mardi 17 novembre 2020

« Continuer d’observer dans le détachement »

 

 

15/11 Je me décide enfin à revenir sur le blog pour partager ce que je vis, perçois, pense et ressens. Ce qui peut sembler nombriliste mais comme nous sommes tous construits de la même façon, avec les mêmes potentiels, les mêmes questions…les mêmes réactions et comme les programmes automatiques fondés sur la survie sont partagés par tous, ce témoignage est universel. 

Il s’est passé beaucoup de choses depuis le dernier article et c’est à la fois logique puisque je fais face aux émotions mais c’est aussi naturel que ce changement d’attitude entraîne des actes concrets et des changements dans la matière. Cette approche bouleverse tout et comme cela demande de se tourner vers l’intérieur avant tout, sans négliger la matière, le blog n’était évidemment pas la priorité. 

J’ai beaucoup écrit puisque c’est une thérapie en soi, une façon de cultiver la transparence, le dialogue avec les nombreuses voix en soi, une façon nourrir l’unité intérieure, de changer les représentations mentales inconscientes, de cultiver la relation pacifiée aux différents aspects de soi, par le dialogue, c’est essentiel pour moi. Ensuite, il faut trouver le temps d’éditer, avoir le désir de partager en étant convaincu que c’est utile et c’est souvent là que ça bloque. En ce sens, suivre l’élan du moment facilite les choses puisqu’alors je ne me pose plus de question quant à la pertinence du partage. C’est donc dans cet élan que je publie à nouveau ce qui s’est passé en reprenant les choses depuis la fin août.

24 08 Le fait de connaître le fonctionnement du cerveau et les différents modes de traitement de l’info, que ce soit au travers de stimuli sensoriels ou de pensées, d’émotions, d’infos extérieures, m’a amenée à vouloir connaître les corps subtils reliés aux chakras du haut. J’ai la sensation qu’ils sont comme l’aspect raffiné et opposé dans le contexte de la dualité, du mental et de l’émotionnel, la conscience Une comme si elle était le pendant de la conscience du corps physique ou de l’individualité. Un ensemble de corps subtils constituant "l’équipe céleste".

 

La tradition hindoue représente ces corps subtils comme des entités propres peut-être pour faciliter la communication parce qu’en fait j’ai plutôt l’impression que ce sont des facultés, des potentiels en latence. 

Ce que dit le conférencier (voir dernier article) par rapport aux différents cerveaux et du fait que nous partagions certaines facultés avec les animaux et notamment, le néocortex avec les baleines et les dauphins, me ramène à cette vision des choses. Une sorte de potentiel en latence qui est présent mais pas développé ou pas reconnu parce qu’au niveau sensoriel, perceptions sensitives, nous sommes comme des nourrissons. Et ce que je vis en ce moment est une sorte de crise d'adolescence ou le passage de l'état d'enfant à celui d'adulte par la prise en charge des émotions.

L’observation neutre permet de reconnaître les sensations, les émotions, d’en percevoir le message et la valeur énergétique, le côté dynamique mais aussi de pouvoir faire la différence entre la réaction automatique et l’intuition. Apprendre à distinguer les différents ressentis pour en reconnaître le sens, la nature et la direction qu’ils donnent, nécessite déjà de savoir accueillir les émotions parce que la confusion est fréquente. On peut le voir au sujet de l’amour où on confond la passion avec l’amour ou encore avec la possessivité. On croit que la jalousie est le témoignage d’un amour fort mais ça n’est que de la peur, la peur de perdre l’autre, de perdre l’exclusivité de la relation. On mélange amour et attachement et en ce sens, apprendre à se détacher des croyances et conditionnements remet les choses à leur juste place. 

 


 

Savoir que le cerveau est constitué de différents logiciels de traitement de l’info qui correspondent autant à des comportements prédéfinis qu’à des modes de pensées spécifiques, m’a laissé un sentiment étrange. Comme si cette vision trop mécanique ne laissait plus la place au rêve, comme si le divin n’avait plus de raison d’être puisque il y a la conscience individuelle ou l’observateur neutre et les corps subtils qui permettent de vivre des expériences afin de connaître, de se connaître, de pouvoir manifester le vrai moi et apprendre à suivre la guidance interne de façon à devenir sa propre autorité. Parce que finalement si on envisage cet ensemble de corps et de facultés comme matériels bien qu’énergétiques, l’énergie étant quantifiable, perceptible, et si on devient ses propres parents tout comme les animaux le peuvent, où est le divin dans ce contexte ? C’est clair que j’ai ressenti et vécu des choses intenses qui m’ont amenées à croire en l’humain divin mais en lâchant la plupart des croyances, en apprenant à distinguer la voix du cœur de celle de la peur, des réponses automatiques qui se manifestent pour lutter contre elle ou la fuir, il reste peu de chose sinon la sensation de plénitude, celle de faire partie du tout, celle de l’infini. On peut appeler esprit cet aspect divin mais c’est aussi de la matière d’une certaine manière puisque c’est de l’énergie, des infos.

Le mental a besoin de se représenter les choses, de les conceptualiser mais c’est bien difficile d’exprimer des émotions, des ressentis, des sensations, des sentiments sans faire appel à la mémoire qui est remplie de croyances. C’est pour ça que je dis que nous sommes des nourrissons au niveau des connaissances au sujet des sens. Et surtout l’interprétation qu’on en fait parce qu’elle est toujours liée à la mémoire, à des conceptions du monde, de la vie, qui entrent dans le cadre de croyances et de conditionnements. 

Tant qu’on ne sait pas reconnaître et se détacher des mécanismes de pensées automatiques, on va avoir du mal à savoir si le ressenti est intuitif ou réactionnaire. On a tellement emprisonné les émotions, les sensations, dans des cases, qu’il est difficile de changer son approche au sujet des émotions dites négatives. Les étiquettes sont utiles pour se représenter les choses mais ça nous maintient dans une dimension où la conscience est limitée, où elle est peu active, peu présente, dans le sens où on est dans l’automatisme déjà au niveau du mental. On pense et on agit comme le faisaient nos parents, leurs parents, on réagit par automatisme, selon les conditionnements et croyances qu’on a validées. 

Alors c’est clair que la phase de déconstruction de ces structures mentales peut laisser dans une sorte de flou, de confusion puisqu’on ne sait plus à quoi s’accrocher. Mais c’est précisément le but si on peut dire, se détacher de ce mode de pensées automatiques, être davantage conscient de ce que nous sommes, de ce qui nous agit, de ce qui nous fait réagir et comment on traite la peur, les émotions, comment on tente de s’en éloigner, de l’éradiquer, d’y apporter des réponses afin de ne pas la ressentir. 

Dans l’observation de tous ces mécanismes, on va prendre conscience de la nature essentielle de la peur, de son origine et du fait qu’elle est l’énergie de vie contrariée, enfermée dans la sphère mentale, émotionnelle, cette sphère qui régit les émotions de façon systématique, selon le mode de survie.

La conférence continue de susciter des réflexions et le cycle d’apprentissage tel qu’il le décrit est exactement ce que j’ai observé autant dans le déconditionnement que vis-à-vis des addictions. 

Tout désir de changement demande une prise de conscience puis une rééducation mentale, un déconditionnement et la répétition ou la pratique. Depuis quelques temps, en encore plus depuis que j’ai écouté la conférence, et depuis que je parle aux corps subtils, le corps émotionnel et le subconscient, cette partie du cerveau qui est malléable, apparaissent comme des potentiels et plus comme des empêcheurs de tourner en rond. Et j’en reviens toujours à me dire que l’ignorance est le piège ou la pire chose puisqu’elle amène à s’identifier à des croyances, des conditionnements, qui ne sont que des programmes. 

 

 

La bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas de fatalité et que par la connaissance, on peut évoluer. Le sujet principal autant au niveau individuel que collectif est la responsabilisation, ou la nécessité d’être sa propre autorité. Il est évident que ça ne fait pas le jeu des puissants qui risquent de perdre leur pouvoir sur les peuples et on peut dire que c’est logique qu’ils abusent des outils de manipulations de masses que sont la peur, la culpabilité et la division.

C’est pour cette raison et aussi parce que j’apprends à être davantage focalisée à l’intérieur, que je n’écoute pas les nouvelles ni officielles ni alternatives parce que ça nourrit la lutte, le ressentiment et parce que le mental a besoin de nourriture saine.

Je demande l’aide et le soutien de la source père mère quand j’en ressens le besoin et reviens à la focalisation sur la détente du ventre, des muscles abdominaux. C’est suffisant pour me ramener au présent, pour m’ancrer et calmer le mental. Les situations extérieures oppressantes le sont lorsque je ne suis plus centrée ou lorsque je me laisse submergée par des pensées de peur, lorsque j’essaie d’imaginer le futur.

Le cafouillage dans les doses de cachets me montre que le fait d’accueillir les émotions dites négatives est en train de changer les programmes subconscients lentement mais sûrement. Je passe de la foi aveugle, de la forte intuition à la connaissance et à la certitude d’être sur la bonne voie. L’intuition devient connaissance intime de soi et le fait de savoir accueillir les émotions me donne un sentiment de sécurité, de force mais aussi de douceur parce que le mot d’ordre ou le fil conducteur est l’absence totale de lutte.   

26 08 Ce matin les peurs relatives à mon prochain voyage en train m’ont amené à écouter le mental et à accueillir l’essence de la peur. Les associations d’idées ancrées dans le subconscient et l’inconscient puisque ça semble être des croyances qui existent depuis que l’humanité est sur terre ou depuis que les premiers parents le sont devenus, ont été observées. L’idée de sacrifice associée à l’amour filial. Ce sentiment que le parent donne la vie et qu’il se sent obligé de se sacrifier pour élever son enfant, pèse lourd dans la balance parce que ça devient vite un calvaire. 

En écrivant cela je me demande si les concepts de christ et de Marie, la relation du christ et de dieu, les croyances qui ont suivi et les rôles de victime bourreau sauveur n’en sont pas l’image, la projection psycho-émotionnelle. 

C’est clair que devenir parent demande dans les premières années de s’occuper du bébé avec beaucoup d’attentions, de précautions, mais en fait c’est souvent la peur qui guide les parents et qui rend les choses difficiles. La peur de ne pas être à la hauteur, celle de mal faire, d’être jugé comme mauvais parent... 

Le bébé a besoin en effet d’attention mais souvent les parents sont excessifs et la notion de sacrifice s’installe. La relation en est alors faussée parce qu’il y a comme un sentiment de devoir chez le parent et de dette chez l’enfant. Le fait de devenir parent amène à faire passer les besoins du bébé en premier et déjà là, des frustrations apparaissent mais est-ce vraiment nécessaire d’en faire autant ? 

Ce dont je parle ici peut sembler très loin du sujet mais en fait on retrouve encore les mêmes modes de fonctionnement où on projette ses peurs, ses croyances sur l’extérieur, sur les autres. Les mêmes façons de traiter l’info, la même façon de réagir par instinct de survie, par peur et par frustration. Ce qui entraîne nécessairement des attentes et perpétue les conditionnements et croyances où on associe l’amour à la notion de souffrance, de sacrifice, de perte d’autonomie.

Les animaux ont une façon d’élever leur progéniture qui peut sembler rude mais en fait l’objectif premier est de leur donner les moyens de devenir autonome, de se détacher de leur parent et de suivre leur propre voie.

C’est la peur d’être contrainte, de devoir être dépistée et vaccinée, éventuellement mise en quarantaine qui a suscité ses réflexions. Déjà que le fait de prendre le train, de faire huit heures de trajet avec un masque sur le nez ne m’enchante pas alors si en plus il y a d’autres contraintes qui viennent s’y ajouter, ce voyage va être un calvaire. Et tout ça pour aider ma mère à faire son déménagement. 

 


 

Une part de moi est révoltée par tous ces changements successifs, par le fait de sortir de la zone de confort et d’autres perçoivent les choses comme une belle occasion de grandir, de mettre en application cette approche d’accueil, cette présence consciente à soi. L’enfant en moi ne comprend pas pourquoi aimer devrait amener des obligations, des devoirs, des contraintes, pourquoi c’est si difficile d’aimer puis dans l’observation neutre je perçois les schémas des conditionnements à l’œuvre. 

Et je me souviens que la seule chose à faire afin de ne plus fonctionner selon les conditionnements, les rôles, de ne plus porter les masques de ces personnages se réalise simplement par la reconnaissance et le détachement. Prendre conscience qu’on pense et qu’on agit selon un de ces rôles ou selon l’instinct de survie ou par une réponse inadaptée à la peur, soit la lutte contre l’émotion, suffit à défaire ces associations d’idées malheureuses qui forment les croyances limitatives. 

Quand je dis que ça suffit, c’est vrai mais c’est à intégrer au jour le jour, à chaque réaction, c’est tout un changement d’attitude qui demande à être appliqué selon le mode d’apprentissage du mental, la répétition qui devient finalement habitude. Mais une habitude dans l’approche, la façon de réagir face aux pensées et aux émotions dites négatives afin de comprendre que chacune d’elles porte un message particulier qui évolue aussi au fil du temps et dépend du contexte du moment.

Cet accueil de la peur redonne du sens et la direction à suivre. L’amour est avant tout une énergie, le principe même du vivant, mouvement par nature, et son expression première ou de base est la libre circulation. 

Ce qui veut dire que toute lutte, tout blocage énergétique est à reconnaître comme l’occasion de porter attention à l’intérieur et juste d’observer, d’écouter les doutes, les peurs du mental, de le soutenir, le rassurer, le remercier pour son implication et lui rappeler que l’amour est la puissance majeure. 

Puis quand on a pris l’habitude de se détacher des pensées automatiques, quand on apprend à porter l’attention sur le mental, à l’écouter, on sait concrètement qu’il est un partenaire et non notre être ou notre nature essentielle. On sait que nous sommes cette conscience qui observe avant tout et que notre ‘pouvoir’ ce situe là. On constate autant la puissance des croyances, que la faculté de projection du mental-émotionnel, perçus comme des partenaires, des outils créatifs. On passe du sentiment d’impuissance à celui d’unité et de potentialité à découvrir, à manifester. Cela se perçoit par bribes puis de plus en plus souvent jusqu’à devenir une évidence. 

Si vous souhaitez partager ce texte, merci de mentionner le nom de l’auteur : Lydia Féliz ainsi que l’adresse du blog : https://lydiouze.blogspot.com/ Photos privées