Sergio Vassari |
Le réveil a été enfin plus matinal que ces derniers jours
et je sens la différence. Je suis beaucoup plus alerte ! Une idée m’est
venue comme une évidence alors que je commençais à penser à mon rendez-vous
avec l’assistante sociale. Le fait que je ne sache pas vraiment ce que je veux,
que je n’aie pas vraiment de rêves et qu’il me faille encore mieux me connaitre
pour le savoir.
Si je regarde la question de près, beaucoup d’envie que j’aie
eues étaient des réactions à l’environnement, très souvent une marginalisation
désespérée plus choisie par la difficulté à m’identifier aux rôles prédéfinis,
qu’un élan personnel venant du cœur.
Ainsi jusqu’à maintenant, c’est le
contraste qui m’a poussé à aller dans un sens plutôt que dans l’autre, comme
tout le monde, j’agissais par comparaison pour suivre ma route: Je ne veux pas faire ça donc je vais
plutôt faire ça.
Mais il me semble que ça soit un mauvais calcul parce qu’au fond,
c’est une peur ou un besoin qui motive et pas la passion véritable qui nait de
l’intérieur. Idem quand j’étais enfant, je voulais créer un parc pour sauver
les chiens abandonnés. Cette idée venait du fait que j’aime les chiens et
j’avais été émue d’en trouver quelques uns et de pouvoir les sauver. C’est comme si je
me sentais redevable de tout l’amour qu’ils m’apportaient, cet amour qu’aucun
humain de mon entourage ne savait me donner comme j’aurais aimé le recevoir. Je
précise bien « comme j’aurais aimé » parce que chacun donne ce qu’il
a et de la façon dont on lui a appris à transmettre. Ma mère montrait son amour
en allant bosser tous les jours, comme un sacrifice consenti et normal puisque
tout le monde vivait de cette façon. Les hommes, les pères qui s’en allaient
défendre la patrie en donnant leur vie, les mères de leur côté sacrifiaient
la leur, leur ventre, pour élever une progéniture et ainsi se sentir adultes,
reconnues, intégrées, grandes, utiles, productives, donc « normales ».