lundi 1 juin 2020

« S’ouvrir à la grâce »




30 05 Dans le dialogue intérieur et les réflexions autour du dernier texte où la grossièreté s’est exprimée sans retenue, ce qui est mis en évidence, c’est l’authenticité. 
C’est clair que ça peut sembler bien excessif et contraire aux termes employés lorsqu’on parle d’amour et de spiritualité mais mon objectif ou un d’eux, c’est d’être vraie. 
La spontanéité, la transparence et l’authenticité sont nécessaires à l’émergence du vrai moi et à l’abandon des croyances, des conditionnements. 
Pour pouvoir se détacher des rôles et des schémas inconscients, automatiques, des stratégies de survie, il faut déjà les exprimer, les voir, afin de les lâcher.

Cette phase où la transparence est une vibration nécessaire au processus de transformation, de nettoyage, permet aussi de prendre l’habitude d’être soi, de reconnaitre par effet miroir que nous sommes un tout complet et que la dynamique de la dualité est révélatrice par effet contraste. 
L’enfant victime d’abus sexuel en particulier, développe une personnalité double dans le sens où il ne peut pas exprimer ce qu’il pense, ressent, puisque cela signifie la mort. 
Il doit se couper de son ressenti, des émotions, des sensations et par conséquent se sentira perdu et confus toute sa vie. 
A moins de prendre conscience de ces rôles du triangle de Karpman (des conditionnements) ou de réaliser qu’il n’exprime pas ce qu’il est en vérité, il restera identifié au rôle de victime et sont seul pouvoir, sa possibilité de survivre sera de plaire, de jouer le rôle de bourreau ou de sauveur, tour à tour, il réagira selon ces schémas de pensées, selon ces personnages. 
Le besoin de se conformer aux attentes extérieures va régir sa vie, sa survie, sans qu’il n’en soit conscient même dans le personnage de rebelle, même lorsqu’il pense défendre la vérité, la justice. 
La transparence va devenir le soutien pour le mental habitué à contrôler les émotions par nécessité même lorsqu’on devient adulte parce que tant qu’on ne réalise pas ce qui nous agit, ce qui nous dirige, on ne peut pas savoir qui on est en vérité. 


Le fait de bloquer les émotions dites négatives ou de les contrôler par les schémas automatiques inconscients, les conditionnements, les rend excessivement puissantes. 
Les stratégies de survie visent à minimiser ce flux puissant de l’énergie de vie. Celle la même qui nous maintient en vie et en mouvement. 
Mais comme par conditionnement et par les croyances, on attribue à la peur une puissance négative qu’il faut à tout prix combattre, on ne se rend pas compte qu’elle est l’expression de l’énergie de vie, en essence. 
Que toutes les émotions sont des expressions de la même énergie source qui change de fréquence selon la façon de la traiter. 
Plus on lutte contre les émotions dites négatives et plus elles prennent de l’intensité, plus on s’attache aux émotions dites positives et plus celles qu’on a rangé dans la catégorie « mauvaises » vont se manifester avec intensité. C’est juste une question d’équilibre.

Déjà, dès le départ, cette émotion de peur est perçue comme négative et dangereuse. Et c’est clair qu’elle peut le devenir lorsqu’on la contraint, lorsqu’on tente de la bloquer ou de la traiter via les schémas archaïques inconscients émanant du cerveau reptilien. Toute cette masse contenue finit par exploser tout comme l’eau peut détruire un barrage si la pression devient trop forte.

Lorsqu’on a appris à fuir les émotions qu’on n’avait pas le droit d’exprimer on agit selon les schémas inconscients de survie. Au niveau psychologique, la vision de la vie, de soi, est déterminée par le sens de la justice lui-même stimulé par le besoin de vérité, de justice. 

La vision duelle des choses et l’identification aux rôles du triangle de Karpman fait qu’on ne sait pas qui on est vraiment et qu’on se sent naturellement divisé, étranger à soi-même. 

Sans parler du fait de se couper des émotions en essayant de les traiter via le mental, ou par ces schémas de pensées automatiques, qui nous rend encore plus confus parce qu’on perd le contact sensoriel, la connexion à l’énergie de vie, à l’âme. 
L’âme qui selon ma vision est synonyme de mouvement de la conscience, ce qui se traduit autant par les ressentis, par les flux internes vitaux, la respiration…que par les mouvements de la pensée consciente et inconsciente. Je parle ici de nature de l’âme. 




Et quand on prend conscience que nous sommes agit par des programmations automatiques, on va vouloir exprimer ce qu’on pense être le meilleur de soi-même. 
On passe de l’inconscience ou de la semi conscience à la conscience duelle qui s’identifie, qui veut s’identifier à ce qui est considéré comme « bien, bon, beau… ». 

On va lutter contre ce qu’on juge inapproprié tout en proclamant être divin, amour et lumière. On va juste changer de rôle principal, on sera davantage identifié au rôle de sauveur. Sans se rendre compte que cette vision duelle est aussi un conditionnement puissant et automatique, semi-conscient où l’inconscient joue un grand rôle de révélateur.

C’est difficile à vivre parce qu’on veut exprimer ce qu’on pense être juste, bon, bien, et inconsciemment ou consciemment on attend en plus d’en être récompensé.
Le jeu de séduction adopté dans l’enfance selon le besoin de survie continue de régir notre personnalité où plaire est vital. On a expérimenté la récompense et la punition qui sont des modes de perception/d’analyse, du mental/inconscient et on a compris que pour être aimé, accepté, il fallait se conformer à la norme, aux attentes extérieures. 
Enfin "on a compris" disons plutôt qu’on a accepté ce mode de fonctionnement instinctivement durant l’enfance qui sera remis en question à l’adolescence. 

Mais là encore ce qui se joue, ce qui est dans la balance, c’est soit être marginalisé, rejeté, incompris, en exprimant ce qu’on pense, soit être admis, aimé, en se conformant aux normes sociétales. Soit être sincère et en accord avec ce qu’on pense être soi, soit plaire et souffrir du sentiment de trahison. 
Dans les deux cas, on n’est pas soi-même, on est identifié à des rôles, des schémas automatiques de survie et on pense qu’on choisit. 

Cette phase de rébellion est nécessaire mais elle nous maintient dans l’ignorance de ce que nous sommes profondément et réellement, attaché au personnage de justicier. 
L’estime de soi s’appuie sur le besoin d’avoir raison, d’être compris et de se situer dans le camp des « gentils, des justes, des sauveurs ». 
Mais quand on est contrarié, contredit, rejeté ou trahi, l’image de soi sera négative et on va passer de l’estime de soi à la culpabilité, au sentiment d’injustice, on se sentira victime et la colère se reportera sur soi ou sur les autres. On aura la sensation  d’être divisé, manipulé de l’intérieur et par l’extérieur.

Pour sortir de ces schémas automatiques, il faut en devenir conscient en se positionnant en observateur neutre mais surtout apprendre à  accueillir les émotions dites négatives. Parce que c’est surtout le fait de bloquer les émotions dites négatives qui nous fait souffrir et croire qu’on est impuissant, manipulé.

Les croyances et conditionnements sont nourris par la résistance à la peur, le rejet de la colère, l’attachement à la dualité où tout est déterminé, bien rangé dans des cases. 
Ces cases où sont rangées des associations d’idées et de fréquences, d’émotions, préétablies, formant la mémoire elle-même rattachée aux ancêtres et au collectif. 
La croyance est fondée sur une sensation interprétée selon les schémas de pensées inconscients, selon des conditionnements. 

Tant qu’on est identifié à ces schémas de pensées, à ces rôles, on pense qu’on ne dispose pas du libre arbitre, qu’on est manipulé, on croit qu’en faisant le bien on sera récompensé ou qu’en faisant le mal on sera puni. 
Quand on prend conscience que nous sommes mus et agit par des croyances et conditionnements archaïques, on pense qu’on va s’en libérer par l’intellect, l’intelligence, en étant conscient de cela et en s’empêchant de penser et d’agir selon ces schémas. 




Mais on reste mus par des conditionnements qui s’appuient sur la notion de bien et de mal et par-dessus tout on continue de lutter, de vouloir contrôler la vie en soi. 
C’est un mécanisme automatique qui associe l’intelligence à la faculté de contrôler les émotions, qui voit en cela la progression d’un humain.

Ce qui n’est pas faux non plus mais ça reste un système de pensée semi conscient où on est la proie de nos propres croyances, de notre mode de fonctionnement duel qui lutte contre les pensées/émotions négatives.

En apprenant à démystifier les croyances et les conditionnements, à les voir comme tels, on se sent perdu et confus parce que nous continuons de lutter, de diviser, et nous ne savons plus qui nous sommes fondamentalement. 
On voit tellement ces schémas récurrents se reproduire à notre insu, on se sent tellement impuissant face à ces modes de fonctionnement qu’on perd confiance en soi, en la vie. 

Les anciennes croyances sont perçues comme des illusions mais on voit que nous sommes conditionnés de mil et une façons et comme on comprend que c’est ingérable, on se sent encore plus impuissant. 
Même si on sait que la vibration est ce qui détermine notre état d’être, même si on comprend que l’accueil des émotions est bénéfique puisqu’on en sent l’effet direct, le sentiment d’être manipulé perdure parce qu’alors on fait face à la peur de l’inconnu, du vide. 
C’est logique puisqu’on passe d’un mode de fonctionnement automatique a une attitude davantage consciente mais qui ne sait pas où elle va.

C’est clair que nous devons alors passer par des moments de trouble émotionnel parce qu’en acceptant de faire face à ces émotions, la peur continue de générer des réactions automatiques. 
C’est très frustrant pour le mental de ne plus devoir exercer le contrôle parce que les croyances qui associent le bien au contrôle, l’intelligence au tri des pensées et à la lutte contre la peur, l’amène à penser qu’il ne vaut rien, qu’il est inutile mais d’un autre côté, cela favorise la détente générale. 

On sent qu’on est moins impacté par ces schémas de pensées dévalorisants lorsqu’on n’éprouve plus le besoin de se justifier et quand on ne sent plus coupable d’être spontané.

Apprendre à revenir au centre, à la neutralité, passe par la reconnaissance des réactions spontanées et automatiques mais comme ça n’est pas un processus intellectuel, là encore, le mental est frustré, se sent inutile. Ce qui l’aide à passer ces moments difficiles, c’est la paix ressentie lorsqu’on se positionne au centre. 




31 05 Puis, avec le recul, on se rend compte qu’on est moins réactif aux émotions des autres, aux situations de stress, aux conflits extérieurs. On peut prendre du recul sur une situation plus rapidement et on ne sent pas embarqué par les pensées automatiques ni par les émotions qui leurs sont associées. 
On voit alors qu’en lâchant les pensées duelles et celles des rôles, les émotions sont plus stables, le ressenti est plus apaisé. 
La sensation d’être une éponge émotionnelle se dissout peu à peu, on apprend à se taire, à ne plus prendre parti pour une personne, une cause.

Les insectes parasites qui ont envahi l’appart et le jardin semblent être la projection de ce qui se passe à l’intérieur, le reflet de ces modes de fonctionnement basés sur la dualité où ces pensées automatiques sont perçues comme des objets qui ne devraient plus exister. Mais là encore, comment se détacher des conditionnements et par conséquent devenir plus conscient si on ne voit pas cela ? 
Réagir est bénéfique puisque ça nous amène à pouvoir accueillir, laisser passer les réactions psycho-émotionnelles et c’est de cette façon qu’on apprend le détachement, peu à peu. Les choses s'apaisent aussi à l'extérieur et il n'y a plus d'intérêt pour les conflits.

Je me répète encore et continue d’enfoncer des portes ouvertes mais c’est justement en vivant ce processus d’accueil, de lâcher prise régulièrement, que l’habitude s’installe et qu’on trouve l’équilibre, qu’on s’ancre dans le mouvement, que les contraires s’équilibrent. 
Autant sur le plan émotionnel que mental, autant par cette double identité humaine et divine qui se complète, se révèle unifiée au lieu de se croire séparée et de lutter. 

C’est ce qui est difficile à vivre, ce paradoxe entre la conscience "divine" neutre, silencieuse, immobile et la personnalité humaine en mouvement,  conditionnée par ces schémas inconscients. 

La phase actuelle est celle du déconfinement intérieur et extérieur, de la sortie potentielle de ces schémas inconscients qui emprisonnent le mental dans les mêmes modes de fonctionnements, de la tombée des masques où le moi véritable peut se dévoiler. 

Un moi qui se révèle par effet contraste en lâchant les conditionnements, les schémas de pensée automatiques qui sont universels et par conséquent impersonnels. 
La transparence, la sincérité, sont nécessaires et la patience s’acquiert par la répétition du processus de retour au centre. Elle apporte en même temps la confiance en la vie, en ce processus de retour à la source.

Je me contente d’observer l’état de crispation du corps et de le laisser se détendre et j’observe que le mental se calme automatiquement. Déjà parce que le focus est tourné vers l’intérieur, l’attention portée sur l’état du corps physique et l’observation du processus naturel de détente, cela favorise la pacification du mental et de l’émotionnel. 

Se faisant le mental prend confiance autant vis-à-vis du corps physique, que du corps émotionnel et quand ce sentiment est vécu régulièrement, l’état d’harmonie naturel est perçu, soutenu par ce désir d’unité. 
Il est alors plus facile de diriger le focus, le mental, l’attention vers l’intérieur lorsqu’on est contrarié. On voit à chaque fois, la relation entre l’intérieur et l’extérieur, comment l’un révèle l’autre et comme on constate que la paix est en soi, on prend davantage confiance en notre potentiel, en cette essence source. 

Le besoin de contrôler est perçu comme une des nombreuses stratégies de survie contre laquelle il est vain de vouloir lutter. Non seulement elle est utile puisque le passage de l’inconscience à la conscience plus éclairée ne se réalise pas en une seule fois bien que lorsqu’on se pose au centre, c’est instantané mais comme nous sommes en mouvement, il est nécessaire de répéter le processus afin d’en faire une habitude, un réflexe, mais en plus ce mode de contrôle est nécessaire à l’équilibre physique. 
Ce qui n’est pas nécessaire c’est qu’il gère le mental et l’émotionnel. 
Mais là encore, ça se fait petit à petit afin d’intégrer et d’ancrer les énergies en douceur, afin qu’elles s’équilibrent. 

C’est clair que la gestion des énergies cosmo-telluriques est un processus inconscient que le cœur (ou l'association de l'axe esprit/cœur/ventre) régit dans l’harmonie selon les gènes activés, les programmes en cours, les besoins du moment, la fluidité/résistance interne et que par conséquent imaginer qu’on puisse le faire en conscience relève de la folie. 




Mais tout n’est pas déterminé ou dit autrement, nous pouvons apprendre à lâcher ce qui est perçu comme obsolète, apprendre à écouter davantage le corps physique, à suivre l’élan enthousiaste, à accueillir les émotions afin de favoriser la paix et l’harmonie intérieure, de mieux nous connaitre. Reconnaitre nos réels besoins et notre potentiel, nos ressources, favoriser la fluidité, accompagner le mouvement. Prendre conscience que notre centre est le nombril ou le centre créatif ce qui revient à comprendre que notre pouvoir est intérieur. 
Que notre responsabilité se situe dans la relation à nos mondes intérieurs, celui de la pensée, de l'émotionnel et les actes qui en découlent. 
Qu'en s'alignant à la source, à cette paix intérieure, en reconnaissant l'unité, l'harmonie entre tous les aspects de soi, en  laissant la source vivifier et harmoniser la conscience humaine à l'amour infini, l'équilibre s'installe.

Notre marche de manœuvre semble très limitée mais on peut mesurer les conséquences de nos choix sur notre état d’être, sentir l’effet des pensées qu’on nourrit dans l’instant, de l’attachement à la lutte, de l’accueil. 
On peut voir comment notre état d’être définit notre qualité de vie et savoir où se situe le pouvoir réel. On comprend mieux ce qu’est l’amour et sa puissance. On ressent comment le désir de paix manifesté en soi fluidifie l’énergie, facilite les relations avec l’extérieur. 

Plus on devient autonome affectivement, plus on est en paix avec les corps mental, émotionnel et physique et moins on a besoin de reconnaissance extérieure. On sent aussi la force de l’intention qui détermine en grande partie la qualité de la vibration émise. L’intention constituée d’un désir conscient et de besoins inconscients, associé à un sentiment profond au-delà du mouvement émotionnel. 
L'intention qui émane de l'essence de l'être, de l'énergie source, qui ne trouve pas d'obstacle ni de lutte intérieure et déploie sa puissance douce. 
L'idée de grâce prend alors tout son sens parce que c'est la source qui rayonne de l'intérieur et transforme, éclaire, équilibre, fluidifie, allège. Si on se laisse être un simple canal ouvert.     
Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr  Photos privées ©Lydia Féliz