dimanche 8 décembre 2013

Question de Pouvoir


Gilles Desnos


Je parle très souvent de la loi d’attraction, du moins du fait que je créé ma vie selon mes croyances, mes aspirations...Il serait plus juste, approprié de dire que je vis selon ma vision du monde et par le filtre de ma perception et surtout le choix de mes réactions, je participe à mon bien-être ou mon mal-être. Je manque de précision lorsque j’affirme ma foi et ça peut prêter à confusion. 
Oui, mon quotidien change selon ma façon d’envisager la vie, selon les fréquences que j’émets, mais je n’ai de pouvoir que dans mon choix de vision, d’interprétation et d'affirmation de ce que je veux. Je peux choisir mon état d’esprit, le modifier selon mes croyances et mes aspirations, mais je n’ai aucun pouvoir sur la vie elle-même, les autres, tout ce qui m’est extérieur. J’apprends à réaliser l’unité intérieure afin d’être en harmonie et de créer de façon cohérente, en accord avec mes élans et désirs. 
Je n’ai pas de contrôle sur les pensées qui surgissent dans ma tête mais je peux les sélectionner, les modifier, les diriger, les comprendre, les interpréter de différentes façons. Je n’ai pas non plus de contrôle sur mes émotions mais je peux les accueillir, les accepter et ainsi les libérer de leur charge énergétique, les transmuter. Le recul me permet de réagir de façon plus sereine mais la première étape de l’acceptation est indispensable. La loi d’attraction nécessite non seulement d’agir ; il ne suffit pas de visualiser, c’est une première étape qui doit s’accompagner d’actions concrètes, un mouvement doit suivre l’intention, mais en plus, il me faut apprendre à accepter ce qui est, parce que tout le monde crée selon ses croyances, sa vision du monde et ses rêves.

Alexej Ravski

De la même façon que je suis en paix lorsque mes pensées sont alignées à mes gestes et mes émotions, il faut trouver cette harmonie à l’échelle du monde pour que son état s’améliore.
Tant que je m’imagine pouvoir décider pour d’autres, agir à la place de l’autre, sauver l’autre, non seulement c’est un abus de pouvoir mais ça créé des situations où chacun devient dépendant du rôle qu’il interprète.
Visualiser quelque chose pour obtenir un résultat ne m’a jamais convaincue. On va me dire que ça ne marche pas si je n’y crois pas mais il me semble que c’est incomplet puisque ça nierait le fait que chaque corps a son utilité, que chacun d’eux est nécessaire au bon fonctionnement de l’ensemble. Si nous n’avions qu’à visualiser un « objet » et à maintenir ce souhait pour qu’il se manifeste ça reviendrait à dire que les organes vitaux seraient donc le cerveau et les yeux, les autres existant uniquement pour « profiter » de l’objet désiré. 

Or si nous sommes constitués de plusieurs corps c’est pour une bonne raison. Le but ou l’intérêt de la création, c’est tout ce qui se met en place du début à la fin, c’est le voyage, les mouvements que ça implique, les émotions ressenties, le sentiment d’accomplissement, de réalisation et d’épanouissement, d’expansion. Rêver ou visualiser n’est pas suffisant, pour que ça puisse être réalisé, il nous faut amener l’idée dans le cœur pour que la rencontre de l’idée et de l’amour créent la passion, l’élan qui permet la mise en action, les gestes qui construisent un projet. C’est tout un processus qui passe par tous les corps créant un sentiment d’harmonie. Une idée qui reste au stade de la pensée n’engendre que frustration et déception. Le mécanisme qui permet de faire voyager la pensée dans toute les dimensions de notre être intérieur amène sa manifestation dans la sphère matérielle. Du plus subtile au plus dense. La matérialisation des pensées jusque dans la matière est un processus qui nous permet de mieux comprendre ce qui nous constitue, de rencontrer nos corps intérieurs, de les faire vibrer ensemble et tous ce que nous apprenons sur ce parcours est ce qui nous permet d’élargir notre conscience, nos connaissances. Et tout comme nous apprenons sur nous même, par les interactions, les rencontres, les échanges, la communication avec le monde extérieur, nous amplifions les sensations tout autant que les connaissances et notre cœur "grandit". 
Ce qui motive l'humain à agir c’est le fait de vouloir se sentir pleinement vivant, de laisser sa marque, sa vibration particulière qui s'inscrit dans la matière et perdurera après son passage dans l’autre monde, pour se reconnaître lui-même et être reconnu par ceux qui sont en résonance et même ceux qui le rejettent. 
Le summum de la création, à mon sens, c’est de pouvoir le faire dans le désir d’amplifier l’amour de soi et de toute vie, "d’élever le niveau", d’éclairer l’humain. 
On peut critiquer éventuellement celui qui voudra être reconnu en méprisant les autres, en voulant se sentir « supérieur » aux autres, mais son besoin initial c’est celui d’être aimé. Plus le manque d’amour sera ressenti et plus il aura besoin d’exister, de se sentir aimé. 

google images

Ce qui est magnifique avec la foi c’est tout le potentiel qui s’ouvre. 
Non seulement on peut combler les carences affectives par l’interaction avec le divin mais comme il nous poussera à aller vers l’autre à partir du cœur, avec le désir de partager, d’échanger, de se construire et de remplir sa vie de joie, les relations deviennent très agréables. Il n’y a plus cette peur qui pousse à la méfiance puisque l’assurance intérieure n’appelle pas à rechercher à exister en écrasant l’autre. 
Il n’y a plus de conflit lorsqu’on n’a plus besoin de se confronter à l’autre pour avoir raison, on n’existe plus par comparaison. Au contraire, on affirme ses différences parce qu’on les considère comme notre richesse, ce qui nous distingue des autres qui fait notre originalité. Cet état d’être ne peut venir qu’en ayant un amour sincère pour soi-même. 

Je discutais avec Yann Thibaud hier et il me faisait remarquer que j’avais souvent tendance à me dévaloriser, à me déprécier. Je lui faisais part de ma crainte d’être orgueilleuse mais notre conversation a porté ses fruits et je vois déjà les choses d’une autre manière. Il est vrai que le fait d’oser être entièrement soi-même n’est pas évident. Beaucoup de peurs sont générées mais au lieu de les voir comme des freins, maintenant, je les regarde en face et n’ayant plus peur d’être déstabilisée par mes émotions, j’apprends à "entendre" ce qu’elles signifient. 
Je manque encore de confiance en moi mais en acceptant mes défaut et surtout en abandonnant l’idée que je suis imparfaite et qu’il me faut donc m’améliorer, être quelqu’un d’autre finalement, je gagne en assurance. 
Il ne s’agit pas d’arrogance ou de culot en fait mais plutôt d’honorer qui on est. 
D’accepter de croire en soi, en l’intelligence de la part divine qui nous a créés tels que nous sommes. Puisque cet aspect divin, en contact avec la source ou peut-être même en communion avec la source est « parfait », omniscient, omnipotent et omniprésent, il ne peut en être autrement.
Finalement je commence à penser que ce que je suis, en cet instant présent, est parfait. Evidemment si on considère la perfection selon un modèle établi, selon des critères spécifiques auxquels tout le monde devrait se conformer afin d’être perçu comme tel, c’est insensé et irréalisable. Pourtant, dans la bible, il est dit que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Comme nous sommes tous différents mais que tout le monde est créé à l’image du divin et donc légitime, qu’est-ce que la perfection sinon l’acceptation totale et entière de tout ce que nous sommes. 
On va me dire oui mais, c’est potentiellement puisque il est question d’être parfait. Je répondrais, il n’est pas dit de devenir parfait ce qui implique qu’il n’y ait pas d’action à poser, de chemin à parcourir. 
Finalement il m’apparaît, tout comme le dit Jeshua dans les leçons « l’art de faire la paix spirituellement » que c’est en changeant notre regard sur nous-même, en ayant la même vision que lui, que nous réalisons notre perfection.  

Lydia Féliz

Le monde a tenté d’établir des modèles de perfection mais c’est en fait une stratégie qui pousse les gens à se déprécier, à se dévaloriser et ainsi à ignorer totalement leur véritable nature. Lorsqu’on se croit impuissant, victime, on tombe dans le déni, l’accusation, le jugement, les comparaisons et la vie devient un enfer, une lutte permanente pour exister.  
En s’acceptant tel qu’on est, on reconnaît la main du divin en soi, on reconnaît son existence, son intelligence et dès lors cet aspect peut se manifester dans toute sa gloire. Quelqu’un de sûr de lui, de confiant en la vie, en sa nature, reflètera sa propre lumière, rayonnera l’être divin qu’il est en vérité. Même s’il n’a aucune connaissance de sa véritable nature, celle-ci brillera spontanément.

L’amour de soi, qui nait de la reconnaissance du divin intérieur, du lien intime qui est reconnu et nourrit, ne donne pas le besoin de se sentir supérieur aux autres, il n’enlève rien aux autres mais au contraire il permet de reconnaitre la lumière qui brille en chacun. L’acceptation de ses "défauts" permet de relativiser ceux des autres et on finit par ne voir que ce qui nous unit dans tous nos aspects. Ce sont mes défauts qui me préservent de me sentir au dessus et en les voyant sous cet angle, je peux considérer que je suis « parfaite » dans cet équilibre.

Lorsque j’aime autant ma personnalité humaine que ma personnalité divine, je créé une harmonie intérieure qui me permet d’aimer tout ce qui est. En accueillant mes émotions, j’apprends à aimer l’eau, le mouvement, la fluidité en accueillant ma colère j’apprivoise le feu, ma puissance, ma force, en accueillant ma ténacité, ma détermination, ma transparence, mon intégrité, j’apprécie les minéraux, en accueillant mes pulsions de vie, mon désir de croitre, de nourrir la vie, j’aime le règne végétal, quand j’aime ma nature spontanée, sauvage, authentique, j’accueille le règne animal...
Tout ce qui est vu comme un défaut comporte autant de qualité. 
Chaque aspect intérieur aimé et intégré m’inspire le respect et m’apprends à aimer les différences en moi et en dehors de moi et comme l’amour émané est amplifié en retour, une harmonie se crée à l’intérieur et avec l’extérieur.