21 07 La journée d’hier a
été longue et ennuyeuse. Je suis allée m’allonger l’après midi dans le silence
et le soir, j’ai écouté la voix de l’enfant en moi. Cet enfant qui se demande
ce qu’il fout là, qui ne comprend pas l’humain, sa folie. Évidemment, ça me
renvoie à ma propre ingérence, au fait de fumer, mais là encore au lieu de
ruminer cela, j’ai offert ces confidences sincères à la source.
Il n’y avait
pas de souffrance mais plutôt de la lassitude et toujours cette question
qu’est-ce que je fais là ? Je dis cela parce qu’à bien des niveaux, je ne
trouve pas de résonance ou de sujet d’intérêt commun avec mes semblables. Depuis l’enfance, je me
sens décalée, leurs jeux de pouvoir ne m’amusent pas, et ceux de la séduction
non plus. Même si je ne souffre plus autant qu’avant des injustices, maintenant
c’est la bêtise qui m’affecte le plus.
Je me dis que ça vient de moi, de mon
vécu traumatisant, du fait de n’avoir rien fait de spécial dans ma vie, de ne
pas avoir eu d’enfant non plus mais en fait, je reviens toujours à ce
constat ; je m’ennuie avec les gens.
Cela peut sembler très prétentieux et
ça me renvoie aussi nécessairement au mépris que j’ai encore pour les aspects
humains internes, pour les pulsions incontrôlées.
Le besoin d’être parfait pour échapper
à la masse grouillante et abêtie, avide et égoïste, qui ne sait dire que
« moi », « moi », « moi ».
Là encore ça peut sembler paradoxal de dire cela pour quelqu'un qui témoigne d'un parcours de façon si intime mais il s'agit ici de reconnaitre le moi conditionné et de s'identifier au vrai moi, de retrouver et d'incarner sa vraie nature.
Tout cela fait écho à
mon enfance où je subissais à la fois la folie impulsive de mon père et la
froideur calculée de ma mère. Et le problème vient de là. L’enfant en moi a imaginé
que tous les humains étaient comme mes parents (association d'idée que fait tout enfant). Et bien évidemment comme on
retrouve ces tendances chez chacun, à divers degrés, la conscience d’adulte a
validé cette croyance initiale en détectant d'abord les masques, les défauts des autres, par méfiance, par habitude et par instinct de survie. Puis en constatant les nombreuses injustices dans le monde.
Un immense
paradoxe est né entre l’attraction et le rejet, l’envie irrésistible d’aller
vers les autres, enfin vers un éventuel amoureux, un possible sauveur et le
dégoût pour la majorité. Quand on démarre dans la vie avec une si mauvaise
image de l’humain, des comportements impulsifs et donc une méfiance instinctive
vis-à-vis des désirs, des émotions, il est naturel de vouloir s’isoler et se
couper du ressenti. Puis la seule chose qui puisse nous changer la vision,
c’est l’amour qui se dévoile à nos yeux de façon flagrante, sublime et intense.
Ce genre d’amour ne peut être que divin, pur, intérieur, spirituel.
Et au
niveau sensoriel, humain, seules les drogues peuvent amener cet état
d’euphorie qui ne fait pas intervenir une autre personne où le danger vis-à-vis
des produits et considéré comme moindre face au risque de manipulation humaine.
L’adulte comprend maintenant qu’il n’y a
pas à craindre les émotions, le ressenti et dans l’écoute des voix
internes, constate toute la violence intérieure, la colère encore refoulée, envers mes parents,
contre moi-même, contre les stratégies, ce masque de rigidité censé afficher la
perfection. Cette colère n'a plus de raison d'être pour l'adulte mais ayant été refoulée durant l'enfance, elle continue d'agir et de conditionner mon comportement d'adulte.
Finalement, j’ai reproduit le comportement de ma mère qui contrôle
ses émotions, ses sentiments et cela me fait horreur parce que je suis aussi
dans la manipulation, le mensonge, la feinte. Cela vient heurter le besoin de perfection qui du coup est totalement mis à mal, démoli. Mais à l’adolescence et dans ma
jeunesse, alors que je cherchais à comprendre pourquoi mes parents étaient
comme ça, j’ai compris ce qui les avaient amené à adopter ces masques et
comportements. J’ai pardonné cela parce que je les ai replacés dans leur
contexte, dans leur enfance et les circonstances d’alors.
J’ai bien vu qu’ils
se défendaient, qu’ils luttaient contre leur souffrance.
Ce pardon m’a soulagée
parce que ça m’a permis de ne plus nourrir de colère mais elle demeurait
présente et elle s’est alors orientée sur moi-même, moi qui ne voulait surtout pas reproduire mais qui a été incapable d’agir autrement
qu’en adoptant un masque.
Alors maintenant il me faut juste reconnaitre cela,
entendre ces voix sans les juger, lâcher l’auto critique par la compréhension, l'acceptation. Et même si je peux changer ma vision, les mécanismes qui ont été
enclenchés peuvent être abandonnés seulement en cessant de lutter contre eux
mais juste en reconnaissant qu’ils étaient justifiés à l’époque et que
maintenant ils ne le sont plus. C’est toute la colère envers moi-même, cette
implacable condamnation que j’ai décrété pour n’avoir pas été
capable de mieux faire, qu’il me faut lâcher. En cessant de lutter contre ce qui en moi ne répond pas au besoin de perfection.
C’est
le côté pervers de la compréhension intellectuelle qui amène à ce besoin de
perfection, ou au moins de mieux faire que les générations qui nous ont précédés.
La
différence entre maintenant et le passé, c’est qu’avant, je m’en voulais
vraiment, je portais le poids de la culpabilité et de la condamnation.
Maintenant,
quand je m’autorise à être laxiste, à oser exprimer de la colère, de la
tristesse, à me foutre de tout, du regard extérieur, de mes propres critiques
et à lâcher la notion de devoir, d’obligation, je lâche le rôle, les rôles de
victime de bourreau et de sauveur, le masque de la rigidité tombe.
De la même
façon quand je ne lutte pas contre le système de survie qui bloque les
émotions, je m’autorise juste à les ressentir, à leur donner le temps de se
manifester, sans pression, sans attentes, sans besoin d’arriver ou pire de
gagner, je suis sur la voie de la libération, donc de la guérison définitive.
Le
divin a tellement été associé à l’idée de perfection, d’élévation, d’évolution,
qu’on continue de se critiquer, de se juger, de se condamner alors
qu’objectivement, la création est complète, composée autant de ‘bien’ que de
‘mal’. La vie est perfection dans sa profusion, sa diversité et l’amour dans
son absence de jugement, de contrainte, d’obligation, dans sa liberté totale.
Le
juste milieu ne s’atteint pas par des calculs, du contrôle, des obligations,
mais dans l’abandon de toute forme de jugement, dans l’acceptation de tout ce
qui est, dans l’instant, dans l’environnement, en nous-même.
Maintenant,
le bilan positif de cette enfance particulière, c’est qu’elle m’a permis de
démasquer le mensonge, et de reconnaitre/ressentir la vérité, de chercher à
comprendre et de connaitre l'humain en profondeur, en long, en large et en
travers. De reconnaitre la perfection qui anime et organise la vie.
Puis de comprendre comment les corps, comment le cœur, cherchent
et maintiennent l’harmonie en permanence.
Au moment où j’avais atteint la
limite des profondeurs, des ténèbres, l’amour et la lumière se sont manifestés
avec autant d’intensité que l’était ma souffrance.
Cela s’est fait de façon quasiment
mathématique. On peut en déduire qu’il n’y a rien à faire, pas à lutter pour
avoir une expérience dite d’éveil ni à combattre pour trouver l’équilibre.
Nous
sommes faits de telle façon que l’harmonie et l’équilibre sont permanents en
nous.
La seule chose à faire, c’est de faire confiance à nos corps, à la source
et donc en conséquence à se faire confiance. En cessant de lutter contre soi,
en étant dans l’ouverture, l’écoute, l’accueil, l’acceptation de ce qui se
manifeste dans l’instant.
J’ai
été guidée vers un soin énergétique gratuit mais ça m’a vite gavée à cause des
termes religieux employés. Du coup, j’ai préféré aller me coucher tôt et juste
observer, écouter, tout ce qui se manifestait en moi.
Parce que finalement cet
élan à aller vers l’extérieur, c’est un appel à la communion intérieure.
Dans
ces moments là, au lieu de s’écouter, d’être ouvert, on donne son pouvoir aux
autres, on démissionne. Et ce matin, j’ai la sensation d’être plus en paix,
plus légère, plus forte et en même temps plus libre, détachée.
Je
ne reproche pas aux gens de parler de spiritualité, de guides et de maitres
ascensionnés mais bien que je sois convaincue de la multidimensionnalité de
l’être, des vibrations "élevées", des êtres de même fréquence, qui
existent et entourent le terre, qui sont aussi en nous-mêmes, dès que cela est
exprimé dans la bouche d’un humain, ça devient vulgaire, comme profané,
déséquilibré. Ou rabaissé au niveau du mental qui divise tout en bien et mal,
qui calcule, projette, veut gagner, perçoit les êtres en inférieurs et
supérieurs, veut recevoir des privilèges…
A
mon sens l’énergie se perçoit dans le silence et l’intimité, entre soi et soi,
sans aucune étiquette, dans l’ouverture, la reconnaissance d’une vibration qui
s’exprime au-delà de la dualité, de tout concept humain. L’idée même de vouloir
s’approprier l’énergie est un non sens, encore moins l’amour.
Par nature,
l’énergie est libre autonome, libre de se mouvoir, de s’expanser, de rayonner
sans compter, sans cibler. On peut juste l’observer, la ressentir, la laisser
agir, voir son mouvement et essayer de l’accompagner ou du moins de ne plus y
résister.
Ouvrir sa conscience au point de percevoir ce qui la compose, au-delà
de nos propres limites humaines.
Et pour cela, il n’y a rien à faire mais juste
à être ouvert, au-delà des concepts humains, à être transparent, vrai et libre
tout comme elle.
Et tout comme on se protège des rayons du soleil quand ils
sont trop puissants, laisser les systèmes internes de survie nous cacher la
lumière est salvateur.
Là encore vouloir s’opposer à ces fermetures
systématiques alors même qu’on cherche la lumière, c’est encore nourrir la
lutte, le rejet et la division.
La lumière montre ce qui est en vérité et il faut être
prêt à l’accepter. Prêt à reconnaitre que ce que l’on vit est la conséquence de
notre fréquence, des pensées et des émotions que nous refusons de voir, de
sentir. Faire confiance au cœur dans sa capacité à réguler la lumière et
laisser l’amour sans conditions se répandre en soi.
Ce qui implique de
reconnaitre et d’accepter ce qui émane de soi, ce qui nous traverse, ce qui
vient des profondeurs, ce qui demande à être juste embrassé, accueilli sans
réserve et sans attachement.
Même si on sait que les égrégores nous environnent
et peuvent influencer notre état d’être, vouloir s’en protéger en invoquant
l’aide des anges, c’est encore rejeter ce qui est.
Si nous n’étions pas avertis
de ce qui en nous est en souffrance ou refoulé, nous ne pourrions pas libérer
les blocages.
Quand quelque chose nous dérange, ça nous renvoie
systématiquement à l’intérieur, en position d’ouverture et d’attention. Le seul
fait de revenir en soi nous préserve de l’influence des égrégores parce
qu’alors, on canalise notre énergie et dans la communion avec la source,
l’harmonie revient dans la paix du cœur, dans le fait de ne pas réagir. Ou de
ne pas rejeter la réaction.
L’humain
est tellement dominé par la peur qu’il la nie d’une part et qu’il veut
s’approprier jusqu’à la vie même. Mais nous sommes La vie, nous sommes traversés
par elle en permanence et plus on tente de la saisir, plus elle nous échappe.
Je
ne sais pas comment évoluera le monde, ce qui compte c’est de retrouver la
fluidité de l’énergie, l’innocence et le désir d’être tout simplement.
Retrouver la présence, l’attention focalisée vers l’intérieur, le silence et la
paix au-delà des voix multiples.
Une fois qu’on se pose dans ce désir de paix,
de lâcher prise, plus rien n’a d’importance. Même le manque de désir n’importe
pas, seul compte cette sensation de paix, de confiance.
Le manque
d’enthousiasme est normal lorsqu’on choisit de lâcher prise, de se détacher des
pensées émotions et de lâcher les attentes. C’est tout à fait naturel de perdre
le sens de notre présence sur terre lorsqu’on se détache des masques, des rôles
prédéfinis. Tout comme la perte de motivation ou d’enthousiasme lorsqu’on se
détache de l’illusion des besoins superficiels. Normal ou logique de se sentir
perdu lorsque les anciennes croyances n’ont plus de sens. Normal aussi de se
sentir stupide lorsqu’on observe les stratégies employées qui sont les mêmes
que celles qu’on a adoptées à l’âge de dix ans ou même avant. Normal de
ressentir de la haine, du mépris, de la tristesse, face au comportement
instinctif, animal, mais toutes ces pensées sont relatives à la personne.
Cela
ne veut pas dire qu’il faille les renier ou s’y identifier mais juste de savoir
ce qu’on veut vibrer maintenant. Et puis concernant les pensées du genre, « quand
est-ce que ça va finir ?», cela est aussi à reconnaitre et lâcher puisque
le besoin de perfection qui entraine frustration et culpabilité se nourrit de
l’espoir en un futur meilleur. Bousculé entre le passé et l’éventualité d’un
futur meilleur, on est à côté de la réalité, de l’être, du présent.
Et
bien, il aura fallu trois jours pour que je puisse aller au cœur de l’émotion
refoulée et pour que les larmes de guérison coulent enfin.
Le premier jour,
confusion, stress et blocage émotionnel du mental, des systèmes
internes de survie, de fuite à travers l’écriture compulsive et spontanée.
C’est une première étape qui prépare le mental à se détendre, à prendre
confiance en structurant la pensée, en l’ajustant à la vision actuelle.
L’émotion est encore inaccessible mais en ne retombant pas dans l’auto
critique, l’accusation envers le mental et l’inconscient qui font juste leur
job, ou qui réagisse instinctivement, déjà, la confiance s’installe.
Durant ces
trois jours, le fait de ne réprimer aucune émotion du présent, de simplement
observer les pensées a amené peu à peu la détente malgré les sensations plutôt
désagréables. Mais comme je n’ai pas culpabilisé d’exprimer le dégoût, le
malaise face à ces sensations physiques, comme j’ai laissé le mental libre de
s’exprimer, la voix de l’enfant s’est finalement fait entendre. Je n’ai pas
réprimé comme je le faisais avant, des pensées négatives vis-à-vis de mes
parents mais je ne me suis pas attaché à leur sens, je n’ai pas accusé le passé
et leurs comportements de mon état actuel.
On n’oublie pas un traumatisme ou
une enfance difficile, on apprend à s'en détacher, à en percevoir la lumière, la
sagesse qui en a découlé et cela devient une force parce qu’on est allé au cœur
de soi, au cœur des blessures, en passant à travers les systèmes archaïques.
On se détache peu à peu de la vision et des
sensations du passé dans l’accueil de tout ce qui en émerge.
C’est clair qu’on
ne vient pas à bout de ces mécanismes instinctifs de fermeture, de rejet, en
cherchant l’amour à l’extérieur, en se faisant croire que maintenant que nous
sommes adultes et "éveillés", tout cela fait partie du passé.
De même que l’enfant
en soi ne se livre pas si facilement, seule la patience, l’écoute, l’attention
bienveillante, la prise en considération de ses croyances, permettent la
libération de celles-ci et la cicatrisation des blessures.
L’énergie se trouve
bloquée à tous les niveaux et on apprend patiemment à libérer le mental, puis
l’inconscient, en adoptant une position d’ouverture et d’accueil sans
conditions.
Les
larmes qui coulent lorsque l’enfant se confie, sont un baume de guérison. Je
les sentais couler sur mes joues et c’était comme si leur fraicheur touchait
chaque cellule de la peau. J’ai senti un nettoyage en profondeur se réaliser et
même si j’ai eu du mal à m’endormir parce que j’étais remplie d’énergie et de
pensées dont il était impossible d’arrêter le flot incessant et répétitif, la
sensation de bien-être, de communion et la confiance le surpassait.
J’ai aussi
parlé à mon corps physique parce que c’est vrai que je culpabilise de le
maltraiter avec le tabac. Mais dans la confidence sincère, j’ai senti une
détente générale et la douleur que je sentais au niveau du cœur s’est effacée
peu à peu lors de ces confidences.
Je remarque que ce qui soulage, c’est le
fait d’être vrai, d’oser parler en toute sincérité, c’est cela qui constitue
l’acte de communion qui va bien au-delà des mots.
Ce
matin, je suis allée directement au jardin, sans avoir besoin de cogiter, juste
porté par l’enthousiasme. Je me suis plongée dans l’action avec légèreté et
détermination.
Je me félicite de constater que même si les doses de
médicament sont les mêmes, la façon de les prendre change de plus en plus et
les répercussions sont évidentes.
Le
geste est là mais il n’est plus le premier recours, le réflexe automatique.
J’agis sans m’appuyer sur l’effet de ces médicaments, sans même y penser
parfois.
C’est là que la libération se situe, lorsque le changement est facile,
naturel, lorsque ça se fait tout seul. C’est le signe que l’inconscient est en
cours de profonde mise à jour.
J’ai longuement parlé à mes corps de cette
addiction, sans retenir aucune pensée quelle qu’elle soit, de la peur à la
honte, de la culpabilité au désir de mieux faire. Aucune censure, aucun
jugement. Il en résulte une sensation d’expansion, de liberté.
Les prochaines
vagues de stress seront plus faciles à aborder et je saurais mieux reconnaitre
lorsqu’une émotion est bloquée parce que le mental tournera en boucle. Comme il
sait qu’il peut lâcher prise en confiance, les stratégies seront plus vite
reconnues et le face à face avec l‘émotion refoulée plus facile, rapide. Cela
évite d’avoir à passer par la douleur puisque le corps n’a pas le temps de
somatiser.
Ce
processus de libération peut sembler bien long mais c’est le chemin en lui-même
qui est épanouissant parce qu’on y apprend l’essentiel, on se connait vraiment
et profondément, on peut alors se voir en toute transparence et avec une
certaine fierté. La fierté d’aller au-delà de la peur, des croyances, des
concepts, d’embrasser tout ce que nous sommes et de sentir l’amour qui se
déploie à l’intérieur, à l’infini.
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l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog :
« Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr