jeudi 14 mai 2020

« Un choix d'abord intérieur »




12 05 Il aura fallu observer les mécanismes internes de survie, la projection du mal-être interne, de la confusion, vers l’extérieur, 24h à ne pas pouvoir agir et un mental qui tourne en boucle depuis le réveil pour que je décide enfin de dire "stop". 

Il ne s’agissait pas de poser des limites à l’extérieur en écrivant à mon père mais de décider de lâcher définitivement le passé. Et d’un seul coup, le mental a cessé de cogiter. Un silence mental et une sensation de paix surpassent toutes les explications.

Je n’arrivais pas à trouver les mots et j’ai dû réécrire la lettre en me disant que c’était trop complexe, trop agressif, à la limite de la justification. Je voyais bien que je tournais en rond mais j’étais comme sidérée, en mode réaction et même quand je réfléchissais au "comment lui répondre" ça n'allait pas. 
Puis j’ai repensé au fait que lorsque j’avais demandé à la petite Lydia si elle avait quelque chose à me dire, rien n’était venu et j’en suis venue à l’évidence : pourquoi raviver ce passé qui de toute façon est mort ? 

Même si le fait de chercher à comprendre plutôt que de réagir en mode vengeance m’a permis de reconnaitre les schémas psychologiques des rôles du triangle dramatique, même si le processus du pardon m’a permis de reconnaitre et ressentir l’amour sans conditions, le but est atteint si on peut dire, je n'ai plus à m'attacher au contexte. 

Maintenant que la communication est rétablie à l’intérieur entre les différents aspects de l’être, ça suffit pour exister, pour avancer, sans avoir besoin de retourner dans le passé. 

J’ai donc proposé au mental de juste observer et accueillir des émotions qui pourraient surgir en écoutant les messages que mon père m’a laissé. 
Il avait l’air en souffrance mais la seule idée qui m’est venue c’est que je ne peux rien pour lui. Personne d’autre que nous-mêmes ne peut avoir accès à nos émotions
C’est à chacun de choisir comment les vivre ou les rejeter. 
Parler de choix quand on n'est pas conscient des conditionnements est un peu illusoire parce que tant qu'on n'en est pas conscient, on ne peut pas vraiment parler de libre arbitre. Mais même quand on l'est, ça va tellement à l'encontre des habitudes, des conventions sociales, des croyances, que ça n'est pas si facile.
La plupart du temps, on les projette sur les autres mais ça n’arrange rien. 
Au contraire, ça nous maintient dans l’identification aux rôles, au personnage, aux stratégies de survie.


L’idée de ne plus parler de "l’enfant intérieur blessé" est venue spontanément parce qu’en fait, c’est encore une façon de vivre dans le passé. Ce qui ne veut pas dire non plus qu’il n’y ait pas un enfant en nous mais c'est bien plus un potentiel, un ensemble d'énergies et surtout, il n'a pas a porté le fardeau du passé.  C'est à moi de régler les choses au présent, de faire en sorte d'affirmer ce que je veux et ce que je ne veux pas.

Quand on sait comment être en relation avec le mental, l’émotionnel et le corps physique, quand on s’identifie davantage à l’observateur neutre, à la paix intérieure, utiliser le terme d’enfant peut prêter à confusion alors autant lâcher cette étiquette.

Même si cet aspect interne symboliquement représente justement la capacité à s’émerveiller, à découvrir, à explorer, à aborder la vie avec légèreté…il est plus judicieux de lâcher les étiquettes qui maintiennent dans le passé, les jeux de rôle, le sentiment d'impuissance et de se fier à la réalité physique. Le terme de néocortex, siège de l'innovation, de la vision raisonnable...me parait plus approprié et utile pour le mental. Parce que même si ces énergies ont été portées de la naissance et pendant la petite enfance il n'est pas nécessaire de retourner dans le passé pour être en contact avec elles. Du moins quand on en est au stade où on accepte de prendre en charge les émotions au présent.   




En tous cas, le calme qui est venu spontanément au niveau du mental quand j’ai décidé de lâcher définitivement le passé, me confirme que c’était la bonne chose à faire. Ou que les explications étaient inutiles par écrit.
M’être sentie manipulée par mon père m’a ramenée dans les stratégies de survie d’alors et j’avais bien du mal à prendre du recul mais je n’ai rien forcé parce que je me disais que cette situation confuse et ses conséquences, l’incapacité à agir, à réfléchir sereinement, finirait par me gonfler. Le mécanisme de la dualité, sa dynamique est ici perçue comme utile et bénéfique tant qu'on le considère comme tel.

J’ai pris une bonne douche comme pour finaliser ce choix jusque dans la matière et j’ai été étonnée de me sentir toute légère. Du coup, écouter les messages a été possible ce qui n’avait pas été le cas pendant 36 heures quand même. 

Tout ce processus me montre une fois de plus comment fonctionnent les corps, les stratégies, les énergies, la vibration et où se place la volonté, le libre arbitre. 

Le choix est à l’intérieur, au niveau du mental ou dans une décision ferme et pour qu’elle le soit, il faut souvent arriver à l’extrême, l’insupportable. 
En l’occurrence, ça se passait surtout dans la tête puisque l’émotionnel est un peu anesthésié par les médicaments. De plus les émotions sont moins violentes, pressantes puisque je ne lutte plus contre elles. 

C’est là où je peux constater que le corps émotionnel s’équilibre vraiment. Il y a moins de réactions émotionnelles parce qu’elles ne sont plus perçues comme des ennemies et le fait de prendre l’habitude "de les boire" si on peut dire, de "les laisser couler", a un effet calmant, équilibrant, évident.

J’ai pu voir que mon père est encore identifié au rôles du triangle dramatique, dans un jeu de séduction, de manipulation, mais comme ça m’arrive aussi d’avoir cette tendance à projeter sur l’extérieur le mal être interne ou d’être en mode représentation, je ne voulais pas l’accabler inutilement. 

Là encore, on est victime d’un manipulateur que si on est identifié au rôle de victime. Quand on voit les choses avec un peu de recul, quand on comprend aussi qu’il y a des bénéfices à jouer un rôle on a moins tendance à accuser les autres. 

Ce qui n’enlève pas non plus la responsabilité des actes de chacun mais la seule façon de ne pas se sentir victime, c’est de se détacher soi-même de ce rôle. 
Parce que plus on comprend comment fonctionnent ces stratégies de survie, plus on connait le pouvoir de l’amour et plus c’est difficile d’accabler les autres. 

Non seulement parce qu’on est conscient de la facilité à retomber dans les mécanismes automatiques mais aussi parce qu’on se sent coupable.
La culpabilité est saine si elle nous ramène à la sagesse mais très souvent elle nous paralyse. Ce qui n’est pas inutile non plus parce qu’on prend conscience que c’est une impasse tant qu’on ne l’accueille pas. 
Quand elle est accueillie, elle nous ramène à l’équilibre intérieur. Cet équilibre qui nous montre où se situe la force, comment nous pouvons nous sentir en sécurité et en confiance. 




Le temps pluvieux ne me donne pas envie de sortir et cette "sortie de confinement" ne change rien à mes habitudes, celles de suivre l’élan, l’envie du moment. Cette habitude de suivre l'élan du moment qui m'aide aussi à prendre confiance et à sortir de cet état de sidération face à une contrainte.  

C’est vrai que ça n’est pas évident de se défaire des vieux modes de fonctionnement mais quand on reconnait ces mécanismes, leurs conséquences sur notre état d’être, quand on goûte à la paix intérieur, on ne peut pas revenir en arrière. 
C’est tellement inconfortable qu’on n’a pas d’autre choix que de persévérer. 

Finalement la culpabilité apparait comme un signal d’alerte, elle amène à faire des choix. Comme toute émotion inconfortable, elle nous invite à revenir au centre et à prendre du recul, à se détacher des pensées. A sentir la vie en soi, l'énergie de l'amour, jusqu'au désir de passer à l’action déterminée. 

L’idée d’écrire à mon père s’est évanouie depuis ce choix décisif de ne plus raviver le passé, de ne plus essayer de "jouer les sauveurs" en lui expliquant ces processus psychologiques. Je ne sais pas si je répondrais à ces prochains coups de fil, on verra le moment venu. J’essaierais de tenir compte de l’état de tension du corps physique et de m’y fier mais surtout d'être vraie, d'exprimer le ressenti du moment.

Le truc maintenant, c’est d’apprendre à reconnaitre les signes du corps physique et c’est peut-être ça qui va remettre en question la stratégie cachet, clope. 
Les signes tout simples : crispé ou détendu. 
Crispé demande à respirer par le ventre enfin à revenir à la respiration ventrale naturelle et détendu veut dire "fonce, vas-y, tu es sur la bonne voie". 
Je vais essayer d’appliquer ça histoire de retrouver une guidance juste, simple, personnelle. 

J’ai comme l’impression que ça va être utile de simplifier les choses, d’éviter de cogiter face à toutes ces infos extérieures contradictoires. Déjà, je demande au corps physique tout comme à la source, de favoriser l’harmonie parce qu’en fait, il le fait tout le temps. C’est une façon de se rappeler de revenir à l’équilibre interne et de se souvenir que la source est ce que je suis en essence. Le mouvement fluide de la vie qui anime ce corps.  




13 05 L’idée que chacun participe au changement de paradigme revient encore ce matin. Même si de mon point de vue, c’est d’abord à l’intérieur qu’il faut agir, je me dis que si chacun agis selon l’élan spontané, selon ce qu’il vibre en lui-même, on va déjà vers plus de clarté, de transparence, de vérité. L'idéal serait d'agir en conscience mais pour ça, il faut être en paix avec soi-même, ne plus s'identifier aux rôles. Et comme c'est un processus intime, interne, personnel...
Les résultats seront différents pour chacun, en résonance avec la vibration émise de l’intérieur, plus ou moins doux, plus ou moins violents. 
C’est peut-être ça qui permettra de comprendre que tout commence et se conforme à la vibration qu’on émet, l'intention qu'on porte. 
On n’a pas vraiment de modèle où les gens ont obtenu des résultats sans violence à part peut-être les acquis de 1936. Les gens n’ont pas lutté par les armes mais ils étaient déterminés, ils savaient ce qu’ils voulaient et se sentaient légitimes à l’obtenir. On était plutôt dans un schéma de légitimité qui se fondait sur les sacrifices de la guerre de 14/18

Le fait que les attaques soient plus subtiles, invisibles, vibratoires, devrait nous amener à comprendre où se situe la force, justement au niveau de notre propre vibration. 
Tant qu’on nourrit la violence en soi, elle apparaitra, se manifestera autour de nous. 

Plus on est en paix, en accord avec notre vraie nature celle qui se manifeste au-delà des conditionnements, plus l’énergie vitale circule librement et plus nous sommes en santé à tous les niveaux. J'ai repensé à ce qui s'était passé au sujet du vaccin contre la grippe H1N1 (pas sûr de son nom) il y avait les gens qui le réclamaient en masse, d'autres qui se sentaient rejetés ou méprisés de ne pas avoir reçu un papier, je crois, qui leur donnait le droit d'aller se faire piquer. 
Personnellement, j'ai pris du recul sur la situation, sur ce que ça éveillait en moi et j'étais convaincue que mon corps n'en voulait pas. Je n'ai jamais reçu le formulaire donnant droit à cette intrusion violente. Et j'en ai été ravie. 
Pas de déni, pas de lutte, pas d'énergie à donner ni au "pour" ni au "contre" mais une vision claire et déterminée sur le sujet, un choix net et un résultat en accord avec ce choix, cette vibration. Je repense aussi à une phrase du film la prophétie des Andes qui parle d'invisibilité. Je peux prendre ça comme l'image de la stratégie de fuite ou comme une invitation à persévérer dans l'accueil de la peur. 

Depuis quelques jours, je constate que mes rêves sont la projection de ce que j’aie regardé la veille. Comme si la mémoire était devenue une cassette vierge. J’ai cette idée aussi à chaque fois je me tourne vers l’intérieur en constatant le calme du mental depuis ce choix décisif. D’ailleurs quand j’ai pris cette décision, l’image était celle de la page blanche. Quand on laisse s'exprimer ce qui a été refoulé, ça n'encombre plus la mémoire et en  apprenant à accueillir les émotions, à se désidentifier des pensées conditionnées, à être vrai, on devient transparent.

Ceci m’amène à sélectionner des infos qui nourrissent non pas l’espoir puisqu’il nous place en position d’attente donc dans une sorte d’immobilisme, mais l’innovation, la créativité et celles qui parlent du potentiel "humain/divin" de façon simple. Et le fait que je me souvienne de ce film ne vient pas par hasard. Voyons déjà l’énoncé des 11 révélations pour sentir et voir si ça résonne encore. 
Ben c’est comme dans tout, il y a du vrai et du faux et selon le positionnement intérieur, ça peut être interprété différemment. Puis l’idée que ce film soit sorti de la tête d’élites qui veulent diriger le monde avec les mêmes ressorts, même s’ils parlent d’énergie, de reliance intérieure au divin, de relations humaines fondées sur la domination qui doivent être remplacées par l’amour. 
Bref, une réécriture des religions qui introduit la notion d’énergie sans parler de la façon dont elle fonctionne, sans parler des découvertes scientifiques au sujet des émotions, on reste dans le flou, l’idéal, le rêve. 
L’idée de mettre fin au cycle vie/mort ressemble beaucoup au rêve des scientifiques avec l’intelligence artificielle, ce qui me ramène à douter aussi de la provenance des messages des êtres de lumière qui parlent de l'âge d'or. 
On sait combien les technologies modernes sont sophistiquées, on parle de puces électroniques et la taille de ces objets est infiniment petite, invisible à l’œil nu. Sans parler des ondes, de la chimie. Et du besoin des individus de se sentir important, exceptionnel, reconnu, valorisé...Ce qui n'empêche pas d'être réceptif au message de l'âme, de la conscience Une ou l'inconscient collectif mais comme c'est interprété par le filtre des croyances...




Tout ça me ramène à l’idée de me fier uniquement à ce que je ressens, de suivre ma propre guidance, celle qui passe par le corps physique. Celle qui me fait passer à l’action sans douter, celle qui me donne un sentiment de sécurité intérieure, d’absence de lutte, celle qui apparait comme une évidence et qui s’appuie sur la cohérence intérieure. 
Puis la vision de la page blanche me guide justement vers la créativité intérieure non pas nécessairement dans le faire mais déjà au niveau de la spontanéité, depuis l’harmonie intérieure. 
Se projeter dans le futur est autant anxiogène que porteur d'espoir mais est-ce vraiment vivre ? Est-ce vraiment nécessaire, est-on libre dans cette optique ? Est-on vraiment incarné si nous suivons le mental en permanence ? N'est-ce pas là que commence la dictature, l'autoritarisme et la violence ? 
N'est-il pas plus pertinent de considérer l'individu comme un ensemble de corps qui œuvrent en cohérence et qui cocréent selon la vibration intérieure de l'instant ? La vibration qui change selon notre degré de conscience et notre capacité d'accueil. D'apprendre à établir une communication consciente et bienveillante avec chacun d'eux afin d'agir en cohérence. Puis d'être aussi sincère avec les autres, de pouvoir dire ce qu'on pense, ressent et ce qu'on veut ou ce qu'on ne veut pas. Ceux avec lesquels on est en contact proche avant tout. 
Après, au niveau du collectif, je n'en sais rien, je pense que chaque génération a quelque chose de spécifique à faire et je ne peux pas décider pour les autres. Par contre, je peux le faire pour moi même et ce choix de continuer d'apprendre à cultiver la paix et la souveraineté intérieure par le détachement des rôles et l'accueil des émotions, d'être vraie et spontanée, me correspond, il est le fruit de mon vécu. Mais il me plait aussi parce que ça redonne à la vie son caractère épanouissant, innovateur, réjouissant et prometteur

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr  Photos privées ©Lydia Féliz