dimanche 14 février 2021

« S’ouvrir à l’inconnu »

 

 

31 12 Dernier jour de l’année, idéal pour faire un petit bilan de ce qui s’est passé intérieurement en un an. Intérieurement puisque nos croyances et conditionnements manifestent notre réalité quotidienne, la façon dont nous nous voyons et considérons le monde. Ces derniers mois ont été l’occasion d’une actualisation des représentations mentales à propos de ma mère, de l’autorité, qui entrent naturellement dans le cadre de l’abandon des croyances élaborées ou adoptées durant l’enfance.

L’observation objective permet de voir les mécanismes en soi et surtout d’apprendre à recréer du lien entre les différents aspects de soi. Non pas qu’ils soient naturellement antagonistes mais plutôt parce que la vision binaire du mental et sa façon d’appréhender la vie, nous amène à lutter contre ce qui ne correspond pas à notre idéal. Puis quand on prend l’habitude d’observer ce qui se dit et ce qui est ressenti en soi, il devient évident que ce que nous sommes primordialement, c’est cette conscience neutre, lucide, imperturbable sans pour autant être indifférente à l’humain. C’est cette vision lucide et détachée que nous avons lorsque les émotions sont accueillies librement et en conscience. Ou en sachant que celles-ci sont des messagères, temporaires, éphémères et nécessaires à la connaissance intime de soi.

J’ai pris l’habitude de dialoguer avec le mental, d’être ouverte, de poser des questions aux corps subtils sachant que chacun d’eux a son propre mode d’expression. Le seul fait de porter l’attention sur la respiration et d’attendre qu’elle revienne naturellement au niveau du ventre change déjà beaucoup de choses parce que la peur d’être submergée par les émotions se dissipe peu à peu. Et comme le mental ne peut se focaliser que sur une seule chose, en observant la respiration, il cesse de cogiter ce qui est très reposant.

On ne peut pas changer les images mentales qui se forment par association d’idées, en niant les pensées négatives ou en divertissant le mental, en fuyant la réalité de notre ressenti du moment. Si on change nos modes de pensées seulement par la raison on continue de lutter contre des aspects de soi ou de les ignorer ce qui a pour effet de leur donner plus de poids. C’est ce que j’aie pu constater lorsque j’étais membre d’une église chrétienne parce que je devais occulter une grande part de ma personnalité.

Le fait de percevoir le mental, l’émotionnel et le corps physique comme des partenaires fidèles et bienveillants, des aspects de l’être qui font toujours de leur mieux selon les circonstances, a favorisé la paix intérieure et me permet d’aller plus loin dans le processus de connaissance intime de soi par l’abandon des croyances. 

 


 

Mais cette paix s’installe véritablement depuis que j’appréhende l’inconscient de la même manière. L’image négative que j’avais de ces mécanismes de survie commence à s’effriter et bien que j’aie déjà constaté l’intelligence de ces systèmes, je continuais d’incriminer cet empêcheur de tourner en rond à chaque fois que j’avais un comportement compulsif. 

Si je parle d’images ou de représentations mentales c’est qu’elles dirigent et nourrissent notre système de pensées, les croyances, les conditionnements, qui sont autant de masques posés sur notre vrai moi. Ces images nous poussent à cultiver un idéal qui devient vite une quête/lutte et qui donnent aussi du poids à la plupart des croyances tout en nous maintenant dans les conditionnements.

Déjà, l’image que j’avais des émotions dites négatives a changé ma façon d’aborder les vagues de peur, de colère, de tristesse qui s’expriment maintenant plus librement parce la peur d’être submergée n’a plus autant d’intensité. C’est clair que le refoulement émotionnel était nécessaire tant que je m’identifiais au rôle de victime et que je percevais les sensations physiques intenses comme dangereuses mais en apprenant à accueillir la peur, ma perception de cette sensation a changé. 

Elle est devenue non pas plus positive mais plus neutre, objective. Au niveau du ressenti, j’ai été surprise de constater la ressemblance entre la peur et l’énergie du désir. Ce constat a eu un effet bénéfique et m’a aidé à oser ressentir ce que je fuyais avant. Même les symptômes physique, s’ils on un sens, je le saurais au moment opportun mais déjà en arrêtant de chercher le pourquoi du comment puisque les facteurs participant à la santé/maladie sont trop nombreux pour y voir clair, je suis beaucoup moins stressée et le mental s’en porte mieux.  

Finalement le désir de cultiver l’amour intérieur amène naturellement à considérer tous les aspects de soi comme des amis, des intelligences qui œuvrent ensemble au même dessein, celui de maintenir la vie dans un amalgame de corps en mouvement dans le monde. Mon attention a été attirée par les dragons plusieurs fois ces derniers temps et cela m’a invitée à aborder ce système de survie avec curiosité plutôt que de le dénigrer. 

Là encore, il s’agit d’une représentation mentale qui figure bien le rôle protecteur de cet aspect intérieur. Il protège l’enfant intérieur ou la vulnérabilité, en refoulant les émotions trop douloureuses ou qui risquerait de raviver des souvenirs difficiles. Par le dialogue avec le mental sous forme de questions ouvertes, peu à peu, j’accède à ces croyances et je constate qu’elles changent à mesure que j’apprends à laisser l’émotion s’exprimer librement. Je ne cherche pas encore à en comprendre le sens ou le message caché mais plutôt à apprivoiser ce corps émotionnel, à l’envisager objectivement puis bien sûr à fortifier le lien avec le mental. 

Par la transparence, la sincérité et la spontanéité, l’émergence des pensées qui nourrissent conditionnements et croyances apparaissent clairement comme telles. Mais une fois arrivée à ce stade, le fait de ne pas savoir comment tout cela se transformerait a amené le mental à ressentir comme un deuil, une perte, un sentiment de confusion. Puis en continuant d’observer les ressentis sans les interpréter, de dialoguer avec l’ami mental, le sentiment d’amitié, de complicité s’est renforcé amenant plus de confiance en général. 

Je sais maintenant que je suis stressée et donc en lutte intérieure lorsque des pensées négatives s’expriment, lorsque la colère ou la tristesse se manifestent puisqu’elles témoignent d’une peur dissimulée. Et quand je reconnais cette peur, quand je ne lutte pas contre elle soit en la niant par exemple en essayant de convaincre le mental qu’il a tort d’avoir peur ou en essayant de lui apporter une réponse immédiate, conditionnée aux anciennes croyances, son énergie va me servir à passer à l’action. Et à chaque fois, je constate que la paix et la stabilité psycho-émotionnelle sont au rendez-vous.

C’est clair que j’ai accordé beaucoup d’attention au mental ces derniers temps puisqu’il est la voix des aspects intérieurs et parce que je peux dialoguer avec lui. Il est le porte parole autant de l’âme que de l’enfant en soi et aussi celle de l’inconscient mais comme les stratégies du rôle de victime visaient à cacher ce qui ne correspondait pas à l’idéal recherché, il était difficile de savoir qui disait quoi. Et surtout de pouvoir discerner le vrai moi dans ces luttes internes. On se fixe inconsciemment un idéal à atteindre qui correspond très souvent aux attentes extérieures et on passe son temps à essayer de faire correspondre nos pensées et notre comportement à ce modèle. Ce qui maintient la lutte en soi et l’ignorance au sujet de notre vraie nature. C’est un réflexe naturel de survie de vouloir évoluer mais encore faut il savoir qui nous sommes et ce que nous voulons vraiment.

 


 

En apprenant à écouter les pensées, à observer les sensations, on va reconnaître et lâcher celles qui ne font plus sens, ces pensées qui souvent tournent en boucle et qui émanent du système de survie. On va ainsi comprendre que nous portons différents degrés de conscience et modes de perceptions qui fonctionnent en harmonie, sans avoir besoin de rejeter l’un d’eux.

Avant d’envisager le système de survie comme un aspect viable, une haute intelligence capable de percevoir et de savoir ce qui est nécessaire à l’équilibre à chaque instant, j’ai dû laisser s’exprimer librement la colère et la sensation d’être manipulé par l’inconscient que ressentait le mental. Tant que je pense qu’il y a un ennemi à l’intérieur, ma vision est faussée, la recherche du coupable va m’amener à voir tout ce qui cloche dans le monde et à me sentir écrasée par le poids de la confusion généralisée. Ce qui ne veut pas dire non plus qu’il n’y ait pas de comportements coupables mais plutôt que ce mode de traitement binaire est la base de tous conditionnement. C’est une vision limitée et limitative de ce que nous sommes qui en plus nous maintient dans la lutte et la division intérieure.

C’est ce désir de cultiver la paix et l’amour en soi qui me pousse à considérer l’inconscient comme une intelligence au service de la vie. Et ça n’est pas parce que cet aspect interne gère la vie intérieure à l’insu du mental qu’il est mauvais, manipulateur et condamnable. On a vite fait de ranger dans la case « danger » ce qui n’est pas identifié comme bon mais là encore qu’est-ce qui est réellement bon ou bien ? Selon le mode de traitement du mental, la façon de traiter l’info du cerveau, ce classement est arbitraire et limité à son propre cadre. Or pour avoir une vision objective de quelque chose, il est nécessaire d’élargir la conscience, de percevoir  avec un nouveau regard, au-delà du système binaire, et à travers tous les sens. 

D’où l’importance de prendre du recul sur ce qui se présente, d’apprendre à observer sans juger. On sait que le mode jugement, accusation, est l’expression d’une peur refoulée et quand on ose faire face à cette peur, elle n’est plus perçue comme dangereuse puisqu’on en perçoit le sens et l’essence. Même simplement en surface, au niveau mental, admettre qu’on a peur de quelque chose sans en faire une obsession ramène à l’équilibre psycho-émotionnel.

Admettre qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait, est aussi une façon de revenir au présent sans fuir, sans nier l’incertitude. Et de ce point de vue, ça paraît davantage comme quelque chose d’enthousiasmant plutôt que comme un frein.

Plus je m’ouvre en confiance à tous les aspects de soi, en transparence et avec sincérité et moins je stress quant à l’avenir.

Le fait que ma mère soit près de moi a fait émerger les croyances de la petite Lydia qui sont en voie de dissolution par l’accueil émotionnel. Les anciennes associations d’idées se désagrègent à mesure que je reconnais et lâche les pensées qui les composent. Cette actualisation qui tient compte de la réalité présente fait passer le mental par des phases de deuil, de détresse qui m’invitent au dialogue. Je ne cherche pas à lui apporter des réponses toutes faites mais plutôt à solidifier ce lien en étant parfaitement honnête. Et quand je ne sais pas, je le lui dis.

Même si ça peut sembler abstrait et confus, le fait de dialoguer avec le mental nous est utile à tous les deux parce que dans cet échange, je sais mieux qui je suis vraiment. J’ai longtemps râlé de ne pas avoir pu être moi-même puisque j’étais toujours en réaction, puisque ma personnalité s’est forgée par des réflexes conditionnés face à l’abus sexuel paternel mais en fait, la colère venait de l’identification au mental. Tant que je croyais être ces programmes par défaut, je subissais la vie mais maintenant que je m’identifie davantage à cette paix intérieure, ce sentiment de sécurité qui naît de la relation à soi pacifiée, je me sens plus apte à choisir, à savoir et à dire ce que je veux. 

L’effet miroir permet d’identifier et lâcher les critiques envers soi parce que la voix de ma mère s’en fait souvent l’écho. Chaque fois que le critique intérieur se manifestait avant, je le rejetais en le percevant comme un aspect négatif de l’être mais en fait, il a aussi son rôle à jouer dans la connaissance de soi. Je mettais dans le même sac, l’inconscient, les stratégies, la vision binaire, les mondes astraux, les égrégores mais là encore, c’est une question de perspective et comme ce sont des aspects invisibles et incontrôlables, ça amplifiait le sentiment de rejet, de résistance et de lutte. 

En changeant de perspective, en élargissant la vision au-delà du bien et du mal, chaque aspect de soi apparaît comme pertinent, intelligent et en cohérence avec l’ensemble. Le fait que l’image du dragon vienne spontanément illustrer l’inconscient témoigne d’un changement de vision qui va jusque dans les profondeurs.

Je n’ai pas encore eu le temps ni l’envie de revoir ce que j’ai écrit dans les derniers mois de l’année parce que ça représente un gros chantier mais ce qui en ressort, c’est tout ce dont je parle sur ce blog au sujet de l’humain ‘divin’ et des lois universelles. La force des croyances, de l’association pensée/émotion qui génèrent des comportements automatiques révèle le caractère créatif du mental qui avec l’émotionnel créent des images, des concepts, qu’on retrouve manifesté notre réalité mais aussi dans le monde. Comment nous projetons nos peurs, nos croyances…sur la réalité et comment cela influence notre vision de nous-mêmes et du monde. Comment nous sommes partie intégrante de la conscience Une mais aussi de l’inconscient collectif. Comment la vision binaire engendre des extrêmes, des luttes, des excès, de la division et comment l’observation neutre permet de cultiver le discernement, de relativiser et surtout de voir la correspondance entre l’intérieur et l’extérieur, l’effet miroir, la résonance vibratoire.

 


 

Rien de bien nouveau mais cette vision devient prépondérante naturellement, juste par l’intention de connaître, de savoir par soi-même, de cultiver l’amour inconditionnel dans la relation à soi. L’interconnexion entre les êtres qui se révèle au travers justement de la sensibilité qui fait qu’à chaque annonce gouvernementale avant même que je lise des infos, je peux sentir des vagues de colère, de tristesse, de peur, de sensation d’impuissance, d’être manipulé…Alors plutôt que de râler parce que ça m’impacte, cela me donne envie de mieux connaître à la fois le système émotionnel et l’inconscient. Si je considère le système de survie pour ce qu’il est, je dois admettre qu’une intelligence capable de percevoir l’ensemble et de stimuler des gestes précis permettant de maintenir la vie en équilibre en soi, même s’il est précaire ou perçu négativement par le mental, est reliée à l’âme. Un peu comme la proximité entre l’instinct et l’intuition, l’âme et l’inconscient semblent œuvrer ensemble.

En tous cas même si je me plante, je constate que le fait de rejeter la nature, ses lois, amène la division, la destruction et comme mon objectif premier est de cultiver la paix, l’unité, l’amour sans conditions, à l’intérieur, envisager spontanément l’inconscient comme un ami, me donne davantage de paix et de confiance, c’est donc tout bénéfice. 

Cela ne veut pas dire que je cautionne ou apprécie les stratégies de survie ou les manipulations de masse, ça vient juste confirmer l’idée que le changement vient de l’intérieur et que c’est l’amour qui opère. En lisant des infos au sujet de fraudes électorales étasuniennes, ou encore celles émanant du mouvement new-âge, je ne peux m’empêcher de penser à la façon dont nous gérons nos propres mondes intérieurs, le parallèle devient évident. Comment nous voulons évoluer en éradiquant le mal, en luttant contre ce qui nous fait peur, en niant notre nature humaine, la nature en nous, les émotions dites négatives, comment la peur de la mort nous maintient identifié aux vagues intenses de la conscience et de l’inconscient collectif faisant écho à nos systèmes internes.

La clef est le détachement mais souvent ça revient à refouler ou à fuir encore plus ce qui ne correspond pas à l’image qu’on veut avoir et donner de soi. La peur du rejet, le sentiment d’être incompris, sont logiques puisqu’on ne se connaît que très peu.

C’est clair que la connaissance de soi est infinie puisqu’on ne connaît que ce qui émerge mais comme on s’identifie à cela, on se sent impuissant alors que la puissance est justement là, dans l’abandon de la lutte. Notre vision change, notre champ de conscience s’élargit et l’extérieur n’est plus si effrayant lorsqu’on s’intéresse à ce que nous sommes en totalité, au-delà et à travers les conditionnements qui offrent un aperçu de nos programmes inconscients. 

Si vous souhaitez partager ce texte, merci de mentionner le nom de l’auteur : Lydia Féliz ainsi que l’adresse du blog : https://lydiouze.blogspot.com/ Photos privées