jeudi 26 mars 2020

« Qui es-tu pour juger ? »…




25 03 J’éprouve encore le besoin d’écrire et toujours ces vertiges flippants mais au moins, je ne résiste plus face au geste compulsif de prendre un bout de cachet. Du coup, la sensation a été furtive non pas à cause du cachet seulement mais parce que je n’ai pas bloqué l’énergie par des jugements. Et comme le soleil est à nouveau visible même s’il y a encore des trainées, je vais aller étaler le linge en accueillant les peurs générées par cette vision. 

C’est clair que les manipulations sont nombreuses autant en soi que dans le monde puisque celui-ci est en mode prédation. On attribue à la nature des intentions, on projette et on interprète ces modes de fonctionnement, selon les nôtres. 
Pourtant, chaque jour elle nous enseigne des lois fondamentales. 
Elle nous montre sa capacité d’équilibrer les forces, les éléments, de manifester la vie et de lui permettre de s’inscrire dans un cycle de renouvellement perpétuel. 
Elle est capable de faire cohabiter dans la paix, l’épanouissement, des règnes, des éléments, des êtres, complètements différents. Le tout dans une symphonie de couleurs, de sons, de formes, de textures en parfaite harmonie, la terre est une artiste incomparable!

Il se passe la même chose dans le corps physique et je ne doute plus du tout du fait qu’ils soient connectés en permanence. 
Que la séparation est une illusion et que le corps, l’âme, la terre, le ciel…soient intimement liés. 
C’est notre sentiment d’indignité (issu des croyances fondées sur la notion de mérite, punition/récompense) qui nous empêche de croire qu’on a un accès direct à l’âme et le fait qu’on croit que tout est séparé. Cette illusion apparait comme une vérité tant qu’on est attaché au mode binaire, à la vision duelle des choses.


Ce corps physique hautement intelligent et perfectionné maintient l’harmonie et l’équilibre entre tous les systèmes, les forces, les éléments, les cellules, les organes, les atomes, la cohérence entre les différent systèmes nerveux... 
Il peut accueillir l’énergie de vie et l’équilibrer de façon à ce qu’on puisse agir, manifester, créer, penser, ressentir. 
Malgré tout, on peine à lui faire confiance, on intervient dans cet équilibre précaire par notre ignorance et par besoin de contrôle. Tout comme le font (essaient de le faire) les "scientifiques" sur la planète et on voit les résultats...
Parfois, je dis au chat qu’il a de la chance de ne pas penser puis je me dis, qu’est-ce que tu en sais ? Et est-ce vraiment une chance ?

Nos certitudes fondées sur du vent finalement, nous enferment dans une vision rétrécie et narcissique de la réalité. Que cette vision soit égocentrée c’est normal puisque nous percevons le monde depuis notre être mais ce qui est limitant et problématique, c’est que nous pensons avoir raison pour l’ensemble. 
Nous jugeons au travers de la vision binaire qui suppose que ce qui est bien de notre point de vue, l’est pour les autres. Or plus on juge et plus on active les résistances internes, le mode de prédation, les stratégies guerrières, plus l’auto-jugement nous revient en pleine face avec l’effet pervers de la culpabilité. 
Je l’ai dit plusieurs fois parce que je le ressens à chaque fois que je résiste à ce qui se manifeste à l’intérieur, la peur et la culpabilité sont des poisons pour le mental, le corps. 

Cela ne veut pas dire qu’il faille cautionner les pires horreurs ou même les petites mesquineries quotidiennes mais c’est plutôt  une invitation à s’observer dans la transparence. Ce qui ramène invariablement à l'humilité, une des fréquences de la manifestation/vibration de l'amour inconditionnel. 

J’ai eu plusieurs fois l’occasion de réagir au bruit des voisins d’en haut et de constater les réactions de jugement qui émergent automatiquement puis en sourdine et parfois suffisamment fortement pour que j’arrête de nourrir les pensées critiques,  une voix qui me ramenait à la raison du cœur. 
Ou à la voix de l’amour qui ne juge pas, qui permet à chacun d’être ce qu’il est, de manifester ce qu’il est. Simplement parce que l’amour "sait" que la sagesse ne s’acquiert que par l’expérience  individuelle.

Les jugements sont des façons basiques d’interpréter la réalité et de conforter l’individu dans son positionnement mais on peut argumenter le contraire avec autant d’assurance, avec une impression de vérité, de cohérence. 




Un soir, alors que le bruit en haut devenait insupportable, autant parce que c’était fort que parce que ça mettait en évidence un inconfort personnel, je suis montée en colère. 
J’ai été estomaquée de voir que la voisine m’ouvrait la porte, pétard au bec, fumée largement partagée à son enfant de 4 ans tout près puisqu’il est encore relié par le cordon ombilical ou toujours "collé à ses jupes". 
La première impression a été celle de l’inconscience manifestée et l’image de la recommandation donnée sur mon carnet de santé (dans les années 60) de ne pas mettre d’alcool dans le biberon des enfants. 
C’était tellement ahurissant que je n’ai pas pu argumenter d’autant plus que j’aie juste retenu une bribe de phrase prononcée par cette jeune mère où il était question de "respecter son enfant".

Je nageais en plein délire, j’étais face à l’inconscience de cette mère qui était convaincue de respecter son enfant et ça m’a fait beaucoup réfléchir. Dans le sens d’observer ce que ça suscitait en moi. Mais une phrase revenait régulièrement : "qu’est-ce que tu sais de sa vie, de ce qu’elle a dans son cœur, de sa propre sagesse et guidance ?"

D’un côté, je me disais que j’avais raison, que si j’en faisais part aux autres, aux voisins, à ma mère, il serait d’accord avec ce point de vue et serait scandalisés par l’attitude de cette mère mais dans le fond, je sentais que quelque chose n’était pas juste. 
Déjà parce que le fait de chercher l’approbation extérieure est une stratégie de l’ego qui a besoin d’avoir raison, d’être validé et parce que la voix de l’amour ou de la permissivité continuait de me parler doucement. 

De temps en temps, j’entendais des phrases telles que « chacun est guidé, chacun est doté d’une âme, inspiré dans ces choix », « tu ne sais pas ce que c’est qu’être mère », « reviens à l’intérieur », « occupe toi de tes affaires », « regarde la poutre dans ton œil plutôt que la paille dans l’œil du voisin… », « Qui es-tu pour juger ? », et finalement, « Quels jugements intérieurs te font si mal ? » Ceux qui sont relatifs à mes gestes compulsifs jugés comme autodestructeurs. On en revient encore à la même chose.

Autant de paroles qui me ramenaient à une forme d’humilité sincère. Non seulement parce que chacun est responsable de lui-même mais aussi et surtout parce que notre vision est unique, valable pour soi, même si elle peut être partagée par d’autres individus. 
Puis en revenant à la réalité, à ma propre expérience, je revenais à l’évidence que ce que je sais aujourd’hui est le fruit de plus de 54 ans de vécu. 
Mes certitudes aujourd’hui ne sont pas celles que j’avais à 20 ans. Même si depuis l’enfance je reconnais la valeur de l’amour, c’est en vivant des expériences souvent fondées sur le manque, l’idée du manque, que j’en ai pris de plus en plus conscience. 

Je vais au jardin, l’invitation est trop forte et là encore, je peux voir comment le fait d’avoir été contrainte à rester à l’intérieur à cause du temps pourri, donne toute son importance, sa valeur à cette journée ensoleillée. L'effet dynamique de la dualité se montre ici...

J’ai encore la sensation d’être sur un fil tel un funambule qui risque de basculer à tout moment !Je clique sur le lien du site de Lulumineuse: http://www.lulumineuse.com/

"Patience ! Il est temps de se permettre de prendre une pause pour laisser toutes les répercussions envoyées récemment par vos efforts, se mettre en place sur le plan physique et relationnel. Votre centre de créativité est très actif en ce moment, mais il peine à se marier dans l'action juste. Chaque pas doit être mesuré dans le rythme que vous suggère votre Moi profond, y compris quand il vous demande de vous poser un moment. 
L'on me montre une femme qui attend un bébé, elle est dans une patience déployée qui génère de grands rayons d'accomplissement. Elle donne de son temps à la vie car, si aucune action matérielle ou physique n'est visible, tout est bien en train de se voir concrétiser. L'aboutissement de nos projets englobe notre patience et notre respect de ce grand maître incarné qu'est le temps. Comme de compter sur les grandes énergies du soleil pour faire éclore une graine récemment semée. Tout va germer, prendre son sens. C'est le moment d'observer. " Lulumineuse

Je partage ce tirage (qu'on trouve en bas de la page d'accueil sur le site de Lulumineuse) parce que ça fait écho à ce que j’entends et voie régulièrement. 
Quand je dis que j’entends, c’est parce que c’est formulé en mot :  « patience » et quand je parle de voir, ce sont des images qui m’interpellent comme les graines que j’aie mise en terre hier et dont il serait inutile d’espérer les voir germer dès aujourd’hui. 
Une autre phrase est venue, « on ne tire pas sur la tige d’une fleur pour qu’elle pousse plus vite » 



Puis au sujet des épandages aériens, ce qui revient souvent c’est l’état de la nature, la profusion de bourgeons, de fleurs. Cette année, c’est époustouflant et le prunier qui ne donnait pas de fleurs depuis que je suis ici a fini par fleurir de partout. 
Je rigolais en me demandant s’il m’avait entendu ou plutôt s’il avait senti mon intention de le ratiboiser. Ce qui l’a sauvé, c’est qu’il donne une ombre bénéfique en été et j’avais prévu de le faire tailler par le voisin qui me l’avait proposé. Finalement avec la situation actuelle, il est resté tel quel et ça n’est pas plus mal. Là encore, on croit être juste, raisonné mais on n’a qu’une vision très limitée des choses.

Les leçons de la situation générale sont les mêmes : "qu’est-ce que je veux nourrir ?"  
"Sur quoi je focalise mon attention ?"; "Est-ce que je nourris la peur en la niant, en me focalisant sur les infos autant celles qui sont anxiogènes que celles qui dénoncent, contredisent les premières ou est-ce que je cultive la confiance, l’amour inconditionnel : le non jugement?"
C’est à chacun de se poser la question (ou pas) et de choisir, il est là notre réel pouvoir. On croit que savoir que nous sommes divins ou connectés à l’âme…nous élève au-dessus de la masse, des troubles, nous préserve…mais chacun n’est-il pas une expression de l’amour, de la conscience Une ?

C’est un point de vue accessible à tous au-delà et à travers les conditionnements. Je vais siester malgré le beau soleil juste parce que l’envie se manifeste…
Que je survive ou pas à cette vague de peur, il restera une chose positive, c’est la façon dont on s’est rapprochées avec ma mère. Même si ce rapprochement entraine de nouvelles peurs comme celle de la perdre, j’ai pu au moins lui exprimer mon amour. Pas avec des mots mais par une attention accrue à son état de santé, un soutien dans son désir de changer de vie, une écoute plus attentive. En bref, je ne lui confie plus trop mes pensées de victime, je ne me plains plus auprès d’elle et ça, c’est beaucoup !

Et si je ne le fais plus c’est parce que je parle directement à l’âme ou aux aspects internes dont le point de vue est élargit. Après tout, il n’y a pas de séparation et je reçois des réponses. Je sais que ça vient de ces aspects internes parce que ça parle de non jugement, d’unité, de paix.

Puis au sujet de mes réactions vis-à-vis des voisins, par moments, je me rappelle que j’avais tendance à fumer de l’herbe lorsque je voulais me défaire de l’addiction aux opiacés, comme pour lâcher la dépendance par paliers, ne pas cultiver la sensation de manque par la compensation. 
C’est vrai que l’herbe aide à ne pas focaliser sur quelque chose et lorsqu’on veut se débarrasser d’une addiction, on fait face à nos plus grandes peurs, à ce qu’on a glissé sous le tapis et ça peut être très effrayant. Autant parce qu’on ne sait pas comment les aborder que parce qu’elles sont intenses. Le fait de ne pas pouvoir s'accrocher à des pensées de peur évite de la nourrir. C'est une stratégie de survie pas si bête finalement.
Puis comme cet enfant a été opéré plusieurs fois depuis sa naissance et donc traité avec des antidouleurs puissants, il a été ou est encore dépendant. 
Je n’élabore pas plus là-dessus mais cette seule image/concept m’a aidée à relativiser mon jugement mais je crois que l’idée la plus efficace dans l’abandon du jugement, c’est le fait que la relation mère enfant est très spéciale, viscérale, essentielle, primordiale, connectée depuis les sphères de l’âme jusque dans la matière, le ventre/cœur…je le constate dans la relation avec ma mère où on vit très souvent les mêmes états aux mêmes moments, jusqu’à nos repas qui sont les mêmes.

Il y a un lien d’amour qui va bien au-delà des sentiments et une des conséquences positives de la situation, c’est que j’apprends à dire à ma mère, ce que je ressens à son égard. Je ne lui dis pas que je l’aime spécialement mais je la contacte plus souvent, la rassure quand je le peux déjà en n’étant plus dans le rôle de victime, disons que je n’ajoute pas à ses craintes à mon égard. 
J’ai eu l’occasion de faire face à la peur de la perdre et j’ai pu lui dire spontanément, sincèrement, sans en faire des caisses, sans verser dans la tragédie. 
Une tendresse très spéciale renait entre nous deux et c’est énorme parce que j’ai trainé beaucoup de colère à son égard pendant longtemps. 
Je ne comprenais pas qu’elle ait pu laisser 3 enfants dans les mains d’un homme immature et dangereux et je restais bloqué là-dessus. Une part de moi trouvait qu’elle avait fait de son mieux sincèrement mais une autre était très en colère. 




Puis la vie, l’accueil des pensées émotions de victime, la vision au sujet de l’amour…m’ont amené à relativiser. Là encore je suis passée par plusieurs étapes mais c’est surtout en décidant de cesser de lutter contre ses sentiments contradictoires à l’intérieur, en cessant de nier ou de cautionner les moments de colère à son égard, que j’ai le plus évolué. Ou que ma vision/ressenti ont changé. 
La vie prévoit de permettre aux enfants de pacifier les relations à leurs parents en le devenant eux-mêmes et c’est bien foutu mais comme je n’ai pas eu d’enfant, par choix déterminé, parce que le ‘plan’ de l’âme était particulier, c’est par l’accueil de l’enfant en moi que j’ai commencé à prendre la responsabilité de mes ressentis, croyances…

Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr  Photos privées