Extraits
de « L'Éveil de l'humanité (L'Écologie intérieure 3) »
Un puissant vent de liberté
souffle aujourd'hui sur le monde.
Les dernières dictatures s'effondrent l'une après l'autre, car les peuples de la Terre n'acceptent plus que leur dignité et leur liberté soient méprisées et bafouées.
Partout sur la planète, des hommes et des femmes s'éveillent à ce qu'ils sont vraiment, font prévaloir la voix de leurs sentiments sur celle des traditions et du conformisme, et parlent, agissent, se rebellent, proposent et mettent en œuvre des solutions innovantes et modes de vie différents, que l'on qualifiera de différentes manières : alternatives, décroissance, écologie, altermondialisme, transition…
Du fait même de l'accumulation de crises multiples, chacun se trouve aujourd'hui amené à réfléchir, s'interroger, questionner et remettre en cause les pseudo-certitudes et dogmes vacillants du modèle dominant.
Ainsi, c'est l'humanité toute entière, qu'elle l'ait ou non souhaitée, qui se trouve maintenant mise en présence d’un mouvement généralisé d’Éveil de conscience, mettant peu à peu en pièces tous les repères et idées, sur lesquels elle s'était jusque-là construite.
Les dernières dictatures s'effondrent l'une après l'autre, car les peuples de la Terre n'acceptent plus que leur dignité et leur liberté soient méprisées et bafouées.
Partout sur la planète, des hommes et des femmes s'éveillent à ce qu'ils sont vraiment, font prévaloir la voix de leurs sentiments sur celle des traditions et du conformisme, et parlent, agissent, se rebellent, proposent et mettent en œuvre des solutions innovantes et modes de vie différents, que l'on qualifiera de différentes manières : alternatives, décroissance, écologie, altermondialisme, transition…
Du fait même de l'accumulation de crises multiples, chacun se trouve aujourd'hui amené à réfléchir, s'interroger, questionner et remettre en cause les pseudo-certitudes et dogmes vacillants du modèle dominant.
Ainsi, c'est l'humanité toute entière, qu'elle l'ait ou non souhaitée, qui se trouve maintenant mise en présence d’un mouvement généralisé d’Éveil de conscience, mettant peu à peu en pièces tous les repères et idées, sur lesquels elle s'était jusque-là construite.
Dès lors, chacun est confronté à ce choix : s'ouvrir, se transformer,
s'accomplir et s'éveiller, ou bien se fermer, se nier, se mentir et se perdre.
S'il nous faut sortir de l'impasse matérialiste et inventer un autre monde et
un nouveau contrat social, il reste à savoir quel pourrait être le visage d'une
société spiritualisée, éveillée ou éclairée : allons-nous être sommés de
devenir de parfais dévots, arborant un éternel sourire mièvre et béat ? Va-t-il
falloir adhérer et se soumettre à un nouveau culte, de nouvelles églises ou
obédiences ?
Le retour du religieux (plus ou moins mâtiné
d'intégrisme) et l'idéalisation de la tradition ne peuvent constituer des
réponses adéquates au besoin de sens et de transcendance, tout simplement parce
que ceux-ci ont amplement apporté la démonstration de leurs échecs et de leurs
impasses ; ils ont abondamment fait la preuve de leur incapacité à générer un
véritable épanouissement individuel et collectif.
La religion n'a certainement pas pour objet l'Éveil et l'accomplissement de l'être humain, mais tout au contraire son asservissement et son enfermement dans la prison des croyances imposées et des rituels répétitifs.
Au lieu de le libérer de ses chaînes, elle en forge de plus grosses encore. Elle l’abaisse quand elle devrait l'élever. Elle lui fait croire en sa faiblesse, sa petitesse et son indignité, au lieu de lui montrer sa puissance, sa grandeur et sa beauté.
La religion n'a certainement pas pour objet l'Éveil et l'accomplissement de l'être humain, mais tout au contraire son asservissement et son enfermement dans la prison des croyances imposées et des rituels répétitifs.
Au lieu de le libérer de ses chaînes, elle en forge de plus grosses encore. Elle l’abaisse quand elle devrait l'élever. Elle lui fait croire en sa faiblesse, sa petitesse et son indignité, au lieu de lui montrer sa puissance, sa grandeur et sa beauté.
La religion est par essence totalitaire, puisqu' elle décrète des dogmes
arbitraires et des croyances déraisonnables, obligeant par-là celles et ceux
qui y adhèrent, à se couper de leur ressenti intérieur et à renoncer à une
pensée libre et souveraine.
Historiquement, elle s'est le plus souvent avéré un outil de domination, de conditionnement et d'infantilisation des masses, au service des intérêts des possédants et des puissants. L'imposture de la religion consiste à se présenter comme la continuatrice, la dépositaire et la représentante officielle du message des éveillés, alors qu’elle n'en fournit qu'une version tronquée, falsifiée et corrompue, trahissant et dénaturant leurs véritables enseignements.
Historiquement, elle s'est le plus souvent avéré un outil de domination, de conditionnement et d'infantilisation des masses, au service des intérêts des possédants et des puissants. L'imposture de la religion consiste à se présenter comme la continuatrice, la dépositaire et la représentante officielle du message des éveillés, alors qu’elle n'en fournit qu'une version tronquée, falsifiée et corrompue, trahissant et dénaturant leurs véritables enseignements.
Prenons l'exemple du christianisme, la religion
majoritaire et dominante en Occident : le message du Christ, tel qu'il apparaît
dans les Évangiles, est un message révolutionnaire d'amour inconditionnel et
d'émancipation de toutes les barrières et frontières mentales et
institutionnelles.
Or, en son nom et après sa mort, fut créée par les prêtres et les « pères de l'église », une religion incroyablement oppressive et violente, prêchant exactement le contraire de sa pensée, c'est-à-dire à la fois l'intolérance (persécution des païens, des hérétiques, des prétendues « sorcières », des cathares, inquisition, croisades, guerres de religion…) et le mépris de soi (culpabilisation du corps, du désir et de la sexualité, dépréciation de la femme, apologie du sacrifice, de l'obéissance, de la souffrance, des privations, etc.).
Or, en son nom et après sa mort, fut créée par les prêtres et les « pères de l'église », une religion incroyablement oppressive et violente, prêchant exactement le contraire de sa pensée, c'est-à-dire à la fois l'intolérance (persécution des païens, des hérétiques, des prétendues « sorcières », des cathares, inquisition, croisades, guerres de religion…) et le mépris de soi (culpabilisation du corps, du désir et de la sexualité, dépréciation de la femme, apologie du sacrifice, de l'obéissance, de la souffrance, des privations, etc.).
La prétendue spiritualité conçue comme un combat contre
soi, ne peut évidemment conduire qu'à la dureté, l’amertume, la frustration et
la rigidité. Et une démarche dite spirituelle, consistant pour l'essentiel à
s'imposer toutes sortes d'impératifs et d'interdits (du type : « je ne dois pas
dire ceci ; je ne dois pas penser cela... ») ne conduit évidemment pas à l’Éveil, mais bien plutôt à l'aliénation, la confusion et l'auto-dépréciation.
Beaucoup, dans les milieux spirituels ou du développement
personnel, entreprennent ainsi, avec les meilleurs intentions du monde, de se
contrôler constamment, de surveiller férocement les moindres de leurs pensées
et paroles, afin de se conformer aux injonctions qui leur sont faites, d'être «
dans le cœur », « dans l'amour » et de ne surtout pas être « dans le mental »
ou « dans le jugement ».
Cette dictature intérieure permanente, cette guerre envers soi-même, ne
permettent assurément pas de s'émanciper et de se réaliser, mais conduisent au
contraire à perdre sa spontanéité, son naturel, sa joie de vivre, son humour et
sa liberté de pensée.
Il s'ensuit un véritable cercle vicieux : plus l'on se contrôle et s'oblige à
n'avoir que des pensées et paroles correctes et autorisées, plus l'on perd la
connexion avec soi et sa propre sagesse intuitive ; on se sent alors de plus en
plus perdu et l'on se réfugie d'autant plus dans des réponses et idées
toutes-faites, émanant d'autorités extérieures, dont on s'appliquera à
intégrer, réciter et appliquer les préceptes et commandements.
Le problème posé par ce qu'il faut bien appeler la
pseudo-spiritualité, provient d'un malentendu, issu d'une ignorance du
fonctionnement émotionnel humain et de l'existence même de l'inconscient.
Ce n'est pas en tournant le dos à son ombre, qu'on la fera disparaître. Ce
n'est pas en niant et refoulant ses émotions douloureuses et ses tempêtes
intérieures, que l'on s'en libérera comme par magie, mais bien en les
ressentant et les acceptant, ce qui provoquera leur transmutation ou
transformation harmonieuse.
C'est pourquoi l'authentique spiritualité ne consiste pas à appliquer un vague
code moral, un ensemble de règles, principes et rituels, mais à vivre un voyage
intérieur, un itinéraire de transformation, menant progressivement, par la
guérison du cœur, à l'Éveil de l'être intérieur.
Chacun souhaite vivre, connaître et ressentir l'amour
universel et inconditionnel, mais ce sentiment ne peut être obtenu de force,
par la volonté et le contrôle, au risque de n'être qu'une caricature, un
simulacre, un amour faux, qui s'avère au final oppressif, hypocrite et
dictatorial.
Il s'agit donc d'abandonner l'ancestrale posture
patriarcale de lutte et de domination envers autrui comme envers soi, pour
expérimenter et développer une nouvelle attitude, d'essence féminine,
d'ouverture, de lâcher-prise et d'acceptation de ce qui est en soi, comme de ce
qui est en l'autre.
Autrement dit, il nous faut réapprendre l’abandon, la
douceur, la spontanéité et la simplicité, être vrai, nous accepter tels que
nous sommes; et nous découvrirons alors notre indéniable beauté, notre
remarquable sagesse et notre indéfectible Éveil.
Tel un poisson tournant en rond dans son triste bocal, l'homme ou la femme
d’aujourd’hui étouffe et désespère dans un monde absurde, dépourvu de sens
comme de finalité, et se tourne alors à raison vers la spiritualité ; mais les
versions qui lui en sont le plus souvent proposées, ritualistes, dogmatiques et
disciplinaires, se révèlent finalement comme autant de murs ou d'impasses, tout
aussi sclérosantes et aliénantes, si ce n'est davantage.
Une
nouvelle culture
Voilà des millénaires que l'être humain est en guerre :
en guerre contre le monde extérieur, contre ses rivaux, le clan d'en face ou le
pays d'à côté ; en guerre contre la nature, le « gibier », les animaux
étiquetés « nuisibles », les « mauvaises herbes », les microbes et virus ; en
guerre surtout contre lui-même, son corps, ses émotions, ses désirs et même ses
pensées.
Dans les domaines du sport, de la politique ou de l'économie par exemple, le vocabulaire guerrier et la logique de l'affrontement sont systématiquement utilisés : on parle ainsi d'écraser, vaincre, dominer, humilier, laminer ou éliminer le concurrent, l'ennemi ou l'équipe adverse ; il s'agit de trouver la faille, l'angle d'attaque, la bonne stratégie, d'être impitoyable, un leader, un winner, un killer, etc.
On est loin de l'écoute, de l'empathie et de la coopération, conditions indispensables de toute vie en société !
Dans les domaines du sport, de la politique ou de l'économie par exemple, le vocabulaire guerrier et la logique de l'affrontement sont systématiquement utilisés : on parle ainsi d'écraser, vaincre, dominer, humilier, laminer ou éliminer le concurrent, l'ennemi ou l'équipe adverse ; il s'agit de trouver la faille, l'angle d'attaque, la bonne stratégie, d'être impitoyable, un leader, un winner, un killer, etc.
On est loin de l'écoute, de l'empathie et de la coopération, conditions indispensables de toute vie en société !
Quand l'être humain va-t-il enfin cesser le combat et se réconcilier avec
lui-même et avec le monde ?
Et en quoi pourraient donc consister une culture de paix et même une culture de l'Éveil ?
Et en quoi pourraient donc consister une culture de paix et même une culture de l'Éveil ?
Chaque culture est simplement la traduction dans la
matière concrète, du niveau de conscience, degré d’Éveil ou stade d'évolution,
atteint et manifesté par un peuple, un groupe ou une société.
Ainsi existe-t-il un art mortifère et un art inspirant, une politique d’oppression et une politique d'émancipation, une économie d'asservissement et une économie d'accomplissement, des modes de vie destructeurs et des modes de vie responsables, des technologies polluantes et des technologies écologiques...
Ainsi existe-t-il un art mortifère et un art inspirant, une politique d’oppression et une politique d'émancipation, une économie d'asservissement et une économie d'accomplissement, des modes de vie destructeurs et des modes de vie responsables, des technologies polluantes et des technologies écologiques...
Faisons un rêve, imaginons (comme l'auraient dit Lennon ou Luther King), un
monde où un nombre chaque jour croissant d'hommes et de femmes se mettent à
l'écoute d'eux-mêmes, s'éveillent à leur être véritable, font prévaloir la voix
de leur cœur sur celle d'idéologies extérieures, et entreprennent dès lors de
réaliser leur rêve sacré ; où, par l'écoute de soi, des autres et de la nature,
s'invente et s'élabore peu à peu, une nouvelle culture de douceur, de plaisir
et de sagesse; et où se construit, malgré tous les obstacles, une société de
dialogue, de partage et de coopération entre les individus, entre les classes,
nations et cultures, ainsi qu'avec les différents peuples non-humains.
Ce
monde, c'est le nôtre ; et cette époque, c'est maintenant !
Car, malgré les messages anxiogènes et démoralisants des médias, cet Éveil de l'humanité est bel et bien en cours aujourd'hui, à travers d'innombrables initiatives positives, individuelles ou collectives, chacun pouvant le voir et le créer, en soi et autour de soi.
Car, malgré les messages anxiogènes et démoralisants des médias, cet Éveil de l'humanité est bel et bien en cours aujourd'hui, à travers d'innombrables initiatives positives, individuelles ou collectives, chacun pouvant le voir et le créer, en soi et autour de soi.
L’Éveil de conscience des peuples et des individus est ainsi le pont entre les
mondes, le moyen et le moteur de la transition des âges ou de la mutation
sociétale et planétaire.
Héritière du Christ et du Bouddha, comme de Woodstock ou
de mai 68, la nouvelle culture spirituelle, que chacun pressent, attend et
espère, ne consiste pas à prendre des poses ou des manières « spirituelles » ou
à afficher un éternel sourire béat, mais à être vrai, naturel, intuitif et
créatif, à œuvrer plutôt que travailler, à inventer plutôt qu'appliquer, à
réfléchir plutôt que répéter, et à écouter son corps, honorer sa sexualité,
vivre ses émotions, exercer sa pensée et expérimenter l’expansion de sa
conscience.
La nouvelle culture de vie qui s'en vient, ne vise pas à formater et enfermer
l'être humain dans des moules et schémas répétitifs et restrictifs, mais à lui
procurer les conditions idéales pour se connaître, se comprendre, se trouver,
se transformer et se réaliser, exprimer ses plus remarquables et brillants
potentiels et manifester sa nature éveillée, accomplie et unifiée.
La nouvelle spiritualité, libre, intuitive et spontanée ne conduit donc pas à
être l'esclave d'un gourou, d'un groupe ou d'une doctrine, mais à devenir un
humain adulte, évolué, actif et autonome, et à remplacer le rituel par
l'expérience, les superstitions par la connaissance, la dévotion par l'estime
de soi, l'obéissance par le dialogue, la prière par l'intuition et la
discipline par l'inspiration.
C'est pourquoi le surgissement de l'Éveil n'est pas
réservé ou confiné aux lieux conçus à cet effet (ashrams, monastères, ermitages
etc.), mais s'invite insolemment dans tous les espaces de la vie sociale, et
particulièrement ceux où les enjeux sont complexes, délicats, subtils et
considérables : lieux associatifs, militants ou communautaires, salles de
spectacle, ateliers d'artistes, studios de cinéma, universités, assemblées
délibératives, salles de rédaction...
La réflexion, l'invention, l'imagination, l'illumination,
la poésie, la spontanéité, la sensualité et le désir, sont ainsi les outils ou
chemins multiples et inattendus de l'Éveil de l'humanité, qui lui permettront
d'explorer et expérimenter la spiritualité essentielle et éternelle, celle de
la vie, la joie, la jouissance et l'extase !
La
spiritualité du plaisir
Plaisir et spiritualité, voilà deux mots que l'on n'a pas
l'habitude d'associer !
Pourtant, que vaudrait une démarche spirituelle qui consisterait à se blesser, se maltraiter, se brimer et se faire souffrir ?
Pourtant, que vaudrait une démarche spirituelle qui consisterait à se blesser, se maltraiter, se brimer et se faire souffrir ?
La spiritualité authentique n'est ni triste, ni sérieuse, ni austère. Et la
plénitude, le bonheur et la joie figurent parmi les attributs essentiels de
l'Éveil.
Pour un être éveillé, la vie consiste ainsi en une suite ininterrompue de
bonheurs et de plaisirs, car tout instant, tout acte et tout événement
deviennent extraordinairement intéressants, dès lors qu'ils sont vécus
consciemment, avec un œil neuf et sans routine, rituel, attente ou idée
préconçue.
La route de l'Éveil commence donc par apprendre à jouir, c'est-à-dire savoir
percevoir et apprécier toute la richesse, la beauté et l'intensité de l'instant
présent.
Mais, au nom du plaisir, l'être humain bien souvent
s'abîme, s'intoxique et se détruit, par ignorance, fuite ou mépris de lui-même.
Il existe effectivement un monde entre le plaisir de la contemplation d'un somptueux paysage automnal, lors d'une randonnée en montagne et le prétendu plaisir d'une beuverie, se terminant invariablement par les cris, la violence et la déchéance.
Il existe effectivement un monde entre le plaisir de la contemplation d'un somptueux paysage automnal, lors d'une randonnée en montagne et le prétendu plaisir d'une beuverie, se terminant invariablement par les cris, la violence et la déchéance.
L'art de l'instant consiste donc en une puissante quête de beauté et une
exigence permanente de valeur et de qualité : qualité des moments vécus et
partagés, qualité des pensées et sentiments éprouvés, qualité des actions et
projets entrepris...
On peut ainsi hiérarchiser les plaisirs, du plus grossier au plus subtil ; et une des multiples définitions que l'on pourrait donner de l'Éveil ou de la spiritualité, serait l'aptitude à goûter à des plaisirs de plus en plus fins, délicats ou éthérés.
On peut ainsi hiérarchiser les plaisirs, du plus grossier au plus subtil ; et une des multiples définitions que l'on pourrait donner de l'Éveil ou de la spiritualité, serait l'aptitude à goûter à des plaisirs de plus en plus fins, délicats ou éthérés.
Or, pour apprécier et savourer l'instant présent, encore
faut-il s'en donner les moyens et le temps. Une existence entièrement vécue
dans la vitesse, l'urgence et la précipitation ne pourra produire que des
instants médiocres, des pensées conventionnelles et des relations
superficielles.
Pour s'exercer à l'art du plaisir, il est donc nécessaire
de développer son attention et sa sensibilité, et pour cela, de ralentir le
rythme, d'élaguer les activités nocives ou inutiles et de se donner le droit de
faire ce que l'on aime, de dire ce que l'on pense et d'écouter ce que l'on
ressent.
Le plaisir conscient devient ainsi synonyme de sagesse : en se mettant de plus
en plus à l'écoute de son ressenti intérieur, on s'écartera des impasses et des
pièges, et l'on deviendra expert dans l'art des solutions heureuses.
Apprendre le plaisir, c'est donc explorer et connaître de
mieux en mieux son monde intérieur, ses sensations, émotions, désirs et
sentiments ; c'est ainsi rétablir la connexion à la source de soi, à son être
intérieur.
Le plaisir véritable n'a donc rien d'une fuite hystérique et hypnotique dans
l'hyper-consommation, les activités extrêmes et dangereuses ou encore les
prétendus « paradis artificiels » des toxicomanes.
L'hédonisme bien compris est en réalité un retour à soi, à ses idéaux et
aspirations profondes, à son objectif de vie, parfois délaissé, ignoré ou enterré.
Le plaisir réel est donc moral, constructif, noble et
spirituel : il résulte du désir de se rendre utile, d'apporter sa pierre à
l'édifice commun et d'en retirer bonheur et fierté. Qu'il s'agisse de
gastronomie, de musique, de philosophie ou de l'art de réparer les bicyclettes,
la voie du plaisir nous mène vers l’Éveil et l’accomplissement.
Car le plaisir authentique, émanant du centre de soi, est
un indice de justesse : il indique à chacun ce pour quoi il est fait, ce qui
lui permettra de se réaliser ; et il se trouve, pour cette raison, toujours
accompagné du sentiment d'être à sa juste place et d'accomplir et satisfaire le
dessein profond de son cœur.
A suivre...