mercredi 26 juillet 2017

« Seuls l’amour et la lumière libèrent et guérissent »





24 07 Vous allez me dire que je me répète encore mais les circonstances m’ont amenées à le constater une fois de plus. Et c’est clair qu’on a bien du mal à sortir des croyances, des conditionnements et des systèmes de prédation où on s’affirme en démolissant l’autre, celui qu’on considère comme notre bourreau.
Ainsi, très souvent, pour ne pas dire tout le temps, lorsqu’on est victime en tant qu’adulte, déjà, ça nous renvoie systématiquement à l’enfance, à l’état d’impuissance et l’ignorance d’alors, on croit qu’en accusant et en condamnant le bourreau, on sera sauvé. 
Ce schéma est celui de la prédation, ou de la loi édictée dans l’ancien testament : « œil pour œil, dent pour dent » ; Un cycle perpétuel de vengeance nait de ce point de vue ne libérant ni la victime, ni le bourreau. Un cycle où la victime, le bourreau et le sauveur répètent à l’infini les mêmes souffrances et la même violence, en restant enfermé dans les limites de ces rôles. Passant tour à tour de victime à bourreau, de bourreau à sauveur, de victime à sauveur...

Nous avons joué tous ces rôles, toutes les combinaisons possibles sans pour autant trouver la paix, le bonheur. Tout au contraire, on reste enfermé dans la souffrance et conditionné par les réflexes de nos cerveaux archaïques, formaté pour réagir de façon automatique selon le système de survie, de prédation.

Je redonne ma définition de l’amour et de la lumière. La lumière : la compréhension des mécanismes internes, la connaissance des lois de l’amour en tant que vibration, essence de l’être et celle de la nature de l’énergie. Et l’amour le détachement de tout ces mécanismes de survie, l’identification à l’essence.


On sait que l’énergie se projette et nous revient multipliée par effet de résonance. Ainsi lorsqu’on projette notre mal-être vers l’extérieur, il nous revient sous la forme de situation douloureuse, de crise, de rencontres basées sur cette loi de domination, de prédation. 

On ne peut pas se construire sainement en détruisant ce ou ceux qui nous dérangent. 
J’ai su très jeune ce fait, cette réalité parce que je l’ai senti au plus profond de mon être sans pouvoir à l’époque y mettre d’autre mots que ceux-ci : la vengeance ne libère pas, ne rend pas heureux. Ma sœur qui vivait la même situation d’inceste que moi reportait sa colère, sa haine, sa confusion…toutes ces émotions souffrantes sur moi. Elle semblait plus forte et capable de s’adapter aux exigences de la société que moi mais cela était très superficiel. Puis elle agissait par réaction en entrant dans le jeu de la compétition, l’énergie de la colère, de la vengeance la menait.

Au-delà de la morale qui au lieu de mettre en avant la valeur et la puissance de l’amour inconditionnel nourrit la culpabilité et la peur, il est des lois universelles et des mécanismes qui répondent à la nature même de l’énergie.

Aucun jugement, aucune accusation si légitime soit elle n’a guérit une victime. Même si dans un premier temps le fait que la souffrance d’un être soit reconnue et prise en considération, peut apporter un soulagement, cela ne le libère ni du passé, ni du ou des traumatismes vécus. De même que la condamnation d’un assassin ne redonne pas la vie à sa victime, accuser et condamner un bourreau ne guérit pas l’enfant qui a été victime. 

Seule la prise en charge de l’enfant en soi, l’écoute et l’accueil des émotions refoulées peuvent le guérir définitivement, lui rendre son innocence, sa joie de vivre et son intégrité. L’attention, l’écoute bienveillante, l’observation neutre des mécanismes internes, l’abandon de la lutte nous rend à la fois lucide, paisible et complet. 
C’est cet acte de communion intérieure, dans le désir de paix, d’abandonner la lutte et les modes de prédation, l’instinct de vengeance, qui restaure l’amour entre tous les aspects de l’être.




Même le fait de confier à un psychologue ou une tierce personne le soin de guérir les blessures de l’enfant en soi comporte des risques et selon les compétences de la personne, cela peut nous amener à continuer de nourrir les rôles de victime. 
Si le thérapeute n’est pas lui-même sorti des jeux de rôle et en l’occurrence celui de sauveur, il maintiendra le patient dans le rôle de la victime sans même s’en rendre compte. 

Là encore, je m’appuie sur des faits, sur  l’observation neutre de ceux-ci, tant dans ma propre expérience que dans celle que vit ma sœur en ce moment. Elle voit une personne qui n’est pas psychologue mais intervenante dans un centre pour toxicomane, qui lui donne de fausses pistes de guérison. 
Ma première réaction, c’est la révolte parce que je vois les conséquences qui peuvent devenir dramatiques et mon intuition ne m’a pas trompée à ce sujet.
L’enfant qui souffre face à l’injustice, à la violence de ces jeux de rôle où on se renvoie son mal-être, se manifeste en moi et c’est le moment d’être à l’écoute.

Cela me demande de lâcher le rôle de sauveur, de pacifier mes émotions face à cette situation afin de pouvoir donner mon avis sans heurter ma sœur, sans lui donner l’impression que je me pose en maitre. Une seule phrase soi-disant prononcée par la personne qu’elle voit, a suffit à me montrer qu’elle allait sur des voix sans issues. 
L’idée qu’on ne peut pas se grandir en rapetissant l’autre, en l’accusant et en mettant l’accent sur ses limites, ses faiblesses ou ses défauts, ses erreurs, me revenait en tête régulièrement. Puis hier, en parlant avec ma mère qui m’a confié son étonnement à constater l’agressivité de ma sœur envers elle, je me suis dit que je ne m’étais pas trompée dans mon ressenti. 
Déjà, l’enfant en moi a été blessé comme peut l’être tout enfant quand il voit sa mère souffrir, quand il perçoit une injustice. Alors j’ai offert cela à la source lui demandant d’accueillir dans l’amour et la lumière, les peines de l’enfant en moi. 

C’est une formule qui permet de se détacher du ressenti émotionnel sans le projeter vers l’extérieur et qui ramène l’équilibre, la clarté. Juste avant que je téléphone à ma mère, j’ai senti de la culpabilité en me rappelant ce que j’ai écrit la veille au sujet de la vision de l’enfant en moi à propos de mes parents. J’ai d’ailleurs rectifié un peu mes paroles de façon à ce que ce soit dépourvu de jugement parce que là encore, la même vérité se confirme. 
Ce n’est pas en jugeant l’autre qu’on s’élève mais en s’élevant soi-même au dessus des réactions psycho-émotionnelle de l’enfant en soi. 
J’ai offert la culpabilité ressentie, celle de l’enfant qui se reproche d’avoir donné l’impression de critiquer, de rejeter ses parents. 
Cette culpabilité s’est montrée après que j’ai senti de la peur alors que je pensais à appeler ma mère. J’ai été étonnée de sentir cette peur qui m’a obligée à aller aux toilettes. 
Puis en ressentant simplement cette sensation, les choses sont apparues de façon évidente, j’étais face à la peur de l’enfant. Et c’est vrai que j’avais peur de ma mère, peur de son apparence rigide, peur de sa rigueur. 
Mais cette peur, je refusais de la regarder en face tout comme la colère envers elle parce que d’autre part je me rendais compte qu’elle faisait son maximum pour nous donner un toit, pour nous donner de la nourriture et maintenir l’équilibre au foyer. Elle se sacrifiait pour remplir son rôle de mère et même si j’aurais préféré qu’elle soit plus présente, je ne pouvais nier qu’elle faisait sincèrement de son mieux selon les circonstances, au jour le jour.
Partagée entre colère et respect, retenant ces émotions par peur d’être injuste, je tournais en rond entre victime et sauveur. 




Bref une fois que tout cela a été vu et ressenti, peu à peu le recul porté sur ces sensations et pensées, m’a ramené dans le juste milieu. J’ai bien senti qu’en écoutant ma mère se confier, une part de moi se sentait honorée, adulte, reconnue, mais je n’ai pas nourri ce sentiment. Non pas qu’il soit infondé mais plutôt que c’est une des réactions de la victime en besoin de reconnaissance et en fait, ma mère ne faisait que partager la charge de souffrance que la situation lui fait vivre. 

Tout comme l’amour et l’estime de soi ne peuvent pas se fonder sur la destruction du bourreau, il ne peut pas non plus se nourrir exclusivement de la reconnaissance extérieure. Cela est cependant la conséquence de l’amour inconditionnel qu’on cultive en soi non pas dans l’attente de recevoir mais dans le désir de prendre en charge ses pensées, ses émotions, ses besoins essentiels. 
Quand on se prend en charge, on n’est plus un poids pour l’autre et l’unité qui se réalise en soi, l’amour qui rayonne de l’intérieur, suffit à répondre à ce besoin d’amour essentiel. Quand l’autre ne se sent plus obligé de jouer un rôle de sauveur envers nous, il peut se sentir perdu mais il se créé aussi un phénomène d’attraction parce qu’il sent cette énergie de paix, de confiance en soi.

Je sens bien que l’enfant en moi est encore dans l’attitude de mendiant vis-à-vis de ma mère, tant au niveau affectif que dans une aide financière éventuelle mais là encore, il m’a suffit de l’admettre et d’y voir une réaction conditionnée plutôt que de m’y identifier en luttant contre ce qui n’est qu’un réflexe, pour que cela cesse.

Reconnaitre et accepter sont des outils formidables parce qu’au niveau de l’énergie, cela ramène l’harmonie et nous libère des pensées émotions refoulées qui une fois exprimées ne commandent plus en coulisse.

Le fait de voir cela et de s’en vouloir, bloque le processus de libération parce qu’alors l’énergie tourne en rond. En ce sens la peur et la culpabilité, reconnues ou refoulées sont les énergies qui font que ce sont nos cerveaux limbique et reptilien qui gèrent notre vie. Alors même qu’on est conscient de cela, le fait de nier la peur, de vouloir la combattre, de nier et de rejeter la culpabilité, leur donne plus de force et c’est alors l’énergie du combat qui prédomine. Cette énergie qui nourrit le système de prédation, qui fait que l’orgueil se substitue à l’amour vrai de soi. Un amour de surface qui s’écroule à la moindre critique ou contrariété, à la moindre ride qui émerge, aux kilos de trop...

Je ne sais pas si je suis claire, compréhensible dans mon récit mais je n’ai pas envie d’y passer des heures. Cela peut sembler égoïste de ne pas se soucier de la façon dont seront perçues mes paroles mais là encore, ce blog est l’édition de mon journal intime. 
Il est à la fois un exutoire pour moi et en même temps le témoignage des pensées communes à tout humain qui veut se connaitre en toute transparence et en profondeur. Ce qui est caractéristique des rôles de victime de bourreau ou de sauveur, ce sont les pensées communes. 
Chaque rôle a le même mode de pensées, les mêmes croyances et réactions. 
C’est cela qui permet de reconnaitre le rôle et de pouvoir s’en libérer simplement en reconnaissant le caractère stéréotypé de la pensée. Et la façon systématique de refouler les émotions dites négatives. C’est le signe que nous portons des blessures et que nous vivons à travers des rôles, identifié au personnage qui se sent impuissant et coincé. 

Pourtant, le seul fait d’apprendre à observer ce qui se passe en soi nous permet de comprendre et de distinguer qui nous sommes en vérité, au-delà de ces rôles. De comprendre le noyau de notre être et de voir que tout ce qui gravite autour, c’est de l’énergie contrainte, bloquée, des systèmes qui ne demandent qu’à être éclairé et lâché au profit de l’amour, de l’ouverture.




L’idée que la méditation par la respiration profonde soit un apport en oxygène permettant de donner de l’énergie au néocortex siège de l’intelligence, la capacité d’innover, de s’adapter, de surmonter les épreuves et de prendre du recul sur les faits, est venue aussi comme une évidence. 
Le souffle donne un coup de balai aux idées reçues, nettoie le mental de ces pensées répétitives et formatées, conditionnées. De même l’instinct de survie qui amène trois réponses possibles, la fuite, l’agressivité, la paralysie, nous renvoie aux stratégies employées par les trois rôles de victime, de bourreau et de sauveur. Le lien qu’on peut faire entre ces réactions et les rôles, en montre le caractère instinctif, inconscient, conditionné.
La victime cherche généralement la vengeance en espérant que cela lui rendra son intégrité, l’estime de soi, mais elle reste prisonnière du rôle et de la souffrance qui en plus va amplifier par ce confinement et le fait de nourrir perpétuellement cette blessure et ce rôle par les pensées de victime, par des plaintes et des jugements.

Bon je sens que je vais devoir accueillir les énergies du sauveur ou au moins lâcher prise au niveau mental afin que les émotions refoulées puissent s’exprimer. Pour le moment la sensation d’un bouillonnement intérieur indescriptible se manifeste en moi. Je ne force rien, je laisse venir…je note que les sensations physiques sont confuses mais dépourvues de souffrance...

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr