samedi 11 juillet 2020

« Observer le mental »




3 07 Pourquoi être à l’écoute des voix en soi ? Pour plusieurs raisons essentielles. 
La première c’est au niveau psychologique parce qu’au lieu de vouloir lutter ou contrôler les pensées dites négatives, les pensées automatiques, compulsives et obsessionnelles, aborder la sphère mentale dans l’ouverture change totalement la vibration. 
Il ne s’agit plus de nier, de fuir ou de rejeter mais de porter l’attention, la conscience ou la lumière sur ce qui est caché en soi.
Mettre la lumière sur les associations d’idées gérées par défaut par le système de survie, permet de lâcher les croyances limitantes, les conditionnements. 
Dans ce processus, le mental et l’émotionnel fonctionnent en binôme, comme ils le font toujours mais dans un désir conscient de coopération et pas de lutte, de confrontation. 

Et pour que ce soit possible, il faut choisir de se détacher des pensées automatiques afin de pacifier les trois aspects du mental, inconscient, subconscient et conscience, de les aligner à la vibration source. 
L’observation neutre permet de constater que chaque aspect de soi, chaque partie du mental est au service de la vie. Ou que l’inconscient n’est pas quelque chose de mauvais en soi, c’est juste un mode de traitement de l’info, un logiciel qui s’enclenche par défaut selon ce que les codes génétiques portent.

Quand je parle de l’enfant en soi, je le considère comme l’aspect spontané et authentique, le porte parole de la mémoire traumatique mais aussi des aspirations profondes dont la plus importante est d’aimer. 
Aimer, connaitre, échanger, partager, découvrir, ressentir, goûter, entendre, sentir, toucher, communiquer, sont les qualités et besoins essentiels de l’enfant.  
Il est donc un aspect important de l’être puisqu’il exprime la vie dans sa nature essentielle, son essence.

S’ouvrir au dialogue interne amène à comprendre et à savoir comment fonctionnent nos corps mental, émotionnel et physique puis à pouvoir faire un tri sélectif de nos pensées par la reconnaissance et le lâcher prise.

Lorsque la confiance s’installe entre les aspects internes, on va pouvoir changer le regard qu’on porte sur soi, laisser les croyances et conditionnements se dissoudre en cessant de nourrir les pensées qui en sont l’expression et en laissant les émotions qui sont associées à ces pensées, nous traverser sans les retenir.

Observer ce processus en révèle la simplicité, la facilité et l’efficacité. 
Le fait de porter la conscience sur les aspects internes refoulés, cachés, jugés mauvais, en révèle le caractère lumineux, l’aspect positif. 
Et en devenant de plus en plus conscient de ces systèmes internes impersonnels, on va savoir qui on est vraiment au-delà des masques, des apparences, des croyances. 

Une croyance est un système de pensée élaboré par association d’idées comme par exemple : quand l’enfant entend une phrase du style « j’ai cinq bouches à nourrir », il va associer la présence de l’autre, le fait d’avoir des enfants, au besoin de se sacrifier, à une charge énorme. 
Il va penser qu’être parent c’est sacrifier sa vie, c’est avoir la charge et la responsabilité de ses enfants, c’est être prisonnier de cet état. Il va penser qu’aimer a un coût énorme, que pouvoir se nourrir demande des efforts, des sacrifices, que la vie est difficile et qu’être adulte c’est porter le poids de lourdes responsabilités. 




Le mental qui se fonde sur la dualité pour concevoir le monde, l’extérieur à partir de son ressenti va associer les sensations désagréables lors d’une expérience, à des dangers dont il faut se protéger. 
Il va ainsi refouler systématiquement tout ressenti perçu comme négatif et élaborer des associations d’idées selon la dualité conflictuelle où la sensation de peur est rangée dans la catégorie « danger ». 
Sur cette base de données, il va systématiquement créer des blocages émotionnels, énergétiques et cultiver l’esprit de division interne. Il va classer dans les cases "bien" et "mal", "bon" et "mauvais" et envoyer dans les profondeurs de l’inconscient tout ce qui n’entre pas dans les cases positives, tout ce qui est classé comme mauvais. 
 
Ce qu’il ne peut pas identifier, comprendre, exprimer, va être enfoui dans l’inconscient et sans cesse refoulé. Au fil du temps, une personnalité sera construite selon les croyances, les conditionnements et toujours par ce même système de tri des sensations classées dans la case "danger", "mauvais". 
C'est une façon de concevoir le monde assez limitée et l'expérience, le fait de grandir va nous aider à en percevoir la radicalité, à comprendre que les choses sont beaucoup plus nuancées, on va relativiser de plus en plus. 
4 07 Une journée qui commence assez bien, sans trop de stress et avec de la fluidité dans la communication. Il faut dire que j’ai commencé par revenir au présent, à la respiration ventrale avant de me lever plutôt que de revenir mentalement sur la journée d’hier. 

Pas seulement sur ce qui s’est passé hier mais surtout ce qui s’est mal passé. Je n’ai pas trop de possibilité de me détendre au réveil puisque c’est souvent l’envie pressante d’aller aux toilettes qui me réveille. Remarque dans un sens c’est déjà l’image ou la projection de ce flot de pensées stressantes et négatives qui se manifestent d’emblée. 
Comment démarrer la journée dans le calme quand la mémoire la plus vive, la mémoire récente, est déjà en mode « danger » ?   
D’une certaine façon ça rejoue le scénario de l’enfance où le réveil me mettait en alerte en mode fuite nécessaire pour ne pas me sentir objet. 
Je devrais peut-être parler à la petite Lydia dès le matin pour justement retrouver la paix et la confiance parce que c’est clair que la mémoire traumatique s’enclenche directement. 

D’une certaine façon, cette mémoire encore active, ressort les évènements de la journée passée dans ce même mode « attention danger » et comme les dangers actuels sont les fréquences que l’inconscient reconnait ou qui entrent en résonance, qui viennent de la même case, la case « négatif » c’est logique que les pensées négatives soient celles qui apparaissent en premier. 
Et même si la conscience adulte sait que le mode survie ne peut pas amener à la paix, ça s’enclenche naturellement de façon automatique ou par défaut, par habitude. 

Pouvoir observer cela est déjà une façon de s’en détacher parce qu’alors la conscience perçoit le mécanisme et peut ainsi s’en dégager. Sans lutter ou repousser ce qui se manifeste mais juste en ne s’y accrochant pas, en le voyant sans adhérer. 




Savoir que ce sont des mécanismes naturels, des fonctions émanant du système de survie est aussi ce qui permet de lâcher toute idée de possession ou de mauvais esprits. Même si on peut dire que les fréquences de conflit de lutte ou de rejet forment des forces puissantes en lien avec les égrégores correspondant, les figurer leur donne encore plus d’énergie et nourrissent le sentiment d’impuissance. 
De plus on va s’identifier à la victime et être en mode projection vers l’extérieur du mal-être intérieur. 

Quand je parlais de projection psycho-émotionnelle qui forme des images comme les rêves, le phénomène est énergétique, vibratoire mais le principe est le même et lorsqu’on porte quelque chose de lourd, on va vouloir s’en débarrasser en le projetant vers l’extérieur sous forme d’accusation, de critiques, de jugement. 
Ces pensées, paroles et les émotions de conflit, de rejet, de colère, associées, créent des vagues ou des ondes qui se projettent vers l’extérieur sans régler le malaise. 

Derrière chaque projection, jugement ou accusation, il y a le même mécanisme, on rejette la sensation désagréable qu’on ressent, le conflit interne vers les autres. Et cette sensation témoigne simplement de notre état d’être du moment, du fait qu’on soit en mode réaction, blocage ou fermeture, face à une peur. 
Le stress est signe de conflit interne, d’une part, une sensation désagréable se manifeste parce qu’on n’est plus dans l’ouverture, la fluidité et d’autre part, cette sensation est en train d’être traitée en mode survie, en mode automatique, inconscient. 

Revenir à la détente physique aide à se détacher mentalement des pensées qu’on va pouvoir observer avec un peu de recul et constater qu’elles sont celles qui émanent du système survie. 
Le seul fait de focaliser l’attention sur la respiration ou la détente musculaire amène le mental à se détendre aussi puisqu’il se détache des pensées automatiques et revient au présent. 
On peut alors parler au mental et lui rappeler que les pensées émotions automatiques témoignent d’un besoin non nourri et que le message qu’elles délivrent demande de l’ouverture pour être perçu ou reçu. 
Que nous sommes en mode automatique et donc qu’on tourne en rond dans le mental inconscient et que pour retrouver l’alignement il suffit de revenir à la détente. 
Ou encore que l’énergie est bloquée dans les sphères mentale/émotionnelle. 

Parfois une image apparait figurant comme une boucle où l’énergie tourne en rond et où si on se focalise dessus elle accélère par cette rotation fermée. Ce qui entraine une explosion psycho-émotionnelle à moins justement de revenir à la détente, à l’accueil émotionnel, au fait de laisser passer l’émotion sans s’y attacher, sans y ajouter de nouvelles pensées.

J’expérimente l’arrêt de consommation de viande enfin plutôt la diminution parce que j’en ai acheté pour 10 repas et il m’en reste 7 ou 8 parts que j’étalerais selon l’envie du moment. 
L’idée est venue autant de la situation bancaire précaire que de la volonté de lâcher les conditionnements au sujet de l’alimentation. Puis, j’ai déjà testé et constaté que j’étais plus calme sans en manger. 
C’est clair que les recommandations en matière d’alimentation varient au fil du temps et se contredisent souvent finalement. Il y a un phénomène de mode tout autant qu’une volonté politique de mettre en valeur certains produits mais au-delà de tout ça, est-ce qu’on connait vraiment les besoins du corps physique ? 
Déjà selon la façon d’utiliser son temps, le degré de stress et les connaissances au niveau énergétique, chacun étant unique malgré la structure commune, on ne peut pas trop généraliser d’autant plus que ça varie selon l’âge, les saisons. 




J’apprends à observer le corps physique et à comprendre ce qui lui fait vraiment du bien, ce qui est un besoin vital et ce qui est un besoin du mental. C’est ce qui m’a amenée à boire davantage d’eau, à constater que lorsque je buvais quelques gorgées lorsque je sciais du bois, ça me donnais de la force. 
Du coup, ça change mon rapport à l’eau et ma vision des besoins en énergie du corps physique. 
J’essaie de faire les choses sans à priori mais en observant le résultat. 
Puis je me souviens aussi qu’avant guerre, les gens ne mangeaient de la viande que le dimanche alors qu’ils travaillaient la terre sept jours sur sept. 
Il y avait beaucoup d’agriculteurs et comme ceux qui mangeaient de la viande quotidiennement étaient les gens riches, rentiers pour la plupart, on a associé la richesse à cette consommation de viande. 
Puis les publicitaires ont introduit l’idée justement que ce signe de richesse pouvait être à la portée de tous pour promouvoir l’industrie alimentaire, l’exportation de viande venant des Usa et d’Argentine à des prix défiant la concurrence nationale et en même temps le déploiement des supermarchés. 

La promotion de la consommation de viande par les organismes d’état en matière de santé, considéré comme un apport de protéine indispensable au bon fonctionnement de l’organisme a fini par convaincre la majorité des gens. 
Mais si on regarde le contexte et si on considère que le but premier était de pousser les gens à consommer davantage, à devenir dépendant de l’industrie agroalimentaire, à bouleverser les habitudes commerciales pour le profit des supermarchés et le nombre de cancers, de malade du diabète, de personnes obèses depuis les années 50, on peut douter de la pertinence de ces affirmations de l’époque. 

C’est clair que les publicitaires amènent des concepts dans le but de vendre des produits et ils créent de faux besoins en même temps qu’ils conditionnent les masses. 
Entre croyances et conditionnements, on ne sait plus ce qui est bon à manger à moins d’apprendre à s’écouter. 
Il ne s’agit pas pour moi de suivre la mode des végétariens mais juste de faire l’expérience de me passer de viande et de constater les effets sur l’organisme. 

Depuis deux jours, je sens déjà quelques effets comme le fait d’être plus calme et de moins piquer du nez après le repas de midi. C’est aussi motivé par le budget limité et le fait d’être déjà à découvert. C’est clair que le fait d’avoir acheté du tabac en France m’a fait dépasser les limites de mon budget dont j’arrivais à équilibrer les dépenses tant bien que mal. 

Il n’y a pas de sensation de frustration mais juste une question par rapport à l’exercice physique. Je ne sais pas trop si j’aurais assez d’énergie au jardin mais si je pense à boire de l’eau régulièrement, il n’y a pas de raison que j’en manque. Le fait de piquer du nez après le repas témoigne que le corps physique dépense de l’énergie pour la digestion et comme en plus j’ai déjà lu que l’estomac a du mal à digérer la viande dont il ne garde que peu de choses, le mental ne s’angoisse pas.

A mesure que j’apprends à observer les corps, je me dis que je connais bien peu les besoins réels du corps physique puisque jusqu’à maintenant, le mental était en mode contrôle sur bien des points. 
Déjà la respiration, constater que j’étais quasiment tout le temps en apnée m’a ouvert les yeux. 
Puis l’idée d’écouter son corps m’avait amenée à focaliser sur la douleur par exemple et comme j’ai constaté que ça l’amplifiait et que je cogitais beaucoup pour savoir ce qui causait la douleur, petit à petit, je me suis dit que cette surveillance ressemblait davantage à du flicage que de l’attention. 

En écoutant la vidéo de Nassrine Reza au sujet du pouvoir de l’accueil, j’ai mieux compris ce que voulais dire « écouter son corps » et maintenant, je reviens juste à une respiration ventrale. J’observe quand je suis tendue et j’ai été étonnée de constater le nombre de fois où j’avais les épaules carrément levées. Puis idem au niveau du ventre parce que j’avais pris l’habitude de le rentrer. C’est d’ailleurs pendant une période où j’ai eu mal aux reins que j’ai constaté comment ça obligeait le corps à changer sa tenue, son axe d'équilibre, à faire travailler davantage les abdominaux. 

Du coup c’est ce qui a validé l’idée que la détente naturelle est liée à ce que dit Nassrine, à un ventre relâché et une respiration abdominale. L’un et l’autre sont liés et témoignent d’une posture naturelle ou de l’absence de stress. 

Bien que ça puisse sembler du détail insignifiant, les causes et les conséquences sont importantes. Autant pour le corps physique que vis-à-vis du mental émotionnel parce que lorsqu’on est stressé, on peut voir que les pensées sont rigides tout comme le corps et les signes de crispation nous renseignent sur la qualité d’être. 
Plus on est souple de corps et d’esprit et plus on est aligné à la source, mieux l’énergie circule et plus on est apte à accueillir, à s’adapter à ce qui est. 




Puis quand on observe les choses avec un nouveau regard, ça change la perspective qui s’élargit et l’image qu’on a de soi change aussi. 
Lâcher le mode contrôle amène plus de liberté d’être, plus de souplesse et de facilité à vivre, à s’adapter au changement.

Quand on veut changer quelque chose qu’on considère comme mauvais pour l’organisme, du point de vue mental, on crée du stress parce que les raisons qui nous poussent à agir d’une certaine façon sont justement gérées par le corps physique qui tient compte de l’état des choses sur tous les plans afin de maintenir l’équilibre et l’harmonie. 

Si l’envie de changer est seulement mentale, ou liée à un besoin du mental, on ne va pas y arriver parce qu’il nous manque des infos importantes et par-dessus tout parce qu’on pense qu’il nous faut contrôler mentalement les pulsions. 
Les besoins du mental ne sont pas mauvais en soi mais ils sont souvent liés à la stratégie de contrôle, au besoin de dominer et à la peur du jugement extérieur. 

D’ailleurs je parle de besoins mais en fait, je devrais parler de nature ou de fonction parce que les besoins sont liés à l’idée de manque. Et l’idée du manque émane de l’ignorance de soi. 
Les réels besoins du mental sont ceux de ses fonctions telles que l’expression, la communication, la connaissance ou quête de sens. Les besoins liés au manque, à l’ignorance sont ceux émanant de l’instinct de survie. 

Si on considère que le mental est avant tout un canal, un récepteur/émetteur, ça change la vision des choses parce qu’il peut capter tout autant les pensées automatiques, émanant de l’inconscient que la voix de la sagesse, celle de l’enfant. Et ce qu’il sélectionne lorsqu’on est en mode automatique ou semi-conscient dépend de notre mémoire, des programmes les plus sollicités. 
En apprenant à observer, on utilise notre discernement pour sélectionner en conscience ce qu’on valide ou non. Mais tant qu’on est identifié aux rôles, aux programmations les plus actives en nous, tant que la mémoire traumatique, celle qui sélectionne les pensées de façon inconsciente, par habitude, parce que l’émotionnel est conditionné par les systèmes de croyance, on va répéter les mêmes schémas de pensée, se sentir manipulé de l’intérieur et subir des vagues émotionnelles violentes. Violentes parce qu’elles finissent par exploser tant qu’on est en mode contrôle mental inconscient.

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr  Photos : Claire Perret