
Plutôt
que de ressasser, je me rempli de musique, de sons qui éveillent la joie. Je
coordonne mes mains sur les flutes et la darbouka avec ces vibrations, pour accompagner
les artistes de ma bibliothèque en me laissant porter par les mélodies. C’est sûr que ça ne remplace pas un bœuf en « live »
mais ça élève mon taux vibratoire même si ma façon de jouer est très libre.
Peut-être que le moment de la nostalgie est arrivé, après l’euphorie liée à ma
capacité de dire mes besoins. Je ne vais pas pleurnicher mais je constate tout
de même que les sentiments de perte, d’échec sont présent. La sensation d’avoir une fois de
plus marché selon mes peurs. Celle de dépendre d’un homme est la plus récurrente.
Bien qu’elle soit légitime, il me semble que je sois un peu trop influencée par
ma mère, par cette peur qu’elle porte de génération en génération. La seule
façon de casser le cycle, c’est de trouver le juste milieu. En libérant la
charge émotionnelle reliée à cette peur, en coupant les liens éthériques tant
avec ma famille, mon amoureux, qu’avec l’inconscient collectif, mon point de
vue devrait s’équilibrer. Autre chose, mon sentiment de perte vient-il du
regard triste de mon compagnon quand on s'est quitté ou est-ce issu de mon cœur, de mes sentiments ?
Je me rends compte enfin ça n’est pas nouveau que tout ce que je reproche à mon
compagnon, est aussi en moi, comme le fait de ne pas savoir dire les choses
dans l’instant. C’est difficile d’exprimer ce que l’on ressent, enfin pour moi,
ça n’est pas évident et souvent, plutôt que de risquer de m’énerver en disant
les choses, je préfère me taire. Malgré tout, je ne regrette pas ma décision
parce que nous étions arrivés à un stade où la communication était trop teintée
de peurs, faussée par les non-dits.
Ce qui sape le dialogue, c’est quand chacun commence à se
faire un film dans sa tête, sans vérifier si ce qu’il croit est réel pour l’autre.
Pour cette raison, dire les choses au fur et à mesure, sans agresser l’autre,
en étant conscient d’être créateur de ce qui est, favorise la transparence, la
compréhension mutuelle.
Je crois que je vais laisser les larmes sortir parce
que les regrets ne peuvent pas faire évoluer les choses puis le deuil est
nécessaire. Le deuil de mes espérances en matière de couple puis au lieu de
pleurer sur ce qui aurait pu être vécu, penser à ce qui permettrait de vivre mieux
ce genre de relation à l’avenir, est le moyen
de surmonter l’épreuve, d’en faire un moteur de croissance, d’expansion.
Je vais réécouter les vidéos de Marshall Rosenberg pour appliquer le mode
girafe à la relation à moi-même. C’est ce que je fais déjà, lorsque j’écoute
les revendications de l’enfant intérieur, lorsque je demande aux voix internes
de s’exprimer tour à tour, dans le respect mutuel.
Définir ses besoins, ceux
qui sont vitaux et non ceux qui viennent des peurs. Bien que ce soit aussi une
façon d’avancer, ça peut être un frein si la charge émotionnelle est trop
lourde.
Tina Terras & Michael Walter |
Bon, je suis créatrice de mon quotidien alors pour
commencer, j’accueille la tristesse due à la séparation et libère la question
qui revient trop souvent et fausse mon entendement ; "est-ce ma flamme
jumelle" ? Voilà un « concept » qui complique les choses. La
question est plutôt ; "comment se sent mon cœur" ? Il est clair qu’il n’est
pas au mieux mais par l’imposition des mains, la douleur est absorbée. C’est sûr que ça ne résout
pas le problème de fond mais au moins, ça me permet de ne pas subir la douleur,
du moins de ne pas l’amplifier, de ne ajouter de souffrance supplémentaire. Il
y a ce qui est, la situation réelle, l’éloignement physique mais le lien reste
au niveau du cœur. Il ne s’agit pas d’un lien « toxique » mais d’une
douce assurance intérieure, l’idée que nous ne sommes jamais séparés.
La question de la difficulté de vivre est surlignée dans
cette situation. Si j’étais capable d’écouter uniquement mon cœur, je serais
là-bas, mais ce qui complique les choses, c’est de ne pas savoir comment vivre
en étant totalement centrée, comment manifester cet amour sans être troublée
par les peurs.
La solution c’est toujours la tendresse pour soi, la foi en la
bienveillance de la vie. Ne pas s’accrocher à ses décisions mais rester ferme
dans la poursuite de ses objectifs. Le principal, c’est de libérer les masques
ce qui implique une révolution intérieure conséquente. Bon je n’ai pas trop
envie de parler aujourd’hui, je préfère écouter de la musique et me laisser
bercer par ces frères et sœurs musiciens qui m’accompagnent depuis l’enfance.
Il est essentiel de maintenir sa fréquence vibratoire sur l’amour
de soi, la joie, la paix, sans pour autant occulter les émotions désagréables
telles que la tristesse. Elle a son mot à dire et en la laissant être, elle ne « mange »
pas la joie, ne l’absorbe pas au contraire elle la met en évidence, par
contraste. Puis comme je sais que ces mouvements internes ne durent pas, je ne
m’accroche à rien, pas plus la joie que la tristesse. C’est sûr que j’ai pu
constater l’allégement du corps émotionnel mais la guérison n’est pas encore
totale. Du moins, comme ma capacité à accueillir ce qui est, augmente, je suis
moins soumise aux fluctuations de l’humeur.
Déjà, le fait de pouvoir agir malgré les montagnes russes
émotionnelles, est un grand progrès dont je vais me contenter. Je ne force pas
l’activité, je fais selon les priorités et pour le moment, c’est l’atelier
cuisine qui m’appelle. Ce que j’ai repiqué au jardin semble s’enraciner. Vu la
chaleur, des activités à l’intérieur, ça tombe très bien. Le chantier ménage est
en cours mais j’y vais à petites doses, histoire de nettoyer en même temps les
fausses croyances qui demeurent en moi. De ce côté, je suis servie, c’est l’abondance !
Je pourrais examiner mon inconscient mais je suis fatiguée de cogiter alors je
laisse la vie me guider, je m’accorde au temps, à la météo, pour agir. Ce qui
compte le plus, c’est que la connexion à l’invisible soit toujours active et la
sensation d’être portée, augmente à mesure que je fais confiance à la vie. Voici
quelques morceaux de musique que j’apprécie particulièrement.
David Bowie « Changes »
Victor Jara « El tinku »
Nina Hagen « Naturtraene »
Ces quelques notes ont le pouvoir de me réjouir même si ça ne respire pas la joie, du moins pour le dernier morceau de Nina Hagen. Elle exprime la tristesse avec tant de profondeur, de puissance et de beauté, que ce sentiment est absorbé par le chant.
Certainement que le fait qu’elles me rappellent de bons souvenirs participe à
cette élévation vibratoire. Dans la mesure où ils ne réveillent pas de vieilles
blessures, ça m’influence dans le bon sens. On a souvent tendance à amplifier
le mal-être en le nourrissant par des images du passé qui vont augmenter la
sensation. Ce n’est pas le moment d’écouter des chansons qui pleurent, se lamentent…
Sortir
de l’état de victime ne consiste pas non plus à occulter les peines mais à les
relativiser par l’accueil de la charge énergétique. Puis ce qui se passe à l'intérieur me montre que je suis en vie! Je ne vais pas non plus m'attacher à ces émotions histoire de nourrir le besoin d'adrénaline parce qu'il y a aussi une forme d'accoutumance à la souffrance. A ce propos voici quelques mots de Darpan à ce sujet. Même si le personnage en a déçu plus d'un et si son discours est un peu paternaliste et parfois brutal, à mon goût, ces paroles me semblent justes.
Darpan "L'ouverture à soi"
Bon je vais faire ma sauce
tomate, en silence pour accueillir ce qui s'en vient…
Le ciel se couvre et je vais peut-être en profiter pour aller
faire du vélo. Je mange beaucoup depuis quelques jours, comme si ça pouvait compenser !
J’ai remarqué que le fait de grossir du bidon était lié au besoin de sécurité de l’enfant
intérieur. Comme si cette couche de graisse allait le protéger ! Quand je
lis des messages qui parlent des changements physique, je ne peux qu’entrer en
résonance puisque cette période de pré-ménopause en même temps que l’ouverture
de cœur, créé des bouleversements physiologiques qui se répercutent sur l’état physique
général. Le cycle menstruel a été perturbé par la pilule puis par son arrêt. Là aussi, c'est le renouveau, l'inconnu. J'utilise mes mains pour calmer les bobos et la tendresse dans les gestes, pour soulager l'enfant intérieur.
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci