mercredi 15 avril 2020

« Un plan qui va bien au-delà de notre imagination »




14 04 La journée d’hier a été encore éprouvante par moments mais je peux constater que je suis moins perméable à l’état du monde, à l’état du ciel et que je peux contacter les aspects intérieurs que certaines situations de mon quotidien révèlent. Des situations qui déclenchent des réactions psycho-émotionnelles permettant de se tourner vers l’intérieur pour revenir à la paix du mental et par association puisqu’ils fonctionnent en binôme, de l’émotionnel aussi.
Pour le moment il y a encore des hauts et des bas mais ils ne me laissent plus désespérée parce qu’heureusement nous sommes bien plus qu’un corps. 
Chaque expérience perçue comme telle nous permet de mieux connaitre les outils créatifs à notre portée, les talents et possibilités qui s’offrent à nous.

Le thème de l’enfant en soi est encore celui qui me fait réfléchir parce que je ne suis pas certaine d’avoir expliqué le lien entre l’enfant en souffrance en soi, le rôle de victime et de sauveur mais aussi de bourreau, de façon claire.
D’autant que l’idée du titre est venue à la toute fin de la rédaction de ce texte.
C'est évident pour moi, que les rôles sont générés par l'ignorance mais aussi impulsés par l'élan vital.

Toujours dans la série "je fais face aux autorités extérieures" pour mieux percevoir les ressources intérieures, nous avons eu la visite d’un couple de gendarmes dans le quartier. Sur le moment, dans le genre "grande gueule", j’ai ouvert la fenêtre pour essayer d’entendre et de comprendre ce qu’ils voulaient puis comme ils étaient trop loin, je me suis calmée et en même temps, j’ai vu comment je me comportais. 
J’ai un peu rigolé en pensant aux coqs de basse cour ou aux expressions du style « quess-ta ? » parce que mon comportement ressemblait à ça dans l’esprit. Ou dans l’intention de montrer que je ne craignais pas l’autorité...parce que je n’avais rien à me reprocher. Mais j’avais tout de même quelques sensations proches de celle qu’on éprouve quand on est face à un danger réel ou supposé.
J’ai laissé le mental commenter la scène à l’extérieur et observé ces réactions à l’intérieur, au niveau physique, comment les pensées étaient liées aux contractions, au léger tremblement des jambes.


Pink Floyd - Us And Them/Any Colour You Like/Brain Damage/Eclipse (Live P.U.L.S.E)
J'ai envie de partager cette vidéo alors je le fais sans explications ni sans savoir pourquoi...
L’idée que nous soyons tous issus de la même conscience Une et partie intégrante de celle-ci, infuse et germe de plus en plus en moi. Là encore, selon le point de focalisation ou comment on observe les choses, par quels filtres on les interprète, la vision de ce qui est, les réactions en chaine, sont différents, autant en soi qu’à l’extérieur. 

C’est impressionnant à observer depuis le centre et de voir comment la vision l’élargit à l’infini offrant autant de perspectives qu’il y a de modes de pensées, de croyances, de conditionnements, de degrés de conscience, de résistances. 
Comment la même chose va être perçue et interprétée par le mental qui m’apparait de plus en plus comme un partenaire au service de l’enfant en soi, de la vie. 

Mais pour cela il faut être conscient des stratégies de survie, des modèles psychologiques et pouvoir s’en détacher. Penser que le mental est un ennemi ou même que les stratégies de survie sont mauvaises, c’est ignorer la réalité, les faits et la puissance, la nature de l’amour. 

L’écoute, l’accueil, le seul fait de s’ouvrir aux demandes de l’enfant en soi, remet les choses à leur juste place. Il n’y a pas d’ennemi mais juste différents degrés de conscience dont chacun participe à l’élévation de l’ensemble. Que ce soit par attraction ou par répulsion, dans le rôle de bourreau, de sauveur ou de victime, chacun apprend à connaitre, à reconnaitre l’amour, sa valeur, son essence et ses effets dans la matière.

Lâcher l’identification aux stratégies guerrières, aux résistances, en laissant aller les pensées de jugement, d’accusation, afin d’entendre la voix de l’enfant, de l’amour en soi, révèle les trésors cachés dans nos profondeurs, la puissance de l’amour, le fait que nous soyons des êtres vibratoires, énergétiques.

La conversation intime avec les aspects fragiles, frustrés, avec l’enfant en soi, m’a amenée à considérer les choses avec plus de simplicité, de profondeur et de compassion. 
Les rôles sont des outils de connaissance tout comme la dualité, les conditionnements et les croyances. 
Le bourreau réagit à l’intensité de la souffrance de l’enfant en lui, du "tac au tac" ou tout simplement au fait que cet enfant ne soit pas écouté ou dit autrement que l’amour ne puisse pas circuler. 




L’enfant blessé attire notre attention afin que nous ouvrions notre cœur, que nous soyons conscient du caractère unique de cette vie et en même temps de l’illusion du soi. Ou de sa relativité, du fait qu'il soit individualisé dans ce plan d'existence matérielle.
 
Comme nous sommes tous issus et partie prenante de la même conscience, personne n’est indispensable au mouvement de la conscience, de la vie, ce qui veut dire que nous sommes égaux en droit, en potentiel et ce qui nous rend unique, c’est la façon de recevoir et d’interpréter l’amour, l’énergie de vie. 

Nous avons la possibilité de devenir conscient de notre pouvoir de création mais ça n’est pas nécessaire de le savoir. Suivre spontanément l’élan porté par la joie sans même savoir qui nous sommes et d’où nous sommes issus, c’est manifester la pulsion de vie et honorer le seul fait d’être vivant. Comme le font les enfants, les artistes qui suivent leur passion, honorent l’énergie de vie, les fleurs, la nature en général.   

Quand on est conscient de l’importance de l’enfant en soi, de cette ensemble de qualités propres à l’enfant, quand on peut l’écouter, l’accueillir et laisser la magie opérer, on retrouve le goût d’être et de manifester notre vraie nature.
On n’a plus besoin de mériter l’amour ou l’approbation extérieure parce qu’on sait sensoriellement et mentalement que nous sommes ce flux infini.

La nature de l’énergie par son invisibilité, nous oblige à prêter attention à notre ressenti et on va en constater les effets dans la matière à commencer par les sensations physique, leur lien avec les pensées qui nous traversent à ce moment là.

Les interprétations de cette énergie varient selon qui canalise mais surtout selon son degré de pureté, dans le sens de vision dépourvue d’étiquettes, de conditionnements, de croyances. Ce "qui" est plus ou moins conscient et plus ou moins influencé par son environnement, ses gènes, plus ou moins attaché à eux. 
Plus le mental est libéré de ces voiles, plus il en comprend le sens, le caractère initiatique, révélateur des situations. 

Chaque interprétation, chaque façon de canaliser l’énergie de vie est vraie pour celui ou celle qui l’exprime. On peut noter la fluidité du verbe lorsque l’interprétation est dépourvue de filtres. Mais là encore, ces filtres ne se retirent pas en force ou en les niant. 

En apprenant à prendre du recul on va peu à peu cesser de s’identifier aux modes de traitement des infos. Juste parce qu’on va constater que ce sont des logiciels qui peuvent être désactivés. A travers ça, on va constater en directe, l’effet de l’amour, de l’absence de lutte, de l’ouverture. On va comprendre que ces logiciels se désactivent quand on cesse de leur donner du crédit et donc de l’énergie. 

Par ce constat on va comprendre la force de focalisation du mental, comment la réalité se modifie selon l’angle de vue, l’impact de nos croyances et conditionnements, selon ce à quoi on donne de la valeur, de l’énergie. On dit « montre moi ce que tu manges et je te dirais qui tu es » mais on occulte la nourriture énergétique. Non seulement cette nourriture énergétique que le mental ingurgite et digère plus ou moins bien mais aussi la médiatrice, l’eau. 
Comment elle est vitale non seulement pour soutenir la vie mais aussi pour la régénération cellulaire. Le souffle de vie a aussi son importance tel le vent, il balaie les pensées conditionnées, il purifie le canal du mental. 

Je n’ai pas envie de continuer d’écrire mais je partage juste ces quelques idées qui sont venues de façon spontanées. « Ça va, ça vient » au sujet des états d’âme m’invitant à lâcher prise afin de ne pas cultiver la résistance. Ou encore, une envie de me poser face au soleil les mains tournées vers lui et la sensation de chaleur intense comme focalisée au creux de chacune d’elles. Une sensation de laser pénétrant et comme purifiant. J’ai évidemment pensé aux stigmates du christ et au rôle de sauveur comme si c’était une étape faisant partie du processus de libération mais je n’ai pas cherché à en savoir plus. 

Puis l’idée de parler des pensées qui changent à mesure que la perspective s’élargit en donnant des exemples concrets m’est venue sans que j’aie le courage de développer parce qu’il y a encore de la résistance. 
Oui la vision change, s’élargit mais je ne suis pas toujours d’accord avec ce que je perçois relativement aux rôles incarnés et aux conséquences que ça entraine. 
Voir le bourreau depuis le cœur, c’est percevoir à la fois l’enfant blessé en l’autre et le caractère illusoire de ces jeux de rôles. Illusoires dans le sens de contexte révélateur et pas de réalités. 




15 04 Un incident arrivé au milieu de la nuit m’a montré avec le recul et seulement ce matin, après avoir contacté l’enfant en moi, écouté ses interrogations, sa colère, sa tristesse, après avoir enfin pu verser quelques larmes, combien l’auto-jugement s’était immiscé peu à peu à mon insu.

Même si je sais que les émotions, les pensées de critique sont des appels à revenir en soi afin de laisser l’amour se déployer, le manque d’habitude ou plutôt l’habitude de vivre dans le déni, les gestes automatiques, le rejet des sensations, sont encore très ancrés. 

Croire que la compréhension suffit à changer, c’est une illusion puisque l’énergie est mouvement et c’est à travers l’émotion qu’elle a une chance de pouvoir être accueillie, de circuler librement, régénérant l’ensemble des corps.

J’ai pu enfin écouter la vidéo de Nassrine Reza et revenir à l’essentiel, l’accueil de la peur, la colère qui en est aussi une forme d’expression, qui exprime une résistance interne, une incompréhension.

"FACE A LA PEUR - QUE FAIRE ?" Nassrine Reza




En continuant de suivre l’élan du moment, je suis tombée sur une vidéo qui explique comment faire du pain et ce qui m’a le plus agacée, c’est la quantité de gens qui au travers des commentaires, se plaignaient de la longueur nécessaire à la confection du pain. Le titre de la vidéo mettait en avant le temps de préparation, autour de 10 minutes mais évidemment le temps de levée tout comme celui de la cuisson ne peuvent pas être raccourci. Il y a plusieurs processus chimiques et un rythme spécifique à chacun d’eux qui ne peuvent être changés. C’est assez significatif de notre époque mais c’est aussi ce qui m’a amenée à lâcher prise à propos de mes propres attentes.

Le seul fait de mettre en mots ce que j’aie ressenti en lisant les commentaires me ramène à la réalité, celle des cycles nécessaires à la croissance, à la maturité, à la réalisation d’une œuvre quelle qu’elle soit. Tout dans la nature nous le montre. Que ce soit dans le processus de levée d’une graine, dans les cycles jour/nuit, la pousse et l’épanouissement d’une plante…

De même l’équilibre intérieur, la capacité à revenir en soi, la reconnaissance et l’accueil des émotions, nécessitent un temps de mise en place, de passage d’un regard extérieur à celui d’un regard intérieur, la perte progressive des écailles que constituent les étiquettes, les concepts, les conditionnements et les croyances. 
C’est un processus alchimique de transmutation qui entraine des réactions en chaine jusque dans les profondeurs de l’être, dans toutes ses dimensions.

Quand le mental comprend quelque chose il va continuer à vouloir diriger, contrôler les sensations, les émotions, afin que celles qui sont perçues comme négatives soient rejetées ou occultées. 
Plutôt que d’y voir un comportement égotique, une volonté de domination, je perçois cela comme un réflexe automatique de survie, de protection de l’enfant en soi. Comme la conséquence de ces années à rejeter les émotions, les sensations trop intenses. Finalement c'est un "geste d 'amour", un réflexe conditionné issu de la vision générale de ce qu'est l'amour.  Lâcher les étiquettes, jugements, conditionnements, ramène à la nature essentielle, vibratoire de l'amour.

Et quand j’observe cela en moi, l’idée que chacun dans le monde participe à l’élévation de l’ensemble à sa façon, sans notion de "meilleur" ou "pire", sans besoin de comparer, m’apparait comme une évidence.
 
L’idée de permissivité, ou d’accepter que chacun soit différent, pense et agisse autrement, prend peu à peu plus d’ampleur à mesure que je reviens à la paix du cœur. 
Pas la paix mentale résultat de stratégie de survie, de déni, de fuite, celle qui est ressentie justement dans le silence du mental, qui ne suscite aucune réaction, commentaire ou même conclusion  à cet instant précis.
La vision d’ensemble, la compréhension vient après lorsqu’on peut rassembler les points et voir les liens qu’ils ont entre eux, quelle dessin apparait alors. 

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr  Photos privées