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03 Le contexte de risque de pandémie pousse l’ensemble dans les extrêmes mais
quand on a appris à observer dans le détachement ce qui surgit en soi, on ne se
laisse pas embarquer par les stratégies d’évitement de la peur, on l’invite à
se manifester.
Je
ne vais pas me la péter non plus parce que je ne suis pas au bout du processus
mais en prenant l’habitude de revenir au centre, à l’observation neutre pour de
petites choses on apprend déjà à démystifier la peur.
Quand je dis que je ne
suis pas au bout c’est parce qu’elle nous invite à voyager dans les profondeurs
de l’inconscient, du subconscient et dans les dimensions de l’énergie, dans la
sensation. Mais il s'agit dans un premier temps d'observer les nombreuses barrières érigées autour du corps émotionnel au travers de toutes sortes de stratégies.
Je
la considère maintenant comme un potentiel, une messagère, une fréquence, une
substance motrice, la même que celle du désir, entrainant des réactions en
chaine.
Son
but premier est d’attirer l’attention vers l’intérieur puis d’apprendre à juste
observer ce qui se passe au niveau mental parce qu’évidemment depuis des
millénaires, l’humain ayant appris à répondre à la peur en trouvant des solutions pour ne pas la sentir, l'éprouver, remplaçant peu à peu l’automatisme animal de survie, en anticipant, en essayant de prévenir, en luttant contre elle ou en s’en coupant via les médicaments, comme il a appris à la
traiter par le mental, la raison, elle n’apparait pas en essence aussi
facilement. On est passé de la réaction primaire à un contrôle émotionnel de plus en plus sophistiqué. Mais on est plus proche du déni que de l'équilibre.
D’un certain côté, c’est ce qui a permis une forme d’évolution mais
cela nous a aussi coupé de l’intuition, du ressenti, de cette part animale qui
nous connecte à la nature, à notre nature authentique et à notre spontanéité. A
moins d’un choc émotionnel, il n’est pas évident d’en ressentir la substance
quand on a pris l’habitude de la nier ou de la fuir. Ce qui est mon cas, vous
l’aurez compris et comme je suis loin d’être la seule à réagir de cette façon,
je pense qu’il est utile de partager mon expérience à ce sujet.
Chaque
stratégie psychique consciente ou non vise à ne pas sentir l’intensité de cette
fréquence. Cette fréquence dont l’origine est la même que l’amour, à savoir
l’énergie source. Il y a des exceptions comme toujours et certaines personnes
sont devenues accrocs à l’adrénaline qui de déverse dans le corps dans des
moments de stress intense, par les sports extrêmes ou tout ce qui apporte des sensations fortes.
Chaque
façon de réagir à la peur entraine donc des réactions en chaine dans tous le
corps, les chakras, qui vont produire des hormones spécifiques au chemin
emprunté. Chemin psychique, conscient ou inconscient puis selon qu’on est
identifié au rôle de victime, de bourreau ou de sauveur, les actes qui suivront
seront différents, ils suivront la stratégie correspondante qui est inscrite
dans les gènes et qui active un programme spécifique dans le tronc cérébral.
La
victime va fuir la peur, être submergée ou paralysée, elle projettera celle-ci
sur son bourreau et sur tous ceux qui auront été classés dans cette catégorie.
Elle accusera les bourreaux d’être responsable de son mal-être, d’être des
manipulateurs, elle verra les complots fomentés contre les peuples, les
injustices, et traduira chaque ressenti selon ce cadre référentiel.
Sans se
rendre compte qu’en agissant ainsi elle fausse sa vision, s’éloigne de son
potentiel, perd son autonomie, nourrit le sentiment d’impuissance, de victime,
sans s’apercevoir qu’elle devient de plus en plus paranoïaque.
La réalité
confirmera ses croyances parce que c’est clair qu’une part de celles-ci sont
fondées puisqu'il y a aussi les bourreaux dans ces jeux de rôles.
Elle ne verra pas que sa vision génère
des scenarii catastrophe, et que derrière cela il y a un immense potentiel,
celui de la focalisation. En effet, l’objet de notre attention nous maintien
dans une sphère correspondante, une vibration spécifique que ce soit une
pensée, une émotion, le seul fait de porter l’attention sur un objet lui donne
de l’intensité. Cette intensité va nous maintenir dans nos croyances en y
donnant corps de façon énergétique.
Là encore, il y a un fort potentiel dans la
focalisation qui n’est autre que la capacité à observer mais comme on le fait
en interprétant ce qui est perçu, en enfermant la sensation dans un concept, on
ne se rend pas compte de cette puissance intérieure.
En
apprenant à se détacher des pensées on va pouvoir porter un nouveau regard sur
les faits, sur le ressenti. On va voir comment les stratégies de fuite,
d’évitement, d’agressions se mettent en place de façon automatique. On verra
toute l’intelligence déployée dans ces stratégies, comment le mental
inconscient est mû par l’instinct de survie et la capacité d’imagination du
mental. On va voir comment les stratégies basiques de survie sont devenues
sophistiquées au fil de siècles et comment elles ont aussi enfermé l’humain
dans des cycles répétitifs issus de la préhistoire. On constatera aussi que les
progrès de la science, de la technologie, sont venus par l'intuition et la raison lorsque les
peurs, les superstitions ont été surmontées.
Faire
face à la peur, c’est déjà en reconnaitre les stratégies d’évitement de
celle-ci.
Le bourreau réagit en agressant les victimes potentielles, celles qui
s’identifient au rôle de victime, qui ont en même temps une image d’elle-même
plutôt négative.
Le
bourreau est dans un cycle de vengeance et il minimise le sentiment de
culpabilité par le cynisme. Il pense avoir une forte estime de soi mais elle
est précaire puisqu’elle se fonde sur la capacité de dominer, de séduire, de
convaincre, et parce qu’un jour où l’autre, il sera dominé à son tour soit par
quelqu’un de plus fort, de plus jeune, par la maladie, la vieillesse…puis finalement la mort. Il se coupe de ses émotions et ironise, feint de ne pas avoir peur, se montre aussi dur avec les autres qu'avec lui-même...
Le
sauveur va projeter son mal-être à la fois sur les bourreaux qu’il accuse et en
même temps puiser de l’amour auprès des victimes qu’il va vouloir aider.
Là
encore, l’estime de soi est fragile parce qu’elle se fonde sur le don de soi/la négation de soi et
sur le regard extérieur.
Chaque rôle est dépendant des autres mais cette dépendance
est toxique, elle génère des situations dramatiques et par-dessus tout chacun
ignore à la fois sa vraie nature, agit par réflexe conditionné, et ne reconnait
pas qu’il est amour, que cette vibration, cette énergie est la substance même
de l’être.
Pouvoir
observer cela, prendre l’habitude de revenir à la respiration ventrale pour
focaliser l’attention ailleurs que sur les pensées conditionnées permet de voir
le caractère automatique, impersonnel de ces stratégies qui vise à éloigner la
peur.
Qu’on se coupe de ses émotions ou qu’on réponde à la peur de façon
‘raisonnable’, ça reste du domaine stratégique, automatique, on est dans la
lutte, l’instinct de survie.
Le mental apporte des réponses limitées à la peur.
Par exemple, pour palier la peur du manque, il va faire des réserves, stocker,
il va s’arranger pour ne jamais manquer de rien. Il va accumuler des biens, de
l’argent, de la nourriture pourtant périssable mais la peur ne va pas s’effacer
pour autant puisque d’autres peurs vont être générées comme celle d’être volé.
Toutes
ces peurs et la façon de les traiter viennent de l’ignorance de notre nature
essentielle et du caractère vibratoire, énergétique de l’être.
On s’identifie
au personnage, au mental, au corps physique et on pense qu’il nous faut lutter
pour vivre, mériter l’amour.
On croit être nos pensées, nos croyances, on
s’identifie finalement à des stratégies, des modes de pensée qu’on n’a même pas
choisis. Ces croyances sont générales et transmises à la fois génétiquement et
par l’extérieur qui vient les valider.
On s’identifie donc à un individu
impersonnel, un personnage qui joue un rôle mais qui se pense tout de même
autonome et unique. Et quand on croit être le corps physique, quand on pense
qu’on n’est que de la chair, on agit par instinct de survie en utilisant les
programmes ancestraux pour répondre à ses besoins.
Dans un sens, les personnes
qui agissent par instinct de survie sont plus proches de leur corps, de la
réalité physique et de leur intuition. Les fameux simples d’esprit de la bible
qui ne se posent que peu de question sont moins handicapées que celles qui
veulent tout comprendre, tout contrôler.
On
confond la conscience et les stratégies du mental inconscient, on s’identifie
davantage à ce qui en nous est en mouvement qu’à ce qui est immobile,
silencieux parce que les pensées sont associées à des émotions qui vont
intensifier les croyances.
Pouvoir
observer tous ces mécanismes nous permet de nous en détacher et peu à peu, on
s’identifie davantage à l’observateur neutre, à la conscience apte à prendre du
recul. Lorsque le mental peut simplement revenir à la sensation sans y ajouter
des commentaires, un alignement se crée avec la conscience.
Quand l’habitude
est prise, la conscience et le mental ne font plus qu’un. Le mental lâche le
mode de jugement et peut alors recevoir l’inspiration nécessaire dans
l’instant.
Il capte davantage les messages du corps physique mus par
l’enthousiasme que les réactions liées aux stratégies. Juste parce qu’il se
détache de ces modes de fonctionnement réactionnaires, parce qu’il prend le
temps de porter l’attention sur la respiration ventrale sans chercher à la
changer.
L’association corps mental, la reconnaissance mutuelle de la valeur de
chacun, l’alignement sur la conscience neutre, favorise la capacité d’harmonie
et d’accueil. La vibration majeure est plus proche de celle de la source parce
que plus pure, directe, sans filtres, sans jugements.
En
ce moment, face aux consignes de confinement, le sauveur s’agite en moi. C’est
ce qui m’a poussé à écrire certainement mais il ne s’agit pas de s’interdire,
de priver le mental d’un seul coup de ses réflexes conditionnés. Parce que dans
chaque stratégie il y a aussi un désir de partage, de solidarité, un sentiment
d’unité intérieure qui se propage vers l’extérieur.
Revenir
au centre, à l’équilibre, à la vision neutre crée aussi des réactions en chaine
mais le chemin est direct de l’idée à l’action. L’équilibre énergétique se
réalise naturellement parce que c’est un des attributs du vivant, de la nature,
de notre nature, de notre essence.
Ne
pas nier la peur, les peurs légitimes et automatiques qui émergent lorsque
l’ambiance est aux extrêmes, c’est permettre au flot, au mouvement de s’exercer
librement à l’intérieur. C’est être ouvert, prêt à s’adapter à toute situation
sans avoir besoin d’anticiper parce qu’il n’y a plus de résistances. Là encore,
c’est progressif.
Progressif
mais finalement très efficace parce que tout se passe en quelques secondes.
Reconnaitre et se détacher de ce qui est perçu, ressenti, c’est le contraire de
la fuite, c’est permettre aux corps subtils de s’aligner sur les fréquences de
l’amour sans conditions.
Ne plus juger les pensées, même celles qui jugent, ne
plus étiqueter les sensations juste en se rappelant que la vie est mouvement,
que les émotions et les pensées sont des énergies qui par nature sont
éphémères, changeantes, qu’elles ne font que passer si on ne s’y attache pas,
c’est être libre.
En
laissant passer les pensées émanant de la peur, les jugements, les points de
vue des rôles, peu à peu, la vision change et je relie des faits qui ne me
semblaient pas liés à priori. Par exemple, je regarde en ce moment des
spectacles d’humour québécois et une émission animée par Marc Labrèche qui date
de 2009.
C’est marrant de voir que les mêmes scenarii se répètent inlassablement,
les mêmes facteurs sont en place ; l’épidémie et le crash boursier.
On
pourrait se dire que l’un cache l’autre, que c’est l’expression du caractère
illusoire de l’attachement aux biens, l’invitation à remettre en question nos
modes fonctionnement ou encore que c’est
la punition de dieu, que la nature réalise l’homéostasie, tout cela peut
apparaitre comme vrai pour chaque personne qui adhère à l’une de ces théorie ou
l’autre.
Chaque théorie peut sembler vraie, sensée mais au-delà de tout cela, ou
en observant les choses sur le plan de l’énergie on peut se dire qu’une fois de
plus le collectif est confronté à la peur de la mort. On peut voir aussi le
lien entre l’individu et le collectif, dans la façon de répondre à ces stimuli
extérieurs et constater que ce qui fait vraiment la différence, c’est la façon
de réagir à la peur.
Je
suis tombée sur quelques vidéos qui ont accompagné mon changement de perception
sur le sujet de façon synchrone. Tout comme les chiffres miroirs m’ont aussi
soutenue dans ce désir de juste observer, parce que j’en vois encore beaucoup,
les synchronicités m’ont confortée dans l’idée de ce lien entre l’intérieur et
l’extérieur. L’effet miroir, l’effet de résonance révèle autant les lois liées
à l’énergie, que la reliance, la résonance entre l’intérieur et l’extérieur.
Finalement,
la crainte qui demeure est celle de manquer de nourriture pour le chat qui est
de plus en plus difficile. Cela me renvoie au rôle de sauveur qui nie la
capacité d’autonomie de chacun et le fait que toute vie est guidée de
l’intérieur.
Que ce soit par instinct de survie très proche de l’intuition ou
qui y participe ou par inspiration, chacun est l’expression de la source, de la
conscience Une et de son mouvement éternel.
Là
encore, à quoi bon nourrir la peur puisque la conscience est éternelle et quand
on apprend à se détacher du personnage, l’idée de la mort change, on est moins
dans l’attachement à la personne, au moi, moins dans la possessivité. Et puis
quand on a comme moi constaté que malgré les nombreuses tentatives de suicide,
le corps s’est accroché à la vie, à quoi bon croire qu’on peut contrôler
quoique ce soit.
La puissance et le libre arbitre, c’est surtout dans la
capacité à prendre du recul, à lâcher les résistances, en conscience ou en connaissance
de cause.
Faire
confiance au corps et respecter sa volonté est devenu mon credo et c’est en
suivant l’élan du moment même si je vois qu’il est suscité par le rejet de la
peur, selon l’intensité, je m’exécute en sachant que le corps sait mieux que la
tête ce dont il a besoin dans l’instant. Évidemment, si je peux revenir au
centre, à la paix quand j’observe ces mouvements internes, c’est mieux mais si
ça n’est pas le cas, je n’en fait plus tout un plat.
Parce que le seul fait de
le reconnaitre change la vibration puisque que les systèmes internes activés ne
sont plus les mêmes, je passe de la contraction au mouvement libre, que ce soit
au niveau mental, émotionnel ou physique, la détente se répand et l’ouverture
généralisée fait que l’amour rayonne davantage. Ce qui amène aussi une saine
humilité face à la vie, aux autres.
Je
viens de téléphoner à mon père qui m’avait laissé un message il y a quelques
temps et j’aie suivi l’élan à le rappeler tout en voyant que le sauveur en moi
était en partie derrière ce geste. Je ne l’ai pas censuré et j’ai parlé à mes corps pour
leur demander si l’un d’entre eux ou plutôt si un aspect interne s’y opposait.
Puis après la conversation, j’ai écouté le mental me transmettre certaines
infos, critiques vis-à-vis du fait que j’avais encore rassuré mon père par rapport à sa
culpabilité. Mais je lui ai aussi dit qu'il était le seul à pouvoir l'assumer.
J’ai laissé chaque aspect interne s’exprimer sans chercher non
plus à l’identifier précisément et j’ai pu entendre les différents points de
vue.
Du critique qui reproche l’excès de zèle du consolateur, du sauveur
intérieur, à la voix de l’amour qui pense que tout est bien, en passant par la
vision d’un aspect qui se réjouit d’être en position dominante ou qui se
réjouit que les rôles soient inversés puisque logiquement, ce sont les parents
qui guident les enfants.
Bref, j’ai laissé tout ça s’exprimer au niveau mental
jusqu’à ressentir une profonde tristesse qui n’a pas pu se manifester au
travers de larmes.
Je n’arrive plus à pleurer depuis quelques temps mais je me
contente de le remarquer.
C’est vrai que les larmes soulagent mais pour ça il
faut qu’elles soient spontanées, sincères. Les larmes de crocodile ou de
comédien n’ont pas l’effet relaxant du lâcher prise mental et émotionnel.
Plus
j’explore les mondes intérieurs et plus il devient évident que le contrôle ou
même le fait de vouloir contrôler tout cela est impossible mais pour le moment,
j’en suis encore au stade où je vois les blocages au travers des stratégies et
ça me suffit largement. Et comme l'illustre cette photo, la nature fait confiance à la vie, le soleil réalisera son œuvre...ce soleil intérieur est la conscience qui diffuse sa lumière associée à l'amour(chaleur) de l'âme capables ensemble de faire fondre les résistances...
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l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog :
« Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr Photos: Claire Perret