mardi 26 mai 2020

« Des situations qui amènent à revenir à l’accueil, à l’équilibre »





26 05 Je ressens seulement maintenant l'envie de publier ce texte écrit il y a plus d’une semaine déjà parce que j’ai profité du temps clément pour aller au jardin tous les jours et parce que ça continue de brasser à l’intérieur au point que par moments, je ressens du découragement. Il y a bien longtemps que je n’avais pas éprouvé ce chaos interne mais d’un autre côté, ça m’oblige à lâcher prise, à revenir à l’intérieur mais davantage dans la relation à la source. Puis cette hésitation à publier ce qui suit, vient aussi de la peur d’être jugée, de l’attachement aux croyances qui font qu’on pense devoir mériter l’amour, le gagner ou que c’est par ce que nous faisons, pensons même, que nous manifestons cet amour. Mais c’est plutôt l’expression du supposé manque d’amour ou du fait qu’on refuse d’accepter ces aspects internes peu reluisants…là encore, c'est l'attachement aux croyances qui associent l'amour "au bien", "au faire", "au mérite" qui est à lâcher. 

17 05 Un incident au supermarché hier midi m’a laissée perplexe dans un premier temps et jusqu’à ce matin (18 05), j’ai eu bien du mal à trouver une vision claire des choses. 
Les faits ; Je rentre dans le magasin avec une bouteille d’eau dont il reste à peine un dixième de contenu. Arrivée à la caisse, la caissière me demande d’où sort cette bouteille. Je lui explique que je suis rentrée avec. Elle me dit que je n’ai pas le droit, que selon la loi elle doit appeler un autre employé qui va "trancher". 
Déjà, là, je m’énerve parce que j’ai parlé à ces deux employés dans le magasin à qui j’ai demandé poliment des renseignements au sujet de produits que je ne trouvais pas et j’avais cette bouteille en poche. Puis comme je fais mes courses dans ce magasin une fois par semaine depuis dix ans, comme elle était presque vide, comme l’entêtement de la caissière m’agaçait, je restais en colère et j’exprimais ouvertement cet agacement face à son entêtement. A la limite de la politesse face à tant de bêtise parce qu’en plus, une bouteille de 75cl doit couter autour de 15 centimes d’euros. 

J’ai cogité là-dessus pendant 24h jusqu’à admettre que j’étais en tort et que j’aurais dû me taire ou au moins ne pas réagir autant. L’identification au rôle de victime est encore une réalité même si j’ai eue du mal à l’admettre ou à m’en rendre compte immédiatement.

Je restais focalisée sur la bêtise, la rigidité des employés à qui je reprochais de ne pas utiliser leur "bon sens" sans voir que ma réaction était disproportionnée et que c’est le signe que je suis encore identifiée au rôle de victime. 
Parce que ce qui m’a blessée ici, c’est justement ce sentiment d’être humiliée pour une faute que je n’avais pas commise sauf celle d’être entrée avec cette bouteille. 
Tant que j’argumentais et voyais seulement leur entêtement sans voir le mien, j’étais aveuglée par le sentiment d’injustice. 
Le fait d’avoir pu argumenter, me défendre en toute bonne foi, n’a rien arrangé à l’affaire et c’est plutôt à l’intérieur que j’aurais dû agir. Cette attitude m’a empêché de sentir la blessure d’humiliation même si le sentiment d’injustice était perceptible. 

Puis là encore, se défendre, argumenter, se justifier, même en étant de bonne foi, ne fait que pousser l’autre à contre argumenter sans rien arranger. Elle a continué de me parler tel un robot qui récite son texte comme on lui a appris. Tout ça m’a tellement agacé que j’ai préféré arrêter de parler et n’ai pas répondu à son « bonne journée » hypocrite. 
Bref, un rapport de force où chacun estime être dans son bon droit et où au lieu de me tourner vers l’intérieur, j’ai alimenté le conflit plutôt que de lâcher. 

Ce qui m’a aveuglée, c’est le sentiment d’injustice puisque je n’avais pas volé cette bouteille et c’est ça qui est mis en évidence ce matin. Comment je me croyais dans mon bon droit tout comme elle alors que de son point de vue, je ne m’étais pas pliée aux règles du magasin. Je suis repartie en colère et même si l’employé venu "trancher" ne m’a pas réclamé de payer la bouteille, il s’est appuyé sur le règlement pour me réprimander. 
Jusqu’à ce matin je râlais contre la connerie humaine, contre les gens zélés qui appliquent les règlements à la lettre sans utiliser leur bon sens et sans voir la mienne. C'est sûrement ça qui m'a le plus dérangée finalement et qui a continué de me travailler.

Maintenant, je me dis que ne plus parler d’enfant intérieur n’est peut être pas une si bonne idée que ça parce que c’est clair que l’identification aux rôles n’est pas si facile à lâcher. Personnifier ces aspects internes qui réagissent selon la dualité est à double tranchant parce que même si on les considère comme des enfants innocents, ça peut nous ramener vers une enfance difficile où on ravive un passé révolu et on risque d'avoir du mal à s'en détacher. 
C'est clair que l'approche bienveillante envers ces aspects tout comme on le fait pour un enfant, amène à ne pas lutter mais d'un autre côté, on risque de se positionner en sauveur, de croire que nous sommes le mental raisonnable et surtout contrôlant. On ne sort pas des jeux de rôles et on reste identifié aux aspects qu'on juge "meilleurs". Ce qui peut amener à avoir un mental encore plus contrôlant qui pour les gens spirituels s'appellera "soi supérieur". Toute étiquette nourrit l'attachement au personnage, à un aspect qu'on privilégie au détriment des autres. Pourtant si on admet que la source est omnisciente pourquoi douter de la pertinence d'un seul aspect de soi ?
 
L’estime de soi qui s’appuie sur "le faire", ou sur le sentiment d’être conscient, "éveillé", "intelligent" parce qu’on comprend les mécanismes psychologiques des rôles ou parce qu’on a des connaissances qui permettent de voir au-delà des apparences, n’est qu’une illusion de plus. Et tout simplement le fait d’argumenter, de se justifier, alors qu’on est en tort, est l’expression du manque d’estime de soi puisqu’on éprouve le besoin de se défendre. Comme si une erreur mettait en péril l’image qu’on a de soi. Et encore, je parle d'estime de soi mais je devrais plutôt parler de déséquilibre interne, d'attachement à un aspect interne en particulier. 




Certains parlent d’ego blessé ou déséquilibré mais je préfère parler d’orgueil et de réaction automatique, inconsciente. Je peux voir aussi que l’amour de soi fondé sur la comparaison est un leurre ou qu’il est précaire et injuste.
Ces derniers temps, je le voyais chez les autres, je voyais justement comment ma mère appuie l’estime de soi sur ses croyances et sur l’idée que "le faire", ce qu’on a accompli, ce qu’on a gagné, ou notre pouvoir d’achat, prouvent la valeur d’une personne. C’est clair que ça y participe mais s’appuyer là-dessus est illusoire puisqu’il suffit qu’on perde ses biens, la santé, pour que l’image de soi en prenne un coup.

Quand on agit pour être reconnu, c’est le signe qu’il y a des croyances et des blessures internes non guéries, qu'on rejette des aspects et qu'on est identifié aux croyances. L’estime de soi basé sur la comparaison, sur "l’avoir", sur l’apparence, est l’expression du manque d’amour inconditionnel de soi. Toute l’énergie est déployée pour gagner la reconnaissance extérieure et derrière ça il y a l’idée de mérite, de récompense/punition. 
Ce sont des croyances et comportement issus du tronc cérébral, des stratégies de survie où il faut lutter pour exister, mériter l’amour, gagner sa vie. 

C’est clair qu’on s’épanouit aussi par l’action, le mouvement, mais si celui-ci est fondé sur l’idée du manque, le besoin de gagner, on va obéir aux schémas psychologiques de l’inconscient. Se sentir divisé et instable, manipulé de l'intérieur, en réaction face à ces stratégies inconscientes.
Étant donné mon état d’esprit actuel et les sensations internes, cette blessure d’injustice et d’humiliation qui en découle n’est plus si active, du moins je n’y suis plus autant attachée. Disons que j'arrive à en être consciente mais maintenant le truc, c'est de ne pas tomber dans l'auto-jugement, d'accueillir et lâcher les pensées qui associent l'amour de soi, la lumière en soi, à la manifestation des aspects jugés appropriés. 
Les croyances se forment par association d'idées où on interprète le ressenti selon les conditionnements familiaux, sociétaux, où on se conforme à ce qui est rangé dans la catégorie "bien". 
Mais ça aussi, ces cases changent de contenu au fil du temps. A certaines époques il était convenu que les femmes n'avaient pas d'âme, que les animaux étaient insensibles, qu'il y avait des races supérieures et heureusement qu'on ne pense plus comme ça en occident même si on tombe parfois dans l'excès inverse avec le communautarisme, le féminisme, le spécisme. 
Là encore, on peut voir que les extrêmes sont injustes. Ils sont l'expression de frustrations dues au contrôle, au rejet d'aspects internes, au blocage d'émotions dites négatives qui finissent par s'exprimer avec violence. Et d'ailleurs si les réseaux sociaux donnent de l'essor à des mouvements extrémistes c'est parce qu'il permettent un regroupement de personnes qui pensent de la même façon et qui par la libération des émotions extrêmes via ce média, se donnent mutuellement l'énergie et l'audace de s'affirmer. 

Et ça marche pour toutes les croyances, qu'elles soient qualifiées de dangereuses ou de bonnes, d'humanistes ou de sexistes. Il y a un phénomène de groupe qui permet à chacun de s'exprimer, d'exister, de se sentir fort dans ces croyances mais tout comme les pensées, ça reste superficiel, virtuel et réactionnaires. Le fait que le ressenti et les émotions appuient ces croyances n'en fait pas pour autant une vérité. Une croyance est l'expression d'un sentiment dans un cadre culturel spécifique et selon qu'on nait dans un pays ou un autre, on adoptera une croyance qui sera celle de notre famille. Notre façon de voir les choses en sera très influencée même si à l'âge adulte on rejette certaines de ces croyances familiales.

Je reviens à l’idée que la dualité, sa dynamique et les jeux de rôles, les blessures, sont des occasions de lâcher prise, de revenir au centre afin d’apaiser l’ensemble, de revenir à l’équilibre psycho-émotionnel, à la raison du cœur. La raison du cœur dans le sens de discernement et accueil des émotions, lâcher prise des pensées automatiques, de vision globale inclusive.

Pour savoir qui on est, il faut voir ce qui agit en soi et apprendre à s’en détacher et il est donc nécessaire qu’il y ait des déclencheurs. Quand j’en arrive au stade où je me dis que ces deux personnes m’ont donné l’occasion de revenir au centre et même s’il m’a fallu 24h pour lâcher l’affaire, c’est que je retrouve l’équilibre, la clarté, la justesse.

C’est clair que lorsqu’on s’est identifié au rôle de victime, on a du mal à lâcher la vision duelle, à prendre du recul sur les faits et les schémas de pensée récurrents. Ceci dit, je ne suis pas revenue au passé, c’est déjà une bonne chose parce qu’avant, je remontais le fil du temps en me disant que j’étais toujours victime, que la vie était injuste depuis cette enfance pourrie, qu’on est ici que pour en baver et en plus pour mourir à la fin ! 
Lorsqu’on est dans la blessure, identifié au rôle, on a une façon de penser et de voir la vie qui est l’expression du sentiment d’impuissance, de l’incompréhension, de la perte de sens ; Et les termes extrêmes comme "toujours" ou "jamais" sont employés. 
Quand on s’entend parler et utiliser ces termes on peut se dire qu’on est identifié à un rôle, qu’une émotion a besoin d’être accueillie, qu'il est temps de revenir au centre, à l'observation neutre, au calme intérieur naturel.  Si je parle de calme intérieur "naturel", c'est parce que je me rends compte du grand nombre de stratégies qui visent à obtenir la paix en force ou par le contrôle. Mais ça sera l'objet d'un autre texte puisque c'est ce que j'ai expérimenté pendant toute la semaine.




J’ai écouté quelques conférences de personnes qui envisagent l'avenir d'un point de vue politique sans pouvoir aller au bout avant cet incident au supermarché et je voyais clairement les schémas de pensées et blessures de la plupart des intervenants. 
Et il semble que cela m’ait donné un sentiment de supériorité par moments. 
Je pouvais autant être découragée de voir que des personnes intelligentes derrière des affirmations démagogiques perpétuaient le besoin de domination, de pouvoir, et me dire aussi que ça n’est pas nécessairement conscient, voulu. Et par dessus tout j'aurais pu me rendre compte que je cherchais un sauveur extérieur plutôt que de me tourner vers l'intérieur.

Là encore, au lieu de regarder les autres, regarde-toi, observe tes schémas de pensée et reviens à la cohérence intérieure. Pas facile d’admettre qu’on a eu tort mais au moins quand on revient à une vision élargie, détachée des pensées émotions récurrentes, le sentiment d’équilibre revient. 
Et à chaque fois qu’on admet nos "erreurs", qu’on les voit comme des indicateurs du degré d’amour de soi, comme un moyen de revenir au centre, à l’équilibre, on lâche aussi la vision binaire qui projette sur l’autre nos manques, nos besoins, nos espoirs et nos frustrations. 
On voit combien l’accusation est un mode réflexe visant à ne pas se regarder en face, à ne pas se remettre en question. 
Les points positifs dans cette histoire, c’est que j’aie pu dire ce que je pensais sur le moment même si c’était une façon de maintenir le conflit et que l’idéal aurait été de dire ce que je ressentais ou de me taire en me rappelant que tout ça m’amenait à revenir à l’intérieur. 
Puis c’est clair que cette sur réaction est aussi due à l’usage des médicaments qui m’amènent à être impulsive. D’un côté ça permet d’extérioriser ce qui a besoin de l’être sur le moment mais de l’autre, ça exagère aussi les choses et me maintient dans l’identification aux jeux de rôle. Toutefois, si je fonctionne encore de cette façon c’est aussi parce que l’estime de soi s’appuie encore sur mes qualités ou capacités et pas sur l’essence de l’être, l'amour inconditionnel.

Plus je peux prendre du recul rapidement sur les évènements ou plutôt sur les sensations internes et plus je reviens à l’équilibre, à la stabilité psycho-émotionnelle. Plus cette stabilité s’installe, plus le retour au centre par l’accueil des émotions devient automatique et moins j’aurais besoin de produits. Ces produits qui me permettent encore de ne plus être submergée par les émotions, ou surtout de ne pas craindre de l’être, deviendront obsolètes quand l’habitude de revenir au centre sera ancrée. 
Je sais déjà que le discernement est possible seulement quand les émotions sont apaisées, quand elles ont été extériorisées et détachées des schémas de pensées émanant du tronc cérébral. 
Que cela se vérifie par l’expérience, que ça demande à devenir une habitude et pour que ça le devienne il faut que ce soit vécu régulièrement. Je vois aussi que je peux continuer de faire confiance à la vie qui enseigne par ces situations appelant à revenir au centre, à la paix qui elle, revient naturellement lorsqu’on se détache des schémas de pensée récurrents.

Et je peux me réjouir du fait que le soleil brille aujourd’hui. Même si la terre est imbibée, même si le vent semble être encore le résultat des épandages visibles depuis le réveil, je peux profiter de cet ensoleillement. 
On a eu un printemps pourri, des pluies quasiment quotidiennes et pour cette raison, quand le soleil apparait ça devient une fête. 
Là encore, la dualité montre sa dynamique, son caractère initiatique et comment elle nous permet de revenir à l’essentiel, à l’essence de l’être, au centre, aux valeurs primordiales, aux besoins de base. 

Je constate une fois de plus que le fait de voir au-delà des apparences, de percevoir les schémas psycho-émotionnels des rôles, le fait de constater qu’on projette tout ça vers l’extérieur, peut m’amener à penser que je suis plus lucide ou "éveillée" que les autres.
Mais déjà, je constate que lorsqu’on est dans un mode réactif on est incapable d’être objectif et de bonne foi, que c’est un fait et que la compréhension de ces schémas n’empêche pas de réagir. 

Au contraire en sachant cela, on peut être davantage dans le contrôle et l’observation des autres. Sans se rendre compte qu’on est encore identifié aux rôles, on passe de victime à persécuteur en étant persuadé d’avoir raison juste parce qu’on s’appuie sur des raisonnements logiques. 
Mais cette logique est fondée sur notre seul point de vue et en élargissant sa perspective, on verra que l’autre a des arguments valables aussi. Que son positionnement est juste parce qu’il correspond à sa propre vision des choses, à ses croyances et conditionnements. 
Et peu importe si on pense qu’il est dans l’erreur ou qu’il est identifié aux rôles, ce qui compte c’est de se tourner vers l’intérieur et de prendre en considération nos propres schémas, blessures, besoins. 
Accuser l’autre est souvent une façon de ne pas se regarder en face parce qu’on a peur de constater nos failles, nos erreurs, nos limites, de ressentir des choses désagréables, de voir l’image de soi ternie. 

J’avais eu des sensations dérangeantes quand ma mère m’a appelée dans la semaine pour me dire de lui chercher un appartement. J’étais très calme et je voyais clairement qu’elle était en panique. Puis après, j’ai eu la sensation désagréable d’être encore une éponge émotionnelle mais j’ai laissé ça de côté. 
L’incident du supermarché a remis ces choses sur le devant de la scène et en cela, c’est une bonne chose parce que ça m’a donné l’occasion de revenir à la transparence, à l’amour de soi fondé sur l’être. 




Cet amour qui ne s’appuie pas sur l’extérieur, la comparaison, sur les schémas de pensée ou sur le mental, les croyances, mais qui émerge lorsqu’on cesse de lutter, de nier ou de refouler nos propres émotions, sensations. Lorsqu’on est honnête envers soi et envers les autres, lorsqu’on admet que c’est à l’intérieur qu’il y a quelque chose à voir, accueillir, lâcher. 
C’est alors qu’on distingue mieux les faits, qu’on voit que dans notre attitude il y avait un besoin de se sentir privilégié ou traité mieux que les autres. 

En surface, je peux me dire qu’elle est stupide de s’attacher aux lois plutôt que de faire fonctionner sa logique mais en me plaçant de son point de vue, je peux me dire qu’elle est obligée d’avoir une attitude équitable, de se fonder sur ses règles justement pour éviter de risquer d’être manipulée ou de faire des exceptions. 
Là encore, question d’équilibre mais c’est à chacun de prendre en charge ses propres incohérences, incompréhensions, doutes…et quand la petite phrase vient en tête « c’est celui qui dit qui y est », c’est parce que l’effet miroir ramène à lâcher les jugements pour user de discernement.

Je me félicite au moins que la vie n’ait pas à me faire vivre des situations extrêmes ou violentes pour me ramener à l’intérieur, à une vision détachée et plus juste, plus équilibrée. J’aurais pu me poser avant cet incident parce que plusieurs signes indiquaient un déséquilibre interne comme la constipation passagère, les problèmes de son, un des deux hauts parleurs qui ne fonctionne pas d'un seul coup, ou l’agressivité du chat lorsque je tournais en rond mentalement essayant de comprendre ce que je devais apprendre de la situation. 

Si je parle de signe ici, c’est parce que j’observe la coïncidence entre déséquilibre interne, truc qui coince et blocages extérieurs et physiques. Ou tout simplement, tensions physiques qui demandent une ouverture, une écoute ou une observation justement de ce qui se vit dans l’instant, dans la journée, comme un appel à penser à prendre du recul. 
Là encore, ça me montre le sens de la manifestation, de l’intérieur vers l’extérieur, de la vibration à la matière.

Une dernière chose pour laquelle je peux me féliciter, c’est de ne pas avoir parlé de cette histoire à quelqu’un en me plaignant et en mettant l’emphase sur la bêtise de l’autre. Remarque je prenais le risque de me sentir minable de jouer la victime. Là encore, je constate que mêmes les schémas psychologiques ont un sens, une utilité ou qu’il y a une forme d’équilibre et de protection interne via l’orgueil. 
Ce qui peut m’aider aussi à être plus tolérante envers les autres parce que c’est clair que ça n’est pas si évident d’être transparent et lucide envers soi. 

Bon, je vais à la source chercher de l’eau, cette eau gratuite dont le contenant et le problème que ça a crée, me montre que je suis encore attachée à la notion de mérite. J’achète des bouteilles d’eau minérale que je ne bois pas uniquement pour avoir des récipients pour stocker l’eau de source. 
Peut-être que je ne devrais pas stocker mais plutôt y aller tous les jours…tout comme je ne devrais pas considérer que "savoir" suffit mais que c’est tous les jours, à chaque instant, qu’il est bon de revenir à la source. 
Et ça fait écho à la vision semi consciente que j'aie du corps physique/mental/émotionnel qui en l’occurrence est le contenant de l'énergie de la source, encore considéré comme l'enveloppe moins importante que ce qu'elle porte...

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr  Photos privées ©Lydia Féliz