21 01 Elle est où la justice ? Elle est où la puissance de l’amour ? Elle est où l’âme et qu’est-ce qu’elle fout ? Elle est où la joie d’être ? Des questions légitimes pour l’enfant en soi qui restent ouvertes pour la plupart mais qui déjà révèlent la soif de liberté, de justice et d’équité.
La justice elle est dans cet accueil, cette écoute des peines et incompréhensions légitimes de la petite Lydia. La puissance de l’amour est dans cette ouverture, cette transparence, cette écoute bienveillante qui reconnaît la légitimité de ces questions même si toutes les réponses ne sont pas encore résolues.
Mais déjà, laisser l’enfant en soi s’exprimer, c’est reconnaître sa légitimité et son rôle essentiel, c’est vivre libre et comprendre ce que signifie réellement cette liberté. L’enfant est par nature, ouverture, désir de communiquer, innocence et donc capacité à voir les choses sous un angle nouveau, capacité à innover, à changer, il offre une nouvelle énergie précieuse. Il est un souffle d’oxygène pour les neurones fatigués, une bouffée d’air frais dans les structures sclérosées, une légèreté dans la façon d’aborder la vie, il est la porte qui ouvre sur les royaumes du cœur.
Mais quand cet enfant a été meurtri, quand il a été bâillonné, quand il a dû taire son ressenti, subir l’injustice, il a besoin d’être enfin entendu, reconnu et aimé sans conditions. Alors tant qu’on est dans le déni, on perpétue la souffrance, on continue de le censurer de lui faire subir l’injustice, le rejet, une forme de trahison.
Devenir conscient de cela permet de changer son attitude envers les pensées obsessionnelles et surtout vis-à-vis des émotions qui ont été refoulées. Parce que c’est l’énergie de l’enfant qui veut partager son être et ses énergies particulières.
C’est clair que pour imaginer que c’est possible de le guérir, il est nécessaire de savoir qui nous sommes vraiment, d’aller au-delà de l’image, de l’apparence, de percevoir le mental, l’émotionnel et le corps physique comme des partenaires, des extensions de la source possédant tous ses attributs. De réaliser que nous sommes l'observateur neutre.
La capacité de créer est autant portée par l’énergie du désir que par cet enfant intérieur qui devenu l’aspect de soi à chérir, parce qu’on en reconnaît la valeur, parce qu’on apprend à l’accueillir et à l’aimer sans conditions, va nous aider à prendre conscience de notre capacité à être ses parents aimants et bienveillants. On va comprendre aussi ce que veut dire être parent et aimer sans conditions. On saura que l’enfant demande de l’attention de l’écoute, du respect dans ce qu’il est et que le meilleur que nous puissions lui apporter c’est notre attention, notre présence et la confiance qu’il peut avoir en nous.
Constater qu’on crée dans des schémas répétitifs d’action/réaction amène à incriminer l’inconscient et le mental et à vouloir changer. Mais il manque un partenaire, une énergie essentielle dans ce processus intérieur. On a peur de nos réactions, on veut à tout prix préserver les apparences, on s’interdit les réactions violentes, on a peur de découvrir les souffrances de l’enfant en soi, ce qui est aussi légitime et humain. Pourtant, quand on décide d’accueillir les émotions refoulées, on constate seulement toutes les stratégies d’évitement, de fuite, la façon dont l’expression de cette souffrance et de ces incompréhensions est censurée même quand on se sent prêt à les aborder.
J’en suis à ce stade où je vois les mécanismes de censure s’enclencher automatiquement mais c’est aussi là que j’ai pris conscience du caractère protecteur et donc bienveillant de l’inconscient que je perçois de plus en plus comme le partenaire de l’âme. Ce qui valide aussi l’idée que tout changement commence dans le mental/Inconscient par la transformation des images, des représentations du réel, de l’environnement. Et cette transformation se réalise ou se finalise dans le ventre, siège de la création mais aussi des émotions refoulées.
L’écoute des pensées de l’enfant en soi et la reconnaissance de l’observateur neutre dans ce processus, c’est repérer les schémas de pensées dont sont issues les croyances et conditionnements et c’est de fait une forme de détachement.
Puis quand on est bien ancré dans ce positionnement, on est prêt à laisser les émotions refoulées surgir sans entrave. On ne les projette plus vers l’extérieur dans ce schéma de réaction où la charge est devenue tellement insupportable qu’elle finit par exploser, on s’autorise à les vivre pleinement.
Mais là encore, il s’agit d’une décision qui n’est que le début du processus parce que les mécanismes de protection de l’enfant en soi continuent d’agir mais plus à notre insu. On le voit et on commence à percevoir la bienveillance de ces mécanismes parce que même quand le mental se sent prêt, les protecteurs veillent à préserver l’intégrité de l’enfant.
C’est cette situation qui m’a amenée à percevoir d’une toute autre façon cet inconscient qui finalement contient tous les potentiels et qui a une vision élargie des choses, des corps, des capacités du moment.
Maintenant que la confiance est installée entre la partie consciente, le mental et l’inconscient, déjà, la paix est plus durable parce qu’il n’y a plus de lutte interne. Il y a plutôt la reconnaissance d’une intelligence supérieure dans le sens où son point de vue est beaucoup plus large que celui du mental puisqu’il tient compte de tous les aspects de soi, mesure l’intensité du désir, évalue les prises de risques, la capacité d’accueil de l’individu mais aussi la portée des égrégores et de l’inconscient collectif, à chaque instant.
Il/elle sait aussi la capacité de l’individu à faire face à la réalité intérieure, à intégrer la lumière de la source, sa puissance qui peut être aveuglante. La vérité toute crue d’un seul coup peut faire très mal et amener l’individu à se renfermer encore plus.
La capacité d’accueillir est la capacité d’aimer, d’entendre, d’honorer la vulnérabilité, la sensibilité, l’innocence de l’enfant. Mais là aussi, la façon de considérer l’amour est observée depuis le manque supposé et selon une représentation à travers l’amour romantique alors que l’amour est subtil, il respecte l’autre, il n’impose rien, ne rejette pas, il n’est pas extravagant bien qu’extrêmement puissant.
On peut se demander comment aimer lorsqu’on n’a pas reçu cet amour et c’est encore là où l’enfant en soi est la clef parce qu’il sait parfaitement aimer, naturellement. Ainsi, par l’écoute, la reconnaissance et l’accueil de l’enfant en soi, des émotions refoulées, on apprend à aimer sans conditions, on cultive la transparence, la patience, on honore la spontanéité, l’authenticité. Ce ne sont pas uniquement de jolis mots, c’est une réalité perceptible, ressentie. On prend conscience alors comment il est facile et familier d’aimer puisque c’est cette vibration qui porte et nourrit ce que nous sommes, c’est notre essence et notre véritable nature.
Cela n’empêche pas le mental d’essayer de rassurer l’enfant en cherchant un sauveur extérieur, mais c’est vécu avec un certain recul, au moins avec la connaissance que tout cela est superficiel et que c’est à l’intérieur que tout se trouve, se résout, se transforme et renait.
Pour qu’il y ait transformation, il faut nécessairement passer par une phase de ras le bol, aller au bout de ces schémas de pensée, en voir le caractère défensif et l’illusion de confort que ces stratégies apportaient.
Ce qui est très troublant dans la phase actuelle c’est qu’on est convaincu que l’ancien mode de fonctionnement est vain et même suicidaire mais on n’a pas encore une vision de ce que sera demain. Et c’est tout à fait logique puisqu’on va vers un nouvel état d’être et même si on peut sentir la paix nous envahir, recevoir des visions positives et par le recul entrevoir une issue favorable, l’accueil émotionnel est une approche éprouvante.
Elle l’est le temps de vivre ces vagues émotionnelles mais c’est aussi là qu’on peut sentir l’énergie se libérer, circuler davantage, la confiance en la vie émerger comme une évidence. Une image me vient souvent en tête, c’est celle du kaléidoscope entre deux figures. Entre les deux images formées par le mouvement, un moment de chaos apparaît où les éléments qui forment l’image sont sans dessus dessous.
C’est une délicate période de transition où c‘est précisément la connaissance de ce que nous sommes en essence qui va nous aider à persévérer. Ces moments où on sent le corps se détendre, où le mental s’apaise et cesse de se questionner, où une joie timide pointe son nez.
Alors il ne s’agit pas non plus de s’accrocher à cet état ou aux émotions dites positives mais plutôt d’en faire l’expérience régulièrement pour valider à chaque fois la puissance de l’accueil, pour cultiver la confiance intérieure. Cet accueil vécu entre soi, entre les corps subtils et la source, entre ses extensions et dans la paix que procure le lâcher prise, l’abandon total en confiance, nous ancre dans la réalité de notre nature essentielle.
Peu à peu on lâche le besoin de contrôle et on se tourne vers l’intérieur quand on sent que des aspects sont en réactions face aux événements extérieurs. Parce qu’on sait que la paix est là, que les réponses sont là et qu’en accueillant la peur, la tristesse, la colère, on en comprend les messages, on apprend aussi la maitrise psycho-émotionnelle.
J’ai enfin pu laisser la petite Lydia pleurer en me confiant ce qu’elle a sur le cœur depuis tant d’années. Ces questions qui sont en début de texte sont venues au travers des larmes et même si je n’ai pas toutes les réponses au moins le seul fait d’entendre et de laisser couler les larmes, d’oser dire à cette petite fille en détresse que je n’ai pas réponse à tout a favorisé la confiance intérieure. La confiance justement en cette capacité d’accueil, de changement, de créer à l’intérieur, un monde, un état d’être qui corresponde à ma nature véritable, à mon idéal.
Le désir de sortir de ces schémas de prédation qui mènent le monde et les humains n’est pas entravé par l’inconscient qui jongle avec l’intérieur et l’extérieur afin de maintenir un équilibre même précaire.
Ce n’est pas l’inconscient qui est responsable des malheurs des humains ou même encore le diable, c’est l’ignorance et l’identification à l’éphémère, la méconnaissance de ce qui nous compose et des lois universelles. L’incompréhension du paradoxe de l’humain qui est autant capable d’aimer que de haïr et le rejet de ce qui apparaît en soi comme mauvais. Ce qui ne veut pas dire que le bien et le mal ne soient pas réels ou qu’ils n’aient pas d’effet puisque ce sont précisément des marqueurs qui nous guident vers ce qui a de la valeur pour nous-mêmes.
On en revient encore à l’importance des images ou de la représentation qu’on a de soi. Plus on se croit impuissant et plus l’enfant en nous a besoin d’être écouté, accueilli. Plus on se sent seul et plus l’enfant en nous appelle à l’aide. Soit on perpétue la loi du silence, la violence du rejet par le déni soit on s’ouvre à recevoir autant d’amour que l’enfant demande/donne. Parce que lorsqu’on l’accueille entièrement, ce qu’on ressent est difficile à décrire mais ça nourrit le besoin de justice, de vérité, d’unité, d’échange, de confiance, de tendresse, de liberté, ça nous remplit.
L’amour n’est pas violent, c’est une énergie subtile mais puissante. Cette puissance douce nous remplit en nous donnant le sentiment d’être dans le juste, sur le bon chemin.
Alors est-ce qu’on s’offre le cadeau de l’accueil ou est-ce qu’on continue de fuir, de se divertir ou de s’anesthésier afin de ne pas entendre la détresse de cet enfant, précieux partenaire de création ? C’est à chacun d’en faire le choix, d’en percevoir la logique ou simplement d’y penser. La bonne nouvelle si on peut dire c’est que chacun est maître de ce choix et sauveur potentiel de l’enfant intérieur en détresse.
Et comment ne le serait-il pas face à ce qui est manifesté dans le monde. Pas besoin d’avoir vécu une enfance traumatisante pour se tourner vers cet enfant qui heureusement habite tout humain. Heureusement parce que là se trouve le potentiel d’émergence d’un nouveau monde, en soi et au dehors, un nouveau paradigme où l’amour en soi règne et rayonne vers l’extérieur.
Un monde pacifié qui ne crée plus d’égrégores énergivores mais où chacun sait rayonner l’amour par la relation pacifiée à soi. Où chacun est son propre chef, où l’ensemble des corps sont reconnus comme essentiels au processus créatif, où l’inconscient est perçu comme un outil de connaissance, une ouverture vers les mondes éthérés, invisibles, où l’enfant est aimé, respecté, guidé et soutenu. Où cet enfant est considéré comme l’élément unificateur, l’acteur principal qui par sa spontanéité et son authenticité nous parle de vérité, de renouveau, de renaissance et de légèreté. Cet aspect interne créatif, joueur, pour lequel tout est possible, qui sait imaginer, rêver, oser, se réjouir d’exister.
Alors si vous vous sentez désespéré, inadapté ou suicidaire, peut-être que le temps est venu d’oser écouter cet enfant. Il est la promesse d’un monde meilleur, il porte les aspirations de l’âme, il porte aussi la sagesse dans la capacité d’être vrai, il est celui qui peut réconcilier le mental et l’émotionnel, le masculin et le féminin parce que dans cet accueil, ces deux corps participent activement à la guérison, les énergies autrefois antagonistes par le refoulement émotionnel, la volonté de contrôle, révèlent leur capacité à s’associer en confiance. En confiance, en coopérant tout en sachant que l’énergie masculine et féminine unifiée dans ce désir d’aimer, émanent directement de la source, de l’âme et du soi unifiés.
Et on le sait parce que tout à l’intérieur s’aligne en un même élan d’amour et de paix parce qu’on est témoin de la transmutation qui s’opère lorsqu’on cesse de lutter contre ce qui émerge à l’intérieur. On réalise qu’il n’y a pas d’ennemi à l’intérieur mais que tout est question de perception et de représentation, de perspective et d’ouverture.
Je continue de laisser les pleurs s’écouler même si parfois je me dis que ça risque d’être encore long pour que la stabilité émotionnelle revienne si je me réfère aux explosions de colère qui ont duré et continuent par moments d’émerger. Mais je m’en fous, je sais que c’est juste et je peux sentir que ces pleurs sont autant l’expression de la tristesse que celle de la joie. Ce qui compte et me réjouit, c’est que ça sorte enfin sous forme d’émotions, que ça se libère et s’allège en dedans.
Et je note une fois de plus que ces pleurs ne laissent pas de traces de leur passage sur le visage comme un nez gonflé ou des yeux rougis. Pas de traces mais une sensation de légèreté et d’unité bien appréciables.
Plus le temps passe et plus ces pleurs deviennent joie, gratitude, parce que le ressenti est merveilleux, c’est doux et fort à la fois. Si je pouvais par ces mots donner envie à chaque lecteur de se tourner vers cet enfant et de l’embrasser ou simplement lui dire « je suis là pour toi maintenant, je ne sais pas si je serais capable de te protéger mais c’est mon désir sincère », je serais comblée. Mais c’est un désir qui doit être sincère et pour ça, il faut être prêt, convaincu d’être multidimensionnel, de façon à pouvoir se positionner en observateur. C’est une conviction intime qui peut émerger en questionnant simplement notre identité réelle.
La perspective d’envolée avec cet enfant s’ouvre témoignant de l’énergie de créativité qui reprend sa place si on peut dire. Depuis quelques jours, j’observe la nature et je ressens comme un parfum de printemps dans l’air et en moi. Quand je dis que l’enfant intérieur demande de l’attention, de l’amour mais qu’il en donne, c’est une réalité. Et non seulement de l’amour mais aussi l’envie de créer, d’agir, de projeter, d’imaginer, de rêver, de voyager dans les royaumes intérieurs. D’ailleurs, j’ai recherché les médiations de Magali appelées "reconnexion âmique" par élan spontané et je me suis souvenue des voyages qu’elle proposait. J’ai écouté la première puis je me suis dit que je pouvais imaginer ou laisser venir l’inspiration pour effectuer ses rencontres déjà à l’intérieur, ses voyages, ses découvertes.
Toutes ces idées témoignent d’un renouveau, d’une énergie particulière qui rappelle celle des enfants…puis des images symboliques viennent comme pour m’aider à persévérer en ce sens, des images reliant les êtres de cœur à cœur où la lumière portée en direction de l’enfant intérieur qui s’épanouit, rayonne en même temps en direction des cœurs meurtris.
L’idée du ventre axe central du
corps physique ; lieu de créativité où la lumière c'est-à-dire la
conscience neutre qui observe, permet la décristallisation d’énergies figées
dans le même circuit dirigé par le tronc cérébral. Celle de l’enfant qui se
manifeste dans le corps physique au travers de la plasticité cérébrale via le
subconscient tout comme l’image du nerf vagal qui se projette dans l’écran du
mental comme "la voie du milieu".
Si vous me lisez depuis quelques années, vous devez vous dire que je répète souvent les mêmes choses et que ça n’avance pas des masses mais c’est tout le contraire et ça témoigne encore du fait que le changement se réalise de l’intérieur et demande plusieurs prises de conscience pour s’effectuer. D’autant plus que lorsqu’il s’agit d’énergie, on est hors espace/temps ce qui donne la sensation d’infini. Mais par ce chemin, on ancre les valeurs humaines essentielles tout en prenant conscience de la puissance de l’amour, de ce qu’est cette vibration en réalité.
L’idée et l’image d’être sur cette terre pour participer à la guérison de l’enfant intérieur et ainsi permettre l’émergence d’une nouvelle conscience. J’ai encore bien du mal à mettre en mot le sens de ces images qui pour le moment servent à m’encourager en ce sens. C’est clair qu’on peut se demander quelle rapport il y a entre l’enfant en soi et la guérison ou la guérison de cette enfant et les répercussions sur d’autres enfants intérieurs ou incarnés mais en fait c’est à travers ce chemin d’observation et de réception d’infos que l’effet miroir et donc la loi de résonance apparaissent comme des évidences.
Pendant que je sentais l’enfant en moi se réjouir, les mots gratitude, célébrations et les visions de cela m’ont amenée à parler de merveilleux parce que ce sont ces images qui ont émergé spontanément en même temps que mon état d’être s’allégeait considérablement. Ces images viennent avec un vent d’espoir quant à l’avenir et en ces temps plus que troublés, c’est un cadeau du ciel. La conséquence naturelle de l’accueil de l’enfant en soi.
Si vous souhaitez partager ce texte, merci de mentionner le nom de l’auteur : Lydia Féliz ainsi que l’adresse du blog : https://lydiouze.blogspot.com/ Photos privées