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10 Ce matin, je me suis réveillée après sept heures de sommeil ininterrompu
avec la simple joie d’être juste en vie. Je me suis fait une belle trouille
hier soir en constatant que je crachais du sang. J’ai été étonnée de ne pas
être envahie par la peur bien qu’elle ce soit tout de même manifestée. J’ai
tout confié à la source comme j’en ai pris l’habitude et je crois que c’est la
stupéfaction qui l’emportait sur la peur.
Déjà, je ne suis pas restée coincée
dans les pensées de condamnation, d’accusation et l’idée de mourir ne m’a pas
angoissé plus que ça. Par moments des pensées me ramenaient vers des
personnages de l’histoire qui ont été tuberculeux. Des personnages dont la vie
a été racontée dans des romans et qui représentaient une part de leurs
contemporains. J’ai toujours considéré les romans comme des miroirs de la
société et ces pensées démontraient une forme de détachement vis-à-vis de ma propre
histoire.
Bien que j’aie un peu dramatisé, mais ça, je m’en rends compte avec le
recul qu'il fallait le vivre intensément pour choisir de sonder mon cœur et mes
profondeurs, finalement le bilan est plutôt positif. Et le potentiel de la dramatisation dans son aspect énergétique "positif", c'est la passion. Reste à équilibrer les choses, à laisser le cœur harmoniser l'ensemble pour qu'émerge la joie pure et simple.
Ce
qui ressortait surtout, c’était la tristesse de penser que peut-être mon corps
physique n’en pouvait plus, même qu’il ne m’aimait plus. La souffrance venait
plus de la peur du rejet ou que cette histoire d’amour toute récente s’arrête
là alors que je commence seulement à vouloir habiter pleinement mon corps
physique et maintenant que je me sente de plus en plus à l'aise « chez moi ».
Ça peut sembler insensé de percevoir son corps physique comme un ensemble d’éléments, de cellules conscientes et autonomes mais cette sensation est bien réelle. Et depuis que j’apprends à comprendre les messages de l’âme, qu’elle m’adresse entre autres, au travers de symptômes, ou en d’autres termes depuis que j’écoute mon corps et lui parle ou lui répond selon l’élan du cœur, l’idée qu’il soit conscient et autonome devient une évidence.