28/12 Je n’arrive plus à écrire et dans ce désir d’observer je m’adresse maintenant à l’inconscient que je perçois comme l’âme dans le sens où elle protège l’enfant en soi durant la période cruciale de formation de la personnalité. L’idée, c’est de dédramatiser, de s’ouvrir avec curiosité à cet aspect interne que j’ai longtemps critiqué et même détesté tant la sensation d’impuissance générée par les addictions était grande. Par expérience, je constate que c’est en étant ouvert que les réponses arrivent naturellement quand la conscience est prête. Je suppose que la nuit entrecoupée de levées pour aller aux toilettes est l’effet de la pleine lune qui met en lumière ce qui a besoin d’être vu et accueilli. Comme si un nettoyage profond s’effectuait dans ces moments où la limite entre veille et sommeil n’est pas si nette.
J’ai écouté une conférence très intéressante à propos des addictions d’une femme psychiatre qui étudie les phénomènes en prenant en compte tous les aspects internes, les nombreux facteurs qui entrent dans l’élaboration de ces dépendances.
Cela vient confirmer autant mes intuitions que les analyses découlant de l’observation neutre. Mais aussi la façon de s’en libérer qui demande d’élargir son champs de conscience, d’agir sur le mental, l’émotionnel et le physique en même temps. C’est clair que les croyances se forment autant par l’impact émotionnel intense d’une situation vécue dans l’isolement que par l’association d’idées qui en découle de façon systématique, c'est-à-dire, traité en mode binaire par l’inconscient qui classe et tri les infos selon cette structure de base. Elle s’établit autant par les expériences émotionnelles intenses que par l’activation des programmes contenus dans nos bagages génétiques. L’image qu’on se fait de soi et du monde est le filtre par lequel on va envisager ce qui est, ce qui advient et surgit spontanément. La souffrance vient souvent de l’écart entre notre vision et la réalité quand elle ne correspond pas à nos attentes, notre idéal. La proximité avec ma mère a fait ressurgir des émotions de l’enfant en moi et nous (les corps subtils et la conscience neutre) sommes en phase d’actualisation de ces représentations mentales.
J’ai encore bien du mal à parler de mes besoins sans m’énerver surtout quand ils ne sont pas comblés par l’attitude des autres. Le truc, c’est que je me gèle parce que maintenant que j’aie déménagé, je chauffe avec des radiateurs. Vu le prix du kilowatt, j’allume celui qui est dans le salon et le reste de l’appart est gelé. Alors évidemment, comme je me retrouve dans cette situation pour avoir laissé mon ancien appart à ma mère, la colère est vite montée face à ce qui apparaît comme une injustice. En effet, j’ai beaucoup donné pour aider ma mère à changer de lieu de vie mais malgré qu’elle ait vendu sa maison et qu’elle m’avait promis de pallier le déséquilibre budgétaire que la situation a engendré, rien ne se passe, elle élude. Puis comme elle « oublie », ça m’agace d’avoir à le lui rappeler.
La blessure d’injustice a été activée et la colère a squatté le mental pendant 24h sans que je puisse le calmer ni exprimer ce ressenti à ma mère. C’est clair que cette colère était nourrie par le vécu de cette enfance traumatisante parce qu’à mesure que je prends conscience de l’attitude de ma mère à l’époque, au-delà de la vision idéale que la psyché avait crée comme pour minimiser le drame, l’intensité de cette énergie est allée crescendo.
Longtemps, je me disais que je ne voulais plus jouer le jeu de la victime mais pour ça, il est nécessaire d’en voir et d’en ressentir les rouages, le mode de fonctionnement, les stratégies de refoulement et comment cela se traduit au niveau mental, comportemental…
31/12 Il y a quelques jours, j’ai pensé au dragon spontanément comme étant la figure, l’image de l’inconscient. Une image, une idée, qui m’ont surprise mais qui témoignent par le caractère spontanée, que le fait de ne plus juger ce que je porte, commence à s’inscrire en profondeur, ce qui en retire la charge négative. Là encore, le mental et la mémoire sont en train de figurer, d’imager, de se représenter ces aspects sauvages de façon plus neutre, objective. On ne peut pas dire que le dragon soit très pacifique mais le fait d’avoir eu cette vision m’aide à envisager une approche plus tranquille. En effet, quand on comprend les jeux de rôles, surtout quand on endosse majoritairement celui de la victime, on veut en sortir et vite. Mais ça ne marche pas comme ça puisque les rôles entraînent des stratégies et que celles-ci cachant et témoignent donc aussi les blessures d’enfance.
J’ai inclus l’inconscient dans le dialogue intérieur même si celui-ci parle par image et au travers des comportements. D’ailleurs, son mode de fonctionnement est très proche de celui de l’âme parce que son langage est symbolique. Cette idée m’a fait penser au fait que cet inconscient, même si ces stratégies semblent foireuses, (d’ailleurs c’est leur caractère répétitif et incontrôlable, qui en donne un aspect négatif) permet tout de même de maintenir la vie en soi.
Il s’agit donc d’une haute intelligence puisqu’elle tient compte de tous les aspects de l’être, de l’état général et des besoins premiers. Son côté protecteur de l’enfant en soi montre sa bienveillance et même si ça bloque l’énergie du désir puisque le fait de se couper des émotions amène l’énergie à rester cantonnée dans la psyché, tant qu’il estime que la conscience n’est pas encore prête à faire face à ces blessures, il va en bloquer l’accès.
Dans l’observation des émotions, je constate que la colère enfouie si longtemps a une intensité est un flux quasiment inextinguible. J’ai été en colère pendant 24h jusqu’à ce que je dise à ma mère ce que j’avais sur le cœur. C’est sorti de travers, en éclat, mais je n’ai pas ressenti de culpabilité et j’ai même passé une bonne nuit sans me réveiller une seule fois. Contrairement à hier où le mental ne pouvait pas lâcher cette colère.
Je ne l’ai pas empêché de l’exprimer mais malgré l’intensité, je ne me suis pas complètement identifié à cette colère. Je la trouvais légitime pour l’enfant en moi, de même que je pensais normal le fait que le mental en traduise l’impact mais je me rappelais de temps en temps que cela provenait de la mémoire et que le fait que ça sorte était une bonne chose. Avant, je la laissais sortit mais je me trouvais injuste et culpabilisais. Ce qui est nouveau c’est que la culpabilité n’est pas apparu et ça, ça veut dire que l’amitié avec le mental ou la confiance s’installe, s’ancre.
J’ai tout de même scanné de temps en temps les pensées pour vérifier que ça n’était pas une forme de contrôle interne mais le fait de bien dormir m’a rassuré. En fait si cette colère a duré 24h, c’est parce que je n’arrivais pas à dire les choses à ma mère. J’avais peur de la blesser puis le mental était en colère contre lui-même de trahir son rôle d'interprète de l’enfant en moi, en essayant d’être calme pour exprimer le ressenti.
Là encore, l’impact des représentations mentales est évident et ça me confirme dans l’idée que l’actualisation de ces images est nécessaire mais là aussi sans forcer, en accueillant ou au moins en laissant l’émotion s’exprimer tout en se rappelant que c’est l’expression d’un aspect de soi. Le mental ici se fait l’interprète de l’enfant, il est son porte voix. Je remarque que même si je ne ressens pas l’amour de façon spéciale, il s’installe tout de même à l’intérieur au point que je n’aie plus autant besoin de présence animale.
Quoique je dis ça mais en fait j’ai eu deux ou trois fois hier la sensation d’une chaleur dans le ventre. Pas pendant que j’étais en colère spécialement mais plutôt par le lâcher prise au niveau des attentes. Et oui parce que lorsqu’on comprend un peu comment fonctionnent le mental, les émotions, l’énergie, on pense qu’il faut être exemplaire, comme on sait qu’on est fondamentalement la paix, on doit dire les choses avec la "zen attitude" alors du coup on se censure, quand on explose (parce que ça finit par craquer tôt ou tard), on culpabilise, c’est une boucle infernale qui rappelle d’ailleurs celle des dépendances au niveau du cerveau.
Je me réfère ici à la conférence au sujet des addictions qui parle de tous les facteurs entrant en ligne de compte. Mais je publierais un article avec les notes que j’aie prises, parce que ça va faire beaucoup d’infos d’un seul coup. Remarque comme tout est lié, pas étonnant que j’aie été attirée par ces conférences là qui aborde les choses dans le détail.
La boucle qui se crée dans le cerveau c’est celle entre la mémoire, la récompense et la motivation qui fait que le geste est plus fort que soi et devenu automatique, nécessaire voire vital du point de vue du cerveau. Cerveau qui ne fait pas de différence entre le réel et le virtuel si l’émotionnel est associé au virtuel. Ce qui veut dire qu’une idée, une représentation mentale peut avoir le même impact si elle est appuyée par l’émotion. Et ça peut être autant en positif qu’en négatif.
D’ailleurs à ce propos, l’idée qu’on ne peut pas
transmettre une connaissance pratique uniquement par la théorie vient illustrer
cela. On n’apprend pas à jouer d’un instrument de musique en lisant un
descriptif précis de l’instrument mais plutôt en s’y exerçant concrètement.
Pour les émotions l’accueil émotionnel, c’est la même chose. J’ai voulu m’offrir
deux livres de Nassrine Reza à propos de l’accueil émotionnel que le mental a
bien du mal à concevoir mais comme ça bloquait en librairie, comme j’aurais dû
passer par amazon pour les avoir, j’ai laissé tomber l’idée. Je n'arrive pas à commander de livres chez eux parce que je ne veux pas cautionner ce genre d'entreprise vorace et inhumaine.
C’est marrant parce que j’ai été presque contente de ce blocage puisque ça m’a ramenée sur le terrain. Puis après avoir écouté les trois dernières conférences qui décrivent précisément ce que je perçois, qui abordent les choses sous l’angle scientifique mais aussi clinique, ça m’a ramenée, à l’idée que je peux vraiment faire confiance à mon intuition, au mental aussi puisqu’il capte ces images symboliques.
Oui, ça semble bien compliqué tout ça et c’est vrai que nous sommes des intelligences complexes mais le processus est simple. Ce qui l’est beaucoup moins, c’est d’en faire la description fidèle.
C’est difficile de laisser les émotions s’exprimer librement quand on les a toujours refoulées et quand elles s’expriment comme cela échappe à notre contrôle, on a l’impression d’avoir failli alors qu’en fait, c’est bon signe. Tout comme quand on veut lâcher les jeux de rôles ou se placer en observateur neutre, on va s’interdire de juger par exemple.
Le problème avec la vision binaire, ça n’est pas de juger ou de critiquer, c’est de croire que cela est la vérité. Oui, c’est la vérité pour l’enfant en soi, mais si on est identifié aux blessures, on ne pourra ni les guérir ni trouver l’équilibre.
Toute réaction spontanée est l’expression de l’enfant blessé en soi, une réaction explosive du fait qu’on bloque l’expression de la peur, de la colère…Le résultat c’est qu’on est dans le ressentiment, qu’on se sent prisonnier de ses émotions et des stratégies qui tentent de les contraindre. Et quand on perçoit aussi l’effet miroir, on va encore plus en vouloir à notre mental, notre inconscient, de nous renvoyer l’image de ce que nous refusons de voir et d’accueillir en nous-mêmes. D’où l’intérêt de pacifier d’abord la relation au mental pour en avoir une connaissance intime et cultiver la confiance, l’amour, la transparence, d’apprendre à prendre du recul sur les pensées.
2/1 J’ai zappé les vœux parce que ça n’est pas vraiment mon objet d’étude disons que je n’en suis pas à la visualisation d’un futur meilleur. Je ne veux pas forcer le mental à imaginer le meilleur alors que ce qu’il porte est difficile et comme l’imaginaire est du domaine de l’âme, de l’inconscient, comme ça vient de façon spontanée, autant via le mental que l’inconscient, ça passe par la nécessité de lâcher les représentations au sujet des ressentis.
On en revient encore à l’abandon des croyances et conditionnements. Et donc encore à la nécessité d’observer dans le détachement. Pour observer le mental, c’est relativement facile mais pour aborder l’émotionnel et l’inconscient, ça demande un bon ancrage ou une nette identification à cet observateur neutre.
Bon j’arrête là parce que ça va faire trop long. Je suis déjà contente d’avoir pu me remettre à écrire et de constater que les flux internes sont à nouveau en libre circulation, plus de constipation, de blocage urinaire, ni émotionnel. A ce sujet, ce qui est difficile à admettre pour le mental formaté, c’est que ça passe par l’expression libre de l’émotion dans l’instant, parce qu’il a été conditionné depuis l’enfance à contrôler tout ça. C’était plus facile d’accueillir la peur que la colère et maintenant que c’est fait, sans culpabilité, c’est un net progrès !
Bon voyage dans nos mondes intérieurs à tous ! C’est tout ce que je nous souhaite. Non seulement parce que ça ramène l’attention à la maison ce qui évite de s’éparpiller en direction de l’extérieur, de se laisser manipuler par les médias mais aussi parce que c’est en dedans que sont les réponses aux questions existentielles.
Oser dire à ma mère ce que je ressentais, oser exprimer cette colère venue des profondeurs, ça participe à l’actualisation des représentations mentales. Tout comme le fait de voir la personne avec plus d’objectivité, au présent. C’est aussi ce qui permet de lâcher le besoin de plaire, la peur d’être jugé, rejeté. C’est une guérison au niveau mental et en profondeur, au niveau de l’inconscient, des représentations mentales formées par association d’idées, de pensées et d’émotions associées…source des croyances et conditionnements.
Si vous souhaitez partager ce texte, merci de mentionner le nom de l’auteur : Lydia Féliz ainsi que l’adresse du blog : https://lydiouze.blogspot.com/ Photos privées