5 02 2023 L’année 2022 a été folle, les mises à jour et les prises de conscience, les remises en question, les émotions à fleur de peau, les moments de paranoïa, m’ont amené à ressentir les blessures de rejet, d’injustice, de trahison et d’abandon
Puis on s’habitue aux vagues, au ressenti, aux émotions qu’on bloquait, on ne colle plus d’étiquettes même sur ce qui est vécu, on s’attache moins à la logique
Je ne vais pas résumer ici, toute une année de découverte, d’intimité et de confiance grandissante entre tous les aspects de l’être
Le retour au centre, le fait de prendre l’habitude de se centrer n’a pas été facile puisque tant qu’on vit l’émotion, on ne peut pas raisonner en dehors des concepts habituels et ce simple réflexe a demandé des mois à s’installer
Je suis passée de la théorie à la pratique et la phase de détachement est encore en cours. Davantage de souplesse, de confiance en la vie, après avoir observé ce qui remontait à la surface
J’ai vu les limites, les croyances fondées sur le sentiment d’indignité et au plus fort des remontées émotionnelles, le misanthrope intérieur qui ne voit que l’aspect négatif et dramatique des choses, puis la reconnaissance et l’intégration de cet aspect de soi conditionné par le besoin d’être aimé. Ce misanthrope qui s’exprime à travers la critique, le jugement, la voix du rabat joie tout comme celle du censeur. Celui que je vois aussi s’exprimer chez ceux qui veulent manifester le meilleur d’eux-mêmes, qui ont besoin de viser la perfection, de voir le monde évoluer pour se sentir approuvé et pour valider le concept d'ascension. Des désirs qui ne m’appartenaient pas vraiment et un corps physique qui ne dépasse pas les 40kg
Mais au lieu d’être paumée ou d’avoir cette impression, c’est plutôt la sensation d’avoir encore intégré davantage de lucidité/lumière et un sentiment de joyeuse anticipation alors même que je n’aie aucune idée de la suite
La perte de repère de l’année 2021 a été poussée à son comble au décès de ma mère que je n’aie toujours pas digéré ni même accepté et lors d’un entretien avec une conseillère financière qui m’a carrément menti et plongé en pleine confusion
Il m’a fallu plus de six mois pour retrouver clarté, stabilité et la confiance en la vie
Je continue d’observer tout ça, de me poser pour respirer en profondeur, jusqu’à trouver la paix et le calme mental
Le misanthrope s’est manifesté quand j’ai constaté les mécanismes récurrents des schémas de pensée sado-maso, fondés sur le besoin de performer afin de combler le manque d’amour de soi et le sentiment d’indignité. Comment la victime s’appuyait sur la voix du juge tout comme le sauveur et en ce sens le retour au point zéro, à la vision neutre, est devenu quasiment un réflexe
J’ai pris conscience aussi qu’on se créé son propre enfer en nourrissant les jugements, des pensées sombres qui nous reviennent en pleine poire, amplifiés et sentir comment le fait de lâcher prise, de ne plus s’attacher à rien, rend libre
Tout
ce que je « savais » en théorie a été expérimenté, l'est encore
Le plus difficile a été de se détacher des pensées de victime parce qu’il y a comme une accoutumance rassurante à ces structures psychiques
Puis je crois que je me suis trop attachée à la petite Lydia tellement je l’ai personnifiée. Au début de l’introspection, c‘est une bonne chose de projeter l’image de l’enfant qu’on a été afin de dialoguer avec mais le risque de sur-identification grandit à mesure qu’on porte le focus sur les souffrances passées
Puis il y a eu aussi la vision des nombreux paradoxes internes qui ont justement donné corps au misanthrope intérieur et qui dans l’accueil, changent de face, d’apparence, montrant la dynamique qui poussent aux extrêmes de la dualité afin de revenir à l’unité, comme des occasions de se centrer et de laisser décanter pour en avoir une vision claire
J’ai pu voir comment le mental peut manipuler ou donner cette impression puisque les mécanismes psychiques sont inconscients. Comment il peut fayotter dans la prière, lutter contre les réactions qu’il juge primaires, comment il est soumis au refoulement émotionnel et aux stratégies automatiques sur lesquelles il n’a que le pouvoir de lâcher prise.
Au début, il n’est pas conscient de ce qu’il considère comme un simple pouvoir mais quand il en perçoit les conséquences multiples, il gagne en confiance et il fait de l’accueil un jeu. Parce qu’évidemment, le cerveau binaire a une vision des choses très simpliste et quand il entend parler de pouvoir, de souveraineté, il se fait des films tous fondés sur la capacité de contrôler la vie finalement
Bien que je ne sois pas attirée par la magie qui de mon point de vue revient à manipuler les énergies, et ce, qu’elle soit dite « noire » ou « blanche », ça reste du bidouillage dangereux qui ne fait qu’amplifier le mal-être parce qu’on ne peut pas contrôler la vie. Ni les émotions, ni les pensées, ne sont choisies, elles émergent comme si le cerveau secrétait ces objets en mode automatique
Ne rien accrocher, ne rien figer dans la matière, voilà où j’en suis et ça facilite drôlement la vie à mesure qu’on acquiert plus de souplesse d’esprit
Les définitions de l’amour, sont épurées et ça devient juste « ne pas s’attacher aux jugements », être neutre. Là aussi, c’est délicat parce qu’ils nous aident à reconnaitre nos réels besoins, nos valeurs, au-delà des conditionnements familiaux et sociétaux mais en général, pour le cerveau binaire, qui a une vision radicale, ça veut dire : rejeter toute forme de jugement
Il m’a fallu pas mal de temps pour comprendre que l’âme ne m’obligeait à rien mais qu’elle invitait justement à revoir nos croyances tout comme les remontées émotionnelles nous invitent à revenir au centre
Quand les évènements s’enchainent, on ne peut plus rien gérer et dans un sens c’est une chance mais le réflexe premier, c’est d’y voir un obstacle, une épreuve même ce qui a tendance à renforcer la résistance à ce qui advient.
Puis c’est avec le recul qu’on se dit que tout ça nous a appris beaucoup et notamment, le fait qu’on ait très peu de libre arbitre. Il se situe dans la façon dont on observe, depuis quel espace intérieur et c’est ça qui permet peu à peu de se détacher de la vision et des réactions binaires habituelles. En observant les pensées binaires, j’ai appelé le cerveau binaire, mister Bean tant il est spontané et maladroit dans sa naïveté, inconscient des conséquences de ces actes. Il faut dire que dans mon système, quand l’enfant blessé est activé, c’est l’ado rebelle qui le défend et j’ai essayé de lutter en vain contre ça jusqu’à y voir une forme de solidarité
Je continue de parler aux corps qui composent cette entité humaine et note la différence entre une adresse machinale et une confidence intime partagée
Maintenant, je m’adresse même aux organes et aux cellules mais ça se fait spontanément tout comme des gestes de soins par moments
Quant aux visions, il y a toujours un doute quant à leur validité et dans la plupart des cas, ça vient des profondeurs de l’inconscient. Les images symboliques tout comme les voix de sagesse, proviennent de différents espaces internes
Je résonne encore avec les messages des Arcturiens et leur vibration m’élève
Je ressens une forte proximité avec leur discours et même une sorte de familiarité mais n’en fait pas non plus une quête, je laisse venir
Suivre l’enthousiasme, honorer l’envie de glander tout comme l’élan à agir, accepter d’en être là où j’en suis, c'est-à-dire sur un vaste chantier en reconstruction, facilite l’élévation vibratoire, la paix et le bien-être
Je ne cherche plus à donner du sens à tout prix à ce qui est vécu ou perçu
Je simplifie au maximum l’approche émotionnelle, le retour au centre et le fait de savoir aussi que la pensée génère l’émotion, permet un lâcher prise plus rapide
Je ne change rien dans la matière mais continue d’observer et d’apprendre à le faire depuis le point zéro qui ramène à l’équilibre psycho-émotionnel
Peu à peu, la vision de ce qui était perçu comme problématique, est perçu sous un nouveau jour et des idées émergent en conséquence.
Je m’ouvre un peu plus aux autres sur le terrain et redécouvre les bienfaits des interactions. Mais pour ça, il a fallu accepter l’effet miroir négatif, reconnaitre que c’était l’occasion d’accueillir les pensées, les émotions et les résistances liées aux rôles de victime et de sauveur.
Je suis étonnée et ravie de rencontrer des personnes qui me renvoient une image pacifiée de moi-même et je peux aussi voir que la comparaison n’est pas toujours négative. J’étais arrivée à un tel rejet de l’humain du fait d’avoir été replongée dans les blessures que je pensais guéries, d’avoir été complètement dépassée par les évènements, que la colère envers l’âme, la vie, a été exprimée sans complexe
Puis une fois calmée, j’ai vu la trame évolutive des choses, le fait que cette succession d’évènements forts m’ait obligée à lâcher prise totalement
Il y a eu tant de chocs émotionnels depuis le décès de la chienne en l'été 2019 que j’ai été entrainée dans une spirale descendante durant trois années. Le décès de ma mère le 24 décembre a été un choc que je n’aie pas encore intégré bien que j’aie dû, par la force des choses, me préparer à cette éventualité que je rejetais complètement. En effet, la voir perdue sur un lit d’hôpital, le regard hébété, alors qu’on lui mettait une couche a été un choc violent que je digère à peine alors que c’est arrivé en 2021. J’observe comment le système se protège de certaines images chocs et à mesure que je me familiarise avec l’émotionnel, que j’apprends à me laisser traverser, je suis épatée par l’efficacité du processus bien que ce soit encore flou.
La façon dont le centrage est bénéfique avant toute interaction est maintenant reconnue et admis par le système de survie parce que ça change tout
Le misanthrope est apparu tandis que j’observais les mécanismes de survie à l’œuvre en me disant que ça n’était pas possible de le contrôler et même de le changer. Une phase sombre qui n’a pas duré parce que ce système de survie a finit par prendre confiance en ma capacité à être présente et maintenant on se parle directement, je ne l’invalide plus et c’est énorme
Je peux voir en lisant juste les titres de certains messages spirituels qu’ils sont attachés à la dualité, à la lutte envers les méchants, les forces obscures…
Et les amis, on se créé son propre enfer en nourrissant des pensées duelles
Pointer du doigt les coupables, vouloir qu’ils soient punis, c’est l’apanage du juge intérieur maitre de la dualité qui nous fait vibrer sur ces fréquences duelles et conflictuelles sans pour autant résoudre ou changer quoi que ce soit, dans la matière
Je vois une psy depuis fin novembre de l’année dernière et ça fait du bien même si ça n’a pas été évident d’oser appeler à l’aide. Il a fallu que j’en arrive à un stade de paranoïa tel que je m’étouffais littéralement peinant même à parler au téléphone
Puis au deuxième rendez-vous, je suis tombée la veille sur une conférence titrée « les déconvertis de la psychanalyse » me conduisant sur cette chaine, à une rencontre entre psychologues expliquant ce qu’est la TTC et la dernière génération de ces thérapies comportementales et cognitives appelé l‘Act, thérapie de l’acceptation et de l’engagement. J’ai été rassurée de voir que je n’étais pas si bête puisque j’en arrive aux mêmes conclusions que ces personnes ; la résilience passe par la pleine conscience et l’acceptation, le fait d’observer dans le détachement
Et oui, ça s’apprend ou ça se réapprend mais en conscience puisqu’enfant, on est dans cette approche de fait et les réactions de l’entourage à notre expression émotionnelle vont conditionner notre attitude envers celles que les autres ne veulent pas voir
Bien que je sois à l’aise avec la psy puisque je peux être vraie sans crainte, je n’arrive pas à exprimer les émotions. J’arrive à peine à pouvoir pleurer le décès de ma mère quand je suis seule chez moi alors face à une inconnue, j’ai des doutes
Un truc pas évident non plus c’est d’accepter le paradoxe des visions si différentes qu’on peut avoir d’une même situation selon d’où on observe. Au début, l’écart semble vertigineux puis à mesure qu’on ramène tout au point zéro, apparaissent un ensemble de structures cohérentes et partenaires.
Du point de vue linéaire, la vision semble être ; une année de perdue à tâtonner, glandouiller et flipper et d’un point de vue plus juste et réel, une année de travail intense, d’observation pointue, de découverte, de moments intenses, profonds et révélateurs, de changements puissants, de détachements salvateurs, de visions, d’échanges, de dialogues internes sincères, d’apprentissage, d’ouverture
Une connaissance de soi approfondie mais en même temps troublante parce qu’en se dépouillant du faux, il reste une seule certitude, ça n’est que le début
C’est comme si j’avais appris à traverser mes propres schémas, conditionnements pour me retrouver nue. Mais ça ne crée aucune angoisse, c’est plutôt une sorte d’excitation à partir à l’aventure, à improviser, à se laisser porter et surprendre par la vie
J’ai trouvé et développé mes propres outils de centrage, d’ancrage et de concentration à travers le dessin par exemple. Parce que c’est clair que la sphère mentale est immense et si on se laisse intimider par les croyances, les conditionnements, par les pensées automatiques, si on les croit, on projette tout ça dans l’air et ça nous revient amplifié donnant l’impression d’un cycle infernal dans lequel on peut se croire enfermé
J’ai
surtout pris conscience de la force des croyances, du pouvoir psychique et de
la perfection de ce que nous sommes. La capacité du cerveau à manipuler les
choses, à les interpréter selon ses modèles pré-établis, à se faire des films,
à projeter sur l’écran du mental et en direction de l’extérieur, ce qu’il porte
et n’aime pas, ce qu'il rejette
Tout ce qui révèle autant la puissance du focus que l’impersonnalité des rôles qui du coup montre l’illusion de ces schémas de pensée, des mondes projetés par le binaire aussi. L’automatisme du refoulement émotionnel et l’effet expansif de l’accueil.
Ma vision du système émotionnel est plus positive qu’avant et même si j’ai compris qu’elles participent à la manifestation de la réalité, j’évite de tomber dans le piège des pensées positives ou la volonté de m’attacher à celles qui font du bien puisque dans la dualité chaque chose est livrée avec son contraire
Au centre, tout se place naturellement sans qu’on n’ait à intervenir, juste respirer en profondeur et observer la magie du vivant opérer
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blog : https://lydiouze.blogspot.com/ Photos privées, merci