Ce
matin, je me suis recouchée après un premier réveil à 5h. Couchée à minuit, ça
faisait un peu juste. Mon corps physique est en plein bouleversement. Entre le
sevrage des médicamentes, les règles et les énergies déployées par les
éruptions solaires, ça déménage à l’intérieur. Le coup de fil de ma sœur, hier
soir, a été amical et pour une fois, il n’y a pas eu de friction. La relation
avec elle n’est pas toujours facile à cause de notre enfance commune et le fait
qu’elle ait reporté sur moi, à l’époque, toute sa colère, son incompréhension
face au comportement de mon père, fausse souvent nos rapports actuels. Sa
culpabilité et ma difficulté à me faire respecter compliquent sérieusement
notre vie d’adulte. La façon dont je suis grandement affectée par la critique,
vient de cette période de ma vie, dans la relation avec ma sœur. Enfant, je lui
pardonnais, du moins je n’avais pas d’agressivité par ce que je sentais qu’elle
se vengeait, qu’elle libérait sa charge émotionnelle de cette façon. Tout comme
je "pardonnais" aussi le comportement de mon père que je sentais venir aussi d’un
besoin de vengeance. Ce n’est que bien plus tard que j’ai su qu’il avait
lui-même été abusé et ce que mon ressenti d'enfant, était bien réel.
Là,
le côté positif de cette expérience, m’apparaît évident. Non seulement ce
trauma et la façon de ma famille de se comporter à mon égard, m’ont poussés à
chercher un sens à cette vie et donc à le trouver, à reconnaître mes propres
origines divines mais en plus, tout ce que je ressentais enfant, me montre que
j’ai la capacité innée, à "lire" en l’autre, à me mettre à sa place et
ainsi à pouvoir pardonner facilement. Le problème c’est que j’ai encore du mal
à me pardonner à moi-même.