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06 La
grosse vague psycho-émotionnelle intérieure qui m’a encore bien ballotée la
semaine dernière semble s’être calmée. Et ça n’est pas le fruit du hasard mais
plutôt une succession de choix, de positionnements internes.
Déjà
au niveau des pensées récurrentes de la victime impuissante, qui se sent de
plus en plus mal alors qu’elle lutte contre ces pensées perçues comme des
automatismes, amène à dire « stop ».
Stop
à ce flot de pensées en posant des questions au mental/inconscient. Sans
attendre de réponses nécessairement mais déjà c’est une façon de prendre du
recul, de se positionner en dehors de ce flux incessant.
Il
s’ensuit un dialogue intérieur qui montre clairement l’aspect multiple de soi
et l’effet du mouvement, de l’ouverture. Un dialogue entre le mental et la
conscience neutre.
Dans
tout conflit, qu’il soit en soi ou entre deux personnes, c’est toujours le fait
de réussir d’accepter de se parler honnêtement, dans le respect et dans le
clame qui permet d’exposer ces arguments et de changer la situation. Il peut
être nécessaire qu’il y ait un médiateur afin que ça se passe dans le respect
et quand il s’agit de personnes qui ne parlent pas la même langue, il faudra un
interprète. C’est ce qui se vit aussi en soi.
Le
mental est l’interprète à la fois des pensées inconscientes et de la volonté
consciente, de la sagesse et de l’enfant en soi, ou des émotions, des
questionnements et des incompréhensions. Mais comme on s’identifie à cet aspect
pensant de soi et comme on ne distingue pas qui dit quoi, ça peut être très
perturbant. Et encore plus puisque les émotions et les pensées sont associées
ce qui fait que lorsqu’on est submergé ou quand le malaise est intense, ça
devient encore plus confus.
Mais
les choses sont bien faites parce qu’on peut se positionner en observateur
silencieux. Les méditations où on se contente d’observer le flux des pensées,
sans intervenir, sans les suivre, est un excellent moyen de savoir que ce
positionnement est possible et d’en ressentir l’effet sur nos corps mental,
émotionnel et physique.
On
apprend à distinguer les différentes strates du mental et à comprendre qu’il
est un canal, un interprète qui exprime ce qui émerge de l’intérieur.
On
voit qu’il capte toutes sortes de voix, d’idées préconçues ou innovantes, que
chacune d’elle provient de différentes strates ou degré de
connaissance/conscience.
Que
certaines sont automatiques, impersonnelles et que d’autres sont plus vraies,
plus justes, plus équilibrées, sensées ou en cohérence avec ce que l’on
veut.
On
comprend néanmoins que chacune d’elle est révélatrice, qu’elle nous renseigne,
nous enseigne et que nous avons ainsi une immense banque de données internes à
disposition. Le tout est de pouvoir les observer, les reconnaitre et choisir
celles qui nous correspondent, celles qui nous font du bien, celles qui
correspondent à qui nous sommes, à ce qui est en rapport avec notre vision du
monde, de la vie.
Chacune
d’elles nous parle de nos attentes, de nos frustrations, de nos croyances et
des conditionnements qu’on a validés au fil du temps. On apprend à reconnaitre
celles qui nous font du bien et par ce processus, à voir pourquoi le mental peut s'attacher à un rôle sans même s'en rendre compte, parce qu'il en tire des bénéfices
On
voit que celles qui émergent lorsqu’on est contrarié correspondent à des
croyances adoptées de façon inconsciente durant l’enfance et validées en
permanence par l’identification aux rôles.
On apprend à reconnaitre la façon de
penser de la victime, du sauveur et du bourreau et comme ce sont des mécanismes
automatiques, on peut s’en détacher peu à peu en cessant de les croire.
Par
ce processus on comprend aussi que ce sur quoi on focalise l’attention,
grandit, croit, parce qu’on donne ainsi de l’énergie à ces pensées, croyances,
conditionnements.
On voit aussi
l’impasse et le caractère limitant de ces croyances parce qu’elles n’évoluent
pas, ce sont toujours les mêmes pensées qui tournent en boucle.
On peut donc
comprendre que ça n’est pas la part analytique de notre cerveau, de la
conscience, on voit que le mental transmet des pensées et on apprend ainsi à
distinguer l’aspect analytique de soi.
On comprend que c’est la conscience qui
"réfléchit" et que le mental transmet l’info. Le mental a aussi son mode de réflexion, d'analyse mais c'est souvent quasi mécanique selon la structure du cerveau et les stratégies de survie. Les modes de comparaison, de punition récompense, d'attraction/répulsion sont viables lorsqu'ils sont utilisés en conscience, au-delà des rôles.
Lorsqu’on cesse de nourrir les pensées récurrentes, c’est comme si le mental et la conscience ne faisaient plus qu’un.
Lorsqu’on cesse de nourrir les pensées récurrentes, c’est comme si le mental et la conscience ne faisaient plus qu’un.
Là encore, c’est une impression subjective qui vient de la sensation
d’alignement et d’harmonie intérieure ou du fait que l’on valide les pensées
correspondant à nos objectifs, à notre volonté consciente.
Cette
conscience utilise le mental et l’émotionnel comme des outils de transcription
des idées innovantes, créatives, des sensations, de ce qui est perçu par les sens et de façon vibratoire. Elle a une vision plus complète et simple des choses dans le sens d'objectivité
Tant
qu’on reste identifié aux schémas de pensées automatiques, on ne sait pas
vraiment être objectif quant à notre ressenti puisqu’on est en mode réaction.
C’est
là où le principe de dualité est utile parce qu’on peut faire la différence
entre ce qui nous fait du bien et ce qui nous met sous tension, nous alourdi, nous éloigne de notre volonté d'être en paix, de se sentir à l'aise avec soi et les autres.
A
travers ce principe on va mieux reconnaitre ce qui nous correspond, ce qui
vibre avec notre désir profond, sincère, conscient ou pas d’ailleurs. La vie qui nous traverse, cette énergie source a un but, c'est de se développer, de croitre et de perdurer.
En
se détachant des pensées récurrentes par la forme interrogative, on crée une
ouverture, un relâchement et on peut alors avoir accès à la voix de la sagesse,
s’identifier davantage à elle. Elle n'est pas celle qui juge avec un ton accusateur, elle est celle qui sait ce qui est juste pour soi-même dans l'instant
Considérer
le mental, l’émotionnel, la conscience, l’âme, les sens et donc le corps
physique, comme des outils de perception, de réception, de compréhension et
d’expression, comme des partenaires de vie, change totalement la perspective,
la vibration, la relation à soi.
Ce qui apparaissait comme un problème devient
peu à peu une expérience, une occasion d’apprendre, de comprendre, de se
connaitre, de se situer intérieurement et de créer. Connaitre les outils de
création, d’expression et de compréhension permet de créer sa vie en conscience
et en connaissance de cause.
Mais l’observation qui permet la compréhension
n’est qu’une première phase qu’il va falloir apprendre à maitriser par la
pratique.
Un
peu comme celui qui veut peindre et qui a pris des cours, acheté les pinceaux,
la peinture, le matériel. Tout cela est nécessaire mais ça ne crée pas encore
l’objet.
Il
devra d’abord tracer les traits, les grandes lignes au crayon à papier afin
d’élaborer les perspectives puis maitriser les couleurs, les jeux d’ombre, de
lumière, l’effet contraste pour créer les reliefs. Ces connaissances de bases
s’apprennent par la pratique, les essais, les erreurs, les gommages, les brouillons,
avant de trouver le juste trait, d’en maitriser l’intensité, le flux, de se
faire la main. Cela demande de la patience, de la persévérance, de la
persistance au niveau du désir de réalisation. Il entre aussi dans ce
processus, une grande part d’imagination,
d’intuition, qui demande de savoir écouter, de faire confiance à ces gestes, de
se laisser porter, guider.
Comprendre
les lois universelles de l’intérieur et savoir dialoguer avec les aspects
internes aide à mieux se connaitre, se comprendre, à savoir où on veut aller et
à pouvoir s’y rendre.
On focalise alors davantage sur le "comment" que sur le
"pourquoi".
Et on comprend aussi que ce "comment" se réalise pas à pas justement
dans la fluidité, sans contraintes et en confiance.
Parce qu’en apprenant à distinguer
les voix internes, sans avoir besoin de lutter avec les programmes, sans
violence, dans le dialogue, l’ouverture, la confiance s’installe.
La fluidité
est perçue comme le signe que nous sommes aligné intérieurement à ce désir
profond de paix, de créer dans la joie et la facilité.
Très
souvent on verra que les conditionnements sont l’inverse de ce que nous sommes
en réalité. Non seulement qu’ils ne nous définissent pas mais qu’en plus ils
nous donnent une image limitée et faussée de nous-mêmes. Ils nous font croire
l’inverse de la réalité, de ce que nous sommes et de la façon de manifester
dans la matière nos désirs intimes.
Il
ne s’agit pas non plus de nier les limites du corps physique mais plutôt de
comprendre que la création est un processus qui commence à l’intérieur et que
la réalité se conforme à notre vibration.
Que celle-ci se forme par
l’assemblage de pensées et d’émotions qu’on cultive dans l’instant mais que
c’est davantage l’attitude qu’on adopte envers elles qui va déterminer la
qualité de la vibration.
Les
pensées et les émotions nous indiquent à quel croyance et conditionnement on
est identifié, quel système est en action et si on est en cohérence avec notre
désir profond, notre être ou notre degré de conscience actuel.
Quand
je dis que la réalité se conforme à notre vibration, cela veut dire à la fois
que notre perspective et la façon dont les choses sont perçues est influencé
par le positionnement intérieur et que c’est une façon de valider notre
identification de l’instant.
Si je crois être victime d’une situation c’est
parce que je suis identifiée aux pensées de celle-ci, de ce rôle et je vais percevoir la
suite des évènements, les anticiper sous cet angle. Je vais donc influencer la
suite autant par la vibration que j’émets dans l’instant, par ma façon de
voir les choses, que par la loi de résonance, d’attraction, qui va me servir sur
un plateau la manifestation de ce que je vibre.
Et
c’est en étant dans une impasse que je vais être obligée de "me pauser" parce que
le stress accumulé va créer une explosion émotionnelle.
On peut observer ce
phénomène qui se déroule à chaque fois, les pensées automatiques, la
résistance, l’effet de pression et de décompression par l’explosion.
Avec du
recul, ou sans être dans l’histoire émotionnellement on verra comment
fonctionnent les énergies, les lois qui les régissent et on comprend que la
fluidité est un facteur bénéfique.
Lorsqu’on
interroge le mental au lieu d’adhérer aux pensées conditionnées et
automatiques, il y a un temps de silence, une détente physique, un moment où la
vibration s’allège considérablement.
On est témoin du changement de vibration
par l’expérience et on saura mieux revenir à la détente, lâcher prise la
prochaine fois qu’on sera face à un ‘problème’.
Au lieu d’être
emporté par les réactions en chaine, on reviendra plus rapidement au calme, à
la raison, à la position d’observateur.
C’est un léger pas de côté, comme une
façon de se décoller du mental conditionné des automatismes, une façon de
revenir à la raison. A la raison d’être, à la conscience de l’amour, de
l’ouverture, de l’accueil, à la maison.
En
apprenant à reconnaitre les mécanismes de la pensée qui élaborent et
nourrissent un des rôles principal du triangle dramatique qu’on endosse
majoritairement, on comprend qu’ils sont fondés sur des croyances elles-mêmes
véhiculées et validées par les gènes, la famille, l’environnement, par
nous-mêmes.
Et c’est ça qui est important à reconnaitre, parce que lorsqu’on voit que ces croyances et conditionnements sont transmis, qu’ils ne nous
appartiennent pas et qu’on croit qu'on en est victime, tant qu’on ne constate pas comment on
les valide quotidiennement, on va se sentir impuissant et manipulé.
Tant
qu’on croit que les autres, les circonstances, les mécanismes automatiques nous
manipulent à notre insu et qu’on n’a pas de pouvoir dessus, on n’en sort pas.
Il faut reconnaitre quand et comment on les valide, les nourrit, pour pouvoir
s’en détacher, choisir consciemment de les abandonner.
C’est sûrement là que se
situe la difficulté parce que ce sont des mécanismes automatiques dont on ne
contrôle pas l’émergence qui en plus sont rendus crédibles par la sensation
émotionnelle.
Mais c’est aussi cela qui permet de connaitre la puissance et les capacités de cette association mental-émotionnel créatrice de vibration, créatrice dans la matière déjà au niveau de l’état d’être.
En effet, on
constate que le cerveau ne distingue pas la réalité de l’imaginaire si la
pensée est assortie d’une émotion, les mécanismes vont s’enclencher de la même
façon.
Et on ne peut pas forcer ce processus ou "tricher" puisqu’il demande une
cohérence entre la volonté consciente et la sensation, l’émotion elle-même,
souvent, pour ne pas dire toujours, associée à des pensées, des croyances, des conditionnements inconscients.
C’est aussi
pour ça qu’on aura beau imaginer le meilleur, visualiser régulièrement, répéter
des mantras, le résultat sera lié à ce qu’on vibre le plus souvent.
Même en
changeant l’image qu’on a de soi, en agissant sur la matière, si nos croyances
inconscientes sont négatives, si nous luttons contre nous-même, contre un
aspect intérieur, c’est cela qui sera émis vibratoirement.
Mais en apprenant à
observer et à revenir à la vibration de paix, en cultivant la joie par le fait
de suivre l’élan enthousiaste, on va sentir comment la vibration change et par
le fait comment l’image qu’on a de soi change aussi. Le phénomène de répétition par lequel le mental intègre de nouvelles infos va être utile autant en revenant à la vision non duelle qu'en accueillant l'émotion.
Déjà l'image de soi n’est plus liée
à notre aspect physique en priorité mais elle s’élargit considérablement et
devient peu à peu un cercle, un soleil rayonnant composé de plusieurs rayons
dont les lignes s’activent, s’illuminent en fonction de ce qu’on valide en soi.
En comprenant par l’expérience, l’observation de ce qui se passe en soi et la
correspondance avec l’extérieur, on sait qu’il n’y a pas besoin de changer en
force, que c’est une question de validation intérieure, de choix.
Que ce choix
se situe au niveau de la vibration et donc des pensées qu’on valide ou pas et
du désir qu’on porte en soi. De la capacité à le faire vivre à l’intérieur.
Même si ce choix se pose en terme de "peur" ou "amour", même si ces deux énergies
sont le revers d’une même pièce, on sait non seulement la valeur et les effets
de chacune de ces voies mais aussi que c’est en revenant au centre, à cette
paix intérieure, cette absence de résistance, que l’amour "l’emporte", que la
peur révèle son potentiel amoureux parce qu’on l’accueille émotionnellement.
La
peur finalement nous amène à rencontrer l’amour que nous sommes, à le laisser
émerger, à le révéler par effet contraste et à montrer que c’est une question
de chemin emprunté. Exactement comme dans notre corps au niveau du nerf vagal
ou de la tension entre le système sympathique et parasympathique.
Soit la paix
par la lutte, soit la paix dans l’abandon de la lutte.
Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr Photos privées ©Lydia Féliz