Il
est vrai que ça n’est pas évident de changer de perspective parce qu’il est
plus confortable d’agir par habitude, par automatisme plutôt que d’être
conscient et présent à ce que l’on ressent. D’autant plus quand on s’est créé
toutes sortes de rituels afin de ne pas ressentir ce qui nous dérange. Notre
intellect et notre inconscient ont élaboré des stratégies qui modèlent notre
quotidien et qui naturellement nous donnent l’impression d’être impuissant,
manipulé, dirigé par des forces qui nous semblent hostiles.
Si
on observe notre quotidien, la façon dont les actes s’enchainent, on va voir
que la plupart de ceux-ci sont des stratégies d’évitement, des actes qui nous
évitent de faire face aux émotions excessives ou négatives, qui nous donnent
l’illusion de vivre dans le confort, dans une forme de sécurité et de paix relative.
De la même façon si on observe les réactions en chaine lorsqu’on est contrarié,
on va constater toutes les stratégies mises en place afin de retrouver cette
sécurité précaire. L’intensité avec laquelle une contrariété nous perturbe
révèle la force et en même temps la fragilité de ces stratégies.
Pourtant
en choisissant d’être l’observateur neutre de ce qui se vit en soi, des
pensées, des émotions quelles qu’elles soient, on va commencer à sentir ce
qu’est véritablement la paix.
Le mental aura besoin de constater plus d’une
fois combien le fait de juger, d’accuser, de lutter, de résister, créé de
la souffrance, nous emprisonne et comment l’abandon, le lâcher prise mènent à la paix, pour oser
abandonner ces façons d’être et de réagir. Sans même parler de foi ou de
spiritualité, chacun peut constater comment l’abandon de la lutte créé une
détente psychologique et physique.