Ce qui a changé, c’est que je peux être consciente des moments où je suis identifiée au rôle et m’en détacher en accueillant l’émotion qui est refoulée par une des nombreuses stratégies du mental. Et ça change complètement la relation aux autres. J’en fais l’expérience régulièrement puisque les voisins qui font les travaux sont là tous les jours. Et je peux constater que ça évolue en même temps à l’extérieur qu’à l’intérieur.
12 09 Ce matin, je suis incapable de faire quoi que ce soit. Je suis toute molle, tant physiquement que mentalement. Je ressens de drôle de sensations, comme une sorte d’épuisement mais aussi de la douceur, comme si tout était au ralenti. Le voisin qui devait finaliser les travaux en haut n’est pas venu et son frère m’a dit qu’il n’était pas en forme.
J’ai commencé à me demander si c’était vrai ou
pas puis j’ai lâché prise. Je sens comme un bouleversement intérieur, un besoin
de détente plus fort que d’ordinaire. C’est clair que je sollicite davantage le
corps physique et que tout ces changements intérieurs et extérieurs amènent des
réactions physiques mais la sensation est profonde et semble vibratoire. Il y a
comme une drôle d’ambiance dans l’air que j’aie commencé à mettre sur le compte
des chemtrails mais ça semble encore plus profond. Un silence inhabituel, une
sensation de recueillement généralisée. Je vais aller voir où en sont mes
patates en haut. J’ai laissé le frigidaire en bas et doit cuisiner en haut puisque
la gazinière a été montée. Je l’ai porté avec le voisin et ça a été dur parce
qu’on a frôlé l’accident. J’ai donc décidé de ne plus participer au
déménagement des gros trucs tout simplement parce que je n’en ai pas la force. Alors je démonte méticuleusement tout ce qui peut l'être, faisant de cet exercice un rappel quant à la façon de vivre le dépouillement intérieur, pas à pas, pièce par pièce, patiemment et en douceur.
Avant, j’aurais méprisé les limites du corps physique en allant au-delà de celles-ci quitte à prendre plus de médicaments anesthésiants. D’ailleurs c’est le rôle des anti-douleurs qui ne soignent pas mais se contentent d’anesthésier la sensation physique. Si on considère ça dans l’idée de cesser de cultiver la souffrance, c’est une bonne chose mais ça ne résout rien et surtout pas la relation au corps physique qu’on perçoit comme un poids voire un traître lorsqu’il montre des signes de faiblesse, de vieillissement. Et quand on le considère comme un ensemble d’intelligence multiples, comme une entité à part entière, le partenaire, l’ami fidèle de notre naissance jusqu’à notre mort, lorsqu’on se blesse par inattention, on culpabilise. En tous cas, c’est là où j’en suis et je peux constater comment cette vision de la relation au corps physique est déterminée par les nombreuses croyances et conditionnements dont il n’est pas si simple de se défaire tellement c’est profondément ancré.
Et ça me ramène aux cycles d’apprentissage dont j’ai noté la pertinence en écoutant la conférence au sujet de l’intelligence émotionnelle. Il est nécessaire de prendre conscience d’une chose et cela se fait généralement par des erreurs ou en constatant qu’on n’arrive pas à changer, à faire quelque chose de nouveau. C’est souvent à ce stade qu’on doute de soi, qu’on culpabilise et qu’on se décourage alors qu’il suffit de patience et de persévérance pour arriver à atteindre son objectif parce qu’une habitude ou la maîtrise de quelque chose s’acquièrent par la pratique, la répétition.
La patience et la persévérance sont deux aspects de l’amour qui se complètent et sont aussi l’expression polarisée de l’amour en action. La patience c’est l’aspect féminin, maternel, passif et la persévérance, l’aspect masculin, l’opiniâtreté, l’action déterminée.
En cultivant ces deux qualités, on favorise l’équilibre et l’harmonie intérieure entre le masculin et le féminin, le mental et l’émotionnel puisque ces deux corps sont à l’œuvre dans la dynamique de la dualité. En effet c’est en vivant de l’impatience qu’on va prendre conscience de notre besoin d’évolution, de réalisation, de nos croyances, des conditionnements qui mènent notre personnalité et de nos limites supposées.
Puis en accueillant la colère envers soi ou la culpabilité, le sentiment d’échec, la dévalorisation, en gros en prenant conscience de la voix du critique interne et en laissant l’émotion se dissoudre d’elle-même, on va prendre conscience de choses essentielles. On saura quels sont nos réels besoins, quels programmes subconscients sont à lâcher et on apprend à pacifier le mental et l’émotionnel qu’on va ainsi percevoir comme des partenaires, des intelligences aux multiples potentiels, capable de cocréer, d’être créatifs.
La vision passée de ces corps est emplie de peur, de croyances basées sur la supposée infériorité de l’aspect matériel et du caractère négatif, nocif même des émotions dites négatives. Oui on reconnaît l’impact des émotions telles que la peur, la colère et la tristesse sur le psychisme, l’aspect physiologique et donc physique, la science connaît les réactions en chaîne que créent ces émotions mais en fait ça n’est pas tant l’émotion en elle-même qui est mauvaise, c’est la façon de la considérer et de l’aborder.
On a associé le féminin à l’émotionnel, au mystère, à l’aspect lunaire, à l’ombre, à quelque chose dont il fallait se méfier parce qu’on ne comprenait pas la faculté de créer, de procréer mais en observant objectivement les choses, la vision change.
On peut sentir que lorsqu’on accueille la peur, elle se transforme et la sensation de chaleur dans le ventre qu’on perçoit, amène à penser que cette peur qu’on redoutait tant est l’énergie du désir, l’énergie de Vie. Puis lorsque la vague est passée, on sait quoi faire, on reçoit une réponse au niveau mental et la détermination à agir est portée par l’énergie qui s’est transformée, qui devient le carburant, l’essence permettant le passage à l’acte.
L’émotion est alors perçue comme la direction et l’essence, elle donne du sens et l’énergie nécessaire. Une énergie qui porte le geste, un geste déterminé parce qu’on sait ce qu’on veut vraiment.
En prenant l’habitude d’observer et de ressentir ce qui se passe en soi lors de réactions impulsives, les nombreuses infos sont captées et viennent nourrir la connaissance intime de soi. Les grandes questions existentielles trouvent des réponses et ne sont plus l’objet de souffrance ou de doute. Et à un certain stade de lâcher prise, il n’y a même plus de questions.
Je commence à peine à me sentir à l’aise dans mon nouvel appartement et je constate que c’est dans la phase aménagement, décoration que je m’y ancre. Là encore, l’aspect créatif et le fait d’ordonner les choses autant pour qu’elles soient fonctionnelles que par goût, pour le plaisir que procure la beauté, apparaissent comme essentiels à mon bien-être.
La notion de beauté est subjective mais elle s’appuie souvent sur l’ordre, la symétrie, l’équilibre des formes, des couleurs, des volumes, des textures. Ce qui me renvoie à la géométrie sacrée. J’ai acheté le livre de Magali : « souvenirs quantiques » et suis en train de le lire. Elle explique sa vision de la création, de l’âme, du soi, de la personnalité, de la source, des lois universelles…et même si je ne comprends pas tout, ça résonne fortement à l’intérieur de la même façon que lorsque je lisais les articles de son site. Il faut dire que les thèmes sont complexes à la mesure du cosmos et même au-delà mais c’est le genre de livre qui m’ouvre l’esprit et nourrit le mental qui ainsi accède à la mémoire profonde de l’âme, de la source…
Je n’ai pas encore Internet dans l’appart mais ça ne me dérange pas plus que ça même si c’est clair que j’en suis devenue dépendante. Là encore, je prends ça comme une occasion d’être davantage impliquée dans la réalité tangible, le quotidien, la matière et dans l’observation des mondes intérieurs.
Le fait
d’avoir été sortie de ma zone de confort, de mes habitudes et d’avoir dû
composer avec la présence des voisins qui font les travaux, a été éprouvant. Il
y a eu quelques clashs mais dans l’ensemble ça s’est bien passé. Cela me fait prendre conscience, une fois de plus, d'une des stratégies du mental qui consiste à éviter toutes formes de conflit et d'anticiper afin de ne pas ressentir le rejet. Cette stratégie s'appelle la solitude parce que même si c'est un choix volontaire, si la raison première est le besoin de liberté, de pouvoir me tourner vers mes mondes intérieurs librement et régulièrement, il y a comme un arrière goût de peur et de stratégie qui vient la "contrer". Lise Bourbeau dirait que je porte le masque du fuyant et mon corps physique qui maigrit à vue d'oeil semble le confirmer. Maintenant que
j’ai monté l’ordinateur et qu’il ne reste plus que le frigo en bas, ça devrait
mieux se passer. Je comprends mieux pourquoi je me sens mieux seule même si
c’est parfois difficile au niveau pratique mais pour le moment et tant que je
n’aurais pas la maîtrise des pensées, la solitude reste le meilleur choix. Même si ça fait partie d'un mode stratégique parce que c'est clair que le mental est formaté de cette façon. Et la première étape est la reconnaissance de ces méthodes de refoulement, d'évitement, en toute transparence.
Quand je parle de maîtrise des pensées ça veut juste dire de ne plus écouter le juge et le critique intérieurs, de comprendre que lorsque des critiques se manifestent, se sont des réactions impulsives qu’il est bon de lâcher, d’observer parce qu’une critique nous parle aussi de nos besoins, de nos préférences, de nos envies, de nos talents…
D’ailleurs maintenant, c’est direct, dès que j’émets une critique envers l’extérieur, je me rappelle que ça fait écho à quelque chose en moi que je rejette parce que ça m’est montré carrément. Je ne cherche pas à comprendre sur le moment mais j’essaie juste de prendre l’habitude de revenir à la détente physique qui entraîne le calme mental.
Comme le mental se focalise sur le corps physique, comme il observe la détente qui revient naturellement quand il est dans ce positionnement, il prend conscience de ce pouvoir d’observation et en même temps des facultés naturelles du corps physique qui sait s’autogérer et qui s’harmonise continuellement. Ce positionnement d’ouverture et de focalisation sur le corps, le ressenti, l’aide à lâcher les croyances au sujet de la matière, du corps, des sensations, des symptômes, des douleurs, des émotions. Il prend confiance et change peu à peu sa perception des choses, sans violence, tout en douceur, à son rythme. Il s’aligne concrètement sur le positionnement de l’observateur neutre et élève ainsi sa vibration, se détache peu à peu des conditionnements parce qu’il en prend conscience.
Dans le détachement et l’ouverture, la lumière ou info essentielle est plus facilement perceptible et cela permet de reconnaître la voix de la sagesse, l’intuition, de distinguer les pensées automatiques des pensées inspirées. C’est cette attitude qui permet à la fois la maîtrise des pensées, la reconnaissance du vrai moi et qui prépare aussi à accueillir l’émotion, à prendre l’habitude de tourner l’attention vers l’intérieur. Du coup, l’extérieur devient secondaire.
Je ne m’occupe pas des infos extérieures qui d’ailleurs changent d’un jour à l’autre, disons plutôt que je lis différents points de vue sans accorder de crédit à aucun d'eux.
En ce sens on peut constater que ce qui se vit au niveau individuel se
manifeste aussi à l’extérieur. Le même processus est à l’œuvre, on retrouve le
flottement entre deux modes de perception, la divergence de point de vue,
l’attachement aux anciennes croyances et façon d’être, les élites en panique (réelle ou supposée)
qui font tout pour continuer de semer la division, la confusion, pousser les
gens à la confrontation. L’ordre autoritaire maintenu par le chaos entretenu.
Mais on peut voir qu’on vit la même chose en soi quand on s’accroche à nos
vieilles croyances et certitudes, quand on s’identifie à la peur, quand on veut
à tout prix convaincre qu’on a raison...quand on s'identifie au personnage, quand on contrôle les émotions, de façon consciente mais le plus souvent par réflexe conditionné.
Pouvoir entendre les pensées qui émergent lorsqu’une sensation de stress se manifeste, c’est cultiver la transparence, la confiance entre le mental et l’observateur neutre. Les entendre sans s’y attacher et sans les renier, permet de se connaître en profondeur et ça donne un sentiment de bien-être qui vient de l’entente cordiale, de l’écoute et de la bienveillance. La vibration qui change dans cette transparence et cette ouverture intérieure, se perçoit nettement et cela vient confirmer à chaque fois la puissance effective de l’amour.
Je me
rends compte de l’importance des détails, du caractère sensible des vibrations
et de la façon dont ça change autant la vision que l’état d’être. Tout désir de
changement entraîne nécessairement des résistances mais quand on comprend que
c’est normal, qu’il n’y a pas à craindre ces réactions puisqu’en les
accueillant elles nous parlent de nos souhaits les plus chers, de nos besoins
fondamentaux et qu’il suffit de les reconnaître ou de ne pas les rejeter pour
que la vibration s’élève, pour que la lumière(conscience neutre) et l’amour(accueil/reliance...) se manifestent, on
prend conscience du pouvoir véritable. De ce qu’il est et du fait que nous
sommes ces énergies, que notre essence est cela, que lorsqu’on s’y aligne,
lorsqu’on est dans l’écoute, la bienveillance vis-à-vis du mental, de
l’émotionnel, nous manifestons concrètement les attributs de la source. Source dont nous sommes tous partie intégrante
Nous sommes amour et lumière et l’épanouissement personnel est l’expression de cette essence/vibration à l’intérieur, envers nos corps subtils et physique, avant tout. On peut en mesurer l’effet direct autant à l’intérieur que vis-à-vis de l’extérieur.
Maintenant, je ne cherche plus à interpréter ce qui est, je me contente d’apprendre à être cette ouverture et je vois bien que la recherche immédiate d’une réponse est l’expression du refoulement de la peur. J'observe juste les mécanismes, la façon dont les choses se manifestent afin d'en comprendre le fonctionnement. C’est clair que ça n’est pas rassurant pour le mental mais comme il sait que la réponse/réaction expresse est un automatisme, une "fausse" réponse, une façon de ne pas ressentir, de fuir, et par-dessus tout comme il se réjouit de la vérité, ça l’aide à prendre patience.
Puis en continuant d'observer et de reconnaitre la multitude de stratégies que le mental a rendues de plus en plus sophistiquées, on réalise à quel point il est créatif. Je ressens de plus en plus d'admiration autant envers le corps physique et ses fonctions, son potentiel énorme que vis à vis du mental à travers les stratégies. Et que dire du corps émotionnel que je découvre avec émerveillement. Leur potentiel créatif est immense même si celui-ci est utilisé en mode réactionnaire pour assurer la survie parce que plus j'en prends conscience et plus j'apprends à reconnaitre leurs qualités, plus l'amour se déploie. L'admiration en est un des aspects de l'amour qui bien souvent en est le déclencheur. Passer du rejet des corps subtils et physique à l'admiration, ça change tout et ça démontre la puissance de notre regard, la façon dont l'image qu'on se fait de la réalité change et comment cela impacte l'état d'être, la réalité elle-même. Autant vibratoire, ou relativement à l'état d'être que dans la matière ou dans les gestes, le comportement et les interactions sociales
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