28 06 Aller au-delà de la
vision duelle permet de s’ouvrir sur tout un univers intérieur. Nous sommes
habitués par conditionnement à reproduire les mêmes schémas de pensées fondés
sur l’idée de séparation, d’isolement, qui nous font considérer l’autre, l’inconnu,
comme un danger potentiel, un ennemi dont il faut se méfier et contre lequel il
faut se défendre.
Pour savoir s’il est un ennemi ou un ami, nous utilisons le
mode binaire, le jugement qui se fonde sur la comparaison et qui consiste à
classer dans des cases « bon » et « mauvais », les
personnes, les objets, les situations, tout ce qui nous entoure mais aussi et
surtout les pensées et les émotions.
Ce
mode de perception n’est pas mauvais en soi et il a permis à l’humanité de
perdurer jusqu’à aujourd’hui mais dans quelles conditions. Il permet au mental
de savoir ce qui est bon pour lui et ce qui ne l’est pas. Le seul problème
c’est que ce mode de perception est encombré de toutes sortes de préjugés
transmis par nos parents, nos ancêtres, nos contemporains et la société, le
monde en général.
Puis
nous avons donné le contrôle au mental puisque c’est la partie de l’individu
qui est capable de réfléchir, de raisonner et de choisir.
Dans
ce mode de fonctionnement, le mental est considéré comme supérieur au corps
physique et au corps émotionnel qu’il est invité à contrôler.
Mais
la réalité rattrape la volonté parce qu’elle nous montre l’illusion de pouvoir
contrôler l’inconscient, les pensées, les émotions et le corps physique.
Cette
façon de gérer les mondes intérieurs génère beaucoup de stress, de pression et
finalement amène à vivre des frustrations, des tensions et l’issue est toujours
la mort.
Celle du corps physique qui s’use à rétablir tant bien que mal
l’équilibre et l’harmonie par ce conflit permanent qu’engendre la volonté de
contrôle mental sur la vie, le vivant en soi.
La
sphère du mental est vaste, subtile, éthérée, et ce qui apparait à la
conscience est limité, on ne voit pas la partie immergée de l’iceberg. On
perçoit la condensation générée par la lutte entre l’inconscient et la
conscience humaine et celle générée par le contrôle des émotions dites
négatives.
Si
on observe la structure du cerveau humain, on voit que la partie la plus
ancienne est le tronc cérébral qui gère l’instinct de survie. Il est puissant
au niveau énergétique et par la force de l’habitude, par l’utilisation
séculaire de ces modes de pensées, les circuits neuronaux empruntés sont comme
des autoroutes où les pensées circulent à la vitesse de la lumière sans
rencontrer d’obstacle.
L’émergence
de ces pensées conditionnées, automatiques, et les réactions en chaine qui
s’ensuivent sont quasiment simultanées et ultra rapide dans leur exécution au
point qu’on n’en a pas conscience.
Ce
mode de fonctionnement basé sur la survie est aussi inscrit dans nos gènes et
ils se nourrissent, s’alimentent mutuellement.
Les
stratégies développées au fil des siècles se sont affinées et ont été
actualisées par les expériences, les prises de conscience qu’elles ont amenées
mais on n’a jamais vraiment remis en cause le système lui-même.
Si
on observe ce mode de fonctionnement on voit que les stratégies visent toujours
à refouler ce qui est perçu comme négatif, à répondre à la peur par la fuite,
l’évitement ou la paralysie.
Les
dangers ont changé, on n’a plus à faire à des fauves, des prédateurs, des
animaux sauvages mais à de nouveaux ennemis qui changent au fil du temps, des
modes, des besoins d’élites qui dominent les masses.
Par ce système binaire qui
apporte des réponses aux angoisses existentielles par l’évitement, la fuite ou
le déni de notre ressenti, des visions spontanées, nous avons crée des ennemis
de plus en plus pernicieux, minuscules, invisibles.
Dans
ce mode de fonctionnement, où l’autre, la matière, l’inconnu, la maladie, la
mort, sont perçus comme des dangers contre lesquels il faut se protéger, on
projette ce qu’on est, ce qu’on porte, vers l’extérieur.
Ainsi
tout comme on pense que le mental doit contrôler le corps physique, les pensées
et émotions négatives, les désirs compulsifs, on croit qu’il faut des chefs,
des armées, des policiers pour maintenir l’ordre dans la société.
On pense que
le contrôle est nécessaire et que la paix en dépend. Toutes les institutions
sont l’expression de toutes les stratégies de contrôle intérieur. On pense
qu’il faut dresser les enfants, les formater et élaborer un système qui mettent
les meilleurs en valeur parce qu’ils seront la future élite nécessaire à
l’ordre social. On crée d’emblée une hiérarchie, des inégalités où le mode de
sélection se limite au quotient intellectuel, à l’image, à la performance
sportive, où règne encore la loi du plus fort, du plus rusé, du plus beau.
On
peut classer les catégories sociales en 2 groupes, il y a l’élite
intellectuelle, sportive, artistique, les marginaux rebelles respectés pour
leur ruse, leur capacité à dominer et à faire rêver les masses, parmi lesquels
se situent les politiciens, ce groupe qui constitue les dominants puis les
masses formatées, obéissantes, dociles, dominées.
Puis
il existe trois stratégies principales ; la victime qui représente la
grande part des dominés, les bourreaux et sauveurs qui eux sont les dominants.
Ces
trois stratégies sont l’expression du système de survie ou les trois réponses
instinctives face à l’inconnu, au danger, à la peur sont l’agression, la fuite
ou la sidération/paralysie.
Selon
l’âge, la situation du moment, l’ambiance générale, la conscience et
l’inconscient collectifs, le rôle endossé n’est pas le même.
On peut passer sa
vie en étant identifié au rôle principal de victime mais selon les
circonstances, selon celui avec qui on interagit, on endossera les deux autres
rôles sans même s’en rendre compte. Et si on en est conscient, c’est contre
soi-même qu’on se retournera en s’empoisonnant par la culpabilité.
En
général, c’est le corps physique qui « reçoit les coups » parce qu’il
est affecté par le mode de fonctionnement guerrier qui le tue à petit feu et
parce qu’il est la manifestation dans la matière de ce qui est vécu au niveau
subtil.
L’observation
neutre permet de voir comment ce mode de fonctionnement se met en place et ses
effets sur les corps subtils et physique.
Le
fait qu’on ne puisse pas contrôler l’émergence des pensées en révèle le
caractère automatique et inconscient mais aussi la puissance et l’illusion de
la lutte.
En
reconnaissant que les préjugés sont des conditionnements et qu’ils émanent du
mode de survie, on va vouloir lutter contre eux et on pense qu’on va réussir à
changer en utilisant toujours la même stratégie de lutte.
Reconnaitre
et lâcher ce mode de perception binaire n’invalide pas ce système mais il
permet de cultiver le discernement et prépare à agir de la même façon avec les
émotions. Elles sont perçues, tout comme les pensées dites négatives émanant du
système de survie, comme des messagers, des indicateurs qui nous appellent à
revenir à l’observation neutre, à la libre expression et à l’ouverture.
C’est
cette ouverture qui permet la réception claire d’idée et la fluidité des
énergies, des émotions qui peuvent produire des images symboliques.
Les
pensées et les émotions dites négatives nous renseignent sur nos besoins non
nourris, sur le fait que nous soyons en mode lutte, contrôle et qu’en lâchant
nous pouvons revenir à la paix, la cohérence intérieure.
Le
mental et l’émotionnel s’associent pour former des images percutantes qui
ouvrent la conscience sur d’autres réalités plus subtiles et tangibles.
Ainsi
on comprend que le corps physique nous parle au travers des symptômes et qu’il
a juste besoin de souplesse, de détente, de fluidité, d’écoute, d’attention.
Son
langage est simple et ne demande pas une compréhension mentale compliquée malgré
la complexité de ses modes de fonctionnement.
Le
mental ouvert ou qui cesse de lutter, de vouloir contrôler peut recevoir la
compréhension claire du besoin physique du moment.
Mais
le besoin primaire pour que l’énergie, l’info, circulent librement, c’est la
détente qui se caractérise par le relâchement musculaire, la respiration
ventrale. Lorsqu’on lâche les pensées, les émotions sans s’y attacher, on est
connecté directement à l’intelligence intuitive, sensorielle, simultanée des
corps subtils et physique.
On appelle cela la sagesse du cœur parce qu’il a
deux mode de fonctionnement et parce qu’il fonctionne au mieux lorsque
l’énergie, le sang, empruntent la voix du milieu, celle de l’abandon, de la
fluidité, de l’absence de résistance, de lutte.
Il
porte littéralement la sagesse de la voie du milieu, la voie du bien-être, de
l’épanouissement qu’offre la paix intérieure. La paix simultanée dans le
mental, l’émotionnel, le corps relaxé.
L’émotionnel est le pont entre le mental
et le physique, l’indicateur, le générateur d’énergie. Il porte l’énergie de
vie, du désir et dans la fluidité, par l’eau, les messages de paix, de joie, il
favorise la régénération cellulaire.
En
apprenant à reconnaitre les besoins du corps physique au travers des émotions
et la reconnaissance des signes physiques, on se rend compte qu’il n’a pas
autant de besoins qu’on le pense. La plupart de ce qu’on pense être nécessaire
au bien-être physique est plutôt un besoin du mental. Mais c’est clair que les
deux étant liés, les besoins du mental nourris affectent l’état du corps
physique même s’ils sont superficiels ou non vitaux.
Le corps physique a besoin
d’énergie, de détente, de paix mentale et d’équilibre psycho-émotionnel.
L’énergie se trouve principalement dans l’eau puisque la régénération
cellulaire en dépend et les aliments n’apparaissent pas aussi nécessaires qu’on
le pense.
On
peut constater combien le fait de cogiter nous vide énergétiquement, comment la
lutte, le contrôle, nous épuisent et à contrario quand on est détendu
mentalement, confiant, motivé par ce qu’on fait combien d’énergie nous avons.
Quand le mental et le corps physique sont alignés, coordonnés, quand ils
agissent de concert en suivant un désir spontané qui donne de l’enthousiasme à
agir, on perd la notion du temps, on ne ressent pas de faim, pas de fatigue.
Ce
constat nous montre à la fois la puissance de l’alignement intérieur et la
force du désir qui est suivi, nourrit et qui par le fait s’auto alimente.
Le
corps physique ne juge pas en termes de bien ou de mal mais il s’adapte avec
plus ou moins de facilité pour maintenir l’équilibre interne.
L’émotionnel
ne juge pas non plus, il a besoin de fluidité, de liberté et de s’extérioriser
pour être dans son plein potentiel créatif.
C’est
au niveau mental que les choses sont plus complexes et que le mode de jugement
s’exerce.
Mais c’est aussi là qu’on peut agir, choisir, comprendre et exprimer
ce que nous portons.
On peut dire que le mental a la faculté de choisir parce
qu’il peut voir et comprendre.
Il
est celui qui peut traduire les désirs en mots et en actes, mais il est
tellement formaté, conditionné et limité lorsqu’il croit devoir contrôler les
pensées, les émotions et le corps physique, qu’il ne peut pas capter l’énergie
de vie brute ou pure. Elle se perd dans les schémas de pensée duelle,
conflictuelle et les interprétations faussées par tous les filtres des
croyances et conditionnements.
On
pense que le fait de lâcher les jugements est un processus qui n’est pas aussi
nécessaire mais en l’expérimentant, on constate comment l’ouverture et la
réceptivité s’en trouvent augmentées parce qu’on entre alors dans une autre
dimension beaucoup plus vaste, riche, épanouissante. Les visions se succèdent
et on n’a même pas besoin de comprendre intellectuellement parce que tout est
donné par les images symboliques qui parlent d’elles-mêmes.
L’interaction avec
les corps subtils prépare à interagir avec les aspects internes, les mémoires
ancestrales, le monde subtil des êtres qui ont passé le voile et on comprend
mieux ainsi que rien n’est séparé, que nous ne sommes jamais seuls.
Plus je
m’ouvre aux mondes, aux énergies, internes et aux aspects de la personnalité
qui font écho aux ancêtres et plus l’idée de solitude, de séparation,
deviennent obsolètes.
Mais je ne provoque rien, je me contente de ne pas
rejeter ce qui se présente. Que ce soient des visions, des rencontres, des
idées, des aspects de la personnalité, je ne bloque rien mais je ne m’y attache
pas non plus. J’utilise le même processus de lâcher prise, d’accueil et de
sélection qu’avec les pensées et les émotions.
J’ai
parlé à la petite Lydia hier soir suite à un différent avec ma sœur qui
m’a amenée à accueillir ce que ça suscitait. La blessure de rejet est apparue
une fois de plus et au lieu de me dire « encore, je pensais que c’était
réglé » comme j’avais tendance à le faire avant, j’ai embrassée cette
enfant et les larmes qui ont coulé m’ont fait le plus grand bien.
Puis je me
suis habillée pour aller au jardin de façon spontanée, non pas pour fuir mais
parce que le désir, l’élan spontané m’a portée. Et j’ai eu la joie de cueillir
les premiers haricots verts.
Si je raconte ça alors que ça semble insignifiant
et personnel, c’est pour le processus qui est sous-jacent. C’est toujours le
même : trouble psycho-émotionnel ou stimulus extérieur, observation
détachée, accueil des émotions ; communion et désir de passer à l’action.
Ici,
il y a ouverture, accueil, fluidité énergétique, nouveau désir.
Le
passé n’est pas occulté mais amené à la conscience, au cœur, puis un désir
nouveau émerge au présent. Pouvoir accueillir le passé et ne plus le considérer
comme un poids c’est aussi se réconcilier avec le présent et élargir son champs
de conscience.
La colère que j’aie longtemps eue envers l’âme quand je pensais
à son choix d’incarnation sachant combien le vécu d’un enfant le marque à vie,
s’estompe à mesure que j’accueille les émotions refoulées de la petite Lydia.
Puis des images ou des idées me viennent à propos des guides, la façon dont
j’ai rejeté aussi leur présence à cause des blessures d’enfance. Comme je
décollais mentalement, sortais de mon corps pour ne pas ressentir le stress,
c’est normal que je ne garde aucun souvenir ou que je ne sache pas où allais le
mental. Il n’y avait pas d’images, de rencontres, juste du silence ou l’absence
de conscience. D’une part comme je n’étais plus dans le corps, je ne pouvais
pas ressentir ni voir et bien que je continuais d’exister, ces moments n’ont
pas pu être nourris d’images.
Cependant, la mémoire fonctionnait puisque je me
souviens d’avant, après et du moment où je décollais où je sortais de mon
corps. De même que le corps physique a enregistré la violence, les odeurs, et
je me souviens aussi qu’il pleurait puisqu’une fois je suis revenue dans mon
corps qui était en larmes.
Ces phénomènes de sortie du corps, et les souvenirs
que j’en garde mentalement me permettent de mieux comprendre le fonctionnement
du mental, ses potentiels.
De savoir que la mémoire est autant inconsciente
mentalement que sensorielle et que les symptômes physiques peuvent en être
l’expression, l’appel à faire la paix en profondeur avec le passé, les
ressentiments, les émotions refoulées.
Le
fait que je puisse voir cela de près est énorme en soi parce que j’aie longtemps
fuit tout ceci. Ce genre de réminiscence me donne l’occasion de retrouver plus
de lien autant avec l’enfant en moi qu’avec les corps subtils et de cultiver
l’amour à l’intérieur, en profondeur, de guérir les blessures et d’en voir,
d’en goûter le potentiel sous-jacent.
Ce potentiel d’amour qui rend obsolète le
manque affectif, qui donne la force de l’unité et qui permet de développer la
créativité, les qualités intrinsèques à l’enfant.
En apprenant à aimer les
corps subtils et physique par l’observation et la compréhension, je prends de plus en plus
conscience qu’ils sont les guides terrestres et qu’ils sont inspirés par les
guides célestes.
Il n’est pas nécessaire de les voir pour savoir qu’ils sont
présents parce que c’est aussi une des caractéristiques de la dualité qui
permet de savoir que chaque aspect à son pendant sur d’autres sphères ou
dimensions.
Et je préfère ne pas les figurer puisqu’à mon sens, ce sont des
énergies raffinées, des amalgames de fréquences en lien avec ce qu’on est en essence.
Puis tout comme les aspects "images" des ancêtres en soi au vécu
traumatisant sont des guides qui peuvent être perçus comme des mauvais esprits
si on est identifié aux pensées conflictuelles, aux pensées automatiques de
jugement.
Notre centre porte en son sein toutes sortes de fréquences,
d’énergies en cohérence, en harmonie, qui nous insufflent des idées, nous
aident à comprendre, à persévérer.
Mais
comme nous luttons contre les émotions dites négatives, nous ne pouvons pas percevoir
ces aspects internes lumineux ou plus éclairés parce que nous restons accrochés
aux pensées duelles, au mode de survie, au mode binaire.
En apprenant à lâcher
ces pensées de jugement, on va être plus ouvert et apte à entendre la voix de
la sagesse, celle qui est remplie de compassion et de douceur, qui est lucide
et claire.
Je
continue de parler aux corps physique, mental et émotionnel en leur demandant
leur aide afin de mieux les connaitre, les comprendre, les aimer et je reçois des réponses.
Ceci dit c’est un
processus intime et personnel qui ne peut pas être le même pour tout le monde
mais nous sommes dotés d’une conscience, d’un cœur, construits structurellement
de la même façon et c’est pour cette raison que je partage ce vécu intérieur.
Chaque
individu est unique et le chemin parcouru en est la manifestation concrète.
Si
je parle beaucoup de se détacher des préjugés, des conditionnements c’est
justement parce qu’ils permettent, par effet contraste, de révéler l’individu,
le moi profond, cohérent et sage. Dans l’ouverture et le détachement on perçoit
tous les aspects de l’être, cette multitude où chacun a un rôle important à
jouer. Ce qui est remarquable, c’est de pouvoir être conscient de ces aspects
multiples qui se révèlent à travers la dualité. Ce faisant ça aide à accepter
ce contexte parce qu’il n’est plus perçu comme un problème mais comme un outil
de connaissance, de reconnaissance et de connexion.
.
Si
vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure
et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain
divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr Photos privées ©Lydia Féliz