lundi 14 novembre 2022

« Avoir le courage de demander de l’aide »

 



Comme je l’ai dit plusieurs fois, je suis sur un parcours de résilience et j’aimerais partager une expérience au sujet de la gestion émotionnelle

Quand j’ai écris l’article « joyeuse renaissance à tous », j’étais dans le déni total de me souffrances suite au deuil de ma mère que j’ai essayé d’aider en vain, après une année de stress, de pression et de suspens quant à son état de santé

Je me doutais bien que d’être en sa présence, ferait remonter de vieilles douleurs refoulées et je pensais assumer cela par l’accueil mais la suite des évènements m’a montré que je ne maitrisais pas cette approche et au lieu de demander de l’aide, j’ai glissé peu à peu dans l’enfermement, la paranoïa et j’ai été en mode « enfant blessé » pendant plus de six mois, incapable de réagir, avec un environnement devenu anxiogène, j’ai perdu les pédales et porte maintenant le poids d’une culpabilité difficile à supporter.

Quand on est profondément blessé, il faut demander de l’aide, c’est maintenant clair mais quand on a un inconscient gardien et sur le qui vive, difficile de faire la part des choses

J’ai essayé de me joindre à des groupes mais ça va bien pour l’intellect et encore tout dépend vers qui on se tourne. Je pensais que la spiritualité m’aiderait à discerner mais quand l’émotion submerge, la raison est floue et ça devient une fuite

 

Comprendre intellectuellement des notions spirituelles est dangereux parce qu’on pense maitriser alors qu’on est dans le contrôle sans même le voir

Surtout quand on a été victime parce qu’on se tourne vers la foi comme si elle allait tout combler, avec un terrible besoin de réparation qu’on attend d’en haut mais peu à peu, on s’enferme, on se blinde et on se cache derrière ces connaissances, on fuit dans la lecture de messages dits spirituels, de beaux idéaux qu’on poursuit bien souvent aveuglément tant c’est effrayant de faire face à ses peurs. Alors quand il s’agit de faire face à ces ombres on observe des choses qui ne nous plaisent pas, qui nous effraient et on a vite fait d’occulter parce que la victime qui passe au rôle de sauveur pour trouver un équilibre, fuit son état du moment et ne montre aux autres que ce qui la valorise

Toutes les choses que je ne voulais ou ne pouvais pas voir ont ressurgi avec tant de force que ça m’a sidérée et je n’ai pas été capable de le gérer seule

Au moment du décès j’ai appris à consoler la petite Lydia mais quand une suite d’évènements perçus en mode « enfant victime », ont survenus, j’ai pété les plombs et fait n’importe quoi, compris tout à l’envers.

Je n’ai évidemment rien compris de ce que j’avais vécu et je commence à peine à retrouver du sens et un peu de confiance. J’en saurais plus avec la psychologue que j’aie contacté parce que ça n’est vraiment pas évident à vivre

Le manque d’ancrage, la solitude et l’isolement, de nouveaux voisins bruyants alcoolisés, tout pour retrouver le contexte de l’époque des blessures et en théorie, accueillir, guérir ces blessures mais j’ai été sidérée et donc submergée, confuse, d’où ce  conseil que j’aie envie de partager, c’est d’avoir le courage de demander de l’aide

Avec un peu de recul, je vois que mon attitude était comme un appel au secours

Je n’ai pas su gérer les vagues d’émotions qui se sont accumulées et la confusion s’est installée jusqu’à maintenant où je retrouve un peu la raison

C’est sûr que les étiquettes qu’on se donne nous conditionnent et bien que je parlais d’unité et d’ombre à oser accueillir, que je ne me considérais pas comme « une lumière », je m’appuyais sur ce que je pensais être ma force, la conscience. Mais là encore de quelle conscience parle-t-on ?

Tout s’est emmêlé et je me suis mise dans une situation dont je suis incapable de savoir quelle en sera l’issue tellement je suis encore choquée

J’ai délaissé mon journal intime pendant quelque temps parce que m’occuper de ma  mère était la priorité et c’est maintenant que je vois que c’était effectivement très utile pour pouvoir faire la part des choses

Dans la quête d’autonomie affective et de sens, on a tendance à croire qu’on est capable puisqu’on est complet, entier et donc possiblement autonome

Quand en plus on a vécu des expériences dites spirituelles on a vite fait de se croire tout puissant et de tomber dans les pièges les plus grossiers. L’enfant victime en soi a besoin de réparation, de justice, de sens, de sécurité. Mais ça se passe en coulisse, sans qu’on s’en rende compte et on le voit seulement après que ça nous ait explosé en pleine face.

« Tant qu’on s’identifie aux émotions on est manipulées par elles »

Ce genre d’affirmation traité en mode binaire et inconscient, ça donne ; il faut contrôler encore plus les émotions pour ne pas être manipulé

La difficulté avec les blessures non guéries c’est qu’on les perçoit quand l’enfant en soi est en réaction mais c’est souvent trop tard parce qu’alors on a la hauteur de vue d’un enfant pour qui tout est perçu comme gigantesque vu sa taille et sa capacité de raisonnement

Puis en apprenant à observer, on découvre des choses qu’on ne voulait pas voir, des émotions qu’on ne voulait pas ressentir et ça a tendance à nous embrouiller de constater qu’on capte plusieurs voix ou que nous sommes multidimensionnels

Là aussi la définition de ce terme est floue pour le cerveau binaire qui va se faire des films et faire ressortir uniquement le côté attractif qu’il perçoit dans un concept, une situation, pour ne pas sentir la souffrance. Pourtant j’arrivais à faire la part des choses jusqu’à ce que tout explose. D’où l’impression de gérer les choses.

C’est exactement ce que j’ai vécu en décembre dernier au moment du décès de ma mère où j’ai retenu seulement la vision élargie de l’observateur tellement c’était douloureux et je me suis accrochée à cette vision afin de ne pas sentir la souffrance. Ce sont semble-t-il des réflexes de survie que je ne vois que maintenant

On a beaucoup parlé de loi d’attraction comme si c’était une baguette magique mais les choses sont à la fois plus complexes et simples, d’où la difficulté parce que dans l’observation, on voit des paradoxes stupéfiants qui nous poussent à croire que l’humain, le binaire, l’inconscient, la matière sont des aspects inférieurs qu‘il faut abattre. La victime construit sa personnalité « en opposition à » et de réaction en réaction, elle s’enferme dans le monde mental/astral qui devient un enfer

Je ne me suis jamais présentée en maitre, loin de là et je constate maintenant les erreurs de perception, la confusion, les croyances d’enfance qui filtrent tout.

Seulement comme la victime s’appuie sur la voie du juge intérieur, elle gagne l’estime de soi par la comparaison, la valorisation en rabaissant l’autre, le besoin d’avoir raison…sans qu’on s’en rende compte et quand on en fait le constat, tout notre système de croyances s’écroule et on est perdu. On voit que l’amour de soi se fonde sur le faire et le paraitre, on découvre tant de choses qui pour le binaire sont considérées comme négatives que l’estime de soi en prend un coup

Dans ce désir d’unité intérieure (qui est déjà là de toute façon) on se perd, on perd ses anciens repères, on sort de sa zone de confort par force et on est encore plus perdu, le dialogue intérieur fini par rendre encore plus confus au risque de perdre contact avec la réalité, celle qu’on ne veut pas voir comme l’envie de partir

D’où la nécessité de savoir demander de l’aide, d’avoir le courage de le faire parce que pour le cerveau binaire, c’est perçu comme un échec étant donné qu’il croit gérer convenablement les choses. C’est la même chose pour la santé, la victime qui rejette la matière afin de ne plus sentir les douleurs, porte la culpabilité de son agresseur et ne s’en rend pas compte et quand ce corps est malade, elle se sent coupable. Elle est tellement dans la souffrance et la confusion qu’elle culpabilise systématiquement d’où le besoin de vérité, de clarté, de spontanéité

C’est devenu tellement complexe à l’intérieur et la culpabilité que je redoutais de ressentir, est maintenant bien là au point que je demande assistance auprès d’une psychologue pour enfin pouvoir parler de tout ça à quelqu’un de neutre

Pour le binaire c’est un échec et pour d’autres aspects intérieurs, c’est enfin la libération de ce qui était profondément enfoui et ce paradoxe créé la confusion en soi

Je persévère dans la communion, la reliance silencieuse du cœur

Oui nous sommes multidimensionnels, oui nous sommes traversés par l’énergie de vie, notre chakra du cœur est le lieu de paix mais quand il y a des blessures profondes ça complique les choses et on a tendance à interpréter les choses en mode duel et défensif. Comme le binaire a intégré de nouvelles données, il ajuste ses stratégies et on a l’impression d’être manipulé de l’intérieur parce qu’il réagit selon ce point de vue duel. Déjà ça, c’est un signe qu’on est identifié aux peurs mentales

Je n’arrive même plus à écrire sans être dans la justification

J’avais constaté parce que pris en pleine face que je portais cette culpabilité née du sentiment d’indignité et je pensais naïvement que le voir suffisait mais ça n’était que le début

Si vous souhaitez partager ce texte, merci de mentionner le nom de l’auteur : Lydia Féliz ainsi que l’adresse du blog : https://lydiouze.blogspot.com/ Photos privées, merci