Lydia Féliz |
Quand on
a souffert, peu importe la raison, le degré d’injustice, de rejet, d’abandon,
de trahison ou d’humiliation qu’on ait subi, ce qui en mesure l’intensité,
c’est la façon dont nous l’avons vécu, encaissé, traduit et les séquelles que
nous en gardons. Il n’y pas de hiérarchie dans la souffrance ni d’ailleurs dans
la valeur d’une personne. A l’image du monde qui se dispute pour savoir quel
est le peuple qui a le plus souffert et donc qui mérite la plus grosse réparation, ce qui est
vécu à l’intérieur, peut être estimé par celui qui l’a ressenti dans sa
chair.
La seule
chose certaine, c’est que nous pouvons guérir par nous-même. Je dis bien par
nous-mêmes. Lorsque nous cessons de définir les différents aspects qui nous
composent en terme de mauvais, de bon ou de meilleur, nous sommes dans
l’illusion et nous nous privons de la joie qu’apporte la décision de vouloir se
prendre entièrement en main. Littéralement.
Je viens
de m’adresser à ces parts intérieures de façon sincère en les considérant comme
des aspects valables et légitimes, dont je ne peux me défaire parce
qu’ils sont moi toute entière.
La souffrance vient de la lutte permanente, du
fait qu’en rejetant un des aspects de notre être, peu importe ce qu’il
est, nous reproduisons les mêmes scènes que nous avons subies et qui nous
maintiennent encore aujourd’hui dans la souffrance.